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    Mulholland Drive
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    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 31 mai 2020
    Los Angeles, la nuit. Une voiture remonte Mulholland drive. La musique entêtante d’Angelo Badalamenti accompagne sa progression. Cette séquence sera reproduite à l’identique au cours du film, lors de deux périodes cruciales. La cité des anges est un lieu bien réel, mais c’est aussi un point de convergence de tous les fantasmes. En contre-pied des méthodes de narration traditionnelles, la première séquence sera celle du rêve pendant que la seconde apportera un correctif en dévoilant la vérité sur ce qu’il s’est réellement passé. « Mulholland Drive » est un puzzle qui invite à être reconstitué. Appliquons nous à cette tâche.

    Au cours de sa fructueuse carrière, David Lynch s’est échiné à dévoiler l’envers de « l’American way of life », à déterrer ce qui est dissimulé sous la conscience dans « Eraserhead », sous la béatitude morale dans « Blue Velvet », sous les strass et paillettes de l’industrie du rêve dans « Mulholland Drive ». Pour satisfaire à cette exigence, David Lynch utilise ici la figure de la provinciale rêveuse qui débarque à Los Angeles dans le but de devenir actrice. Forte d’un prix gagné lors d’un concours de danse (le tout premier plan du film) et de l’héritage d’une tante décédée, Diane, l’héroïne, découvre la cité de tous les possibles avec la candeur d’une enfant. Toutefois, les collines ensoleillées, les routes clairsemées de palmiers et les villas luxueuses masquent un réel bien moins reluisant. Les auditions de Diane ne sont pas concluantes. Pire, elle ne parvient à obtenir que des petits rôles par l’entremise de son amante Camilla. Cette dernière obtient en revanche un rôle phare que convoitait Diane. À Hollywood, la chance et le talent ne suffisent pas. Camilla obtient le rôle grâce à la pression des financeurs sur le réalisateur. Ce mécanisme reste inchangé dans le monde fantasmé, nous le verrons un peu plus tard. Au grand désespoir de Diane, son idylle avec Camilla est de courte durée. En effet, Camilla s’éprend du réalisateur au cours du tournage. Après la remontée de Mulholland drive en voiture, celle dite réelle, Camilla met en scène l’humiliation de Diane au cours d’une fastueuse réception. À Hollywood, la cruauté n’est pas étrangère au milieu des privilégiés de l’industrie du divertissement. Il y règne un entre-soi qui se ressent jusque dans les arcanes des procédures d’audition.

    Dans la chronologie du film, cette humiliation intervient vers la fin, mais il s’agit de la scène fondamentale où chaque segment s’emboîte. Au sein de cette réception, les invités sont détournés pour alimenter le fantasme de Diane. Après ce cuisant affront, Diane mandate un tueur pour se venger de Camilla. Une mystérieuse clé bleue déposée par le tueur officialise la bonne exécution du crime. Cette clé est le MacGuffin du film, nous la trouvons posée sur la table du salon de Diane, preuve de la mort de Camilla, et sous une forme différente dans la séquence rêvée. Associée à la figure d’une mystérieuse sorcière, elle symbolise la culpabilité de Diane. Cette culpabilité pousse Diane vers l’autodestruction. La prise immodérée de médicaments guide Diane vers un suicide brutal. C’est la fin du film avec l’image de la ville superposées aux visages de Diane et Camilla, ses enfants sacrifiés.

    Mais peu avant cela, Diane délire, s’enfonce dans ses draps pourpres et rêve d’une alternative. Ce rêve se déroule au cours des 110 premières minutes du film, soit la durée du pilote de la série que devait initialement être « Mulholland Drive ». L’alternative fantasmée est une réécriture du destin de Diane depuis son arrivée à Los Angeles. Désormais, elle s’identifie au nom de Betty, une serveuse rencontrée dans son quartier. Nous découvrons Betty/Diane à la sortie de l’aéroport. Il s’agit du rêve, mais cette arrivée ne doit pas différer foncièrement de la réalité. Comme dans « Blue Velvet », il y a toujours un élément qui détonne au sein de cette atmosphère radieuse. Un thème musical inquiétant accompagne les sourires excessivement forcés de deux personnes rencontrées. Plus qu’une bonne humeur communicatrice, ces sourires provoquent l’effroi. La découverte de l’appartement de la tante, bien vivante au sein de cette alternative, s’effectue avec cette même candeur d’enfant. La cité des anges ressemble à un monde merveilleux à l’instar de celui décrit dans le « Magicien d’Oz », un des films de chevet de Lynch.

