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    As bestas
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    traversay1
    traversay1

    3 568 abonnés 4 860 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 19 juillet 2022
    Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien, de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont réinventés en agriculteurs bio ? Face à des paysans frustes, la tension est immédiate dès le début du dernier film de Rodrigo Sorogoyen lequel dépasse largement en intensité tout ce qu'il a pu tourner auparavant. Avant de boire la Galice jusqu'à l'hallali, ce conflit de voisinage sur fond de projet d'aménagement d'un parc d'éoliennes va emprunter peu ou prou les codes du film d'horreur avec une maîtrise qui laisse pantois. Pas un poil de sec pendant la projection aux côtés de Denis Ménochet et Marina Foïs, jamais vus ainsi, sans parler des autochtones, Luis Zahera en tête, méchant d'anthologie. A vrai dire, même les animaux, un chien, des brebis, quelques vaches et de superbes chevaux semblent avoir fait le cours Simon, tellement ils "jouent" juste. Le récit, sans jamais perdre de sa puissance nucléaire est coupé en deux par une ellipse monumentale et sublime, laquelle d'ailleurs fait penser à Madre de par la nature des faits qui se produisent dans la dernière partie du film. Que cela soit au café, sur une route de campagne ou dans les bois, As Bestas est constellé de scènes brillantes et conflictuelles qui font frémir et se demander par quel miracle Sorogoyen arrive à nous obliger à rester concentré pendant près de 140 minutes. Du travail d'orfèvre ciselé et difficilement comparable à celui d'un autre cinéaste contemporain.
    Coric Bernard
    Coric Bernard

    375 abonnés 586 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 22 mai 2022
    Ce film est bien réalisé et scénarisé, un peu à la manière d’un western. Tourné dans les montagnes des Asturies espagnoles, l’ histoire dramatique de ce couple de français venu s’installer dans cette région et qui subit l’hostilité de leur voisin est très bien retranscrite à l’écran. Dans ce film, le réalisateur nous fait découvrir des points de vue intéressants sur les choix de vie des personnages et également sur la relation mère/fille. L’interprétation des acteurs principaux Denis MENOCHET et Marina FOIS est parfaite et illustre bien cette dramatique histoire.


    Bernard CORIC
    Justine C
    Justine C

    34 abonnés 15 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 20 juillet 2022
    Rodrigo Sorogoyen a encore frappé fort avec As Bestas
    Denis Ménochet est incroyable!
    Un magnifique thriller à ne pas rater
    islander29
    islander29

    860 abonnés 2 354 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 juillet 2022
    Un film qui fait penser à certains réalisateurs turcs ( Bilge Ceylan, entre autre) par une atmosphère très prégnante et une mise en scène lente et orchestrée...La musique est un des grands acteurs du film, puissante volcanique, possessive, elle donne le "la" aux scènes , (qui sont souvent des règlements de compte), et invite le spectateur à un partage d'émotions souvent profondes....
    Il faut saluer la performance et la direction d'acteurs ( Le français ( Denis Menochet et les voisins diaboliques ( Luis Zahera accompagné de Diego Anido)) ...Performance aussi de la photographie dans des tons volontairement sombres, qui ajoutent à la violence ( elle existe autant moralement que physiquement) du conflit...Un film bilingue qu'il faut voir en V.O je pense pour mieux gouter l'opposition des voisins...triste voisinage, qui donne à réfléchir avant de s'installer dans un pays, si l'envie vous en prend.... Hommage aussi à Marina Fois, qui occupe la fin du film, et qui montre beaucoup de caractère dans l'adversité....Car c'est un film d'adversité, de résilience et de deuil......Notons aussi le rôle de Marie Colomb, la fille du couple qui propose quelques bons dialogues avec sa mère.....On peut qualifier par son tempérament le film "d'espagnol" 'certains dialogues peuvent choquer, et l'atmosphère est indéniablement "sauvage", C'est un réalisateur que j'ai pu apprécié dans deux de ses précédents films (El reino, et Madre, dans d'autres registres) Un réalisateur qui gagne ici quelques lettres de noblesse....Du beau cinéma en définitive, que je conseille chaleureusement, même si les émotions peuvent être difficiles....
    CinÉmotion
    CinÉmotion

