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    Phantom Thread
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    3,8
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    308 critiques spectateurs

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    FaRem
    FaRem

    8 792 abonnés 9 636 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 15 février 2018
    Une histoire d'amour qui ne respire pas la passion entre ces deux personnes qui finalement se sont bien trouvées puisqu'ils ne semblent jamais aussi heureux que lorsque l'histoire prend cette tournure étonnante. Les deux personnages ne sont pas les plus attachants du monde seulement leur évolution est très intéressante. Il y a tout d'abord Reynolds Woodcock, cet artiste très doué, qui malgré sa discrétion en impose naturellement grâce à son charisme puis il y a sa belle et sa muse, Alma qui est très effacée, mais qui peu à peu va devenir indispensable. On peut presque regretter que les deux ne soient pas au "top" au même moment pour rendre plus intéressants ce rapport de force et cette relation. Vicky Krieps qui se révèle au fil des minutes est superbe et parvient à tenir tête à Daniel Day-Lewis qui est impeccable. Il ne faut pas non plus oublier Lesley Manville qui malgré un second rôle très discret est convaincante. J'ai pris plus de plaisir devant ce film que devant "Inherent Vice" qui ne m'avait fait aucun effet. Ce "Phantom Thread" est un film élégant, très bien mis en scène et parfaitement interprété. L'immersion dans cet univers et dans les années 50 est totale. L'histoire ne m'a pas totalement transporté, car il y a quelques longueurs et j'attendais peut-être quelque chose de moins subtil, simple goût personnel, mais j'ai passé un bon moment.
    benoitG80
    benoitG80

    3 429 abonnés 1 464 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 31 mars 2018
    « Phantom Thread », un véritable chef d’œuvre de Paul Thomas Anderson, un film envoûtant, passionnant, exaltant !
    Des qualificatifs que l’on pourra d’ailleurs reprendre précisément pour cette relation de couple endiablée, tellement sulfureuse, voire vénéneuse (!), une relation complexe en terme de sentiment, de domination, de nombre, où le sadomasochisme n’est jamais bien loin quelque part !
    Alma et Reynolds, la muse et son créateur, ou en soi une relation redoutable sous l’œil du microscope, et en même un cas d’étude dont le cinéaste arrive à transcender, à exhorter le moindre regard, le moindre silence...
    Fabuleux !!!
    La rencontre entre la simplicité, l’authenticité, le naturel et tout son contraire : la complexité, l’hypocrisie et les conventions de ce couturier vaniteux et imbus obsédé par son travail, ses créations !
    Et cette fraîcheur que représente Alma et qui attire Reynolds, cette naïveté doublée d’insouciance, sera aussi tout ce qu’il détestera en fonction de ses humeurs, de ses besoins en homme suffisant, égoïste et capricieux qu’il est !
    C’est donc à travers ce dédale infernal que Paul Thomas Anderson nous invite à le suivre, tout comme le fait aussi un troisième numéro indissociable, à savoir cette sœur implacable et complice de tous les instants, intrusive dans son travail, mais aussi jusqu’à tout connaître de son intimité !
    Pour incarner ce trio impossible, Daniel Day-Lewis est extraordinaire, royal en donnant à son personnage une dimension psychologique fascinante et bouleversante, tandis que les deux actrices féminines Vicky Krieps et Lesley Manville, tout en opposition sont aussi excellentes dans leur approche mutuelle et personnelle !
    Si on y ajoute cette touche esthétique unique, dont cette maison londonienne en est le théâtre, on ne peut être que comblé, puisque à elle seule cette demeure participe aussi à ce sentiment de confusion et de malaise qui va grandissant, et que le piano sous toutes ses variations accompagne en touche finale !
    On se complaît donc à observer les agissements, les changements d’attitude incessants au sein de ce trio, où la manipulation, la domination n’ont pas dit leur dernier mot !
    « Tu me tiens, je te tiens par la barbichette ! » pourrait même en être la petite phrase illustratrice idéale...
    Un film superbe aux accents freudiens indéniables mis en forme comme de la haute couture, au fond du grand art, presque une nécessité impérieuse ici !
     Kurosawa
    Kurosawa

