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Alexandre Cacheux
57 abonnés
541 critiques
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3,0
Publiée le 27 novembre 2023
Histoire vraie d'un enfant juif enlevé par la papauté au XIXiéme siécle, et qui va devenir malgré lui un enjeu politique fort du régne du Pape Pie IX. Si le sujet est passionnant, la réalisation l'est nettement moins. C'est grandiloquent, lourd et ennuyeux. Film fauché qui finit par se faire écraser par son sujet.
Ce film est incroyable tant il nous livre l'injustice et les faits historiques de cette histoire vraie. il nous délivre un message et l'émotion de l'histoire dans l'Histoire. un jeu d'acteurs très réussi. Il devrait être diffusé à grande échelle
Le réalisateur italien Marco Bellucchio nous livre un film accompli sur une très bonne histoire vraie: une famille juive dans laquelle un des enfants est baptisé selon les rites de l'église catholique et qui finira prêtre.Au delà de cette histoire déjà inédite en soi, le film aborde le problème de l'intolérance religieuse, mais aussi ceux de l'endoctrinement, du choix de vie, des priorités entre famille et vocation...Il est moins précis sur le plan historique où ça mériterait quelques éclaircissements sur l'Italie à cette époque.Le pape est à la tête d'Etats pontificaux qui occupent presque tout le centre du pays.Le roi Victor-Emmanuel II qui veut faire l'unité de ce pays, doit conquérir les états de l'église protégés par l'empereur Napoléon III.....Les personnages principaux sont bien campé et leur interprétation est sans failles.Une musique envoûtante accompagne l'image. Film admirable donc, avec des défauts mineurs
Fresque historique à effets puissants, l'enlèvement joue de la qualité de l'image (chaque scène ou presque est pensée comme un tableau en clair obscur, le blanc des premiers communiants s'opposant aux tenues noires de la famille juive, sauf au début quand les garçons surpris dans la nuit sont en pyjama et les officiers du Saint-Office tout de noir vêtus dans une scène magistrale où les deux groupes sont en totale symétrie), du jeu parfait des comédiens et la force de la musique très appuyée. L'émotion affleure, surtout dans les relations mère-fils, peut-être moins qu'espéré. C'est du grand spectacle (les passages avec le pape et la curie, le risorgiamento, les foules...) de la part d'un réalisateur convaincu de son talent (le travelling sur le rivage depuis la barque, les contre-plongées dans les escaliers, etc.) et qui en fait un peu trop. Mais quelle histoire saisissante et poignante ! La religion n'en sort pas grandi.
TERRIFIANT : ce film pose clairement les limites de la Loi de "Dieu" vis à vis des institutions terrestres. Et comment les lois de Dieu peuvent se substituer ou être au dessus des lois des hommes. L'histoire - véridique - de l'enlèvement du petit Edgardo Mortara ( en 1858) à Bologne illustre très bien ce dogme ! Les parents Mortara ne pourront s'opposer à la "volonté" divine représentée ici par le Pape Pie IX et le cardinal "inquisiteur" Pier Gaetano Feleti..La messe est dite : Ite Missa est ! Leur fils a été baptisé et ce sacrement ne peut pas "être défait" ! Au nom de cette affirmation le famille juive et leurs soutiens seront broyés au nom de Dieu ! La scène où les juifs de Bologne s'agenouillent devant le Saint Père, et lui baise les pieds montre à quel point la communauté juive en Italie a été humiliée est TERRIFIANTE ! PIE IX se fait un malin plaisir de rappeler qu'il lui suffit de claquer les doigts, pour que les portes du Ghetto se referment ! Ce film est sublime, car il montre comment l'Eglise Catholique "dresse" ses édiles, jusqu'à les faire abjurer leur passé ! A,voir et à revoir: ne serait ce que pour la manière dont l'Eglise catholique se crée ses élites ! Les costumes, les reconstitutions de Bologne en 1858, sont franchement remarquables !
Un film sans doute au propos trop vaste, qui réserve d'excellents moments ; dommage que les 30 dernières minutes se passent au pas de charge au risque de survoler le sujet et d'enchaîner les invraisemblances.
Un enfant juif orthodoxe que l'on arrache à sa famille car il a été baptisé. Les parents ne pourront plus voir leur enfant sauf s'ils se convertissent au catholicisme. Or, il se trouve que l'enfant, après une première nuit où il récite ses prière hébraïques, embrasse la religion catholique avec bonheur.spoiler: Il devient l'ange de l'établissement où il est manipulé jusqu'à renier sa religion juive.spoiler: Il devient même l'enfant chéri du pape et refuse de venir voir sa mère quand son frère le lui demande.