    177 abonnés 223 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 26 juillet 2022
    Film qui prend le temps de poser l'intrigue et ses personnages, avec une montée en crescendo dramatique jusqu'au climax et bascule de point de vue avec changement de personnage principal. Rodrigo Sorogoyen confirme son talent pour filmer, et mettre en avant avec force des duos d'acteurs/actrices. J'avais adoré Madre en ce sens.
    Denis Menochet et Marina Foïs sont vraiment excellent dans leurs rôles, avec une vraie profondeur de jeu, très intense. Il y a en plus un immense travail d'apprentissage de la langue espagnole, ce qui n'est jamais simple à jouer avec justesse quand on n'est pas bilingue. Là où leur performance est encore plus incroyable, c'est par la longueur des plans et des dialogues filmés souvent en plan séquence sur un seul cadre, les obligeant à tenir le ton et les intentions durant plusieurs longues minutes. Plusieurs scènes restent en tête à ce niveau spoiler: (la scène du bar avec le trio Antoine, Xan, Lorenzo et celle avec Olga et sa fille dans la cuisine, entre autres)
    , et sont d'ailleurs des scènes clés du film.
    j'ai adoré la façon dont est développé l'intrigue autour du couple, mettant dans un premier temps en avant Antoine, pour finir en changeant le point de vue avec ellipse sur le personnage de sa femme Olga.
    Le rythme est lent mais très bien mené par l'histoire qui m'a personnellement accaparé sans difficulté sans jamais me lâcher jusqu'au bout.
    J'espère vraiment que Marina Foïs sera récompensé un jour pour son travail. Elle sait choisir intelligemment ses rôles et les travaille avec grande minutie, et apparait de plus en plus magistrale dedans. Quand on vient de la comédie, c'est très difficile d'en sortir, et elle a réussit à le faire avec brio ! Elle mérite vraiment une récompense, qui viendra c'est sûr !!
    Film très bon, au climat anxiogène sur fond de cause écologique. A voir sans hésiter !
    tupper
    tupper

    132 abonnés 1 378 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 juillet 2022
    Avec ce film rustique, Rodrigo Sorogoyen nous plonge dans l’effroi. Ici pas de scénario alambiqué ou de débauche d’action ou de FX. Simplement un ultra réalisme, la haine, la violence des mots, le harcèlement moral et physique omniprésent, expression d’un nationalisme, d’une xénophobie et d’un racisme social sans borne. La réalisation est sobre et ultra maîtrisée. Les confrontations verbales et physiques apeurantes alternent avec des silences tout autant angoissant. La construction en 2 parties est judicieuse. Les acteurs sont au diapason de la réalisation : sobre et intense. On pourrait simplement reprocher quelques longueurs et répétitions mais elles contribuent quelque part à l’ambiance.
    Alice025
    Alice025

    1 664 abonnés 1 364 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 21 juillet 2022
    Un film choc comme on en voit peu ! Un couple de Français vivant dans un petit village espagnol en déclin va devoir malgré eux se confronter à des voisins qui ne veulent pas d'eux ici...
    En partant d'un conflit de voisinage, le réalisateur frappe très fort.
    La première heure est lente mais complètement nécessaire à la mise en place de l'histoire, des personnages et des premières tensions. On devient petit à petit absorbé par l'histoire avec une tension montant crescendo, pour une dernière partie qui va littéralement nous secouer !
    La réalisation est de grande qualité, le stress est omniprésent et on prend le temps de connaître et de comprendre tous les personnages, avec leur doute, leur courage ou leur rage, sans jamais cautionner l'harcèlement qui en découle.
    Marina Foïs et Denis Ménochet sont bluffants et dégagent beaucoup d'émotions, bravo à eux.
    Une très belle œuvre de cinéma, certes dure, mais qui mérite amplement d'être vue.

    http://cinephile-critique.over-blog.com
    lionelb30
    lionelb30

    436 abonnés 2 591 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 2 août 2022
    Bien joué, quelques belles joutes verbales mais pas toujours coherent, difficile de croire totalement a l'histoire et un peu trop long.
    jean l.
    jean l.