    591 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 20 février 2018
    Cette critique dévoile des éléments importants de l'intrigue.
    "Phantom Thread" est un film multiple, dépliant des axes plus ou moins nets, plus ou moins forts. Plus qu'une immersion dans le monde de la mode, le film raconte un rapport de force qui, paradoxalement, vise moins le conflit que l'apaisement. On est habitué à ce que Paul Thomas Anderson déjoue nos attentes, minimise la grandeur de ses sujets en les resserrant autour d'une intimité étrange. Ce cinéma de la dissonance s'exerce ici au sein d'un ensemble complexe mais lisible – au contraire de "The Master", plus elliptique et opaque – qui finit par traiter du couple. Comment celui-ci va t-il vivre ?
    Comment peut-il se réguler ? Reynolds Woodcock est un couturier perfectionniste qui règne en maître sur ses modèles; Alma est une jeune serveuse a priori maladroite qui tombe amoureuse de l'artiste. Leur rencontre est un coup de foudre, c'est incontestable. En revanche, ce que PTA va contester, c'est le traitement académique du rapport de force amoureux au cinéma. Jamais dans "Phantom Thread" ne se joue clairement une relation dominant-dominé : Alma, dès la rencontre avec la sœur de Reynolds, Cyril, va opposer une résistance à l'autorité impassible du maître, et ce dernier sera poussé à l'exaspération lors d'un repas faisant office de surprise. On se dit alors que l'hésitante Alma veut prendre le pouvoir en décidant d'empoisonner son futur mari; or, si le procédé est tordu, il n'a rien de machiavélique. En affaiblissant Reynolds, Alma peut prendre soin de lui, déréguler son emploi du temps rigide et tisser entre eux un lien devenant inextricable. À travers la nourriture, qui remplace ici le sexe, Alma trouve ce dont Reynolds avait besoin mais qu'il ignorait certainement, à savoir perdre le contrôle pour prendre conscience de son amour inconditionnel. Le film raconte le trajet tortueux – une étrangeté renforcée par la musique d'abord baroque de Greenwood, qui prend des atours ouvertement romanesques dans la deuxième heure – d'un couple qui cherche le juste équilibre, quand bien même celui-ci ne serait jamais égalitaire : il faut que l'un ait toujours le dessus sur l'autre. L'union entre Reynolds et Alma ne réside donc pas forcément dans le bonheur mais dans une interdépendance poussée jusqu'à l'intuition (elle sait que son mari la cherche lors de la fête du nouvel an, quand les autres invités sont réduits à une masse difforme et abstraite; Reynolds sait qu'elle se trouve derrière lui quand il fait part de ses sentiments à Cyril). Porté en outre par les interprétations subtiles et nuancées de Daniel Day-Lewis et de la révélation Vicky Krieps, "Phantom Thread" est à ce jour le plus beau film de Paul Thomas Anderson.
    Yves G.
    Yves G.

    1 498 abonnés 3 516 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 18 février 2018
    Reynolds Woodcock (Daniel Day-Lewis) est un immense couturier londonien qui ne vit que par son art. Sa sœur Cyril (Lesley Manville) veille jalousement à son bien-être et s'assure que rien ne le distraie de sa routine.
    Reynolds Woodcock fait la conquête d'Alma (Vicky Krieps), rencontrée dans une modeste auberge sur la côte anglaise. Il la séduit et la ramène avec lui à Londres.

    Les louanges pleuvent sur le dernier film de Paul Thomas Anderson. Au point qu'elles me complexent de juger trop sévèrement un film que je n'ai ni compris ni aimé. J'avais eu la même réaction début 2016 devant "Carol", un film qui n'est pas sans présenter de nombreuses analogies avec "Phantom Thread".

    Pour commencer, les critiques considèrent le jeune réalisateur américain comme l'un des plus talentueux de sa génération. J'avoue ne pas partager cette admiration. Ni "Inherent Vice", ni "The Master" ni même "There WIll Be Blood" ne m'avaient en leurs temps convaincu. Ce "Phantom Thread" inutilement maniéré me confirme dans le sentiment qu'Anderson loin d'être un génie est tout au mieux un habile faiseur.

    Mais venons en à son dernier film. Commençons par la musique de Jonny Greenwood pour laquelle, là encore, on crie au génie. Tout en en saluant l'élégance de sa partition, je l'ai trouvée inutilement envahissante. Elle ne s'interrompt jamais. Quelle en est la fonction ? Qu'est-ce qui en justifie l'omniprésence pour des personnages qui jamais n'en écoutent ou n'en discutent ? On a parfois l'impression que le réalisateur, avec cette musique si racée, a voulu en rajouter une couche, comme un chef prétentieux qui étalerait du caviar sur un canapé de foie gras.

