Le réalisateur a repris et développé le synopsis de son 2e court métrage, « Aqua » (2012) où un chat devait s’adapter à son nouvel environnement aquatique. Ici, le chat, noir aux yeux oranges, n’est plus seul et entame un périple en bateau (proche d’une felouque égyptienne, profitant toujours de la présence de vent) dans un monde submergé par les eaux (d’où le titre, littéralement, courant, flot), sans humains, en compagnie d’un maki-kata (Lemur catta), lémurien malgache, reconnaissable à sa queue annelée de blanc et de noir, d’un capybara (Hydrochoerus hydrochaeris), vivant en Amérique du sud et plus gros rongeur actuel, d’un secrétaire ou messager sagittaire (Sagittarius serpentarius), rapace africain et d’un chien labrador. Etonnement, alors que les décors, aussi bien de nature, de bâtiments (évoquant Venise ou le Népal) et de montagnes, sont magnifiques, le dessin (3D) des animaux reste sommaire, notamment le pelage, où la fourrure est absente, les animaux (asexués) ressemblant à des sculptures en bois (référence à l’habitat du chat, dans un chalet où le propriétaire a sculpté en bois une multitude de chats dans le jardin ?). Le film relève du « road-movie », sans paroles [comme dans « La tortue rouge » (2016) de Michael Dudok de Wit], sans réelles péripéties fortes (le chat n’arrête pas de tomber à l’eau et de remonter sur le bateau), sauf à la fin, le réalisateur se contentant de mettre l’accent sur l’intérêt de l’entraide entre animaux. Louable (d’où les multiples récompenses dont celle de la fondation Gan au festival d’Annecy) mais un peu long sur 1h25.