Mon compte
    Portrait de la jeune fille en feu
    Note moyenne
    4,0
    5014 notes En savoir plus sur les notes spectateurs d'AlloCiné
    Votre avis sur Portrait de la jeune fille en feu ?

    362 critiques spectateurs

    5
    85 critiques
    4
    98 critiques
    3
    79 critiques
    2
    58 critiques
    1
    29 critiques
    0
    13 critiques
    Trier par :
    Les plus utiles Les plus récentes Membres avec le plus de critiques Membres avec le plus d'abonnés
    Laurent C.
    Laurent C.

    238 abonnés 1 133 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 29 septembre 2019
    Il y a des films où l'on attend la seule scène qui deviendra un mythe dans l'histoire du cinéma. Justement, "Portrait de la jeune-fille en feu" offre en milieu de parcours une scène absolument formidable, où nos trois héroïnes se retrouvent autour d'un feu avec des femmes qui entonnent un chant totalement sidérant et envoûtant. Paradoxalement, le nouveau film de Céline Sciamma est un film à la musicalité flamboyante. Paradoxalement, car, hormis la chorale décrite plus haut et une des Quatre Saisons de Vivaldi, la musique est rare. La musicalité est surtout littéraire. L'oeuvre fait l'objet d'un soin dans les dialogues, assez proches d'un texte littéraire. La musicalité et la sensualité débordent des lèvres et des visages des trois comédiennes, à commencer Adèle Haenel qui est devenue l’égérie principale de la réalisatrice.

    "Portrait de la jeune-fille en feu" est un film sur l'art et la féminisme. L'art pictural est ici une arme qui est faite contre la norme, et les contraintes qui s'imposent aux femmes des années 1770. Mais cet art ne demeure pas au seul niveau de la narration. Il faut saluer l'extraordinaire travail qui a été accompli par la cinéaste en matière de photographie et de lumière. Le récit est filmé à l'instar d'une estampe du 18ème siècle. Le feu et la mer sont omniprésents dans tout le film, comme une ode à la fécondité et l'amour. La beauté devient l'instrument essentiel de la réalisatrice pour porter ses personnages dans l'intensité de leur amour et de leur créativité. Sciamma fuit la vulgarité. Elle transforme ce film en une toile d'émotions et de couleurs. Elle donne à ses actrices, l'opportunité d'exercer leur talent indéniable et de défendre la puissance du combat féminin.

    A cela s'ajoute un scénario d'une extrême précision. Rien n'est épargné dans le moindre des détails. Sciamma s'attache aux chiffres, aux musiques, pour mieux donner à voir la complexité et la richesse de son récit. La réalisatrice fait l'heureuse démonstration qu'elle est devenue l'une des plus importante réalisatrice française de ce début de siècle.
    Tumtumtree
    Tumtumtree

    151 abonnés 511 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 4 octobre 2019
    Un film admirable ! Le dépouillement des décors, l'absence de musique, la précision des dialogues, le jeu des trois comédiennes font de Portrait de la jeune fille en feu un film admirable. La première heure relève du pur chef-d’œuvre. La réflexion sur le portrait, le visage, le regard y est d'une grande puissance. Certes, le scénario perd légèrement en dynamique dans la seconde partie, mais bien des scènes restent mémorables et la double fin est pleinement réussie. Comme souvent dans les bons films, la réussite tient au génie d'un personnage secondaire, ici la bonne, inoubliable. Impossible a priori pour moi d'imaginer Adèle Haenel dans le rôle d'une aristocrate du XVIIIe siècle ; je l'associe encore trop à la tendre brute des Combattants. Mais je m'avoue vaincu : elle est juste tout le temps, quoi qu'on lui demande, et sait changer de registre trois fois en un plan de deux minutes. Voilà une très très grande actrice ! J'y retourne dès que possible !
    Epikouros
    Epikouros