    Évoquons les acteurs. Dans le rôle de l'oie blanche Vicky Krieps. Pour montrer qu'elle sort du ruisseau, on l'a découvre servant le petit déjeuner dans un troquet de province. Pour souligner combien Woodcock l'impressionne, on lui fait piquer un fard à chacun des mots qu'il lui adresse. Quant au personnage principal, il est interprété par Daniel Day-Lewis, un des plus grands artistes contemporains, le seul à avoir jamais emporté trois fois l'Oscar du meilleur acteur (en 1990 pour "My Left Foot", en 2008 pour "There Will Be Blood" et en 2013 pour "Lincoln") en attendant un quatrième peut-être pour ce "Phantom Thread" où il est nominé. Il est bien sûr terriblement séduisant dans le rôle du sombre Woodcock. Mais sa voix volontairement fluette et son jeu étonnamment monolithique - surtout si on le juge à l'aune de l'immense talent de cet acteur - finissent vite par lasser.

    Venons-en à l'essentiel : le propos du film. On lit qu'il s'agit d'une vengeance féminine. "Phantom Thread" serait l'histoire du renversement d'un lien de domination. Il est difficile de discuter du comportement d'Alma sans révéler top hardiment le contenu du film. Mais je puis dire que la décision qu'elle prend, et qu'elle prend à deux reprises, pour renverser ce lien de domination, est radicale et surprenante, pour ne pas dire dénuée de toute crédibilité. Quant à la réaction de Woodcock, surtout à la seconde occurrence, il faudra que des spectateurs plus perspicaces que moi - et plus versés dans les relations de domination au sein du couple - me l'expliquent.
    elbandito
    elbandito

    349 abonnés 964 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 mars 2018
    Paul Thomas Anderson maîtrise totalement cet exercice de style terrifiant et passionnant qui dissèque avec délectation les affres d’un couple richissime dans le Londres des années cinquante. Daniel Day-Lewis est comme toujours impressionnant en couturier tourmenté et la néophyte Vicky Krieps éblouit dans un premier rôle cinglant qui devrait lui ouvrir tout grand les portes du succès. A retenir deux scènes essentielles : les deux scènes de repas en tête du couple sont délectables et forment le point d’orgue de ce thriller conjugal diaboliquement retors.
    traversay1
    traversay1

    3 645 abonnés 4 878 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 février 2018
    Tous les films de Paul Thomas ont une classe folle. Mais ont parfois le défaut du maniérisme et de la stylisation à outrance qui font oublier l'essentiel de la trame narrative, en versant vers l'abstraction. Pas Phantom Thread, pourtant d'une élégance inouïe, un "produit" haute couture dont l'image, le son, la musique, le montage et la mise en scène répondent à une exigence qui frise la perfection. Mais PTA n'oublie pas pour autant son histoire, une passion trouble et vénéneuse, dissimulée sous le glamour des robes et des costumes hauts de gamme. Phantom Thread rappelle furieusement un film extraordinaire de Jacques Becker, Falbalas, portrait d'un couturier dévoré par son métier et séducteur patenté, jusqu'à ce qu'une femme différente vienne bouleverser sa vie. Il s'agit bien d'amour dans le film de PTA, toxique et a priori déséquilibré entre un génie admiré et une petite serveuse d'origine étrangère. Sauf que les rapports de force changent la donne quand la machine à en découdre se met en marche. Phantom Thread joue sur des registres subtils, avec des regards, des silences, des humiliations. C'est dans la progression de la relation entre ses deux personnages principaux (arbitrée par un troisième) que le film acquiert sa puissance de feu, souterraine, romantique et empoisonnée. Que dire encore de Daniel Day Lewis, à la veille de sa retraite (vraiment ?). Qu'il n'y a pas meilleur hommage à son talent que de lui avoir offert une partenaire de jeu qui se hisse à son niveau. L'actrice luxembourgeoise Vicky Krieps, déjà excellente dans Le jeune Karl Marx, est ici époustouflante.
    L'Info Tout Court
    L'Info Tout Court

    416 abonnés 1 025 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 14 février 2018
    Phantom Thread est un ravissement de par son écriture, subtile et nuancée, de par l’habilité de sa mise en scène qui laisse de la place aux acteurs pour s’exprimer, sans oublier de mentionner la sublime composition musicale de Jonny Greenwood. À la fois mystérieux à l’image de son titre et également beaucoup plus accessible que des œuvres comme The Master ou Inherent Vice, le film est une démonstration d’une certaine idée du grand cinéma.
    elriad
    elriad

