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    Juste La Fin Du Monde
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    803 critiques spectateurs

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    Acidus
    Acidus

    741 abonnés 3 728 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 22 septembre 2016
    Attendu avec impatience, ce dernier long métrage de Xavier Dolan s'est avéré être une petite déception tout en restant un bon film.
    Tout d'abord, sur la forme, le cinéma de Dolan est généralement d'un esthétisme poussé dont chaque plan est soigné. Ici, le réalisateur opte pour des choix de mise en scène et de cadrage contestables avec un abus de gros plans et d'un jeu de flous. Si cela doit avoir sa symbolique, elle donne aussi une lourdeur au film et l'image tout comme le rythme en prend un coup. On retrouve néanmoins la patte du cinéaste avec notamment un jeu de lumières toujours aussi judicieux.
    Le film réunit cinq grands acteurs français excellant chacun dans leurs rôles respéctifs et dont les personnage ont une personnalité marquée avec une profondeur psychologique intéressante. Peu d'achanges entre les protagonistes dont les textes consistent essentiellement en monologues.
    Avec "Juste la fin du monde", Dolan s'attaque au sujet sensible de la fin de vie et de l'annonce de celle-ci à ses proches. C'est traité de manière sensible, intelligente avec son lot de scènes intenses émotionnellement parlant. Il faut juste un peu de temps pour rentrer dedans. Là encore, on retrouve des thèmes dominants dans l'Oeuvre de Dolan notamment le rapport du fils à sa mère et l'absence d'un père quaisment jamais cité. Beaucoup de non-dits viennent pimenter cette histoire et laisse au spectateur une marge interprétative.
    Xavier Dolan signe donc un bon film mais qui nous secoue moins qu'un "J'ai tué ma mère" ou qu'un "Mommy" en dépit de sonsujet sérieux.
    Hey Jude
    Hey Jude

    26 abonnés 14 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 25 septembre 2016
    Je suis sortie de là sans trop savoir qu'en penser, encore un peu ébranlée par le choc de la dernière scène, d'une rare intensité. Je connaissais Xavier Dolan pour ses films hypèractifs nous entrainant dans une tornade de couleurs rocambolesques et d'émotions sincères. Mais ici le rythme change du tout au tout.

    Il s'agit d'une après-midi, quelques heures à peine, à regarder des personnages qui ne peuvent pas, plus communiquer. Louis, surtout, porte ce secret qui rend pesant chaque mot, chaque phrase prononcée. Je dois dire que le début était lent, pour ne pas dire chiant, il faut s'habituer à un drôle de language sans doute mis en place par l'auteur de la pièce d'origine, fait de répétitions, de silences, de non dits. Le personnage de Marion Cotillard fait très fort à ce sujet, et sa peine à s'exprimer m'a rappelée Kyla dans Mommy, sauf qu'ici ça en devient presque burlesque. Je ne savais pas comment regarder ce rythme, ce language, fallait-il rire ou plonger dans la détresse des personnages?

    Mais ensuite, il y a eu ces souvenirs, des immersions brutales dans la mémoire de Louis, enivrantes et manifiquement filmées, et je me suis dit que Dolan n'avait pas son pareil pour faire surgir l'émotion, là, d'un coup. Et le rythme en était tellement changé, que je pense que c'est un film à propos du temps et de son écoulement, le temps qu'on voudrait ralentir parce qu'on redoute ce moment d'avouer, le temps éclair d'un flash de souvenirs vivaces mais trop vite passés, le temps qu'on voudrait partager malgré tout avec ceux qu'on aime sans le gâcher. Avec cette perspective là, je trouve le film assez intéressant.

    C'est un exercice de style, une nouvelle expérimentation de Dolan qui reste surprenant et intriguant au fil de ses films. Mais est ce que j'ai aimé? J'ai beaucoup pensé à l'Esquive, d'Abdellatif Kechiche, ou les balbutiements et les non dits trahissaient l'émotion chez les personnages. C'est une sorte de Marivaudage qu'on a aussi ici, mais au lieu de susciter la tendresse, cela en devient frustrant et étouffant. Il me faut quand même parler des acteurs qui fonctionnaient très bien en groupe malgré seulement 6 jours de tournage tous ensemble, et une Léa Seydoux pour une fois moins inaccessible, plutot assez chaleureuse et...gamine.