    158 abonnés 231 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 20 juillet 2022
    Magnifique nouveau film de Rodrigo Sorogoyen, un film sous tension , thriller dans un coin perdu de Galice avec des acteurs fantastiques
    Chris58640
    Chris58640

    210 abonnés 757 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 25 juillet 2022
    Rodrigo Sorogoyen confirme, avec « As Bestas », son statut de réalisateur surdoué du cinéma espagnol. Après « El Reino » et surtout « Que Dios nos Perdonne », il nous offre aujourd'hui avec « As Bestas » un drame rural, aux faux airs de western, qui nous maintient sous pression non stop pendant 2h20. On ne va pas tourner autour du pot, ce film est une grande réussite à tous les points de vue. Dans sa forme déjà, Sorogoyen filme ce drame au plus près, avec une musique efficace mais discrète qui a le bon goût de complètement s’effacer pendant les scènes de tensions extrême. Des scènes irrespirables, souvent silencieuses, à couper au couteau, où la violence est souvent sous-jacente, larvée, et qui vous clouent dans votre fauteuil, il y en a plusieurs et ce, dés le tout début du film. Au moment où l’intrigue commence, la haine est déjà bien enkystée chez les deux frères, les paroles sont lourdes, les silences aussi, les gestes peuvent déraper à tout moment. Et tout cela ne fera qu’aller crescendo, spoiler: jusqu’à une scène de violence bestiale très difficile à supporter.
    Cette façon de filmer les paysages, la dureté de la vie paysanne, le dénuement de ce village oublié par la modernité, les corps qui souffrent, tout cela concourent à l’ambiance de violence permanente qui imbibe le film, exactement comme un western, en fait. Le film est magnifiquement dialogué : certaines scènes de dialogue entre Antoine et Xan ou entre Olga et sa fille, très longues (et importantes), sont d’une intensité qui rajoute encore à la violence. En fait, dans son film, la violence est partout, il y a la vraie, mais aussi la violence verbale, la violence des sentiments, la violence psychologique. La scène d’ouverture avec les chevaux n’est pas anecdotique, elle donne le ton, spoiler: et surtout elle sonnera comme un air de « déjà vu » juste au moment où le film prends un virage.
    Sur 2h20 ; il y a 1h50 de fuite en avant jusqu’à un point d’orgue qu’on a vu venir de tellement loin, et les 40 dernières minutes sont d’une autre ordre, spoiler: après un saut de puce dans le temps
    . Magnifiquement filmé, superbement monté, le travail de Sorogoyen est impeccable. Et que dire de son casting, Denis Ménochet et Marina Foïs d’un côté et Luis Zahera et Diego Anido de l’autre, ils sont 4 à impressionner la pellicule comme rarement, spécialement les deux acteurs espagnols que je ne connaissais pas mais qui sont monstrueux, dans tous les sens du terme. Denis Ménochet est égal à lui-même, c'est-à-dire impérial. Mais dans la dernière partie du film, Marina Fois est juste bouleversante. Pour le dire simplement, je ne l’avais jamais vu aussi impressionnante au cinéma, à la TV ou nulle part ailleurs que pendant les 40 dernières minutes de « As Bestas », elle m’a scotché, comme les 3 autres comédiens exceptionnels que j’ai cités. Le scénario, qui prend la forme d’une sorte de spirale infernale faite de vexations, de coups tordus, de menaces, de représailles, d’intimidations qui mènent inexorablement vers le drame. spoiler: Pas besoin d’en dire trop, on sait très vite que le sang va couler, juste on se demande qui va tuer qui, comme si c’était inévitable.
    Ce que le scénario montre bien, c’est que la colère née du refus de la signature (pour l’installation des éoliennes) n’est que le prétexte à l’expression du racisme et de la lutte des classes. Antoine et Olga cochent toutes les cases, ils ont des économies, ils sont instruits, ils font du bio, ils sont étrangers. Sans les éoliennes et l’argent qui va avec, le conflit aurait quand même éclaté et la violence aurait quand même eu le dernier mot, il y a trop d’antagonismes. Le couple français semble s’y prendre comme il faut pour s’intégrer mais ce qu’ils SONT écrase tout ce qu’ils pourraient faire, ou dire, ou concéder, ou accepter. Il y a une sorte de déterministe funeste dans « As Bestas », qui semble dire que lorsque les Hommes sont trop différents, ils redeviennent des animaux, et ce n’est pas le magnifique titre du film qui dira le contraire. « As Bestas » est un grand film sur un sujet terriblement banal, qui nous plonge dans la violence et la bestialité ordinaire, qui la dépeint crument pour mieux la dénoncer. La toute fin est très réussie, en plus du reste, avec une dernière image spoiler: et un petit sourire esquissé qui en dit long. La dernière image sera donc celle d’un sourire, celui d’une femme, celui de la justice et de la raison, au milieu de cet océan de brutalité.
    Cinememories
    Cinememories

