Minuit dans l’Univers fait partie de ces productions qui peinent à trouver leur voie. Bloqués entre une volonté de s’inspirer des meilleures oeuvres existantes (Gravity, Interstellar) [ si ce n’est même les copier partiellement pour Interstellar], tout en tentant une approche plus personnelle et théoriquement plus poétique. Malheureusement, les différents points composants le film sont quasiment systématiquement ratés.
En effet, le scenario et la mise en scène souvent clichés et presque niais peinent réellement à faire ressortir les émotions, les compositions musicales très moyennes et mal maîtrisées n’aidant pas non plus. On a constamment la sensation que les personnages (sauf Clooney bien heureusement), n’ont pas la personnalité qu’ils prétendent avoir, et pas non plus les compétences requises à une telle aventure, la faute à un jeu d'acteur des plus mauvais.
Malheureusement, Minuit dans l’Univers est principalement caractérisé par ces jeux d’acteurs relativement médiocres et insuffisants, qui nous empêchent, mélangés à une mise en scène improbable et incohérente, de réellement rester dans le film et de prendre l’histoire au sérieux. Clooney étant au milieu pourtant très crédible et donnant le meilleur de lui même, rien ne colle, et ce, malgré un bon départ apocalyptique et de jolis plans joués avec justesse par Clooney au sein d’un personnage malade, meurtris et désespéré.
Finalement, on en vient carrément à penser et avoir la sensation que deux films sont présents en un, le premier, avec un Clooney mélancolique en tant que dernier survivant tentant le tout pour le tout afin de prévenir la dernière station en ligne, et le second, racontant l’histoire d’une équipe improbable de cosmonautes stupides à la profondeur médiocre qui enchainent les clichés, porté par de profondes lacunes en connaissances spatiales.
Ce constat fait, on se demande au final, s’il ne valait mieux pas concentrer le tout sur la première partie et ne raconter seulement que la survie d’Augustine (Clooney) , qui commençait pourtant correctement, avec une bonne mise en place des éléments, et un très bon jeu d’acteur de Clooney, l’ambiance étant correcte, plutôt maîtrisée, et cohérente avant que tout ne soit fichus en l’air par l’accélération des évènements et le récit tournant autour de la station spatiale.
Coté scénario, on reste sur du très classique. Rien ne surprend, mais on se surprend par contre à penser que même un téléfilm est capable de bien mieux. La réalisation est incohérente, des longueurs inutiles s’installent, la mise en scène appuie à des moments inutilement niais pour forcer à l’émotion et oublie d’appuyer correctement les moments qui devraient être plus impactants. On ne ressent aucune émotion au travers des personnages et des situations, la faute à une réalisation bancale et un jeu d’acteur mauvais.
Côté caméra, on ne peut pas dire que le travail soit formidable. La majeure partie du temps, on se retrouve avec des plans larges classiques, peu techniques, sans profondeur de champ et avec un travail très standard. On se demande réellement ou sont passés les 100 millions de budget pour un tel rendu final.
Musicalement, on se retrouve avec des compositions peu maitrisées, qui n’arrivent jamais à appuyer la ou il le faut contrairement au magnifique Interstellar, et qui pire encore, n’arrivent même pas à faire ressentir quelconque ambiance spatiale au spectateur.
Lorsque Minuit dans l’Univers est supposé donner le meilleur de lui même et entrer dans le vif du sujet, c’est à dire, l’aventure spatiale de l’équipe sur la station, il se plante encore totalement. Cette partie du film sur la station qui est criante de désastre technique, de lacunes techniques sur l’astronomie et l’astrophysique, d’une incohérence totale sur le design intérieur de la station, et dans lequel tous les personnages semblent être des coquilles vides stupides tant leurs choix sont incohérents, démontre à quel point le travail d’écriture du script et de la mise en scène a été chaotique. Sortie spatiale enceinte, « mal de mer » et sortie quand même dans l’espace, rien de ce que font les cosmonautes n’est cohérent et ne justifie l’agissement de ces personnages qui semblent suivre un script auquel leur propre jeu d’acteur misérable ne croit même pas.
Côté technique une fois de plus, on bondit de sa chaise en voyant les sorties en espace avec des cosmonautes idiots, qui ne s’assurent même pas correctement aux lignes de vie en détachant leurs deux mousquetons sans aucune raison, simplement pour avancer, prenant donc le risque de tomber dans le vide de l’espace pour aucune raison, preuve encore plus frappante et surbrillant encore plus les lacunes techniques et logiques du titre. Pire, que dire de cette fameuse sortie spatiale totalement stupide et malaisante, dans laquelle les membres au complet de l’équipage se mettent tous à chanter, à la limite de la façon comédie musicale, en plein travail de réparation et sur des zones de danger sur la station ? Pas sur qu’il s’agisse de la bonne méthode à employer pour artificiellement créer du lien entre des personnages vides de sens, d’autant plus qu’elle est la suite directe des événements tragiques.
Dans la finalité, on se retrouve avec un film mauvais, qui appuie trop la ou il ne faut pas appuyer, et ne le fait pas lorsqu’il le faut, plombé par un jeu d’acteur misérable et une écriture pauvre et niaise. Des plans visuellement propres et agréables viennent parfois flatter la rétine, mais ils ne sont même pas correctement mis en valeur par une musique sonnant toujours faux et jamais utilisée au bon moment.
Un film qui nous donne la sensation de repartir sans même en avoir vu un, ou rien ne nous surprend, et dans lequel même la fin n’en est pas une tant elle est ratée