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traversay1
3 645 abonnés
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3,5
Publiée le 20 février 2024
Depuis 15 ans et son premier long-métrage, Daniel y Ana, tous les films du Mexicain Michel Franco sont marquants, dans des registres pourtant bien différents. Ainsi Memory, tourné à New York, n'a t-il que peu à voir avec Nouvel Ordre et sa vision polémique de la très inégalitaire société de son pays. Pendant un long moment, son dernier film ressemble un peu au cinéma américain indépendant, semblant ne pas avoir d'autre sujet que le quotidien d'une femme célibataire, ancienne alcoolique, qui élève de manière très protectrice son adolescente de fille. spoiler: Mais au fil du récit, les informations concernant son passé douloureux se font jour tandis qu'une rencontre hasardeuse avec un homme aussi fragile qu'elle, dont la mémoire fuit comme une canalisation percée, va déboucher sur une splendide histoire d'amour. Cette union de deux âmes brisées, classique sur le fond, ne l'est pas sur la forme, pudique et lumineuse pour deux êtres qui ne cessent, depuis l'enfance, pour l'une, depuis peu de temps, pour l'autre, de vivre dans l'obscurité en dépit de la bienveillance apparente de leurs entourages . Le film réussit à faire exister l'ensemble de ses personnages, dont aucun n'est finalement secondaire, et la relation mère/fille, vue à travers des générations successives, s'impose comme un thème majeur. Comme toujours chez Franco, l'interprétation est exceptionnelle et le couple formé de Jessica Chastain et de l'immense Peter Sarsgaard (récompensé à Venise) est inoubliable.
Michel Franco réalisateur mexicain dont la filmographie est parfois comparée à celle de l'autrichien Michael Haneke, propose avec ce titre ( prix d'interprétation masculine à Venise 2023) un portrait de la rencontre amoureuse de deux individualités sous le coup d'un trauma.
L'un a perdu la mémoire, l'autre est handicapée par la prégnance de certains moments douloureux ( d'où le titre " Memory " dont la traduction renvoie à la fois la mémoire et au souvenir et par conséquent aux deux personnages principaux).
Si la photo, la mise en scène, le jeu des acteurs sont réussis, " memory" pêche en raison d'une suite de scènes animées de dialogues superficiels qui alourdissent le propos.
Il reste les dernières vingt minutes qui tiennent vraiment la route, mais c'est beaucoup trop peu pour compenser le manque de rythme des soixante dix premières lors desquelles le cinéaste tourne autour du pot sans affronter son sujet.
On comprendra les sources des difficultés de vivre des deux personnages. Le poids délétère d'une partie de l'entourage familial, apparemment bien sous tous rapports , mais en réalité manipulateur, en proie au deni, même pourvu de traits de perversions occupe un rôle essentiel.
"Memory" nous montre à juste titre le pouvoir cathartique et salvateur de l'amour, de la bienveillance, mais malheureusement (selon moi) la mise en forme du propos reste beaucoup trop longtemps entre deux eaux.
Michel Franco, cinéaste prodige mexicain, signe à nouveau un authentique chef-d’œuvre. Ce dernier film vole très haut (aucun film français actuel ne lui arrive à la cheville). "Memory" est un mélodrame ascétique, rigoureux, bouleversant sur deux malades de la mémoire. Les deux comédiens sont beaux, bien sûr. Brisés et beaux. Jessica Chastain est absolument parfaite, impeccable et l'interprétation de Peter Sarsgaard est tout simplement géniale. Du grand art.
Un film bouleversant, d'une grande délicatesse et d'une émotion intense, qui tisse son histoire petit à petit, par indices. On ne sait pas forcément où est la vérité au final, mais on sent les deux protagonistes perdus, perclus de douleur. Le film reste toujours pudique, en retenue, laissant l'émotion affleurer sans violons, sans effets de style. Quand arrive le générique de fin, les larmes montent et vous envahissent à mesure que le poids de ce que l'on voit, ou ce qui n'est pas dit à l'écran, se libère. Comme dans Babel, de Iñarritú, par exemple. Un très grand, très beau film, porté par l'impeccable Jessica Chastain.
Vraiment un beau film. Des acteurs magnifiques, et pas seulement les deux protagonistes principaux. Un scénario dont la justesse de sensibilité psychologique apparaît sur la fin. Le réalisateur joue sur du velours. La qualité photographique est excellente. Une réussite totale.
touchant quoique noir, comme a l'accoutumé avec le cinéaste, FRANCO délivré un portrait émouvant autour de deux âmes brisées, que le destin pousse l'un vers l'autre. Solaire malgré un macabre évident
Ce film est un bijou fait de tendresse et de justesse. Jessica Chastain et Peter Sarsgaard y brillent de mélancolie. Mon meilleur film depuis le début de cette année 2024
Superbe tragi-comédie réalisée par main de maître ; scenario très bien ficelé laissant le spectateur en éveil et en découverte du drame, le tout très finement (et glacialement parfois) joué par l'ensemble des acteurs, du grand cinéma, pas très loin du mythique Festen.
