Lake Placid premier du nom est un film que j’avais vu il y a assez longtemps, j’en avais plutôt un bon souvenir, et j’étais donc curieux de le revoir après avoir visionné ses suites globalement très moyennes.
Ici le casting est clairement très attractif, surtout en tenant compte de la présence lumineuse de Bridget Fonda. Clairement ici c’est elle qui tire son épingle du jeu, avec un personnage assez excentrique, amusant, décalé, qui change un peu quand même des scientifiques généralement super sur d’eux, et très lisse. En plus elle apporte ses jolis yeux, alors que demander de plus. A ses cotés il faut toutefois avouer que le casting ne démérite pas, avec des acteurs solides, qui héritent de personnages peut-être un peu plus attendus, mais qui ne manquent pas eux aussi de tempérament, portés entre autre par Bill Pullman et Oliver Platt. Ce que j’ai bien apprécié dans le film c’est aussi la place juste accordée à tous les acteurs, il n’y a pas d’oublis, de personnages délaissés.
Le scénario a l’intelligence de jouer aux équilibristes, en offrant un film sérieux, avec des morts, un crocodile vindicatif, tout en prenant le parti d’être léger, et de ne pas hésiter à parodier le genre. Du coup Lake Placid réussit un petit exploit, à savoir être solide sur les deux tableaux, ce que sont peu de films de monstres en général. Cela le rend attrayant car en plus l’équilibre est vraiment très bon, des séquences apparaissant comme redoutable de tension (la scène d’ouverture par exemple) et d’autres pour le moins marrantes (le passage avec sa vieille et la vache). Par ailleurs le film est court et le rythme très bien mené, avec une gradation exemplaire jusqu’au final, toutefois un poil moins spectaculaire que certaines scènes dans le film.
La réalisation de Steve Miner est elle aussi très intelligente. Il expose peu le crocodile, mais ses quelques apparitions sont d’une efficacité coup de poing, notamment sa première qui s’avère l’un des passages les plus impressionnants du film et porté par une réalisation hors pair sur ce coup-là. Les attaques sont bien conduites, Miner sait ménager de la tension, et entretenir aussi le ton semi-parodique de certains passages. Sinon on pourra aussi reconnaitre à Lake Placid de bons décors, une belle photographie, très naturels, très sobres mais très efficaces, et des effets spéciaux qui ont peu vieilli. Evidemment le crocodile apparait peu, donc les images de synthèses sont concentrées et elles restent encore très supérieures à beaucoup de films du registre. Je note aussi que cet épisode est le plus violent de la saga, avec une scène d’ouverture qui vaut son pesant de cacahuètes, et de bons moments, quoique parfois assez humoristiques portés par de bons effets visuels. La musique a aussi fait l’objet d’une attention particulière, et c’est louable.
En clair ce premier Lake Placid est bon film de crocodile, propre et bien fait. C’est le meilleur des 4 épisodes jusqu’ici tourné, je pense qu’il le restera. S’il n’est pas exceptionnel, il a le mérite d’être très divertissant, d’être généreux, tout en essayant de se montrer moins prévisible et banal qu’attendu. Je lui accorde 4, c’est peut-être un peu trop, surement le film tourne-t-il plus autour du 3.5, mais dans un domaine où la concurrence apparait assez faible, la bonne impression qu’il délivre n’en est que renforcé.