    En tout cas j'ai tout de suite eu envie de le revoir pour mieux le cerner.
    Bertie Quincampoix
    Bertie Quincampoix

    111 abonnés 1 830 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 29 octobre 2016
    Xavier Dolan propose ici une adaptation sobre et réussie de la pièce éponyme de Jean-Luc Lagarce,  au ton très autobiographique. Ce huis-clos familial tour à tour étouffant, drôle et dramatique, repose largement sur les superbes prestations de Gaspard Ulliel, Nathalie Baye, Vincent Cassel, Léa Seydoux et Marion Cotillard. Il explore avec un force certaine la complexité des rapports familiaux, la capacité à exprimer les choses et les secrets du passé. Comme toujours les choix musicaux et la mise en scène sont brillants.
    ghislaine18
    ghislaine18

    8 abonnés 165 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 21 octobre 2016
    Un homme, jeune, vient rendre visite à sa famille après de nombreuses années d'absence pour annoncer sa mort prochaine... situation complexe et qui engendre des joutes verbales et fait ressortir les non-dits et les sentiments de chacun. J'étais complètement dans le film, angoissée, ayant peur de ces affrontements et de ce qui allait en ressortir... passionnant ! Un beau panel d'acteurs avec une mention spéciale pour Nathalie Baye comme on ne l'a jamais vue, Gaspart Ulliel dont le regard en dit plus encore que les mots, vraiment excellent et un Vincent Cassel génial comme d'habitude.Les deux filles sont un peu en retrait, mais avec un bon jeu toutes les deux... J'ai beaucoup aimé et suis sortie de la salle un peu "secouée".
    cceintrey
    cceintrey

    24 abonnés 130 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 29 octobre 2016
    Juste la fin du monde de Xavier Dolan a obtenu le Grand Prix au festival de Cannes. Après Mommy, Xavier Dolan signe un nouveau drame à partir de l'adaptation d'une pièce de théâtre de Jean-Luc Lagarce. Après douze ans d'absence, par un dimanche de canicule, Louis, auteur reconnu, rend visite à sa famille pour leur faire une annonce...

    Ce film réunit un casting 5 étoiles :
    - Louis/Gaspard Ulliel, qui n'avait pas tourné depuis Saint Laurent de Bertrand Bonello. Ses tête-à-tête avec les différents membres de sa famille font avancer l'intrigue du film ;
    - Martine/Nathalie Baye, la mère, un peu paumée et maquillée comme une voiture volée ;
    - Antoine/Vincent Cassel, l'aîné, brutal en apparence ;
    - Catherine/Marion Cotillard, la femme d'Antoine, qui n'a jamais encore rencontré Louis. Son personnage m'a fait penser à celui de Yolande jouée par Catherine Frot dans Un air de famille de Cédric Klapisch ;
    - Suzanne/Léa Seydoux, la cadette rebelle qui tournait en parallèle Spectre, le dernier James Bond.

    C'est un film qui divise : deux spectateurs ont quitté la projection après 30 minutes. Personnellement, j'ai moins aimé que le précédent opus mais je trouve que c'est une véritable prouesse de concentrer autant d'émotions et de tensions en 1h35. J'avais les larmes au bord des yeux quand les lumières se sont rallumées.

    A noter que la musique n'est pas signée par Xavier Dolan mais du compositeur Gabriel Yared. On y retrouve notamment Miss you de Blink-182, Dragosteo Din Tei d'O-zone, ou Natural Blues de Moby à la fin du film. Elle joue une nouvelle fois un rôle important par l'art de faire redécouvrir des chansons et leurs paroles.
    NewBoorn
    NewBoorn

    62 abonnés 576 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 17 octobre 2016
    Après autant de louanges justifiées vu la qualité de ses films précédents, Xavier Dolan revient avec un projet bien différent cette fois ci : exit le Québec (sauf, apparemment, le lieu de tournage), et bienvenue au "gratin" français du cinéma alias Cotillard, Cassel, Seydoux et cie. De la qualité dans le casting qui se ressent bien évidemment à l'écran, et ce n'est pas une surprise. Le film en lui même est comme un diesel, tardant un peu à démarrer et donnant sa pleine mesure au fur et à mesure de son avancement. Le réalisateur québécois, s'il a failli me perdre à un moment donné, réussi malgré tout encore une fois à émouvoir, rendant l'attente de la révélation de plus en plus invivable, la performance de Gaspar Ulliel favorisant ce sentiment. Chaque personnage a son rôle, Dolan évitant la caricature même si Cassel fait une nouvelle fois du Cassel (mais qu'est-ce qu'il le fait bien !). Le final est grandiose, une des scènes les plus fortes à coup sur du cinéma français cette année... On ne peut quand même pas nier le fait que ce jeune fou de cinéma devenu star n'a toujours pas déçu, même si cette oeuvre ne constitue certainement pas sa meilleure production.
    Cine vu
    Cine vu

    147 abonnés 580 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 23 septembre 2016
    Quand Dolan fait dans le bon gros mélo

    Et, comme pour « La petite maison dans la prairie », ça pleure dans les chaumières mais le casting haut-de-gamme sauve le film, car les comédiens sont au service du « Maître ». Il y a comme ça des réalisateurs incontournables, on se doit dans sa filmographie d’avoir un Woody Allen et maintenant un Xavier Dolan !

