Adapté d'un roman de Patricia Highsmith, le film d'Hitchcock développe le postulat cynique de cet inconnu du Nord-Express dénommé Bruno, qui propose au tennisman Guy Haines de tuer la femme de celui-ci. En échange d'un service. L'idée initiale du film est prometteuse mais, disons-le, le développement de l'intrigue se révèle par la suite moins ingénieuse, moins rigoureuse qu'on l'attendait. Il lui manque cette implacable logique qui caractérise les drames criminels les plus haletants. Prisonnier des manigances de Bruno, Haines ne le semble pourtant pas tout à fait. De sorte que son comportement parait servir et prolonger un peu artificiellement la poursuite de l'intrigue. D'autant que face au psychotique Bruno, que compose avec plus ou moins d'habileté et de subtilité Robert Walker, Farley Granger compose un héros plutôt fade. Somme toute, le scénario est assez simpliste, et ce cas de figure criminel se signale surtout par les singulières, parfois fugitives, idées de mise en scène d'Hitchcock, spoiler: comme ce meurtre vu au travers des lunettes de la victime ou ce dénouement sur un manège de chevaux de bois lancé à toute allure.
C'est son talent original de metteur en scène qui permet ici au cinéaste de surmonter la relative faiblesse du sujet.
Il faut s'entendre sur le mot "suspense". Dans les romans d'Agatha Christie il s'agit de distinguer parmi tous les personnages celui qui a pu commettre le crime. Au cinéma, en général et chez Hitchcock en particulier, on se demande le plus souvent comment le héros va pouvoir se sortir d'une sale affaire. Il n'est pas évident que Haines aurait pu s'en sortir en racontant tout d'entrée à la police comme il le fait en quelques mots à sa fiancée Ann. Et puis il faut bien alimenter le scénario du film. Le briquet baladeur "A to G" avec ses deux raquettes entrecroisées, qui devient un étui à cigarettes une fois tombé dans la bouche d'égout, est le talisman du film. Sa flamme joue aussi son rôle par son reflet dans les lunettes de la victime étranglée. Les lunettes sont un autre ustensile indispensable au récit. Celles de la fille Hitchcock provoquent l'évanouissement d'Anthony lors du cocktail chez le sénateur. Celles cassées de la femme Haines remises en mains propres à son mari par l'assassin sont la signature de son crime. Haines les garde à la main mais on ne sait pas ce qu'il en fait : détruites, jetées, gardées dans un tiroir ? Ce film, qui n'est pas forcément le plus coté de Sir Alfred, est probablement mon préféré du Maître. L'histoire est prenante, les cadrages et éclairages très soignés, les acteurs tous très bons. Farley Granger est parfois dénigré, mais il est bien dans son rôle du petit gars de Metcalf parvenu à la notoriété sportive et en passe d'accéder à la high society. On a tout dit de Robert Walker et de sa mère. Les autres, tous les autres, sont parfaits, y compris le gars qui arrête le manège. Mention spéciale au sénateur Léo G Carroll, déjà vu dans "la maison du docteur Edwardes", et à Patricia Hitchcock, la fille du sénateur qui dit tout ce qu'elle pense. C'est vraiment un bon film.
Sans être le plus connu dans la filmographie d'Hitchock, "L'inconnu du nord express" est un thriller qui regorge d'idées de mise en scène absolument géniales et d'un scénario qui entretient le suspense de bout en bout.
En matière de polar, la réflexion autour du crime parfait, sans mobile apparent, par l’interversion potentielle des meurtres de deux meurtriers (l’un se chargeant du meurtre de l’autre), est originale et titillante. C’est l’argument du roman de Patricia Highsmith dont Alfred Hitchcock a acquis les droits. L’écriture du scénario a ensuite été confiée à Raymond Chandler. Mais la collaboration entre l’écrivain et le réalisateur n’a pas été très heureuse, Chandler critiquant l’ingérence de Hitchcock et Hitchcock manifestant sa défiance à l’égard du travail de Chandler. Collaboration si tendue que l’écrivain a finalement été chassé par la production et remplacé par Czenzi Ormonde, laquelle, avec Hitchcock, n’a pas gardé grand-chose de la mouture de Chandler. À son grand dam. Les noms de Chandler et d’Ormonde figurent toutefois tous les deux sur l’affiche. Quoi qu’il en soit de ces aléas d’écriture, le résultat à l’écran offre, sur le plan narratif, une bonne mécanique dramatique avec une belle variété de tonalités. Il y a d’abord le trouble généré par Bruno Antony, l’un des deux personnages centraux, dont les désirs homosexuels sont suggérés (la proposition d’échange faite à son compagnon de voyage pourrait être analysée en ce sens), mais qui incarne surtout les charmes du mal qu’a si souvent sondé le cinéaste britannique. Face à lui, Guy Haines, l’autre personnage central, incarne à la fois symboliquement Hitchcock et les spectateurs, saisis entre fascination et répulsion. Guy Haines est par ailleurs un personnage typiquement hitchcockien, pris au piège d’une ambiguïté entre innocence et culpabilité. Outre cette tonalité troublante, le film jouit d’une dimension inquiétante, chaque nouvelle apparition de Bruno Antony renforçant la menace qu’il représente. Dimension inquiétante qui alterne savoureusement avec un humour cher à Hitchcock, notamment à travers les personnages campés par Patricia Hitchcock et Norma Varden, deux femmes férues d’affaires policières, à leurs risques et périls. À travers aussi des rebondissements pleins de malice (le briquet tombé dans la bouche d’égout…). Ces rebondissements concourent enfin évidemment au crescendo de suspense, comme il se doit dans un bon thriller. Si l’on apprécie les tours et détours du récit, on se délecte encore plus de la réalisation de Hitchcock. Lui qui disait moins s’intéresser à l’histoire proprement dite qu’à la façon de la raconter. Illustration parfaite dans ce film qui regorge d’idées de mise en scène : la première séquence qui suit les pas des deux personnages principaux dans une gare jusqu’à leur rencontre dans un train ; la scène du meurtre montrée dans le reflet d’un verre de lunettes ; la captation de la petite silhouette noire de Bruno Antony sur le fond blanc et imposant du Washington Memorial ; le repérage du même Bruno Antony dans le public d’un stade de tennis (la seule personne qui ne tourne pas la tête au gré des échanges) ; la scène de strangulation « par procuration » ; et bien sûr la séquence finale, stressante et violente, du manège devenu fou (on note le goût du cinéaste pour les décors de fêtes foraines, également présents dans Joies matrimoniales, Le Grand Alibi…). Bref, cet Inconnu du Nord-Express témoigne d’une grande inventivité et d’une grande habilité de réalisation, soutenues par un très bon montage. Le haut du panier dans la filmographie de Hitchcock.
