Marla Grayson, la quarantaine conquérante, est spécialisée dans le hold-up légal. : un médecin complaisant qui délivre un diagnostic de sénilité et c’est un vioque plein aux as qui se retrouve sous tutelle de l’avocate aux dents longues, qui en profite pour faire main basse sur l’argenterie et vendre tout ce qui peut être vendu pour rembourser ses services surfacturés : une petite affaire qui tourne rondement...jusqu’à ce qu’elle tombe sur une cliente qui n’a pas l’intention de se laisser faire, et bénéficie d’appuis pour le moins redoutables. Un pitch aussi cynique m’a instantanément séduit et si le résultat tient la route en tant que bon petit Thriller du samedi soir, J.Blakeson n’est pas David Fincher : Rosamund Pike est aussi glaçante que dans ‘Gone girl” mais bénéficie d’une partition moins implacablement orchestrée, tandis que l’excellent Peter Dinklage semble cantonné à produire quelques expressions inquiétantes. D’autre part, la charge féroce contre le business du Care, particulièrement vivace aux Etats-unis, tourne vite court et s’efface derrière les mécanismes bien huilés du thriller vicieux. C’est d’ailleurs le principal atout de ce Thriller sans foi ni loi : opposer immoralité et amoralité, la transgression ouverte de la loi et sa manipulation sans scrupules pour servir des intérêts personnels ; ensuite, pourvoir l’un des camps en présence des caractéristiques qui contribuent instinctivement à ce qu’on le soutienne (ou au moins, qu’on accepte comme une conclusion logique sa réussite finale) : Marla est une femme de caractère déterminée à s’imposer dans un monde d’homme, lesbienne et amoureuse de sa partenaire. Dans le même temps, cette prédatrice BCBG est tellement odieuse et suffisante qu’il est impossible de souhaiter qu’elle l’emporte...et ‘I care a lot’ ne se débrouille finalement pas si mal pour esquiver une résolution finale trop prévisible et linéaire.