    En parallèle, nous assistons à l’autre remontée nocturne sur Mulholland Drive. La scène est identique, mais cette fois-ci, la voiture n’est pas occupée par Diane. Dans le rêve, Camilla échappe de peu à une tentative d’assassinat, puis trouve refuge chez Betty. David Lynch pose ainsi les bases du Néo-Noir. À un croisement, nous apercevons le panneau de Sunset boulevard. Plus qu’un simple hommage au film éponyme, nous pouvons établir une filiation avec l’œuvre de Billy Wilder dans la mesure où les deux films séparés de 50 années décrivent les mêmes destins brisés de l’industrie cinématographique. Un premier élément de suspicion accompagne la rencontre entre Betty et son amante. En effet, cette dernière apparaît quelques instants après que Betty s’est contemplée dans un miroir. Ce miroir renvoi aux thèmes de la double identité et de l’introspection. Amnésique, l’amante prend le nom de Rita en référence à la plus célèbre des femmes fatales Hollywoodiennes Rita Hayworth et plus généralement en hommage aux films noirs des années 40.

    À Los Angeles, tout est radieux, mais le climat est lourd. C’est dans ce contexte que Betty détourne les échecs de Diane en une revanche. Au cœur du rêve, Betty est une actrice talentueuse qui épate son monde dès la première audition ; le meurtrier méthodique de Camilla éprouve toutes les peines à se sortir d’un engrenage burlesque ; le réalisateur n’a aucune prise sur son film et sur sa vie personnelle.
    Toutefois, le fantasme n’est qu’une réécriture du réel. Certains mécanismes restent inchangés.
    La pression des financeurs sur les créateurs est la même. Seuls les physionomies et les comportements changent (les maîtres de la villes sont un nain difforme et un cowboy philosophe). Le rêve n’a prise sur le réel que pendant un certain temps. La résolution de l’enquête sur l’amnésie de Rita met Betty face au propre cadavre de Diane.
    Mais Betty rejette ce premier constat et prend la fuite. L’enquête menait à une impasse. Le seul recours de Betty pour exister est de fusionner avec Rita pour demeurer éternellement à ses côtés. Cette fusion est physique lors d’un acte sexuel, mais aussi mentale, car Rita prend les traits de Betty à l’aide d’une perruque blonde. Évoquant le « Persona » de Bergman, un plan rapproché sur les deux héroïnes en reflet d’un miroir met en perspective ce nouveau trouble identitaire.

    Toutefois, cette illusion est rapidement démasquée par le réel.
    Un magicien, c’est-à-dire celui qui habituellement transforme le réel en illusion fait l’exact inverse lors de la scène pivot du film, l’instant où Diane ne peut plus assumer les traits cumulés de Betty et de Rita. Dans la réalité, la boîte de Pandore symbolise une ouverture vers le monde des possibles. Inversement, dans le fantasme, ouvrir la boîte de Pandore équivaut à un dur retour à la réalité. C’est la fin de la séquence rêvée.
    Ce n’est pas un hasard si le passage entre les mondes s’opère par l’intermédiaire de la clé bleue, l’objet de la culpabilité.

    Betty, Rita et les autres ont complètement disparus. Diane doit composer avec ses propres actes. Désormais, seuls les monstres s’échappent de la boîte de Pandore. Un coup de feu met fin aux démons de Diane comme à ses espoirs.