C'est un des premiers grands succès populaires de Hitchcock je crois, en tout cas outre-Atlantique. Basé sur un roman de P. Highsmith, ce film à suspense met en scène deux personnages qui veulent plu sou moins se débarrasser d'une personne encombrante, sa femme pour l'un, son père pour l'autre. Hitchcock utilise ses artifices habituels si je puis dire, pour sa mise en scène et mettre du mouvement, et même beaucoup de mouvement notamment dans la scène du manège en folie.
Une idée géniale (due à Patricia Highsmith), un scénario impeccable (si l’on admet que son dernier rouage vise plus à la création d’un suspense qu’à la précision d’horlogerie de tout le reste), des dialogues de haut vol, jouant des doubles sens et laissant place à l’humour. Tout cela magnifié par une mise en scène virtuose, regorgeant d’idées, créatrice d’ambiance et donnant souvent dans le symbolique. Un très grand Hitchcock, un très grand classique du cinéma policier.
beaucoup trop de choses tirées pa les cheveux pour faire de ce film un chef d'oeuvre. des scènes ridicules et interminables comme celles du briquet dans l'égout, du match de tennis, du vieux qui rampe 10 minutes pour faire deux mètre avant d'arrêter le manège et du combat sur ce même manège. Et cerise sur le gateau on a tout de suite compris qui serait celui qui allait dénoncer le vrai coupable
Un très bon film de Hitchcock, basé sur un scénario original (l'échange de crimes) et un suspens bien entretenu, avec notamment quelques scène d'anthologie comme la partie de tennis ou le manège emballé... Avec le temps, le jeu de certains acteurs tient bien le coup, notamment chez les deux personnages principaux, il n'en est pas de même avec les personnages féminins surtout les dames âgées, leurs attitudes surjouées et leur voix trop perchées
Un bon film hitchkockien comme on les aime avec un montage aux petits oignons. Le spectateur s'identifie au personnage du jeune tennisman, pris dans un étau et qui ne sait plus comment sortir de ce cauchemar
Un film assez caractéristique d'Hitchcock de 1951, le titre français ne va pas si bien avec ce film effectivement ce n'est pas une bonne traduction de Strangers in a train, précis et concis. C'est un film assez révélateur du talent d'un des plus grand sinon le plus grand réalisateur, pour ma part ce qui est moins bien est la teneur et l'intentionnalité. La teneur c'est un thriller assez minimaliste, morbide où le criminel est bien montré comme un dément et le cadre consiste en trois principaux éléments : le train, le tennis et un parc d'attraction. L'intention tourne autour de l'intégrité de l'ingénu pris au piège d'un premier mariage et sportif accompli même si on ne comprends pas bien de quel tournoi il est question et du nanti traumatisé qui veut tout expérimenter par défi. Au final c'est une forme d'intentionnalité forte spoiler: montrée dans le match de Tennis et la clairvoyance dans le manège infernal en fin de film notamment sur une persévérance très humaniste non pas manichéenne mais croyant en l'humain et ses qualités en choisissant la bienveillance, ce qui est assez actuel.
Même si Hitchcock tient très bien son récit en déroulant une histoire efficace et captivante, il faut bien avouer que L'Inconnu du Nord Express à malgré tout un peu vieilli... La mise en scène date un peu avec quelques scènes pouvant être un peu gênante à notre époque (en terme de qualité) : le meurtre, le match de tennis, la scène finale avec le ménage... Malgré tout les acteurs sont bons et le tout fonctionne plutôt bien.
Sûrement pas le meilleur de Hitchcock mais il reste tout de même sympathique. Pas mal ! 3/5
Remarquablement filmé, cadré et monté, ce film n'évite pas 3 scènes capillotractées et datées: spoiler: la scène de la strangulation de salon, le match de tennis, et la scène finale du manège fou . Un classique à voir néanmoins.
Dieu sait si j'aime ou plutôt j'aimais Hitchcock ( au passé car ses films ont très mal vieilli) mais là, c'est catastrophique. Scénario absolument pas crédible pour un penny. Au lieu d'aller à Scotland Yard raconter son histoire très facile à prouver d'autant qu'il a le nom et le domicile du fou , il s'emberlificote dans une démarche folle et ridicule. Ronflements garantis ou sourires nostalgiques d'un cinéma qui est fini et bien fini.
Alfred Hitchcock nous offre un excellent film dans lequel la tension est palpable de bout en bout. La scène finale du manège ainsi que celle du crime demeurent des prouesses techniques de l'époque.