C'est une purge : plus de trois heures de pipi, caca, vomi, cocaïne, violence, musique répétitive, et effets de caméra souvent virevoltante, sans doute pour essayer de sauver la misère du scénario. J'ai regardé trois fois quelle heure il était, et quatre personnes sont parties avant la fin.
Le point le plus négatif de ce film, c'est qu'il lui manque une intrigue, un point de mire vers lequel l'histoire pourrait avancer, créant ainsi une attente. Car ce film ne raconte absolument rien, aussi incroyable que cela puisse paraître! Pendant trois heures, j'ai espéré qu'une histoire allait être racontée, mais non, ce n'est qu'une longue suite de scènes, qui s'enchaînent gratuitement, et le goût du réalisateur pour le pipi-caca-vomi achève vraiment de dégoûter de cet immondice cinématographique. La narration est inexistante. Du point de vue de l'intensité dramatique, ce film est pour moi complètement nul, je n'ai jamais vu un film qui dure trois heures et qui ne raconte rien du tout, mais voilà, M. Chazelle l'a fait. Il réussit même à ne pas évoquer la crise de 1929, alors que l'action est en plein dans la période. Il est plus facile de choquer le spectateur que de critiquer le système économique. Le côté transgressif du pipi-caca-vomi est moins dangereux que la subversion. M. Chazelle ne fait pas de politique, pas une seule seconde.
Les personnages ne sont pas du tout attachants, n'ont aucune profondeur, ne dégagent aucune émotion. On se fiche complètement de ce qui peut leur arriver. Rien n'est crédible de toute façon, surtout pas le personnage de Nellie Laroy, qui n'est certainement pas une actrice des années 20 et 30. Pour ne rien arranger, sa voix française, éraillée, est juste insupportable.
Je plains les acteurs et actrices qui ont cru qu'ils allaient participer à une grande fresque retraçant l'histoire d'Hollywood et la transition entre le muet et le parlant, le résultat final les rendra un peu plus prudents quant au choix du réalisateur. Ou bien, c'est l'argent qui les intéresse, et rien d'autre ?
En résumé, ce film est un délire prétentieux, vraiment très gênant, d'une insondable vulgarité, qui n'est jamais réellement drôle, et qui va contribuer à ce que le cinéma meurt, car les gens ont besoin d'être respectés dans leur sensibilité et leur intellect, pour pouvoir apprécier un art. La séquence finale, quand le réalisateur semble vouloir nous dire que malgré toute cette décadence, on aime le cinéma, est juste ridicule («ah, c'est là qu'il voulait en venir»). Son film n'a strictement rien d'un documentaire, mais tout d'un navet à très gros budget. Pauvre cinéma! Les frères Lumière, Charlie Chaplin et Buster Keaton n'approuveraient pas ce film, vous pouvez en être certains.