La suite de Dernier train pour Busan, 4 ans plus tard, n'en est pas vraiment une, et le film n'utilise pas les même ressorts pur séduire le chaland. Moins de gore et d'horreur, plus d'action et de sentiments, une horde de désappointés en salles a déjà déferlé et crié sa déception, surtout que les blockbusters ne se ramassent plus à la pelle, vu les reports en cascade des sorties. Bien, mais pour le non-amateur de grosses productions et celui qui ne goûte point, en général, les zombies, Peninsula n'a finalement rien de rédhibitoire. Yeon Sang-ho est assez malin pour partir d'un postulat simple (on dirait presque un western) pour l'enrichir au fur et à mesure de nouveaux personnages, en éclatant les centres d'intérêt avant un final qui là, oui, est vraiment trop avec un deus ex machina pas très subtil, comme l'arrivée de la cavalerie dans un, c'est cela, western. Outre de nombreuses scènes dignes d'un jeu vidéo où les zombies prennent cher et des poursuites en voiture à toute berzingue qui durent un peu longtemps, il y a aussi de l'humain dans Peninsula, et pas que du bienveillant, avec notamment ces jeux du cirque qui produisent les scènes les plus saisissantes. Oui, il y a aussi un suspense bien forcé vers le dénouement et du sirupeux en guise de (faux) hallali. C'est certain que le long-métrage est bourré de défauts mais il est très divertissant pour peu que l'on ne le prenne que pour ce qu'il est : une série B vrombissante, pleine de références et finalement sans prétention excessive, pas même celle d'égaler Dernier train pour Busan. Reste à savoir comment le film sera perçu en ... Corée du Nord, puisque les zombies, semble t-il, n'ont pas franchi la frontière (certains diront que le peuple y est pourtant mort-vivant). En tous cas, la Corée du mort, c'est bien celle du sud.