Il y a plusieurs films qui coexistent au sein de ‘Minuit dans l’univers’, qui délivre aussi, comme on pouvait s’y attendre de la part de George Clooney, un message militant même pas sous-jacent : si on continue comme ça, on va bousiller la Terre...mais le film ne vous dira jamais comment et préférera mettre le spectateur en face des résultats, de minuscules poches de survie qui parsèment une planète uniformément empoisonnée. D’une part, il y a le Survival polaire, avec George qui tente de rallier une base satellite en compagnie d’une petite fille : c’est beau et c’est intéressant, pas au niveau du ‘‘Revenant’ de Inãrritu mais plus modestement comme dans le film islandais ‘Arctic’. Et si George brave le climat hostile, c’est pour avertir une mission spatiale partie chercher un nouveau monde habitable de ne pas revenir mais plutôt de repartir d’où elle vient. Du côté de l’autre film, dans le vaisseau donc, on écope de toutes les avanies qui peuvent arriver dans ce genre de situation, un peu comme dans ‘Gravity’ mais avec beaucoup moins de classe, on s’en doute. ‘Minuit dans l’univers’ essaye également de faire ressentir l’incomplétude de ces pionniers humains livrés à l’infini et au vertige de leur propre disparition en tant qu’espèce. Lorsqu’il fait le lien entre les deux films, Clooney y adjoint une réflexion sur les hasards de la temporalité et les secrets de la mémoire, qui ne surprend pas mais fonctionne quand même correctement, même si on est loin du malaise existentiel qui parvenait à produire ‘Interstellar’ (oui, Interstellar est une oeuvre dramatique et introspective, bien avant d’être de la science-fiction, comme l’est un peu celle-ci d’ailleurs). En fait, le gros problème de ‘Minuit dans l’univers’ est d’être inférieur, dans chacune de ses dimensions, aux films auxquels il fait immanquablement penser. Mais le fait d’avoir réussi à rassembler tous ces chefs-d'œuvre en une seule entité, et de l’avoir fait tenir plus ou moins debout, demeure tout de même sacrément méritoire.