    30 abonnés 43 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 1 octobre 2019
    J’ai vu ce film dans des conditions optimales : dans une grande salle parisienne, en milieu d’après-midi, nous étions 3 en tout et pour tout. Donc, à l’inverse de ce qui se passe actuellement au Louvre, j’étais en tête-à-tête avec LE chef-d’œuvre de Céline Sciamma.
    Je suis entré dans son œuvre d’emblée et à la fois progressivement… avec une curiosité, un plaisir et un intérêt croissants. Je me suis peu à peu immergé dans la lenteur… dans la beauté… dans la féminité… dans la musicalité… dans le jeu subtil des regards, d’abord s’évitant puis s’apprivoisant et enfin s’enflammant ! – regard bleu et regard noir –… je me suis immiscé dans l’Amour reliant progressivement deux êtres… double prodige insufflant du rire et des sourires… de l’humour aussi… une chair sublimée et transcendée façon Georges de La Tour… des émois et des pudeurs… bref, la Vie dans tous ses états ! Et la liberté d’oser, de transgresser, d’aimer.
    Qu’est-ce qui m’a le plus touché dans « Portrait de la jeune fille en feu » ? Tout. La lenteur, je l’ai dit. La beauté. L’art en action et création. L’omniprésence féminine et l’absence des mecs. La splendeur insulaire. Le mugissement des vagues. L’interprétation ds comédiennes de moins en moins hiératique, de plus en plus chaude, palpitante, frémissante. La toile qui peu à peu sous le pinceau prend vie, avec ses esquisses, ses hésitations, ses repentirs. Tout comme l’Amour, l’Art balbutie. et tâtonne. Et c’est en cela qu’ils sont tous deux tellement humains ! Et la musique aussi ! Le tumultueux orage vivaldien en ses « Quatre saisons » tout comme la polyphonie crescendo des femmes durant la fête. J’ai été touché par la mélancolie et la douceur de l’inévitable séparation de ces deux femmes, fidèle en cela au mythe d’Orphée et d’Eurydice (mais dans une relecture volontariste audacieuse). Bref, avec Marianne et Héloïse, et la servante confidente, j’ai vu sur l’écran une éblouissante et incandescente célébration, une ode à la Liberté et à l’Art, un hymne frémissant au défi de la symbiose amoureuse et tumultueuse, quel que soit le carcan du machisme et des conventions sociales.
    Pas étonnant que je sois sorti de la salle obscure le cœur battant et le regard ébloui. Littéralement « en feu », pas une flambée dévastatrice, non, plutôt un brasero paisible et réconfortant, avec cette certitude chevillée au cœur, au corps, en forme de la reconnaissance émue : le 7e Art, qu’est-ce que c’est beau !!! Décidément, Céline Sciamma (et ses trois comédiennes complices, sans oublier la peintre Hélène Delmaire) est une artiste accomplie, une féministe de haut vol, une immense cinéaste. Ad majorem gloriam Dei.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 22 septembre 2019
    Film sensible, porté par le talent de ses deux actrices principales, discrètes et pourtant qui transmettent un flot d'émotions au spectateur pendant toute la durée du film. Pas besoin de grandes effusions ni de dialogues superflus, tout se joue dans les regards, les gestes, le langage corporel, la respiration. Les paysages sont magnifiques. La lumière est très bien employée, pas d'autres éclairages que la bougie ou la cheminée lors des moments tournés le soir ou de nuit, et cela fait beaucoup. On aimerait juste un peu plus d'échanges entre les deux personnages au début du film, pour comprendre les sentiments qui naissent chez Héloïse pour Marianne, mais encore une fois, tout est implicite. Les scènes d'amour sont sensuelles, discrètes, et tendres. Encore une fois, pas besoin de scènes crues et graphiques à la Kechiche pour faire passer le message, scènes qui étaient à la limite de la pornographie et gênantes. Une scène supplémentaire lors de leur première nuit ensemble aurait été un plus, je pense, mais les autres scènes, notamment lors que Marianne fait son auto portrait pour Héloïse compensent. Ce vouvoiement qui est maintenu après que les jeunes femmes soient devenues intimes ne fait qu'amplifier cette affection qu'elles ont l'une pour l'autre. Ce film est une histoire d'amour, son but n'est pas de montrer la situation des femmes homosexuelles au XVIIIème siècle, ni de faire un combat pour la lutte LGBT. Adèle Haenel est en effet très à l'aise dans son rôle, ses traits qui sont crispés au début du film, amplifient légèrement des traits masculins sur son visage, laissent ensuite place à un visage détendu et beaucoup plus féminin. Noémie Merlant, que je ne connaissais pas avant ce film est vraiment très douée dans ce rôle. Bravo.
    montecristo59
    montecristo59