    481 abonnés 1 465 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 20 juillet 2022
    Attendu comme une poignée de brebis qu’on aura tranquillement gardé au chaud, le dernier Rodrigo Sorogoyen monte en puissance, tout en passant par Cannes Première. Accompagné d’Isabel Peña, le cinéaste espagnol ne démérite en rien sa présence sur grand écran et prouve de nouveau qu’il maîtrise sa caméra comme il le souhaite, en captant ainsi le quotidien de fermiers français, expatriés dans la campagne profonde de Galice. Il ne faut pas chercher très loin, pour déjà affirmer une galerie thématique qui se rejoint discrètement dans la violence du système, mais avant tout des relations humaines, chez soi ou sur son lieu de travail (Que Dios Nos Perdone, El Reino, Madre et Stockholm pour Netflix). Ici, nous aurons les deux, car la rivalité est une question de proximité, que le réalisateur entretient finement grâce à la direction de ses comédiens, qui dégagent avec panache cet affolement que le spectateur est amené à partager, tout le long de l’intrigue.

    En ouvrant sur la férocité et l’efficacité d’aloitadores, maîtrisant à mains nus des chevaux sauvages, il rend déjà compte de l’étreinte à venir, qui sera peut-être fatal pour Antoine et Olga. Ils travaillent la terre avec authenticité et cultivent un train de vie qui va de pair avec leur bonne récolte. Pourtant, des conflits éclatent aussi soudainement qu’une grosse engueulade dans un bar, qui ne finira pas en pugilats. Les coups seront placés sur l’autel d’une pure réflexion, où la xénophobie et la lutte des classes seront à l’étude. Sorogoyen vient alors appréhender la sensibilité d’un Denis Ménochet, taillé pour le rôle d’une proie. Sa carrière nous a habitués au monstre du cinéma, mais il serait regrettable de passé à côté d’une nouvelle palette de jeu dont le cinéaste espagnol s’imprègne, justement afin de monopoliser l’attention du couple sur un autre duo, qui vit non loin de chez eux.

    Xan (Luis Zahera) et Lorenzo (Diego Anido) sont deux frères, natifs du village et voisins de ces « intrus », qui ne recherchent qu’à aller de l’avant et reconstruire leur vie, jusque dans les cendres d’une vieille bâtisse à l’agonie. Est-ce par bienveillance ou doit-on y voir de l’exploitation au nom du profit ? L’un ne va pas sans l’autre, mais ce ne sera pas dans un jeu d’équilibré qu’on lâchera la malveillance des frères sur le domaine des Français. Il s’en suit un jeu de provocation d’une étonnante clarté et d’une violence dévastatrice. On comprendra rapidement qu’aucune négociation ne sera fructifiante. Les locaux se nourrissent de la peur du couple d’agriculteurs, que le metteur en scène déploie avec des gros plans, et fixes pour la majorité, car nul besoin de suivre au crochet la collision de deux mondes, qui finiront par les consumer. Au détour de cette question épineuse sur la présence des éoliennes et les chances de sortir de la misère campagnarde, le deuxième acte mettra Marina Foïs en avant, où elle dévoile cette Olga révolté et pas pour autant résignée de cette situation. Un échange avec sa fille (Marie Colomb) ramènera ainsi un peu de fraîcheur, tout en effaçant la présence des frères à l’écran, car ils sauront exister dans le hors-champ, là où ils se révéleront plus incisifs.

