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Sebastien02
39 abonnés
46 critiques
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3,0
Publiée le 8 septembre 2020
Ce film est pas mal, sans être exceptionnel. Christophe Honoré nous offre quelques beaux moments de tendresse (les retrouvailles à Paris) et d’humour (la chorégraphie, le strip-tease). La musique est plaisante et reflète l’humeur des personnages. On entend notamment « Les gens qui doutent », la chanson émouvante d’Anne Sylvestre. Cependant, je suis un peu déçu. J’ai eu du mal à croire à cette histoire d’amour pleine d’obstacles (la maladie, l’éloignement géographique et la différence d’âge). Vincent Lacoste apporte de la fraîcheur et de la légèreté, mais ne convainc pas totalement dans le rôle d’un gay. Pierre Deladonchamps joue bien, mais son personnage est parfois agaçant. C’est finalement l’amitié entre Pierre Deladonchamps et Denis Podalydès qui m’a le plus touché.
Le retour, enfin, d’une belle œuvre de cinéma français (présentée en compétition ce soir à Cannes) comme je n’en serai jamais rassasié.
Christophe Honoré, que j’avais laissé avec Les chansons d’amour et Les bien-aimés, filme à merveille les rencontres, la délicatesse des sentiments, les corps qui s’entremêlent, l’espièglerie de dialogues sur la vie, l’amour, les états d’âmes. Magnifiquement écrit, porté par une belle mise en scène, « Plaire, aimer et courir vite » séduit parce qu’il met de la légèreté dans le drame intime de Jacques incarné par un Pierre Deladonchamps magnétique, qui compose avec Vincent Lacoste et Denis Podalydès un trio que l’on aime instantanément.
Quand l’intelligence de « Call me by your name » rencontre l’urgence d’aimer de « 120 battements par minute », à Paris en 1993, tout en marquant son style si personnel, il y a effectivement de quoi plaire, aimer et courir vite au cinéma.
Le romanesque est toujours présent dans les meilleurs films de Christophe Honoré, cinéaste parfois enthousiasmant et souvent horripilant. Romanesque et cérébral, aussi, ce qui lui altère régulièrement une certaine partie du public, quand ce n'est pas la quasi totalité pour ses essais les plus expérimentaux. Plaire, aimer et courir vite annonce la couleur dès son titre, oui, c'est une histoire d'amour, enfin une tentative de, avec ses hésitations et ses atermoiements en une époque pas si lointaine, ces années 90 où désir et mort dansaient une drôle de sarabande. Pour autant, même s'il y a des points communs, prière de ne pas comparer avec 120 battements par minute. Ici, point de militantisme, mais une histoire au demeurant simple entre deux garçons avec la maladie en ombre chinoise. Malgré des moments sombres, Christophe Honoré a plutôt fait le choix de la gaieté ou tout du moins de la lumière même en grande partie voilée. Le film possède quelques moments de grâce et de juvénile euphorie bien qu'ils soient de plus en plus rares à mesure que le récit progresse. La mise en scène est assez souvent remarquable, en particulier dans sa première partie (la scène du cinéma). Pour être honnête, il faut avouer qu'il arrive que le film tire en longueur et quelques scènes semblent superfétatoires. Il y a d'ailleurs un peu de frustration à ce qu'il y ait aussi peu de scènes communes entre Deladonchamps et Lacoste, ce dernier de plus en plus étonnant et mature dans son jeu. Sans oublier Podalydès, comme toujours impeccable. C'est sans aucun doute l'un des longs-métrages les plus personnels et les plus sincères de Christophe Honoré et cela se voit sur l'écran. Avec la pudeur des sentiments et une frénésie charnelle moins brutale que dans certains de ses films précédents, ce qui fait une belle différence.
Il suffit que Vincent Lacoste apparaisse à l'écran pour que le film prenne soudainement son envol, atteigne une vraie légèreté mais aussi une réelle profondeur mais surtout une vérité, une réalité, une authenticité qui échappent constamment au reste du film trop littéraire et donc désincarné. On a du mal à s'attacher au personnage principal bien trop égoïste, immature, ne sachant pas choisir entre son désir et sa raison. La seule émotion qui parvient à poindre est celle de la rencontre des corps nus subtilement et sublimement désexualisés par des cadrages magnifiques pour des échanges de paroles touchantes, tendres et enfin humanisées. Si le film reste très personnel par le biais de clins d'oeil constants à la cinéphile ou à la culture discographique de Christophe Honoré, on regrette quelques figures de style qui faisaient le charme, la fragilité et la réussite des "Chansons d'amour".
Quelques instants de grâce ont su m 'émouvoir et me rappeler mes propres expériences amoureuses, mais le film est lent et décousu, ennuyeux malgré la présence de l'adorable Vincent Lacoste. Ce film est déprimant...