    Pourvoyeuse de rêves, la cité des anges ne peut rien quand le réel la rattrape. Pour arriver au sommet, il faut enjamber quelques cadavres.
    RamiValak
    RamiValak

    7 abonnés 188 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 25 mai 2020
    Jamais je n'ai vu un film parvenir à aussi bien illustrer le rêve, le cauchemar. C'est là que David Lynch trouve son génie, dans sa façon de capter l'invisible, de mettre en images l'indicible, ce qui ne relève pas du factuel. Il montre que pour représenter le rêve, il ne faut pas seulement montrer diverses choses irréalistes. Il le prouve de par le fait qu'il soit impossible de raconter en détail Mulholland Drive, car certaines choses nous échappent, nous n'avons pas tout compris, une fois le film terminé, on a oublié certains éléments qui ont mené à la fin du film, et c'est normal, tant de choses se mélangent entre elles qu'il est très complexe de tout remettre en ordre une fois le film fini. C'est en cela que ce film est selon moi infiniment supérieur à Lost Highway, car ce dernier, malgré sa bizarrerie, laissait trop de points d'accroche au spectateur, et trop d'éléments scénaristiques dont il se souviendra. Et Mulholland Drive amènera Twin Peaks - The Return, apogée de son idée du rêve. Le montage est lui aussi vraiment impressionnant, notamment vers la fin du film, quand tout se bouscule à l'image pour créer ce sentiment d'incompréhension, d'absence de contrôle, un sentiment de cauchemar donc. Les personnages ajoutent également à l'ambiance, comme celui joué par Michael J. Anderson, étrange et mystérieux. Naomi Watts incarne le spectateur, jetée dans ce monde étrange sans y être préparé, réellement perdue face à ce qui l'entoure. Enfin bref, à l'évidence le film est vraiment très, très beau, il n'a vraiment pas volé son prix de la mise en scène à Cannes, la musique est vraiment très bonne, laissant plus la place à la musique de Badalamenti, ce qui rend les chansons pré-existantes encore plus marquantes quand elles arrivent. C'est sans aucun doute le meilleur film de Lynch que j'ai vu à ce jour, tout simplement unique.
    anonyme
    Un visiteur
    2,5
    Publiée le 25 mai 2020
    Le film en question m'a intéressé pour une certaine partie, puis vers les trois quart, il part en vrille dans toutes les directions et devient complètement dément. Le réalisateur tue son film alors en voulant trop en faire et en assumant que le cinéphile va le suivre dans son délire. personnellement j'ai sérieusement débarqué du train! À vouloir trop en faire cela devient totalement indigeste...Quel dommage!
    Come B.
    Come B.

    3 abonnés 46 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 12 mai 2020
    Mulholland Drive est évidemment à considérer comme un classique du cinéma: si l'improbable scénario et les différentes interprétations possibles captent à merveille l'attention du spectateur, l'intensité de certaines scènes spoiler: (l'audition notamment)
    ne peut que susciter l'admiration.

    Les doutes que j'avais quand à la qualité du jeu des acteurs/actrices se sont vite dissipés au fur et à mesure que la magistrale Naomi Watts dévoile l'étendue de son talent sous nos yeux, et que l'explication finale ( spoiler: ou l'interprétation que l'on en fait...
    ) explique les failles.
    La réalisation est aussi très efficace puisque le sentiment de malaise recherché ne nous lâche pas du film.

    Néanmoins je pense qu'un parti pris de film 'brainfuck' aussi extrême empêche le spectateur d'apprécier le visionnaire. Si à certains moments on essaye de lier les différentes scènes en réfléchissant activement, on passe une grande partie du film à voir une trame incompréhensible se dérouler sous nos yeux. David Lynch ne donne pas assez d'indices pour que l'on ait la possibilité de comprendre; on 'subit' donc l'image en attendant que l'explication nous soit fournie, et forcément, on apprécie moins.
    D'autres films comme 'Inception' par exemple suivent le même modèle brainfuck mais laissent le spectateur s'accrocher assez pour pouvoir suivre l'histoire et comprendre les enjeux. Ici, on est vite largués, et c'est dommage.

