Sous La Seine n’est pas vraiment un film d’horreur, plutôt une bonne dystopie qui amène le shark movie vers le film catastrophe et l’anticipation subversive, un peu à la manière d’un épisode de Black Mirror ou de Don‘t Look Up, déni cosmique (toute proportion gardée). Ce qu’on perd en expérience de cinéma anxiogène, on le gagne en vraie pertinence avec nos préoccupations actuelles, pollution des océans, surveillance et protection des espèces, déni des instances au pouvoir, le show must go on parisien (de type JO) etc... Le résultat est assez cruel, mais jubilatoire. Un peu comme pouvait l’être le Piranha 3D d’Alexandre Aja. Alors oui, c’est bien de la fiction, l’enjeu global reste celui du Jaws de Spielberg, avec une lanceuse d’alerte, Bérénice Béjo qui n’est pas vraiment à sa place (ni une grande interprête), quand Nassim Lyes, lui, est beaucoup plus crédible en brigadier de la fluviale. L’improbable scénario de Yannick Dahan avait tout de la mission casse-gueule, voire impossible pour Xavier Gens, réalisateur aguerri de cinéma de genre (Frontière(s), The Divide, Cold Skin, Farang). Or le cinéaste s’en sort haut la main, y compris dans les scènes de bouffe sub-aquatiques mémorables. Bref, ça aurait pu être nettement plus gore et immersif, c’est sûr, mais en l’état, c’est bien vu, trépidant,et on ne s’ennuie pas une seconde. Une très bonne surprise.