15 janvier 2023, et déjà la certitude d’avoir vu ce que le cinéma nous proposera de mieux cette année…
Damien Chazelle, après m’avoir déjà bluffé avec WHIPLASH et LA LA LAND, livre pour moi avec BABYLON son meilleur film, et même un des films les plus fous de l’histoire du cinéma.
Un film somme d’une puissance créatrice complètement démesurée.
Mais quelle claque, quel spectacle !!!
BABYLON, c’est un ovni fou. Un mélange entre LA LA LAND et LE LOUP DE WALL STREET. C’est grandiose, excentrique, drôle, provocateur, surprenant, complètement barré, profond … Mais c’est surtout un IMMENSE hommage au 7e art.
Je pensais pourtant que c’était Spielberg qui allait nous offrir la plus belle déclaration d’amour au cinéma de l’année avec son THE FABELMANS, mais Chazelle vient de mettre la barre tellement haut !!!
Le film dure plus de trois heures et pourtant on en redemanderait. Ca va à deux cent à l’heure. C’est une débauche de démesure, avec notamment une première demi-heure complètement folle dont on ressort épuisé lorsque le titre apparait. Et le rythme du film ne retombe que rarement, les scènes s’enchainent et nombreuses sont celles qui deviendront cultes.
Chazelle livre une démonstration de la puissance de sa réalisation. Dans cette débauche d’images et de musique, tout est millimétré. La mise en scène est hallucinante et cumule les plans plus bluffants les uns que les autres, sublimés par une photographie qui en met plein les yeux. Chaque figurant a sa place, donnant souvent des airs de comédie musicale, un genre qu’il aime particulièrement et ça se sent…
Ca mélange d’ailleurs les genres à outrance, passant du film musical, à la comédie (avec des scènes hilarantes), au film de gangsters, voir même au film d’horreur…
On rit, on pleure, on tremble, on est choqué… On est constamment secoué et c’est un véritable plaisir de participer à ce festival d’émotions…
Et même si le film pourra perdre une partie du public avec son côté provocateur, excentrique et bordélique, il y a bien un point qui mettra tout le monde d’accord : la fabuleuse musique de Justin Hurwitz, qui offre une BO incroyable. Son Jazz énergique est à l’image du film, et apporte un rythme endiablé d’autant plus qu’il colle parfaitement au montage frénétique du film.
Car oui, on retrouve les thèmes chers au réalisateur, le Jazz justement (et pourtant je ne suis pas ce qu’on peut appeler un fan du genre…), la comédie musicale, l’aboutissement de ses rêves…
Et forcément, un mot sur Margot Robbie. Elle est magistrale, sensuelle, enflamme la pellicule et livre de loin sa plus grande prestation.
Mais attention, malgré son côté excentrique, le film ne brille pas que par la forme et il n’en oublie pas le fond. C’est très référencé et il se focalise sur l’évolution du cinéma, la place de ses stars et celle des spectateurs avec une sublime mise en abîme saisissante. Certains dialogues, comme celui de Brad Pitt, face à une journaliste, sont même extrêmement puissants. Il rend ainsi un vibrant hommage à tous ceux qui nous font vibrer dans les salles obscures et montre à quelle point cet art peut nous faire vivre des émotions folles.
Et que dire de cette scène finale, qui à elle seule est à l’image du film : un CHEF D’ŒUVRE, et m’aura fait dressé les poils et fondre en larme par sa puissance.
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