    « As Bestas » nous plonge dans une marinade psychologique d’une grande vivacité, synthétisant la rectitude du cinéma de Sorogoyen. Le déni et le harcèlement communiquent dans un non-dit précieux. Les mots sont ainsi économisés dans les deux langues et les ellipses ne nous perdent jamais dans le conflit oppressant du voisinage. La sensation d’un grand amour alimente également la tristesse qui retombe sur le couple, qui chute avec fracas et sans espoir de lutter contre les moulins géants à la Don Quichotte. Ce western contemporain catalyse ainsi toute la fureur de voisins, condamnés à s’enraciner dans un fantasme éphémère.
    selenie
    selenie

    6 228 abonnés 6 180 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 20 juillet 2022
    On constate vite que le fait que le couple soit français et donc étranger n'est qu'un paramètre très secondaire. L'écologie devient ici un facteur capitaliste extrême et presque antinomique qui fait se confronter deux visions du monde, deux castes différentes. Dans une contrée un peu réculée, hors du monde, le thriller psychologique sur le fond se fait aussi western dans la forme. Pendant près de 1h30 la tension monte subrepticement, l'angoisse s'instille lancinante et insidieuse. Malheureusement, un rebondissement survient, sans doute trop vite, peut-être avec une dernière partie un peu longue. On s'aperçoit que la fille est un personnage sous-exploitée voir superflue. Mais la fin est surtout longue car on sait déjà ce qui va arriver, étirer au maximum ne sert à rien et on s'agace un peu. Ménochet en géant d'argile est grandiose, mais c'est Marina Foïs qui impressionne même si elle est un peu effacée dans la première partie (d'ailleurs pourquoi la vidéo la gêne tant ?!), et enfin les deux voisins espagnols joués par deux acteurs investis aussi pathétiques qu'effrayants.
    Site : Selenie
    sam_eclate
    sam_eclate

    6 abonnés 29 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 3 août 2022
    Mouais, désolé d'assombrir ce tableau idyllique mais je ne comprends pas l'engouement. On arrive jamais à avoir de réelle empathie envers ce couple qu'on a du mal à comprendre : pourquoi ils s'infligent cette vie au milieu de ces gens ? On ne voit jamais la joie qui ferait que ça vaille le coup, leur maison est un taudis .... Les paysages qu'on devine superbes ne sont jamais mis en valeur, tout est sombre et désespéré.
    Cinéphiles 44
    Cinéphiles 44

    1 358 abonnés 4 180 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 29 mai 2022
    Racisme et harcèlement sont au rendez-vous du nouveau drame psychologique du réalisateur espagnol Rodrigo Sorogoyen. C’est sous tension qu’un couple français s’est installé dans un petit village de Galice pour pratiquer l’agriculture éco responsable et restaurer des maisons pour faciliter le repeuplement. Opposés au projet d’installation d’éoliennes sur leurs collines, ils se mettent à dos de nombreux voisins qui avaient signé l’adhésion en échange d’une indemnité. Pendant plus de deux heures, “As bestas” provoque notre empathie et stimule notre stress face aux épouvantables personnages joués par Luis Zahera et Diego Anido. Mais c’est surtout Marina Foïs et Denis Ménochet qui nous subjuguent face à la patience dont leur rôle fait face au climat irrespirable. Rodrigo Sorogoyen signe une fable coup de poing sur la xénophobie.
    D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
    ConFucAmuS
    ConFucAmuS

    527 abonnés 951 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 21 juillet 2022
    Dès sa révélation avec le polar Que Dios nos Pardone, Rodrigo Sorogoyen s'est trouvé un leitmotiv : emmener son public vers des territoires ou dans un esprit qui l'oblige à réviser ses principes. Un scandale politique ? Vous collerez au train du pourri alors qu'il cherche à s'en tirer. Une disparition mystérieuse ? L'héroïne sera encore plus énigmatique. Qu'est ce que ce sera aujourd'hui ? Pour la faire rapide, disons que As Bestas lorgne un peu du côté des Chiens de Paille de Sam Peckinpah, vous voyez l'idée ? Le cœur, la tête et les nerfs vont beaucoup travailler pendant la séance.