    440 abonnés 1 869 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 26 février 2018
    Lumière, photo, cadrage, et surtout distribution, tout ici est ciselé avec autant de soin que la dentelle qui orne les robes de ce couturier au nom improbable de "Woodcock". Daniel Day Lewis livre un personnage incroyable, maniaco-dépressif, Génie, se laissant peu à peu glisser dans une relation aussi forte et violente qu’asexuée. Vicky Krieps, révélation de cette relation vénéneuse dans une partition à trois, ajoute au trouble du propos et distille un parfum de poison quand le film se révèle. Un film puissant, anxiogène, dont la fin laisse un petit goût d'inachevé et une fin ouverte à l'envi du spectateur....
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    3 096 abonnés 3 969 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 29 décembre 2018
    Mouais. J'avais volontairement zappé le dernier Paul Thomas Anderson parce que The Master et Inherent Vice m'avaient je dois le dire assez ennuyé, c'était loin d'être la folie et j'avais même trouvé Inherent Vice mauvais. Mais vu que tout le monde se tirait sur la tige à propos de ce film j'ai quand même voulu le voir en espérant retrouver quelque chose qui avait la puissance de There Will Be Blood, mais non, à la fin j'en pouvais plus, j'étais juste exaspéré.

    En fait ce cinéma là de manière général est bien trop maniéré pour moi, alors oui ça va avec le sujet du grand couturier qui est un perfectionniste et un maniaque du contrôle, mais moi visuellement ça ne m'intéresse pas. Disons que lorsque je vois ce genre de film, je vois des gens qui filment mollement la tapisserie. Alors oui, c'est magnifique visuellement, les couleurs, les cadres sont splendides... Mais ça ne suffit pas, tout ça c'est mort, c'est du décor, ça ne vit pas...

    Les acteurs sont très bons et j'avoue que Vicky Krieps est parfaite pour le rôle, elle a ce côté vraie personne, elle est jolie, elle a cette beauté qu'ont les gens ordinaires et ça fonctionne très bien.

    Cependant ce qu'ils racontent n'est pas très intéressant. Je veux dire qu'on se tape quand même 2h10 de film où on se demande quand même ce que font les deux ensemble. Alors oui au début c'est pas mal du tout, on comprend pourquoi elle le suit, sa technique de drague est sympa, il doit être un peu intimidant... Mais franchement directement tu as la Cyril qui débarque, qui vient noter les mensurations de la jeune femme... Du coup elle tire la gueule, ce qui est logique, elle vivait un moment privilégié avec un homme, un peu décalé pour un premier rendez-vous, mais ça gardait une sensualité, mais là tu as la tête de harpie qui débarque directement... et lorsque le mec lui demande si elle veut continuer à essayer une autre robe elle dit oui avec un grand sourire comme si de rien n'était.

    Franchement ?

    Moi j'ai arrêté d'y croire.

    D'ailleurs toutes les chamailleries ne sont pas attendrissantes, c'est juste agaçant, le mec l'envoie bouler violemment et elle reste bien sagement, c'est insupportable parce que jamais on ne sait pourquoi elle reste. Alors oui, elle dit qu'elle l'aime, mais c'est pas montré, visuellement je ne sais pas qu'elle l'aime, on me le dit mais je ne le vois pas.

    Alors oui la toute fin aurait pu être sympa, mais ça arrive trop tard, je me suis déjà tapé trop de faux semblants, trop de manières pour que je puisse en avoir quelque chose à foutre. Elle aurait pu tuer le mec à la machette et manger son cadavre avant de réciter l’œuvre intégrale de Mao que le film m'avait perdu depuis une bonne heure.

    Bref c'est un cinéma que je n'aime pas, je ne dirais même pas que c'est austère, parce que j'adore l'austérité, c'est juste que c'est vide... Pas mal fait hein... Mais sans saveur... Et en sortant de là je ne comprends pas que tout ce beau monde soit allé perdre son temps à faire ce film et moi à le regarder.
    LeFilCine
    LeFilCine

