Le fait de voir un nouveau film de Bong Joon Ho a forcément ravi une grande partie des cinéphiles, l'homme ayant été absent presque 6 ans depuis son dernier film. "Mickey 17" était donc très attendu, ce dernier étant le retour de ce réalisateur au sein d'une production américaine. Sur le papier, ce projet est donc extrêmement dense, comme on en a l'habitude avec ce dernier. Par conséquent, ne vous laissez donc pas avoir par la bande-annonce qui a été diffusée, car elle reflète finalement assez peu l'ampleur du film. Dans sa globalité, le long-métrage utilise son scénario pour traiter énormément de sujets. Cela va de certaines thématiques assez simples, comme l'amour ou les rapports intimes dans notre société actuelle, à des propos plus proches de ce que nous connaissons du réalisateur, à savoir la folie des grandeurs de l'humain et la fameuse lutte des classes. Au vu de cette avalanche de propos, Bong Joon Ho a décidé d'aller au plus simple pour retranscrire ses intentions, et c'est peut-être le plus gros problème que j'aurais avec le film. Ici, je ne parlerai pas de subtilité, car le cinéma du réalisateur n'a jamais été subtil, ses propos étant toujours très clairs pour qui veut bien s'y pencher. Par contre, dans un premier temps, j'irai parler d'un mélange mal digéré, où chaque thématique peine à réellement montrer tout ce qu'elle a à offrir. À ce niveau, le souci vient du rythme, qui a tendance à beaucoup étirer ses séquences lors de la deuxième partie du long-métrage, malgré un ensemble qui se veut dynamique. Par conséquent, beaucoup de scènes ressemblent réellement à une foire, où énormément de sujets et de propos sont exposés, dans un déluge qui est donc extrêmement frustrant. Certaines choses sont donc complètement laissées de côté, et je pense surtout à la relation entre les deux Mickey, qui avait vraiment moyen d'être plus développée. Mais ensuite, je trouve également que les propos de Bong Joon Ho sont finalement assez classiques et évidents au vu du sujet. J'ai vu des gens dire que les Américains avaient parasité son film, et que le résultat n'était donc pas celui de l'auteur, et je dois dire que je ne suis pas vraiment d'accord avec cela. Dans les propos ou dans la forme, on est réellement en face d'un film de ce dernier, rien n'a vraiment été dilué. Cela dit, ce qu'essaie d'amener le réalisateur est finalement assez basique, avec cette critique clairement tournée vers les sociétés occidentales, en particularité celle des États-Unis. Et encore une fois, Bong Joon Ho n'a jamais été subtile dans ses productions, mais j'estime que cela ne doit pas l'empêcher de creuser un peu plus son sujet. Ici, on nous montre le personnage de Kenneth Marshall comme un tyran, qui vous fera certainement penser à diverses personnes, mais sans forcément aller plus loin. Et c'est pareil pour la thématique de la lutte des classes si chère au réalisateur, car si on connaît son cinéma, elle n'amène aucune nouveauté par rapport à ce qu'il nous avait déjà proposé. C'est donc en étant extrêmement frustré que je suis ressorti de ma séance, ayant eu l'impression de voir un film qui avait beaucoup de choses à raconter, mais qui se perdait donc dans tout ce qu'il avait à offrir. Le rythme n'aidant également pas, j'ai même ressenti de grosses longueurs dans la partie centrale de l'histoire. Cependant, je n'ai pas passé un mauvais moment pour autant, le projet ayant également de grosses qualités. La plus évidente étant son aspect visuel, qui est extrêmement travaillé. Au-delà de l'intelligence de la mise en scène du réalisateur, les effets spéciaux sont très efficaces et l'univers réussit parfaitement à fonctionner et à être vivant. Par ailleurs, même si j'ai eu du mal avec certains éléments liés à eux, je trouve que les personnages sont parfaitement interprétés par le casting. On parlera forcément de Robert Pattinson, mais je tiens à saluer la prestation de Mark Ruffalo, qui semble réellement s'éclater dans son rôle. Dans l'ensemble, je suis donc assez déçu de ce film que j'attendais depuis un bon moment déjà. À mon sens, il est extrêmement riche, mais il est finalement assez basique, car il ne semble pas aller plus loin que la surface de ses sujets. Le visionnage n'est pas déplaisant, mais je suis loin d'être complètement satisfait par celui-ci. Pour conclure, une petite déception.