Le film nous montre la vision à courte vue de François Ruffin. Dans la tradition des lutteur sociaux, il utilise le chantage pour extorquer des sous à une grande société qui est prête à payer pour éviter une mauvaise publicité. Tout comme les chantages syndicaux qui remportent des victoires à court terme mais coûtent cher à l'emploi à long terme (car ils font peur aux investisseurs, ce dont se félicite le film, faire "peur au patron" ). On a donc ce Mr Klur qui a perdu son emploi comme ça arrive à des millions d'entre nous, mais qui a touché 50000 € de prime de licenciement (ce n'est pas dans le film mais dans les journaux de l'époque), qui doit 25000 € pour un accident responsable car il roulait sans assurance (je ne vois pas comment expliquer les choses autrement), qui n'a plus un sous de côté, qui reçoit une allocation chômage... mais où donc va cet argent, puisqu'il déclare n'avoir que 90€ par mois de restant (3€ par jour). Il a la chance d'être propriétaire d'une maison, donc pas de loyer pourtant. Bref, on a donc ce Mr Klur qui est approché par Mr Ruffin qui lui propose de faire du chantage envers l'entreprise qui l'employait jadis, le chantage marche, la famille Klur est contente, Ruffin a son film a peu de frais et tant pis si tout le monde passe pour des cons : Le Patron de LVMH, c'est le but, le groupe LVMH, le négociateur de LVMH ("votre chantage a marché, on s'y plie, mais veuillez rester discret en contrepartie" - pas de problème, on en fait un film grand public), les picards qui passent une fois de plus pour des cas sociaux, irresponsables et limités d'esprit mais braves gens simples et ouvriers dévoués, prêts à lustrer le pont du yacht de Bernard. Ruffin, limité d'esprit, pense au uns sans penser aux autres. Tout comme il est capable de plaidoyer à l'assemblée pour améliorer les conditions de rémunération des femmes qui nettoient son bureau sans penser aux hommes qui ramassent ses poubelles, il sauve la famille Klur d'elle même sans penser aux répercutions générales et à long terme de son action. Pas sûr que ce genre de film favorise le marché de l'emploi en France ou nous mène vers un avenir meilleur. Ce film est tout de même à voir, il nous montre le mode de pensée de cette extrême gauche, ses combats et sa façon de combattre, sa façon de tordre la réalité à la vision qu'ils veulent en avoir (les riches contre les pauvres, tout se gagne par la lutte et le combat...). Critique écrite par quelqu'un qui vit du RSA et loue une chambre à 260€ par mois mais qui n'a pas la chance d'avoir été licencié par LVMH pour pouvoir suivre le protocole du film afin de faire aussi du chantage.