    Après, c'était sans doute le prix à payer pour un film aussi déroutant et malaisant; si on sait ou l'on est l'expérience est moins plaisante. J'aimerais n'en dire que du bien mais si l'art ne divise pas, il ne pénètre pas. Avis divisé donc, mais Mulholland Drive est incontestablement une oeuvre d'art digne de ce nom. spoiler:
    anonyme
    Un visiteur
    2,0
    Publiée le 11 mai 2020
    2 étoiles puisque j'ai le sens de l'humour, et parce que je ne voudrais pas me faire 'Lyncher' si je n'en mettais pas, l'envie me gratouille quand même... Confinement, je prends enfin le temps de rattraper 20 ans de films laissés de côté et... Mulholland Drive en faisait partie...Je me faisais d'ailleurs une joie de ce visionnage tant remis à plus tard et... Pim pam poum, un nom, un scénario schizo et hop, oscars et compagnie... Sérieux, heureusement que j'avais 2h38 à tuer là...
    TUTUR29
    TUTUR29

    32 abonnés 1 115 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 8 mai 2020
    Je suis très déçu de ce film, qui a pourtant de bonnes critiques. Je reconnais que les actrices jouent bien et que la relation entre les deux personnages principaux est intéressante. Cependant, il y a bien trop d'éléments qui font que j'ai pas passé un bon moment devant Mulholland Drive. Déjà, il y a très peu de musique et le film est extrêmement silencieux. Ça donne souvent un côté un peu gênant aux scènes, ou alors un peu oppressant, alors que ce n'est clairement pas toujours approprié. Ensuite, de nombreuses scènes me paraissent totalement inutiles ou complètement incompréhensibles. Cela donne au début un côté mystérieux à ce film, et j'étais par exemple très intrigué sur ce qu'allait donné la recherche de l'identité de Rita. Cependant, ça ne va pas en s'arrangeant : plus le film continue, plus les scènes étaient tordues et inexplicables. Ça devient vraiment frustrant quand au bout des 2h30 de film, je n'ai toujours pas compris où le film voulait en venir tant il est mystérieux.

    En bref, j'ai trouvé que Mulholland Drive est un film complètement perché et incompréhensible. Cela a beaucoup attisé ma curiosité au début mais ça s'avère très frustrant quand je ne comprends toujours rien au sens de l'intrigue à la fin du film. Je regarderai peut-être à nouveau ce film un de ces 4, pour me refaire un avis dessus, car je suis sûrement passé à côté d'éléments réussis de ce film tant je ne l'ai pas aimé, alors qu'il est pourtant acclamé par la critique.
    Ge0kok0
    Ge0kok0

    4 abonnés 90 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 18 juillet 2020
    Sans nul doute roi de l'illusion et des disillusions. Cette majestueuse fresque cinématographique oscille entre le vécu et l'imaginaire. Une pépite du 7eme art à l'esthétisme époustouflant.
    Du grand David Lynch qui met en scène ses deux protégées de la plus belle des manières. Aspiré par cette ambiance à la fois glauque et sensuel ce film est un constant dilemme. Remarquable
    DrRos13
    DrRos13

    4 abonnés 3 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 29 avril 2020
    Même en confinement je regrette d'avoir perdu plus de deux heures devant ce film et pourtant j'ai fait l'effort d'aller jusqu'au bout.
    C'est un cinéma auquel je n'adhère pas du tout, et je pense vraiment que certains aiment uniquement par snobisme ou pour s'acoquiner avec une pseudo élite artistique.
    Comment peut-on mettre 5 étoiles comme l'a fait la presse et de nombreux spectateurs ...
    DaeHanMinGuk
    DaeHanMinGuk

    183 abonnés 2 268 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 avril 2020
    Ce film est incroyable : je n'ai pas tout compris à l'histoire et pourtant j'ai passé un très bon moment. Il y a des scènes vraiment exceptionnelles, que l'on prend un plaisir fou à regarder, filmées avec brio et interprétées de main de maître (pourtant, je ne connaissais aucun des acteurs du film). C'est un film vraiment à part que je verrai volontiers une nouvelle fois. Pourtant, il y en a marre des films de plus de 2 heures et celui-là aurait mérité d'être réduit de 27 minutes pour passer en dessous de la barre des 2 heures ... mais, par moments, dans ce film, c'est justement la lenteur du rythme qui crée cette ambiance si étrange, si particulière, si angoissante dans laquelle on se laisse envelopper.
    Remi S.
    Remi S.