    33 abonnés 288 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 8 octobre 2019
    C.Sciamma signe là une ode à l'art de peindre autant qu'une peinture de moeurs de la fin du 18° siècle. Le contexte socio-politique dans lequel évoluent les femmes de ce quasi huis-clos est à peine évoqué, mais leur solidarité discrète est très présente et donne à chaque personnage une belle force, qu'il s'agisse de la peintre Marianne et de son modèle Héloïse (issues des couches sociales privilégiées) ou de leur servante, d'extraction plus modeste. La photo est splendide autant que la lumière, et pour qui donne de l'importance à l'image les deux heures passent très vite. La naissance d'un amour fugace, fulgurance- parenthèse vouée à la séparation, prend d'autant plus de poids que le temps est d'emblée compté mais elle est très belle et empreinte de respect mutuel, sans aucun voyeurisme chez Sciamma, malgré une sensualité très présente et hautement photogénique. C'est une belle rencontre qui laisse des traces, et un long plaisir des yeux.
    rerererere
    rerererere

    2 abonnés 88 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 5 octobre 2019
    Difficile pour moi de faire une critique... J’ai apprécié ce film comme un tableau, très belle photo et superbe lumière. J’ai été intéressée par la progression de l’intrigue, sans ennui. L'émotion, la vraie, n’a pas été au rendez-vous, mes yeux ont admiré mais mon cœur est resté froid... Un film vite oublié. Je salue cependant les qualités esthétiques et la sensibilité de Noémie Rhéaume.
    benoitG80
    benoitG80

    3 319 abonnés 1 464 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 27 septembre 2019
    « Portrait de la jeune fille en feu » de Céline Sciamma, est à mon avis un véritable paradoxe, car autant les images sont magnifiques, délicates telles de véritables peintures baignées de clair obscur, autant cette histoire manque cruellement de subtilité et de sensibilité pour l’époque !
    On devine de suite le fil conducteur qui va faire que ces deux femmes vont être amenées à vivre une passion, et tout cela avec de bien gros sabots, car tout est montré bien lourdement et de façon à ce que le rapprochement soit évident et inévitable, par des situations qui s’enchaînent rapidement et trop bien pour arriver au résultat escompté...
    Et d’autre part, Adèle Haenel semble déjà bien trop vieille en tant que jeune-fille sortant d’un couvent, et sa composition à l’écran ne semble ainsi pas crédible et donc loin d’être convaincante.
    Pour renforcer le tout, le jeu des deux actrices est de plus terriblement désincarné et artificiel, ce qui donne l’impression d’assister à une histoire ne se déroulant absolument pas en 1770, les personnages étant bien trop contemporains dans leur façon de se comporter, pour qu’on s’imagine être au XVIII ème siècle.
    On ressent d’emblée chez elles une trop grande liberté, jusqu’à oublier de montrer le poids des lourdes conventions et des tabous très prégnants à l’époque !
    De même que ce qui est fort dommage, tient au manque d’enjeu central à propos de cette fameuse peinture faite à l’insu de son modèle, qui devient de fait totalement secondaire et un total prétexte à cette histoire d’amour bien trop facile, bien trop démonstrative jusqu’à des scènes très explicites devenant même essentielles et principales dans la deuxième partie.
    Et ce qui se rapportait au modèle et à son observation discrète, presque en cachette, est vite escamoté au profit d’une relation sentimentale complètement assumée.
    On perd ainsi tout le côté ambigu attendu, tout ce que l’on pensait voir être suggéré en étant de l’ordre du frémissement et du désir inavoué, ceci dans une approche autrement plus délicate dans les rapports humains, et dans le respect et l’esprit du film historique !
    AZZZO
    AZZZO

