"Maria" (Chiara Mastroianni), 45 ans, bréhaigne, est une universitaire (historienne du droit) fortement "cougarisée", qui consomme à la chaîne ses étudiants (de préférence non-français, avec des prénoms et noms allochtones, les plus originaux possible, friande qu'elle est de bizarrerie sémantique, autant que de curiosa appliquée - le dernier en date s'appelant "Asdrubal Electorat", un vrai bijou du genre), voire en triolisme. Son mari, "Richard", le même âge (Benjamin Biolay, mari un - très bref - temps dans la vraie vie de la fille de Catherine Deneuve) aurait pu faire carrière comme pianiste, mais cela a capoté (sans qu'on nous précise ce qu'il fait quand le récit débute). Autant son épouse est active sexuellement (ailleurs...), autant il est éteint en la matière. Pour autant, confronté à la preuve éclatante de son cocuage, il a le mauvais goût d'en manifester ombrage, incitant l'infidèle à traverser la rue, et à prendre une chambre ("Chambre 212") dans l'hôtel d'en face, afin d'épier l'esseulé.... La scène est en hiver (il va se mettre à neiger), dans un Montparnasse reconfiguré pour l'occasion. Entre observation, puis rêverie, Maria convoque souvenirs (communs avec Richard, personnels - famille, jeunes amants, qui forment une sorte de choeur, fantasmés, sur le premier amour de son mari et initiatrice, sa prof de piano au conservatoire, "Iréne Haffner" alias Camille Cottin), et réflexion (doit-elle revenir chez elle, ou pas ?), accompagnée par sa "Volonté" (figurée par une sorte d'Aznavour en surpoids, au physique). Christophe Honoré s'amuse alors à faire se rencontrer plusieurs versions, jeune et mûre, des trois personnages principaux. Tout se mêlant dans une joyeuse (?) cacophonie - mais la fausse naïveté de la présentation donne quand même au résultat quelque chose d'assez malsain... L'idée de départ est originale, amusante, cependant, et l'affaire est menée plutôt habilement, mais... bien que bref (moins de 1 h 30), le film ennuie rapidement, (re)courant à la redondance, à défaut de quoi alimenter un vrai rebondissement. Chiara Mastroianni, souvent distribuée par Honoré, n'est pas mal... et a l'avantage de ne pas être "dupliquée". Quand Carole Bouquet ne fait pas du tout une Irène sexagénaire crédible (ou alors avec quelle rhinoplastie !....), et à peine Biolay un Richard quadra, quand son rôle de jeune marié est assuré par le sempiternel tête-à-claques Vincent Lacoste ! Exercice de style moyen, au global.