Il y a quelques mois sortait l’excellent « Call my by your name », sorte de pendant masculin du sublime Carol. Dans le même registre d’histoire d’amour homosexuel au masculin, « Plaire, aimer et courir vite » est une version plus urbaine, avec un ton débonnaire typiquement Franchouillard, tout en étant aussi bon au final ! Si l’errance amoureuse et les hésitations sont proches de son précédent film « Les deux amis », ici le spleen, les dialogues et les errances sont nettement mieux maitrisées. Pas une minute de pathos, de nombreux rires, un florilège de références littéraires sans ton prétentieux, des dialogues léchés (si je puis dire…) et un trio d’acteurs toujours impeccable. Loin des caricatures, Vincent Lacoste, Pierre Deladonchamps, Denis Podalydès nous livrent des personnages tous différents et passionnants, ayant chacun leurs problèmes amoureux avec, en trame de fond, les ravages du sida, dure réalité très présente dans ce milieu dans les années 1990. Les aventures du trios sont fort bien rythmées par une BO digne d’un excellent film US (mention spéciale pour la chorégraphie de haute voltige) ! Sans rien dévoiler de plus, le film montre comme rarement, les effets contraires de l’amour ainsi que l’opposition entre le premier et le dernier amour. A la sortie du film, nous avons envie de revenir en arrière et écrire de nouveau de belles lettres enflammées, chiadées et puissantes, comme lorsque nous n’avions que ce moyen et le téléphone (payant) pour communiquer. Quand chaque mot était choisi et pesé, quand nous prenions le temps de déclarer notre flamme et de l’entretenir avec ferveur… Film nostalgique d’une époque révolue. Bref, voici une pépite intelligente à savourer en prenant le temps : ne vous inquiétez pas, les 2h passent sans trouver le temps long, même si le rythme est lent.
Sur la filmographie de Christophe Honoré il me semble que ce film est le plus intéressant, le plus important dans une carrière portée par la diversité et le risque contenu. Il nous parle cette fois des amours masculines à l’époque où le Sida fait des ravages ( le début des années 90 ) , quand cette maladie est loin d’être sous contrôle. Jacques, un écrivain à la réputation grandissante est déjà soigné pour sa séropositivité. Il fait la connaissance à Rennes d’un jeune étudiant qui sexuellement pratique l’alternance. Mais leur rencontre va complètement bouleverser l’ordre des choses pour le jeune homme, qui pour la première fois de sa vie est vraiment amoureux. Deux personnages auxquels le cinéaste s’attache avec brio ( beaucoup d’élégance et de pertinence dans la mise en scène, et des dialogues !... ) tout en retenant un environnement propice à des échanges savoureux. Podalydès-Deladonchamps, le duo est extraordinaire quand au milieu s’intercale Vincent Lacoste, brillant, même s’il porte toujours cette même désinvolture, ce regard nihiliste qui semble devenir une marque de fabrique. Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
J'y allais à reculons, j'ai subi les 20 premières minutes en me demandant ce que je faisais là, et avec un peu de patience, la magie a fini par opérer. La magie, en l'occurrence, ça veut dire de la mise en scène et des dialogues. La première, loin de ce contenter d'une captation téléfilm de l'action, réserve quelques beaux moments de grâce cinématographique. Quant aux dialogues (parfois pesants), ils brillent souvent d'une densité peu commune. Bref, c'est un film inégal mais qui devient chaque minute plus beau. Pierre Deladonchamps n'a jamais montré une si large nuance de son jeu (même si son plus grand film sera éternellement L'inconnu du lac, film éternel...), Denis Podalydès est drôle et émouvant, et Vincent Lacoste est en train de muer, dans 10 ans, il pourra passer le permis et cotiser à la sécu ;-) . Enfin, la bande son est très belle. Sur le fond, le récit proposé par Christophe Honoré forme un pendant tout aussi juste et poignant à 120 battements par minute de Robin Campillo. L'amour et la mort s'enlacent avec la même ardeur dans la chronique d'Act-up et dans le parcours de cet écrivain qui vit ses dernières aventures. Maintenant que je sais où sont les pépites de ce film, j'y retourne bientôt pour mieux les apprécier !
S’il faut trouver un défaut au film regrettons quelques séquences un peu trop longues. Mais c’est histoire de chipoter car c’est un très bon cru de Christophe Honoré. Les résonnances avec 120 battements sont évidentes et brièvement énoncées à la fin. Là pas de lutte collective mais la même hécatombe d’une génération . Des personnages de 3 générations avec leur histoire leur sensibilité, le principal étant incarné par Pierre Deladonchamps un charme,une présence ! Dire que le cinéma français a failli passer à côté de cet acteur ! Si Denis Podalydes n’a qu’un petit rôle on peut néanmoins voir sa finesse sa sobriété et sa parfaite justesse. La réalisation et le montage sont très réussis sans pathos ni esbrouffe.