    182 abonnés 581 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 26 février 2018
    Phantom Thread est de ces films difficiles à apprécier à leur juste valeur lors du premier visionnage. En effet, l’ambiance glaciale, la musique lénifiante et le rythme idoine, ne sont pas là pour nous aider à rentrer facilement dans l’univers du long-métrage. Il y a pourtant quelques petites choses qui arrivent à faire de Phantom Thread un film qu’on n’oublie pas facilement. Tout d’abord, il y a cette interprétation magistrale par Daniel Day-Lewis de ce couturier acariâtre autour duquel tout tourne. La complexité psychologique du personnage principal, ce Reynolds Woodcock, offre à Daniel Day-Lewis des possibilités d’interprétation sans limites. Le génial acteur anglais, triplement oscarisé, incarne un créateur de mode à la psyché impénétrable. Un homme qui possède une personnalité de façade, celle d’un type tout en contrôle, parfois odieux, et qui ne supporte pas la moindre déviance à ses petites habitudes. Seule sa nouvelle muse va trouver une voie improbable pour briser la carapace et libérer l’homme de sa prison intérieure. Cette jeune femme est parfaitement incarnée par la révélation Vicky Krieps. L’autre femme qui donne la réplique à Daniel Day-Lewis est au moins aussi convaincante que la précédente. Il s’agit de l’actrice britannique Lesley Manville qui incarne la seule personne à même de tenir tête au couturier, son énigmatique sœur Cyril. Paul Thomas Anderson nous propose donc un drame psychologique peu aisé d’accès, mais qui finit par nous fasciner par son jusqu’au boutisme.
    joelle g
    joelle g

    92 abonnés 879 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 15 février 2018
    Un film à l’ambiance bien particulière....hors du commun....si bien qu’à la fin de la séance personne ne se levait,comme scotché dans son fauteuil.
    Le monde de la grande couture dans le Londres des années 50......Daniel Day Lewis...rigoriste à souhait, beau , raide , ...amoureux....
    Et sa jeune femme prête à tout pour se garder son créateur de mari...
    Une belle histoire d’amour quoiqu’il en soit....
    PaulGe G
    PaulGe G

    112 abonnés 607 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 15 février 2018
    la classe a tout instant. la classe des comédiens stupéfiants, la classe de la mise en scène droite et inflexible, la classe du montage sans faille . l'amours difficiles d'un homme rigide et souvent glacial, et d'une femme presque soumise, mais volontaire et sur d'elle. le scénario est brillant et délicieusement pervers. un film comme on aimerait en voir tant.
    Flaw 70
    Flaw 70

    262 abonnés 422 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 19 février 2018
    Paul Thomas Anderson est de ces fascinants cinéastes à la filmographie quasi-intégralement composée de grands films souvent devenus cultes. Les attentes autour de son dernier né sont donc gargantuesques surtout que ce Phantom Thread pourrait s'imposer dans une mouvance plus mineure de son cinéma. En 2002, après avoir achevé sa trilogie chorale existentialiste avec l'immense Magnolia qui suivait le sympathique Hard Eight et le très bon Boogie Night, Anderson faisait une pause en s'attaquant à une rom-com atypique mais plus discrète au sein de son oeuvre. Comme un point final en forme de parenthèse à son premier triptyque. Phantom Thread est le successeur de son Punch-Drunk Love, venant marqué le point final et la parenthèse après sa fabuleuse trilogie sur l'Amérique.

    A l'image de Punch-Drunk Love, c'est d'une romance qu'il va s'agir ici sauf que Paul Thomas Anderson va la traiter avec le même souffle désespéré et mélancolique qui traversait ses grandioses There Will Be Blood et Inherent Vice, et son un peu moins bon The Master. Phantom Thread s'impose donc comme la continuité mais aussi le renouveau nécessaire à son cinéma. Changeant de décors pour provisoirement quitter l'Amérique et ses dérives et nous plonger dans une Angleterre mondaine en quête de chic et d'une perfection illusoire. Récit empli de faux semblant qui présente l'amour comme une lutte acharnée pour gagner les faveurs de l'autre, où la cruauté devient le maître mot. Amour et haine, souffrance et plaisir devenant des notions qui s'entremêlent pour ne former qu'un tout obsessionnel. L'amour et le besoin de plaire est une obsession que le scénario se plait à décortiquer avec un décalage comique souvent savoureux et trouve souvent une vérité assez sombre et délectable sur les rapports humains notamment à travers ses succulents dialogues. Véritable réflexion sur la création et la place de l'Homme dans ce qu'il crée, que ce soit une émotion ou une oeuvre, Phantom Thread prend souvent la forme d'un gigantesque film d'ego aussi vénéneux que terriblement passionnant.

