Voyage dans le temps activé. On s'est retrouvé en face de nous-mêmes, avec le frangin à la sortie du lycée, devant France 4 et ses rediffusions du Visiteur du Futur, la série qu'on ne loupait jamais (on avait même enregistré le marathon de 6h à partir de minuit...eh oui, une autre époque). Oh le coup de vieux. On a ouvert le film sous les meilleurs auspices (on a reconnu la même scéno que le tout premier épisode de 2009, qui nous avait tant tapé dans l’œil avec ce "Doctor Who à la française, sous ecsta" et son "Non ! Surtout, ne lance pas cette canette !"), avec toujours le même humour décalé, les mêmes acteurs (adorables) qu'on a rencontré dans la série (plus Arnaud Ducret qui s'en sort décidément mieux hors du registre de la comédie potache, et l'impeccable Enya Baroux, pas juste "fille de" Olivier Baroux, puisqu'elle nous a convaincu et nous aura même touché à la fin, c'est dire...), et surtout la même envie de donner à son public tout ce qu'un cinéphile a à offrir, avec un budget serré de 4 millions pour le film et sa promo (vous trouvez ce budget important ? Sachez que c'est dérisoire). Car, même si le film de François Descraques n'est pas parfait (on a notamment tiqué sur la reprise à l'identique de la Cantina, référence à l'univers Star Wars qu'on sature de voir citée, et généralement quelques éléments logiques de la fin du scénario qui nous semblent contre-intuitifs - mais François Descraques le sait, et en rigole lui-même lors des séances questions-réponses), il aura pour lui de nous avoir embarqué dans cette sympathique aventure qui fait le grand écart entre le public de la série et celui des simples curieux, sans jamais se casser un os. Tant de souplesse nous force le respect, surtout si elle vous propose un scénario entraînant et une bonne dose d'humour dont les frangins scénaristes (Descraques) ont le secret, une retrouvaille inégalable avec les personnages si attachants de Florent Dorin, Raphael Descraques et Slimane-Baptiste Berhoun, des effets spéciaux plus que honnêtes, une bande-son très soignée, des costumes aux petits soins (et dire qu'ils ont été faits par une cosplayeuse, au budget limité... La dame nous prouve amplement que le budget n'a rien à voir avec la créativité, chapeau)... Oui, le film a beau ne pas être impeccable, on le défendra, ne serait-ce que pour son envie de cinéphilie folle (en témoignent ses acteurs et réalisateur qui vous parlent plus d'une heure de cinéma, de création, d'art, en fait...) qui nous aura changé des "banquiers" qui viennent simplement pour vendre un film sans se soucier de sa qualité (la grande majorité, qui vous disent juste "bon film, et faites-lui de la pub, surtout", et ne répondent pas à vos questions dès qu'elles touchent l'élaboration du film... On vous met au défi de poser pareille question à François Descraques, vous en avez pour une heure, et vous ne décrochez jamais de tout ce qu'il peut vous dire sur ses collaborateurs de création... Un passionné, un vrai). Si l'on avait quelques doutes en franchissant le seuil de la salle, on est ressorti en ayant ri, en ayant suivi le scénario, en continuant d'adorer les personnages de cet univers (et les nouveaux), et en sachant qu'on a enfin eu affaires à un réalisateur français, pas un banquier. Clairement, on attend la suite, il le mérite.