    19 abonnés 135 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 11 avril 2020
    Le cinéma est le rêve, Hollywood en est le cauchemar : telle est la vision de David Lynch dans *Mulholland Drive* sortie en 2001. Mais qu'est-ce qui pourrait conduire alors de jeunes rêveurs à s’engouffrer dans ce Los Angeles si strident ? Est-ce pour le spectre envoûtant du cinéma qui glorifie chaque détails de cet environnement lumineux, ou est-ce pour la simple course à l’argent et la gloire qui détermine la quête de chaque esprit moderne ? David Lynch, génie de pensée et excentrique de forme, s'intéresse ici à cet espace si envoûtant et si magnifié convoquant les plus grands mystères. Non pas vers une énième glorification du lieu, mais bel et bien en direction d’une déconstruction angoissante et horrifique d’une ville aux multiples facettes et aux multiples enjeux. Une expérience inoubliable où l’esprit d’une jeune femme perdues s’élève vers la gloire, et sombre du même temps dans la folie la plus pure. Où les producteurs ont la main-mise sur la vie et où chaque volontés ne peuvent que transparaître dans l'illusion. ‘’Mulholland Drive’’ détruit le rêve hollywoodien pour élever le cinéma.

    Le véritable but de la jeune Betty ne serait-il pas celui d'ouvrir les rideaux sur ce monde sombre et mystérieux, au lieu de continuer à alimenter ce système mécanisé ? Los Angeles brille de mille feux et la caméra de David Lynch contemple ses haut-palmiers, ses villas luxueuses et ce mythe de réussite hollywoodien qui semble comme absorber chaque parcelle terre. L'idéalisation est à son maximum. Mais comme de manière discrète, le cinéaste tente de trouver la brèche qui pourrait retourner cette plaque luxuriante provoquant tant de mystère aux yeux du duo Betty-Rita. Lynch déconstruit lentement les niveaux oniriques pour arriver peut-être vers celui d'une jeune femme pauvres perdus et comme manipulée par son propre esprit, recouvert par la dorure d'Hollywood. Les étranges turbulences ne touchent pas seulement Betty et Rita, mais condamnent aussi un jeune cinéaste dont les pouvoirs sont comme privés par une horde de mystérieux hommes à cravate surgissant derrière les palmiers et à l'ombre des hauts-buildings. **Tout en gardant sa véritable identité, le rêve hollywoodien montre une partie de son visage. Ce monde luxuriant fait trembler ceux qui s'approcherait trop près de la flamme : celle qui amènerait à comprendre le puzzle.**

    Comme véritable égérie de *Mulholland Drive*, cette scène - ou rêverie - d'un opéra cartonné se présentant telle une véritable vision compréhensive de la sombre facette de Los Angeles. David Lynch ne laisse pas planer le doute : tout est un enregistrement et tout est une illusion. Sous le yeux ébahies et effrayés des deux femmes aux perruques blondes, Hollywood dévoile une partie de son horrifique mystère. Un milieu entièrement mécanisé et automatique tels ces enregistrements qui doublent la voix des chanteurs. De l'absence de l'orchestre, il n'y a donc plus de place pour la performance artistique. Que devient alors l'acteur ou le chanteur dans ce monde où tout est construit à l'avance ? Il s'effondre tout simplement, et se laisse emporter à l'image de Rebecca Del Rio impuissante sur la scène de ce mystérieux théâtre visionnaire nommé ''Silencio''. **L’expérience *Mulholland Drive* transporte le spectateur vers une contemplation à distance d'un Hollywood vicieux et dangereux, et une constatation intérieure à travers les yeux de ces deux femmes prises aux pièges de cet environnement sans pitié.**