Même si l’on a déjà vu au cinéma des couples improbables, des individualités cassées par l’existence et dont la rencontre provoque une étincelle salutaire et tourne à la romance, on se souviendra longtemps de cette femme - un superbe rôle pour la magnifique Jessica Chastain -, ancienne alcoolique, exerçant un métier rude, en colère contre les hommes, et un homme - le très juste Peter Sarsgaard - diminué par une sévère maladie et qui lui donnera la force de sortir de son malheur. Le très beau scénario nous raconte peu à peu l’histoire de ces deux personnages, ne découvrant qu’à petites touches la nature du traumatisme de cette femme dépressive mais si pleine de gentillesse. L’aspect sociologique du film exprimant les différences sociales entre bourgeois et petits employés témoigne d’une Amérique urbaine encore trop rare dans le cinéma américain. Ici, on peut habiter dans des appartements sans charme, où on verrouille les portes, et on va au travail en métro. La technique est au plus haut niveau, de l’image au son - si bien sûr,on apprécie les Procol Harum ! - en passant par une direction d’acteurs époustouflante. Du grand art !
Des films sur Alzheimer (et autres formes de démence sénile), il y en avait déjà. Et aussi sur l'alcoolisme (et autres addictions). Et encore sur l'inceste et la pédophilie. De pas mal, à beaucoup... Ceci rappelé, quel attrait cinématographique nouveau, voire seulement renouvelé, avec ce « Memory » ? La rencontre de deux « cabossés » new-yorkais, elle, « Sylvia » (Jessica Chastain, 2e moitié de la quarantaine), lui, « Saul » (Peter Sarsgaard, 1ère moitié de la cinquantaine), et la chronique ébauchée qui s'en suit, serait un « mélo bouleversant », un « récit puissant », « doux et grave », pour « personnages fouillés et attachants » (et autres louanges), à en croire une bonne partie de la presse « culturée » mercenaire. Ai eu pour ma part du mal à entrer en émotion avec ce récit formaté, et bien pensant – surtout. La forme, « pointilliste », est certes léchée et le duo d'acteurs fait bien le « job » (à ce compte, JC valait autant d'être récompensée à Venise que PS...), mais l'affaire générale, sans même le mérite de l'inédit (voir supra...), m'a laissée de marbre. Et le film-même m'a fait l'effet d'un vrai soporifique !
Un insupportable mélo qui ne sait pas où il va mais prend son temps pour y aller, (dé)servi par une image sale, granuleuse et grisâtre, sans doute pour faire plus misérabiliste. C'est qu'ils ont eu bien des malheurs, nos Roméo et Juliette quadragénaires! Sylvia a d'abord spoiler: été violée à huit ans par son papa (maman ne voulant rien voir évidemment), puis par ses camarades de lycée, , est devenu alcoolique (Cosette n'a qu'a bien se tenir), mais, sevrée après une décennie d'alcooliques anonymes, elle est pour sa fille Anna (Brooke Timber), avec qui elle vit seule, une mère très présente et vigilante: pas de sorties, pas d'alcool. Elle travaille avec dévouement dans un centre pour personnes diminuées, et est très soutenue psychologiquement et financièrement par sa soeur Olivia (Merritt Wever) Un jour, Saul, croisé par hasard dans une réunion d'anciens élèves, la suit et passe la nuit sur un trottoir derrière sa porte. En fait, Saul est atteint d'une forme de démence, ne se souvient de rien et est hébergé chez son frère, mais il a besoin d'une surveillance constante. Après qu'elle ait rejeté Saul, qu'elle assimilait à un de ses violeurs -ils ont donc fréquenté le même lycée...- ils vont tomber amoureux l'un de l'autre et évidemment, ça ne va pas plaire à tout le monde (en fait ça ne plait à personne). On n'y croit pas un seul instant, les dialogues sont inintéressants, et la grande scène d'explication familiale, lorsque Sylvia se retrouve face à sa mère rejetée sonne faux -le genre de truc qu'on a vu mille fois dans les feuilletons de TF1. Malgré l'excellent couple d'acteurs Jessica Chastain et Peter Sarsgaard, à fuir!
quelle déception ! un film plat sans vie et sans émotion. 2 décors principaux : un appartement et un salon d’une maison. un scénario sans intérêt et une relation amoureuse improbable.
On reproche parfois au cinéma de Michel Franco sa froideur mécanique, presque sadique.
J'ai moi-même écrit des choses très dures sur celui que j'ai pu considérer comme un Haneke d'outre-Atlantique.
La surprise est donc totale de voir dans ce film le réalisateur mexicain tisser une histoire remplie d'émotions, de subtilité et d'espoir. Bien sûr, la charge des traumas qui constitue la trame principale du film (attention, c'est du lourd) fait quand même peser sur Memory une triste noirceur, caractéristique de Franco, que le réalisateur parvient ici à sublimer jusqu'à un dernier plan de toute beauté.
Jessica Chastain est tout simplement formidable. Elle est accompagnée par un fantastique Peter Sarsgaard, qui a obtenu le prix d'interprétation masculine à Venise pour ce rôle. Ce dernier joue la maladie mentale avec une délicatesse qui brise le coeur, et qu'on a rarement vu représentée à l'écran avec autant de justesse.
La mise en scène est impressionnante, constituée de plans larges et froids, dans lesquels on a l'impression de voir les sentiments se déployer avec majesté.