    268 abonnés 728 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 18 septembre 2019
    Cette oeuvre toute en nuances et en silences rappelle par instants "Tous les matins du monde". Mais tandis qu'Alain Corneau traquait l'absolu en racontant l'absence, Céline Sciamma évoque l'amour ; son sujet n'est pas la musique mais la femme, celle du XVIIIe siècle (ou d'autres époques en d'autres lieux), une femme à laquelle on refuse la liberté pourtant donnée aux hommes. Ici, pas de pénombre et de clair-obscur mais des personnages en pleine lumière qui s'offrent un court moment de grâce. La photographie est superbe et l'interprétation d'Adèle Haenel et de Noémie Merlant est sobre et efficace. Une réussite.
    traversay1
    traversay1

    3 111 abonnés 4 627 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 17 septembre 2019
    Si, pour une raison quelconque, il fallait abandonner Portrait de la jeune fille en feu au milieu de la projection, le sentiment serait mitigé : celui d'avoir vu la moitié d'un film très beau mais hiératique et un peu froid. Heureusement, la deuxième heure du nouveau long-métrage de Céline Sciamma est autrement plus forte et émouvante, atteignant même des sommets que l'on n'espérait pas de la part de la cinéaste, au vu de ses oeuvres antérieures. Est-ce l'évocation, d'une époque lointaine (la deuxième partie du XIXe siècle) ? Toujours est-il que la réalisatrice s'est sentie libre de céder à la passion romanesque et de vaincre sa pudeur naturelle. Mais tout d'abord, d'un point de vue pictural, en intérieur ou à l'extérieur, dans la lumière chatoyante éclairant les plages bretonnes, Portrait d'une jeune fille en feu est une splendeur, chaque plan composé comme un tableau de maître. Peindre ou faire l'amour, tel est au fond le fin mot de cette histoire où les sentiments retenus éclatent enfin comme une floraison sublime. Plusieurs scènes touchent au plus haut point, par leur esthétisme et leur souffle passionnel : celle de la fête, de l'avortement et, plus tard, dans un musée. Mais au-delà de l'intimité de ses deux personnages principaux, le film parle avec une grande acuité et justesse de la création artistique et de la place (confinée) de la femme dans la société. Sans être militant, le film est effectivement féministe avec son quatuor d'actrices qui laisse les hommes hors champ. Adèle Haenel est magnifique mais la révélation est sans conteste Noémie Merlant, absolument renversante. La complicité de ce duo nous offre des moments bouleversants d'où l'ironie et l'humour ne sont d'ailleurs pas absents, à travers des dialogues joliment troussés. Portrait d'une jeune fille en feu est non seulement le meilleur long-métrage de Céline Sciamma mais aussi l'un des meilleurs films français de l'année, haut la main.
    Christoblog
    Christoblog

    743 abonnés 1 616 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 17 septembre 2019
    A l'inverse de la quasi totalité de la critique, je me suis copieusement ennuyé lors de la projection du dernier film de Céline Sciamma.

    Il m'a semblé que dès les premières minutes la totalité du programme proposé par le film était exposé aux yeux de tous : claustration, attente, apparition divine de l'élue, séduction, approches, passage à l'acte, conventions qui empêchent, spoiler: rencontre fortuite ultérieure
    . Tout, absolument tout, est prévisible dans ce film : que ce soit dans sa forme (oh, les belles images de la nature qui émoustille les sens) que dans ce qu'il raconte.

    Les clichés s'enchaînent (les quatre saisons, la côte bretonne au coucher du soleil, Adèle en robe de mariée / fantôme) et finissent par constituer un brouet à l'eau de rose déjà vu mille fois, incapable de générer la moindre émotion, échouant là où d'autres ont brillamment réussi (j'ai souvent pensé à Bright star de Jane Campion). Les dialogues m'ont parus par ailleurs très artificiels, et la prestation d'Adèle Haenel, dans sa zone de confort à la mine boudeuse-séductrice, ne m'a pas convaincu.