    Immense et complexe, *Mulholland Drive* fait prendre conscience d'une réalité en articulant sa pensée vers l'étrangeté habituelle et envoûtante de l'esprit bouillonnant de David Lynch. Hollywood n'est plus glorifié mais bel et bien mise à mal au cœur de cette oeuvre où les rêveurs seront véritablement traînés au sol par une industrie créatrice de rêves et de cauchemar. David Lynch est un génie visionnaire qui comprenait déjà le pouvoir hypnotique de l'argent sur le cinéma.
    Xavier d
    Xavier d

    10 abonnés 229 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 9 avril 2020
    Film énigmatique, Dans lequel David Lynch s'est amusé à mélanger tout un tas d'ingrédients, Pour perdre le spectateur et l'amener dans des endroits inconnus de son cerveau… C'est lui qui le dit !
    BboyTuans
    BboyTuans

    129 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 mars 2020
    Comment qualifier ce film en deux mots ? Thriller onirique, peut-être?
    On a beau être préparés mentalement, quand la fin du film arrive on ne peut que pousser un grand « Whaaaaat? » !
    Et pourtant, j’étais prévenu! J’ai été hyper attentif tout le film, aidé en cela par l’ambiance éthérée du film et par le jeu des deux actrices, très convaincantes (mention spéciale à Naomi Watts), mais plusieurs fois, je me suis dit que ce film était très confondant, très « confusing »!
    Jeux de perruques, de blondeurs, d’actrices jouant des actrices, wouah... , c’est à la fin que l’on comprend que tout était parfaitement calculé!
    Bref, on est doublement pris par l’histoire de cette enquête, et les jolis seconds rôles ne font qu’ajouter à l’expérience particulière de ce film...
    On en ressort conquis, mais bouche bée!
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 27 mars 2020
    Je m'en suis voulu de perdre deux heures de mon temps et de celui de ma femme... Absolument rien d'interessant... Faut être pervers et détraqué pour donner 5 étoiles à un bordel pareil...
    Je comprends bien que cela puisse être une sorte de caricature de la folie maladive que pourrait provoquer l'ambition chez une jeune actrice, d'une caricature du milieu malsain qu'est celle du cinéma (affaire Weinstein et cie.)...
    Mais bon, j'essaie de trouver le fond, parce qu'il n'y a pas de forme... 0 de chez 0...
    Emmanuel D
    Emmanuel D

    3 abonnés 10 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 23 mars 2020
    Je suis désolé mais arrêter de dire que David Lynch est un génie avec ce film. Oui le film commence parfaitement bien, les mystères, l'athmosphère tout y est mais après le fameux spectacle du silencio tout ce qui suit est un foutage de gueule.En quelque sorte on a regardé un film où le personnage principal passerai son temps à rêver à quoi çà sert. Le film est bon mais aurai pu être bien meilleure, de toutes les façons David lynch le dit lui même, il a pas fini son film.Bref je mets 3 parceque tout le début est exceptionnel mais les dernières scènes m'ont dégouté. Ma scène préféree en une phrase: c'est la fille.
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 18 mars 2020
    Explications d’un tel malentendu :
    - Les deux premières heures du film étaient initialement le pilot d’une éventuelle série pour la télévision. D’où toutes les pistes scénaristiques lancées et non développées (le rôle du clochard par exemple), une photo très « téléfilm » etc.
    - Les 30 dernières minutes (si différentes) ont été tournées bien après. La série ne trouvant pas preneur, il a été décidé de tourner « une fin » pour en faire un film « cohérent ». D’où la photo plus « cinéma », l’explication improvisée du sens de la première partie etc.
    Quand on sait cela, on comprend tout le film. Finalement rien de tordu, d’inaccessible, de trop intelligent... Il est vraiment incompréhensible que la grande majorité soit tombée dans le panneau. Toutes ces éloges, ces récompenses ! Derrière les prétendues constructions subconscientes, simplement un bricolage opportuniste où chacun a vu ce qu’il voulait voir. Un certain bravo à Lynch d’avoir astucieusement (et ironiquement) monté une telle supercherie !
    Film complètement raté, mais qui aurait sans doute donné une très bonne série si les idées avaient été développées.....
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