En tant qu'Algérien né en Algérie et vivant en France depuis une dizaine d'années, je me permets de partager mon avis sur Zahia Ziouani, cheffe d'orchestre souvent mise en avant pour son parcours soi-disant atypique.
Tout d'abord, je tiens à souligner que je respecte profondément les femmes cheffes d'orchestre qui, dans le monde entier, s'illustrent par leur talent et leur compétence. Cependant, je reste sceptique quant à la manière dont Zahia Ziouani semble utiliser certains aspects de son identité pour se mettre en avant.
Zahia Ziouani, née en France et ayant grandi dans un environnement lui permettant d'accéder à la culture, semble jouer la carte de l'immigration et de la place des femmes dans un milieu artistique difficile, non pas pour faire avancer l'art, mais plutôt pour attirer l'attention sur elle-même.
Plusieurs musiciens et professionnels du milieu s'accordent à dire qu'on ne s'improvise pas cheffe d'orchestre : il faut une formation rigoureuse et un projet artistique solide pour justifier sa place à la tête d'un orchestre. Or, ce que je perçois, c'est un manque de direction artistique claire, de répertoire défendu avec passion, et de projet musical ambitieux qui fasse évoluer un orchestre et son son.
Il est difficile de voir en Zahia Ziouani une représentante de l'Algérie ou de l'immigration lorsque, au lieu de parler d'art et de musique, elle se concentre principalement sur des questions sociales et identitaires.
Ce sont des sujets certes importants, mais qui, à mon avis, ne devraient pas masquer un manque de propositions artistiques substantielles. En tant qu'Algérien, je ne souhaite pas être associé à ce genre de démarche.
Nous avons des artistes issus de l'immigration qui, eux, font preuve de discrétion et de talent, tout en portant des projets artistiques authentiques et novateurs à travers le monde.
Ce film, centré sur Zahia Ziouani, m'apparaît donc comme une perte de temps. On y sent une volonté de faire parler de soi non pas pour son talent musical, mais pour des prises de position qui n'ont, au final, que peu à voir avec l'art de diriger un orchestre.
Les véritables cheffes d'orchestre sont reconnues pour leur compétence, leur autorité musicale, et leur capacité à inspirer des musiciens et non pas pour leurs origines ou leur genre. Malheureusement, Zahia Ziouani ne semble pas incarner ces qualités, et c'est pourquoi, à mon sens, elle n'est pas invitée à diriger des orchestres internationaux de renom.
En conclusion, si l'on veut véritablement honorer l'héritage artistique des grands cheffes d'hier et d'aujourd'hui, il faut se concentrer sur la musique et non sur des débats périphériques qui, bien qu'importants, ne devraient pas devenir le centre d'une carrière artistique.