En 1858, la ville de Bologne faisait encore partie des Etats pontificaux et, à ce titre, l’inquisition y avait encore droit de cité. Le 23 juin 1858, la police pontificale, sur ordre de l’inquisiteur Pier Gaetano Feletti, a investi la demeure où habitent la famille Mortara et leurs 8 enfants. Les policiers exigent que leur soit remis Edgardo, un de ces enfants, alors âgé de 6 ans et quelques mois. Pourquoi cet enfant plutôt qu’un autre ? Très simplement parce que la famille Mortara était une famille juive et parce que les autorités catholiques avaient appris qu’Edgardo avait été ondoyé en secret par une bonne de la famille Mortara alors que, bébé, il était très malade et que la bonne, en bonne chrétienne, craignait que, s’il venait à mourir, l’enfant aille rejoindre les limbes. Considéré comme baptisé à la suite de cet ondoiement, Edgardo ne pouvait plus, du point de vue de l’église catholique, être élevé dans sa famille juive sauf à devenir apostat et donc excommunié.
Le film va suivre l’existence d’Edgardo, emmené de force à Rome pour être placé dans un établissement proche du Vatican, tout en narrant les nombreuses tentatives de Momolo et Mariana Mortara pour, au minimum, visiter leur fils et, si cela s’avère possible, le faire revenir dans sa famille, sans oublier les séquences historiques que sont, en 1860, le procès de l’inquisiteur Feletti et l’entrée des troupes piémontaises à Rome en 1870. Dans ce véritable combat avec la papauté, le couple Mortara va trouver des soutiens un peu partout dans le monde, au sein de la communauté juive, bien entendu, mais également auprès de personnalités politiques, de personnalités religieuses et de chefs d’état dont l’Empereur des Français Napoléon III. Face à eux, face à ces soutiens, se dresse le pape Pie IX, un pape devenu petit à petit particulièrement conservateur et dont, par ailleurs, le pontificat fut le plus long de l’histoire de la papauté. Pour le Vatican, l’époque est historiquement difficile avec la naissance progressive de l’état d’Italie et des attaques de plus en plus fortes contre le pouvoir temporel de l’Eglise, ce qui amène Pie IX, qui considère Edgardo comme une prise de guerre, à se montrer d’une grande fermeté face aux demandes de la famille Mortara et de leurs soutiens. Critique complète sur https://www.critique-film.fr/critique-lenlevement/