Le synopsis de The Cell est vraiment excellent. L'idée d'envoyer une psychologue infiltrer le cerveau de ses patients pour les aider à surmonter leurs problème psychologique, c'est tout simplement génial. On peut ainsi représenter le psyché complexe d'un patient, et ça peut potentiellement être très intéressant et donner de belles images. Faire quelque chose d'esthétique, c'est très probablement ce qu'avait le réalisateur en tête, au point d'en oublier tout le reste.
Alors oui, quelques effets sont réussis. La première fois que la psychologue (jouée par Jennifer Lopez) entre dans l'esprit du tueur en série, il y a de l'idée. Le thème des poupées est bien sale et ça fonctionne. Mais non seulement c'est entaché par des mouvements de caméra bien cheap, mais en plus ce n'est jamais réutilisé par la suite. Le reste des scènes non réelles ne sont qu'un grand rassemblements d'éléments ayant ni queue ni tête, ce qui aurait pu marcher si on explorait l’inconscient du tueur, mais là on visite justement son conscient dans le but qu'il révèle où il a caché sa dernière victime (on y reviendra sur elle). Du coup on se retrouve avec des images travaillées mais complètement creuses. Ça ne raconte rien, c'est complètement vide de sens alors que le réalisateur à visiblement envie de faire du symbolisme (le coup de l'eau et des poupées sont les deux seuls qui marchent). Il passe complètement à côté de son sujet.
Les personnages ne sont pas mieux lotis. Déjà, le jeu de tous les acteurs est lamentable, et ça se voit dès les trois premières minutes, avec Jennifer Lopez qui tente de se rapprocher d'un enfant avec le sourire le plus faux du monde. Ensuite, ils sont tous incohérents et prennent systématiquement la décision la plus stupide, la palme de cette catégorie revenant encore une fois à l'héroïne. Elle est présentée comme une excellente psychologue, mais une fois à l'oeuvre c'est tout à fait risible. Elle s'approche d'un enfant qui a peur d'elle pour l'inciter à parler, elle panique dès que la situation devient plus impressionnante (pas dangereuse, impressionnante !), elle émet des jugements sur le passé des patient, etc. Le summum étant atteint lorsqu'on voit qu'elle prend de la drogue, alors que son boulot consiste à s'infiltrer dans la tête des gens et de ne pas perdre pied avec la réalité. Une thérapeute décidément très responsable !
Le scénario reste l'élément le plus minable du long-métrage. Pour commencer on fait une grosse coupure dans l'histoire de la psy pour suivre une enquête policière, qui n'a rien à voir avec ce qui a été vu précédemment pour finir par être raccordé par un petit "Hum, il faudrait renter dans l'esprit du tueur pour savoir où est la fille qu'il a kidnappé". Ensuite il y a une incohérence toute les dix minutes, pour amener des facilités scénaristiques. Par exemple, on voit la victime se faire capturer par le tueur, soit. Mais la police n'a absolument aucune preuve que ce soit lui le responsable de cet enlèvement, elle sait juste qu'il est le meurtrier d'une autre personne. C'est tellement gros que j'ai pensé jusqu'à la fin que le tueur n'était pas coupable de la disparition et qu'une autre personne était impliquée. Autre point : l'électricité est coupée et le seul générateur se trouve dans la salle où "l'inception" à lieu. De plus, la psy peut s'enfermer dans cette salle et démarrer le processus toute seule. Comme c'est pratique !
Pendant tout le film on voit la disparue enfermée dans une cellule et ayant une épée de Damoclès planant au dessus de la tête. L'effet dramatique croissant est raté et ces scènes paraissent vite répétitives et inutiles.
Le pire dans tout ça c'est que le spectateur est pris par la main du début à la fin. On nous rappelle constamment ce qu'il se passe, d'où vient tel événement... J'ai en tête le symbole vu à la fois sur une table dans la cave du tueur et à l’intérieur de son esprit. Quand on le voit la deuxième fois on se rappelle immédiatement de ce qu'il s'agit, mais les personnages croient bon de bien nous rappeler d'où il vient, au cas où on serait trop lobotomisé par le reste du film. Il y a trois/quatre moments comme cela et c'est vraiment insultant. La fin rentre dans la même catégorie, bien manichéenne avec le méchant qui a eu une enfance difficile et la gentille qui a un univers rose bonbon dans sa tête.
En soit le film ne mérite pas 0.5, ne serait-ce à cause de la musique sous exploitée d'Howard Shore et les quelques plans sympa cités en début de critique. Mais j'ai vraiment été pris pour un con pendant tout le visionnage et ça je dis non.