Le premier film d’héroïc fantasy que j'ai pu voir se nomme Conan le barbare, et avant de le revisionner, je dois bien avouer que je n'en gardais pas un souvenir si bon que cela. Le Fossoyeur de Films, excellent "youtuber" que je vous conseille fortement, m'a donné envie de le revoir au travers de sa vidéo traitant de ce film, film qui m'a bien plus surpris que n'importe quelle autre oeuvre que j'ai pu voir récemment. Eh bien, après visionnage, je dois vous concéder que j'avais tord, parce que ce premier Conan est un foutu chef d'oeuvre! En effet, tout est ici disproportionné, poétique et novateur. La bande son est magnifique, les plans de caméra précurseurs, les acteurs excellents, les effets spéciaux bons pour leur époque et les combats très bien chorégraphiés et assez violent, assez pour que le tout soit crédible et nous donne réellement l'impression que nous sommes face à un film de barbares, et non devant un banal long-métrage d'héroïc fantasy. Le ton principal du film est étonnement sombre, mature et intelligent, et fait de ce Conan un long-métrage à ne pas placer entre toutes les mains. John Milius est un véritable génie! On lui doit notamment les scénarios mythiques d'Apocalypse Now, de l'Inspecteur Harry ( le premier épisode de la saga des Dirty Harry ), de l'Aube Rouge ( dont le remake est sortie en été 2013 ) et de ce Conan le barbare. Et en plus de cet impressionnant fait d'armes, il a aussi réalisé l'Aube Rouge et le film de ce jour, avec Arnold Schwarzenegger dans le rôle phare. On sent que Le Seigneur des Anneaux, du génial Peter Jackson, s'est largement basé sur Conan le barbare pour réaliser ses plans de caméra en vue d'ensemble lorsque les personnages traversent de grands espaces. Certes, ici, les plans de caméra sont largement moins larges et quelques peu moins grandioses ou épiques que dans la magique trilogie de Tolkien ( ou Jackson, comme on veut ), mais ils n'en demeurent pas moins impressionnants, autant que l'est l'omniprésente musique. Et justement, cette bande-son signée Basil Poledouris est en fait l'un des principaux intérêts de ce Conan. Elle est magnifique, poétique et inoubliable, étant reprise mais interprétée différemment dans la suite de ce long-métrage, Conan le destructeur, dont je ne tarderai pas à vous faire la critique. C'est aussi cette musique qui donne tout son charme à ce mythique film d'héroïc fantasy qui en aura marqué plus d'un, soit dans le bon sens, soit dans le mauvais. Et justement, Conan a vieilli, mais dans le bon sens. Depuis sa sortie, il est bien vrai que ses effets spéciaux se sont fait dépasser par ceux plus récents de quelques années, mais il n'en demeure pas moins que son charme s'est décuplé d'année en année, et que tout ce qui en faisait autrefois et en fait aujourd'hui un chef d'oeuvre s'est amélioré avec l'âge, tel un vin goûteux qui se vivifierai avec le temps. Mais passons, je m'égare! Une qualité étonnante et inédite se profile à mesure que l'on avance dans l’expérience éprouvante du visionnage : les dialogues sont d'excellentes factures et le pire dans tout ça, c'est que Milius n'en tire presque pas profit, ou alors pas la plupart du temps, puisque le héros, Conan, ne parle que très peu, ou trop peu, une chose qui sera supprimée dans sa suite débilement kitch et féérique, Conan le destructeur. Ce silence permanent est une force et rend Conan mystérieux, lui offre un côté charismatique bienvenu, et renforce le côté dramatique et puissant. La fin, poétique, simple mais très plaisante, vous donnera le plus envie de voir le prochain Conan se basant sur la période d'après ce film et qui devrait bientôt voir le jour, passant outre les évènements de sa suite et de son remake. Un énorme chef d'oeuvre intemporel, poétique et magnifique. Je ne peux que vous le conseiller, et vous inciter à le visionner en tant que cinéphile, et non en tant que spectateurs "normaux", car vous ne pourrez que prendre votre pied de plus bel.