Marco Bellochio excelle dans ce film. spoiler: Au chevet de sa mère mourante, l'enfant, devenu jeune adulte, veut bénir sa mère en chrétien. Celle-ci lui dit : "je suis née juive et je mourrai juive".
Un film d'une maitrise et d'une puissance qui impressionnent.
Marco Bellocchio use ostensiblement de techniques de mise en scène dans le but de donner de l'ampleur à son récit. Chaque plan est magnifique et témoigne d'un geste ample. La sublime bande originale, de Fabio Massimo Capogrosso, est utilisée à la perfection pour provoquer, de manière volontairement excessive, lyrisme et émotion. En cela, le Maître italien nous offre une leçon de cinéma.
Certains reprocheront un trop grand classicisme mais le sujet appelait cette forme de réalisation, que l'on pourrait toutefois qualifier de faussement classique, tant le réalisateur ose utiliser certains codes jusqu'à saturation. Mais il est vrai qu'un léger ventre mou vers le milieu du film à souligner. Si les mécanismes d'endoctrinement sont très bien rendus compte, le film ne va peut être pas assez loin et tourne rapidement en rond en se contentant de survoler certains épisodes, créant ainsi une certaine forme de distance entre le spectateur et le récit.
L'on se doit toutefois de saluer le casting, impeccable, avec un Pape glaçant et parfait de bout en bout et un petit garçon au charisme indéniable. Mais c'est peut être lorsqu'il devient un jeune homme, à la construction complexe et déchirée, que le film est le plus passionnant, dans un dernier tiers de haute volée.
A plus de 80 ans, le réalisateur ne mollit pas et continue d'oser porter un regard critique sur le passé de son pays, notamment lorsqu'il s'agit de clouer au pilori les excès auxquels peuvent conduire les religions .
Pour toutes ces raisons, il est difficile de comprendre comment le film a pu repartir du dernier Festival de Cannes sans le moindre prix.
L'extraordinaire maîtrise de Bellochio fait de ce piège mental un opéra fiévreux et baroque qui mêle allègrement les genres. Un splendide pamphlet contre l’obscurantisme et l'enfermement dogmatique !
C’est un fait avéré, un antagonisme historique entre les communautés juives de la fin du XIX ème siècle et l’autorité papale qui alors relève de la dictature. Bellocchio la rapporte dans un fait divers réel au cours duquel une famille juive de Bologne voit l’un de ses enfants arrachés à son foyer pour cause de baptême clandestin. Dans une mise en scène à la fois grandiose et respectueuse des événements, le cinéaste relève une fois encore l’affrontement séculaire entre croyances et religions, pouvoir et politique. Il signe là d’une œuvre majeure de sa filmographie, un fleuron du septième art couronné par une kyrielle d’acteurs en … état de grâce. Paolo Pierobon, en pape sans partage et cruel, Enea Sala, l’enfant enlevé à l’affection des siens que Leonardo Maltese, interprète adulte, avec une connivence physique étonnante. Et puis Fabrizio Gifuni, l’inquisiteur « gestapiste », Fausto Russo Alesi, le père, Barbara Ronchi, la mère …. Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
Marco Belloccio situe l'action de son dernier film au XIXème siècle où l'Eglise va arracher à sa famille un petit garçon d'origine juive pour le convertir au christianisme. Adoubé par la critique, j'ai trouvé ce film intéressant sur le sort de la population sous Pie IX en Italie. On peut assister à une forme d'endoctrinement à l'encontre ce jeune innocent que l'on va voir grandir. Le cinéaste s'appuie sur les contradictions de l'époque et traite cette affaire Mortara avec des acteurs de qualité. Une bonne réflexion sur le poids de la religion à tous les niveaux sans pour autant atteindre le statut de chef d'oeuvre à mes yeux.
Il a de quoi faire sourciller le destin d’Edgardo Mortara, enfant juif enlevé à sa famille à Bologne en 1958 par l’église catholique italienne. Pointant du doigt les travers de la papauté et l’obstination conservatrice de Pie IX, l’octogénaire Mario Bellocchio n’a pas perdu la main. A la fois fresque historique baroque et drame familial, cette histoire est aussi stupéfiante que passionnante. Le recours à un montage alternatif à certains moments du film en rehausse la mise en scène. Magnifiquement éclairée, la reconstitution (décors + costumes) est splendide, portée par une musique aux forts accents opératiques.
Film très prenant sur l'endoctrinement de la religion, des religions dans leur ensemble, c'est le passé, c'est le présent et si l'humain ne change pas ce sera aussi l'avenir avec toutes les horreurs qui en découlent