« Tout l’argent du monde » dépasse le simple fait réel et l’histoire qui en découle donc, par cette ambiance noire, froide et très réaliste, véritable point fort de ce thriller de Ridley Scott...
Il règne en effet un univers très prégnant, qui retranscrit à fond cette Italie des années 70, et dont le grain photographique, si on peut encore en parler (!), renforce cette noirceur, presque cette saleté au propre comme au figuré, et autant ici celle des lieux, que celle du cœur des hommes !
En effet, que l’on se tourne de tous les côtés, ce rapt met en évidence un malaise ambiant envahissant, et pour le moins visqueux, que chaque personnage relatif à cette affaire, nous renvoie par ses attentes, ses désirs, ses aspirations et ses réactions !
À commencer par ce grand-père J.Paul Getty, homme le plus riche du monde de l’époque, d’un cynisme et d’une avarice inqualifiable, d’une froideur qui est à l’image de ce film, comme si ce caractère trempé et inflexible déteignait en permanence sur l’état d’esprit de tout ce récit, au point d’en devenir quasiment surréaliste !
Christopher Plummer dans ce rôle, est absolument incroyable par sa prestance hautaine, ses réactions à contre-courant impensables en homme uniquement fasciné, de manière presque maladive, par l’argent et la spéculation !
Ce fait réel est ainsi, très bien rendu, par une documentation riche, un déroulement précis auquel des acteurs bien dirigés permettent et donnent une sensation de crédibilité parmi des univers très bien reconstitués, qui le sont ainsi tout autant...
À ce propos, je mettrai juste un petit bémol au sujet de l’actrice Michelle Williams, tour à tour vraie et convaincante, puis subitement très détachée et lointaine...
Un rapt qui fait plutôt froid dans le dos, et qui inciterait plutôt à vivre dans un anonymat bienveillant, sans trop d’argent et ainsi dans la plus grande des tranquillités !
Ridley Scott a réussi là une réalisation certes pas bouleversante, mais dont le soin apporté et les sensations ressenties durant cette projection, compensent largement ce défaut.
À découvrir...