Oh! le navet! Oh! le navet! Avoir réduit Lee Miller qui était une sacrée nana, à cette mémère pleurnicharde et compassionnelle -elle doit se retourner dans sa tombe, la Lee...
Et c'est long, on s'ennuie. Si déjà on coupait tous les plans fixes sur le visage (compassionnel et éventuellement larmoyant) de Kate Winslet serrant quelqu'un dans ses bras, ou autre marque d'émotion, on gagnerait un tiers de temps de film. Bon, Kate Winslet, excellente actrice au demeurant, paye de sa personne.
Mais comme tout sonne faux... y compris l'évocation de ses années de jeunesse avec les potes surréalistes. Marion Cotillard et Noémie Merland qui incarnent respectivement Solange de Noailles et Nusch Eluard font des concours de grimacerie, à qui sera la plus exécrable...
Notons au passage que Paul et Nusch Eluard sont montrés comme un gentil petit couple bisounours... Il y a une volonté d'édulcoration de tout ce que cette bande avait de sulfureux, pour un faire des modèles, bien propres sur eux, bien politiquement corrects. Edifiants. Oui, on nous montre bien que Lee a toujours une cigarette au bec et souvent un verre à la main, mais ça s'arrête là.
Les égéries de la bande à Eluard, Cocteau et autres Picasso avaient pour habitude de bronzer et même de déjeuner avec leurs mecs sans soutien-gorge. On a tous vu ces photos... Oui mais.... elles n'avaient pas l'abondance mammaire de Kate Winslet; on aurait donc pu s'épargner une image ridicule
Les hommes s'en tirent mieux; j'aime beaucoup Alexander Skarsgard qui incarne Roland Penrose, l'éternel amoureux et le mari fidèle
Lee après avoir été modèle, est devenue photographe pour Vogue (ou elle doit se battre contre le très chic et plus conventionnel Cecil Beaton). Sa vie change lorsqu'elle a envie de devenir photographe de guerre, d'aller sur le front, ce qui, en ces années, demande beaucoup d'opiniâtreté. Mais elle en a, la Lee, de la détermination! Oui, une sacrée nana, vraiment...
Elle va, finalement, se retrouver en première ligne avec son collègue David Scherman, correspondant de Life (Andy Samberg, très bien) -La pudique réalisatrice ne nous montre pas ce qu'ils peuvent faire ensemble dans la chambre qu'ils partagent... C'est ensemble qu'ils découvrent Buchenwald et Dachau. Ses photos, exceptionnelles par leur crudité, seront les premières à parvenir au monde occidental, qui a du mal à les recevoir. Qui a du mal à y croire. Vogue fait marche arrière.... C'est une belle page d'histoire contemporaine. On imagine ce qu'une Kathryn Bigelow aurait pu faire d'un tel sujet....