Avec Red Rocket, Sean Baker poursuit son exploration des marges de l'Amérique contemporaine, avec ce mélange de tendresse et de crudité qui le caractérise. Ce film est le cinquième que je découvre de sa filmographie, et il confirme à la fois son talent unique et ses limites occasionnelles.
Simon Rex livre une performance magistrale en incarnant Mikey Saber, un ancien acteur pornographique à la dérive, à la fois pathétique, agaçant et étrangement attachant. Sean Baker filme son retour dans sa ville natale avec un réalisme brut et une ironie mordante, transformant le décor industriel texan en une toile vivante, presque poétique.
Cependant, malgré ses qualités, Red Rocket m'a semblé légèrement en retrait par rapport à d'autres œuvres du réalisateur. L’histoire, bien qu’engageante, peine parfois à maintenir son rythme et s’étire un peu trop dans certaines séquences. De plus, le personnage principal, par sa toxicité assumée, peut parfois freiner l'empathie que l'on pourrait ressentir pour lui, même si c’est probablement le but recherché.
En classant les films de Sean Baker que j’ai vus, Red Rocket se situe à égalité avec Tangerine (3,5/5). Voici mon classement complet :
1. Anora (5/5) – Un chef-d'œuvre bouleversant.
2. The Florida Project (4/5) – Une peinture tendre et lumineuse.
3. Starlet (4/5) – Une œuvre touchante et délicate.
4. Tangerine et Red Rocket (3,5/5) – Intéressants mais légèrement inégaux.
Sean Baker reste un réalisateur que je prends plaisir à découvrir film après film, et je suis curieux de voir ce qu’il nous réserve à l’avenir. Red Rocket, avec ses défauts et ses qualités, confirme son statut de cinéaste précieux du cinéma indépendant américain.