    Paul Thomas Anderson n'a probablement jamais signé film plus personnel que celui-là et porte un regard sur lui-même implacable. Il se confronte avec le regard de sa propre popularité et dessine les contours d'une relation aussi néfaste que vitale. L'histoire prend souvent des tournants inattendus et joue d'un second degré raffiné qui aboutit à une conclusion brillante qui s'entremêle à travers deux portraits de personnages saisissants. Un histoire d'amour où la faim devient désirs charnels, la mort souffle de vie et la destruction un acte de création. L'humain n'est que le carburant de l'esprit pour sa propre démagogie. En ça, Anderson s'entoure d'un casting irréprochable qui donne vraiment de sa personne. Daniel Day-Lewis ne se sera jamais autant confondu avec le personnage qu'il interprète. Monstre de créativité qui s'immerge totalement dans son travail, il offre une performance bluffante et taillée sur mesure qu'il élève au rang d'art. D'une complexité et d'une richesse rare, son jeu est d'une insondable beauté qui montre définitivement qu'il est un acteur à part et trouve ici le parfait écrin pour prendre sa supposée retraite. En face, Vicky Krieps n'est pas en reste et impressionne par sa transformation qui la voit avec justesse passé de la volupté de l'innocence à la froideur et l'assurance. Une grande actrice en devenir.

    Paul Thomas Anderson signe aussi une mise en scène raffinée et élégante, s'occupant pour la première fois dans un de ses films de la photographie, il compose des plans de toute beauté avec un travail sur les lumières léché et un impeccable sens du cadrage. Phantom Thread est beau à en pleurer, et s'imprègne d'un classicisme virtuose. Anderson ne cherche pas la complexité d'un mouvement de caméra mais au contraire se fait plus contemplatif. Filmant son récit comme un mystère, il impose un rythme lent et crée une ambiance feutrée pour que le spectateur s'y love dans un faux sentiment de sécurité. Dans cette beauté froide que cache le film, se trouve un joyau de cinéma qui n'a peut-être pas l'intensité viscérale des anciennes oeuvre de Paul Thomas Anderson, mais qui possède une maturité, une profondeur et une complexité qui surpasse instantanément cela. Accompagné d'un montage acéré et d'une flamboyante musique de Jonny Greenwood, on se retrouve face à une pépite visuelle et sonore.

    Phantom Thread est sans conteste le nouveau chef d'oeuvre de Paul Thomas Anderson. Même si il n'est pas aussi tétanisant qu'un There Will Be Blood, il trônera assurément au dessus de la filmographie insolente d'Anderson qui ne sait faire autre chose que signer de grand moment de cinéma. Complexe, vénéneux et aride dans sa forme et son fond, le film pourra laisser beaucoup de monde sur le carreau dont certains qui regretteront l'époque plus généreuse de Anderson. Ici le cinéaste assoit clairement sa mue d'un cinéma plus austère, en quête d'une profondeur bien plus trouble que effervescence et l'énergie de ses débuts. Il signe aujourd'hui avec Phantom Thread un film plus mature et personnel, et le signe avec une somptueuse maestria qui derrière son récit brillant et savoureusement décalé, sa mise en scène chirurgicale et son fabuleux casting se trouve assurément une grande oeuvre.
    dominique P.
    dominique P.

    844 abonnés 2 027 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 15 février 2018
    Je ne suis pas spécialement fan de ce réalisateur mais le pitch de cette histoire m'a intéressée quand j'ai vu la bande annonce.
    Alors j'ai beaucoup aimé ce film très beau, très soigné et très chic.
    Les sentiments, les caractères et les comportements humains des protagonistes, notamment des deux personnages principaux, sont bien analysés et retranscrits.
    Toutefois, j'ai trouvé la fin spoiler: heureuse mais trop irréaliste, tordue et déroutante.
    Tumtumtree
    Tumtumtree

    174 abonnés 534 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 16 février 2018
    Un monument ! Le film est un concentré d'élégance et de sophistication. La mise en scène, d'abord classique, prend vite une ampleur folle et entraîne avec elle la puissance de jeu des trois comédiens principaux et la psychologie hors normes de leurs personnages. La bande son joue aussi sur l'ambivalence de codes académiques dévoyés par une insidieuse modernité. Difficile d'identifier le thème du film, tant les niveaux de sens se croisent : la création, le pouvoir dans un couple, la stabilité de nos vies, les limites de la relation amoureuse ? Beaucoup seront désappointés par le classicisme apparent ; d'autres chercheront en vain l'esprit de Punch Drunk Love ou de Magnolia. Mais certains (beaucoup ?) accepteront la curieuse règle du jeu à laquelle nous soumet encore PTA.
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