    Au final, j'ai souvent l'impression que les bonnes opinions sur ce film sont de principe, opposant presque d'un point de vue moral (ou politique) la vision d'une femme sur un couple lesbien au fameux male gaze à l'oeuvre dans La vie d'Adèle. Je préfère pour ma part mille fois l'impression extraordinaire de vie brute que dégageait le film de Kechiche à l'exercice de style froid et désincarné que propose Sciamma.
    SansCrierArt
    SansCrierArt

    50 abonnés 414 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 21 septembre 2019
    Au XVIIIe siècle, Marianne, jeune peintre, est engagée pour réaliser le portrait d’Héloïse, promise à un homme qu'elle ne connait pas et à qui le portrait doit être envoyé.

    Les superlatifs se bousculent pour dire la charge émotionnelle portée par ce film. La beauté et la délicatesse sont partout.

    Dans la photographie d'abord. Majesté des paysages baignés de lumière, harmonie des couleurs, mystère des intérieurs d'une grande simplicité tamisée, éclairage des visages, des regards et des corps. Dans la mise en scène ensuite, à la fois vive et en retenue, qui montre et laisse deviner.

    Dans les dialogues aussi qui en peu de mots, simples et subtils, disent tout. Dans les silences et les sons, du frottement du fusain sur le papier, aux crépitements du feu des cheminées jusqu'aux rythmes des respirations. Dans la fluidité du récit astucieux qui ne découvre pas tout et laisse volontiers imaginer, deviner.

    Dans la tonalité d'un clavecin qui ne joue que quelques notes éparpillées d'une mystérieuse musique qu'on reconnait pourtant. Dans un "je ne sais pas" qui dit précisément le "je ne sais pas" qu'il veut dire. Dans le pinceau qui dévoile la texture d'une peau, les traits d'un visage, la colère d'un regard.

    Dans l'interprétation de Luana Bajrami, touchant oiseau tombé du nid et combattante. Dans celle de Valeria Golino, dont le regard perdu et la voix voilée portent merveilleusement le spleen de son personnage. Dans le duo fusionnel formé par Adèle Haenel intense et Noémie Merland touchée par la grâce.

    Par les sujets abordés, de la condition des femmes, qu'elles soit bien nées, bonnes ou artistes, de la création, fragilité et puissance de l'artiste et de celles de son modèle, de la naissance d'un amour guidant vers l'émancipation. De la portée du souvenir.

    Tout est délicatesse et beauté, jusqu'à ce titre merveilleusement romanesque : "Portrait de la jeune fille en feu".
    Bon F
    Bon F

    31 abonnés 29 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 27 mai 2020
    Le film intello par excellence: plan d'une lenteur extrême, scénario vide et prétention absolue des actrices. Bref, 2h perdues. Primé à Cannes quoi ... !
    Top of the World
    Top of the World