On ressort tout ému de ce récit choral, où l’histoire se conjugue au courant de pensée intérieur. Le montage est ciselé au cordeau, la mise en scène est juste, pudique malgré les propos souvent lestes et les vues sur la peau. On apprécie chacun des personnages, tous tri-dimensionnels même furtivement, même l’amant auto-stoppeur. Moi qui restais indifférent à la fraîcheur de Vincent Lacoste, je l’ai trouvé remarquable de justesse et de maîtrise de son personnage, quand il déconne surtout, mais encore plus dans un monologue vers la fin, un monologue dont est ravi d’être témoin, un peu jaloux peut-être que ce jeune homme faussement désinvolte ne nous fasse pas à nous cette troublante déclaration. Et sachez aussi qu’on rit souvent. Voilà.
Dans la filmographie de Christophe Honoré, qui se plait à zigzaguer du conte pour enfant à la fantaisie mythologique en passant par la comédie musicale, Plaire, aimer et courir vite marque une étape importante, celle de l'entrée dans la maturité.
Ce beau film sage et apaisé sonne en effet comme un bilan très personnel. Difficile en effet de ne pas reconnaître dans le portrait d'Arthur, jeune étudiant breton, une figure de la jeunesse d'Honoré, et dans celle de Jacques, artiste parisien distancié, une représentation de ce qu'Honoré est devenu.
La relation des deux hommes pourra donc se lire de plusieurs façons différentes : bien sûr comme une initiation (à double sens) mais aussi certainement comme le regard nostalgique d'un artiste ayant réussi sur l'impulsivité de sa jeunesse.
Plaire, aimer et courir vite montre avec une acuité qui rappelle le déjà très ancien Les nuits fauves la sexualité des backdoors et parking glauques, en les différenciant nettement des belles histoires d'amour du film Arthur/Jacques mais aussi Jacques/Marco. Le film parvient, grâce à une mise en scène d'une élégance et d'une fluidité exceptionnelles, à évoquer toute une palette d'émotions intimes. En se consacrant à l'étude minutieuse des états d'âmes de ses deux protagonistes principaux (une sorte de fuite vers une fin annoncée pour Jacques, un pétillement permanent chez Arthur), sans tenter d'approche sociologique ou politique, Honoré réussit là où 120 battements par minutes s'égarait un peu.
Le film offre à Vincent Lacoste son meilleur rôle, son naturel insolent et tête à claque entrant ici parfaitement en résonance avec le rôle, alors que Denis Podalydès et Pierre Deladonchamps sont tous deux très convaincants.
Voici un film, qui nous emmène dans l'homosexualité par temps de sida dans les années sombres, où les traitements commençaient seulement à faire leurs preuves. Mais, c'était déjà ça. Je crois aussi que ce film banalise, au sens où il "ordinarise" les homosexuels. Ils font partie de notre histoire, ils sont l'histoire commune de notre temps. 1981 a signé l'arrête de la catégorisation psychiatrique de l'homosexualité, le sida a suivi de près. Néanmoins, le mouvement de dédiabolisation était enclenché et il ne s'arrêtera plus, même si quelques cinglés homophobes font encore quelques coups d'éclat, plus question de revenir en arrière. Le mariage pour tous est un pas de plus franchi pour bousculer les bienpensants, mais surtout pour permettre que les questions d'héritage, de transmission de patrimoine, de successions ne soient plus inenvisageables quand deux hommes ou deux femmes ont choisi de partager leurs vies ensemble. Cela dérange les religieux avec leurs morales coincées. La musique et les chansons sont belles. Les textes sont travaillés. Certains plaidoyers bousculent nos idées reçues. Pas question de juger celui qui décide que ça suffit, qu'il est temps de s'arrêter. Il n'y a rien à dire non plus de ceux, qui partagent une sexualité hard, dès lors qu'ils sont consentants, qu'il n'y a pas de mineurs abusés. Personne n'a rien à en dire. Juste du respect des choix individuels. La paternité, la prise en charge d'enfants sont assumées avec assurance. Point d'irresponsabilité, ni de débauche dans ces cadres là. Quel plaisir de voir Sophie Letourneur en copine, qui a eu un fils avec un homosexuel. Tendresse et respect entre père et mère. Point de tiraillement, ni de coups tordus entre eux et un garçon, qui vit en garde alternée tantôt chez son père, tantôt chez sa mère. Et cela ne constitue pas un univers violent ou insécure. Juste de l'ordinaire, rien de scandaleux, juste du banal, du vivant. Aucun prosélytisme, juste une tranche de vie, qui n'inspire que respect et tolérance à l'égard de choix individuels.
Un film décevant. qui, malgré son scénario plutôt convaincant, n’a pas réussi à m’émouvoir. Tout m’a semblé froid, manquant de rythme et d’engagement . Dommage.
Soyons clairs le sujet est grave et interessant mais comment apprécier ce film après 120 battements par minute et apres call me by your name? Le réalisateur voulant probablement s'inspirer de ces chefs d'oeuvre en tentant d'en faire un film bouleversant a complètement échoué..on en sort plutôt ennuyés ,les dialogues sont lourds ..les acteurs sont bons certes mais pas du tout convaincants dans leurs rôles mis à part Pierre Deladonchamps..un film que je déconseille vivement ..