    Dans sa tonalité comme sa mise en scène, Madre était aérien. Ce nouveau film revient à la terre ferme, au sens littéral comme symbolique. Inutile de défricher l'intrigue, le résumé est parfaitement suffisant, honnête mais cachottier. Il est bien question d'une chaine d'évènements faisant passer un simple conflit de voisinage à une guerre de territoire déchirante. Sorogoyen aurait pu s'en contenter, et emballer un thriller psychologique de première main (vu son passif, il y serait arrivé sans se fouler). Rassurez-vous, il le fait sauf qu'il entend aller bien plus loin.

    Sur les 2h17, il n'y a pas une minute de perdue. Le style du cinéaste espagnol s'éloigne des steadycam amples ou nerveuses, pour autant le rythme est dynamique tout en ménageant de magnifiques instants de contemplation. Du reste, pratiquement chaque séquence est conçue pour susciter l'inconfort, la colère et l'appréhension de ce qui va suivre. À raison, car des péripéties il va y en avoir. La plupart se dérouleront lors de moments à priori anodins, au cours de longues discussions ou d'une simple balade en plans-longs d'une puissance phénoménale.

    As Bestas peut concentrer son attention sur un couple pris pour cible par des riverains passablement remontés, Sorogoyen vise plus grand. Si la raison officielle de ce différend est rapidement évacuée, le fond de l'affaire est plus ambigu. Avec sa scénariste Isabel Peña (à ses côtés depuis 2008), le cinéaste espagnol ausculte la notion de xénophobie. Si vous discernez de la haine, cherchez le bouc émissaire. Elle jette toujours son dévolu sur ceux de l'extérieur, ceux qui ne sont pas d'ici, "ceux qui se croient chez eux", et ainsi de suite,...Zéro manichéisme, ce n'est pas faute de donner leur chance aux antagonistes. Il y a dialogue mais pas d'échange.

    Ce levier de la rupture trouve un écho encore plus tragique dans sa dernière partie. Après un revirement inattendu, le trouble ronge la cellule familiale dont nous suivons la persécution. L'appartenance redevient le motif de discorde, une fois encore alimentée par l'incompréhension, les à-priori ou la peur. Tout cela converge vers une scène d'engueulade à l'impact encore plus dévastateur que la pire échauffourée. L'idée même du foyer prend une dimension tragique, le moteur d'un drame voyant le projet d'une vie devenir le combat pour la justice.

    C'est précisément là où l'œuvre se transforme une ultime fois en gestes politiques, au pluriel oui. Ce qui était sous-jacent nous revient en plein visage, rappelant comment la cupidité transforme le cœur des hommes, retourne les bonnes manières en tentatives de manipulation puis injonctions. On la retrouve aux sources des dissensions, condamnant les martyrs à devenir les bourreaux envers leurs semblables. À terme, l'homme s'enferme lui-même au stade de la sauvagerie (l'ouverture encore plus évocatrice une fois le film terminé). Et la femme ? Victime collatérale ou complice implicite, elle sera l'unique note d'espoir, à force de courage et de compréhension.

    As Bestas est colossal, un film 3 en 1, à même de retourner la tête, briser le cœur et ravager l'estomac en même temps. Servi par un monstre de sensibilité comme Denis Ménochet et la toujours aussi géniale Marina Foïs, sans oublier le terrifiant Luis Zahera. La carrière de Rodrigo Sorogoyen a beau être parsemée de bijoux incandescents, il est fort probable qu'on tienne là son plus grand travail à ce jour. De ceux dont on ne se lasse pas d'explorer la profondeur insoupçonnée. L'année 2022 tient l'un de ses sommets et on est pas près de l'oublier.
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