    54 abonnés 153 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 5 novembre 2019
    Attention, spoilers. Le titre du nouveau film de Céline Sciamma, qui fait référence à un tableau peint par son héroïne, a évidemment une valeur de note d'intention implicite, et la mise en scène ne cherche pas à cacher son inspiration picturale, avec des plans rigoureusement composés et de séduisantes couleurs bleues pâles. Heureusement, la réalisatrice va plus loin que cette redondance première entre fond et forme et donne vie à son histoire par la grâce d'un montage d'une sécheresse et d'une précision qui parviennent à rendre chaque scène incarnée et étouffent l'académisme qui semblait menacer. Mais si la puissance formelle du film est incontestable, on peut quand même regretter que le scénario s'éparpille quelque peu dans une partie centrale dans laquelle l'élargissement de l'intrigue vers une dimension ouvertement féministe, en montrant la solidarité d'un groupe de femmes, fait perdre de vue le thème central de l'œuvre : l'amour et sa pérennité via la représentation artistique. Les deux héroïnes, qui savent leur passion impossible à exposer publiquement en cette fin de XVIIIème siècle, doivent donc chacune garder une image de l'autre : le portrait éponyme pour Marianne (Noémie Merlant, magnifique), et un autoportrait de celle-ci pour Héloïse (Adèle Haenel, plus à l'aise avec les silences que les dialogues). Et c'est d'ailleurs parce qu'elle sait qu'elle risque de ne jamais revoir la seconde que la première voit à deux reprises son fantôme (dans un procédé un peu appuyé), comme si le présent de leur relation n'était déjà presque plus qu'un souvenir. Cette question du souvenir et de l'image mentale est en fait présente dès le début du film, puisqu'Héloïse refuse d'abord de poser : Marianne doit donc la regarder pendant leurs promenades pour ensuite la peindre à partir des images conservées par sa mémoire (en utilisant tous les moyens possibles, comme dans la belle séquence où Sophie pose dans la robe d'Héloïse - telle la doublure d'une actrice). Sciamma filme donc avec beaucoup d'attention les expressifs regards de ses deux actrices principales - regards qui constituent le principal vecteur de sensualité du film, qui est assez chaste, mais dont les quelques plans de nudité ou de baisers sont puissants, comme des éclairs de chaleur fendant la glace. Le film retient ainsi une émotion qui reste longtemps sous-jacente, avant de la laisser éclater dans la saisissante scène finale, certes sur la corde raide par son côté "coup de force", mais qui emporte la mise par sa manière d'assumer totalement sa dimension mélodramatique et de stimuler notre imagination : Héloïse est-elle seulement bouleversée par l'écoute de "L'été" de Vivaldi qui lui rappelle Marianne, qui le lui avait fait découvrir ? Ou bien fixe-t-elle aussi ardemment la scène du théâtre pour ne surtout pas croiser le regard de cette dernière, qu'elle aurait donc vu (rappelant ainsi le mythe d'Orphée et Eurydice, qui avait été un peu trop explicitement mis en relation avec leur propre histoire, plus tôt dans le film) ? D'ailleurs, la musique de Vivaldi est-elle vraiment jouée sur scène ? Ne se serait-elle pas imposée à l'imagination d'Héloïse après que celle-ci aurait remarqué la peintre ? Autant de questions qui renforcent l'émotion et achèvent de faire de Portrait de la jeune fille en feu une œuvre inspirée bien qu'imparfaite.
    Sterwerze
    Sterwerze

    29 abonnés 57 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 22 octobre 2019
    portrait de la jeune fille en feu et un film intéressant ce n'est pas le genre de film où l'on peut réagir juste après la séance car vu le nombre de détails, de composition dans les plans et le fait que le script est magnifique. le jeu d'acteur est très bon et l'histoire est prenante c'est le genre de film il faut vraiment se pencher dessus.
    nicolas t.
    nicolas t.

    54 abonnés 239 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 19 septembre 2019
    Quel dommage ! Sur un très beau scénario original, Céline Sciamma signe un film scolaire,
    corseté, anémié et souvent ennuyeux. On se prend à rêver d'un remake par Jane Campion.
    Le film est long, mal dialogué avec des temps de 5 secondes entre chaque répliques.
    Le montage est languissant, répétant à l'infini les motifs de la peintre et sa création.
    Noémie Merlant s'en sort plutôt bien face à une Adèle Haenel figée, moue boudeuse, peu crédible en jeune
    vierge sortant du couvent.
    L'avant dernière scène dans un musée est assez belle, créant enfin une once d'émotion. Hélas, la réalisatrice
    en rajoute une couche avec une scène inutile dans un théâtre. On comprend les intentions et son amour pour
    sa muse, mais on reste de marbre face à l'absence d'incarnation. Au point de regretter les excès charnels de Kechiche,
    qui lui savait montrer et partager les tourments d'une passion amoureuse.
    Les meilleurs films de tous les temps
    Back to Top