    Un drame familial qui fait un peu réchauffé. Les années 80 sont loin derrière nous et les craintes de dévoiler sa maladie ou son homosexualité sont un peu obsolètes. Mais tout se joue en gros plan sur le visage des protagonistes et leurs micro-expressions théâtrales.

    La mère jouée par Nathalie Baye domine le film entre l’hystérie et la sagesse, c’est le plus beau personnage.

    Des acteurs inspirés et des performances de qualité. Léa Seydoux joue avec sa fausse gouaille embourgeoisée. Vincent Cassel se livre en brute désespérée qui déménage les méninges. Marion Cotillard tremblote juste, balbutiante comme une première communiante. Quant à Gaspard Ulliel il se donne avec discrétion et pudeur.

    Un portrait de famille écorchée, des dialogues ciselés et percutants mais une réalisation outrancière avec une BO insoutenable.

    L’ensemble est émouvant grâce au jeu des acteurs. L’oeuvre initial de Jean-Luc Lagarce étant de qualité ça donne une base solide et nous épargne les envolées lyriques de Mr Dolan. Bien que..
    MC feely
    MC feely

    78 abonnés 660 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 19 septembre 2016
    J'ai eu un sentiment tellement partagé sur cette dernière oeuvre de Xavier Dolan!J'ai trouvé ce film très troublant et extrêmement réussi au niveau de l'émotion et de la nostalgie qu'il dégage avec les flashbacks de Louis du temps de l'insouciance et ou tout était beaucoup plus facile.Les acteurs sont très convaincants et captive avec peut être une Marion Cotillard en demi teinte.Les dialogues entres membres de la famille sont dans l'ensemble très intéressants même si j'ai trouvé certaines scènes trop tirées par les cheveux ou comme une sensation de trop ou de tourner en rond,c'est d'ailleurs ce coté un peu trop théâtrale qui m'a un peu gêné par moment même si je savais très bien que c'était l'adaptation d'une pièce de théâtre mais j'avais eu vent comme quoi ça n'allait pas être une oeuvre théâtrale filmée.Heuresement c'est plutôt vrai dans la globalité.3/5
    L'Info Tout Court
    L'Info Tout Court

    417 abonnés 1 025 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 17 octobre 2016
    Les attentes étaient certainement trop grandes avant la projection de Juste la fin du monde. En soi, la dernière création du cinéaste canadien est un aboutissement esthétique, mais c’est aussi un échec à recréer la boule d’énergie qui emmenait ses précédents films vers la stratosphère. Si seulement il y avait plus de vie et d’alchimie à l’image entre les acteurs, Juste la fin du monde serait une merveille.
    tony-76
    tony-76

    1 085 abonnés 1 410 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 10 septembre 2016
    Avant première exceptionnelle dans ma petite région avec une salle pleine pour Juste la fin du monde ! Nouveau film événement de Xavier Dolan (connu pour avoir réalisé son brillant Mommy qui avait reçu le Prix du Jury, le César du meilleur film étranger et autres...), qui nous présente cette fois-ci un drame canado-français (qui a remporté le Grand Prix lors du Festival de Cannes 2016). L'histoire de Louis (Gaspard Ulliel) qui revient voir sa famille après plusieurs années d'absence afin d'annoncer sa mort prochaine et inévitable. Son retour bouleverse ses proches et génère des conflits ! Il faut avant tout savoir que ce drame s'inspire d'une pièce de théâtre. spoiler: Chaque scène se situent dans différentes pièces de la maison.
    Le résultat est plutôt bon dans l'ensemble. Tout se met en place rapidement spoiler: - l'arrivée de Louis au sein de cette famille, les disputes entre les protagonistes et la bonne humeur dans certains passages -
    c'est bien amené. Après, il y a quelques moments un peu longuets pour cause spoiler: de monologues entre chaque personnage qui s'exprime à propos du retour de Louis
    mais cela reste acceptable. La qualité des interprètes est le gros point positif de Juste la fin du monde ! Gaspard Ulliel est tellement juste, très mystérieux et quelque peu discret dans ses dialogues. La raison de son retour est troublante ! Vincent Cassel, faisant le frère de Louis, personnage excellent à l'humeur féroce qui ne fait aucun cadeau à sa famille, même à sa femme qu'est Marion Cotillard. Celle-ci s'avère correcte, elle est dans ce film, une femme sans avis... Ensuite, Nathalie Baye offre une bonne performance, joyeuse et pétillante en mère adorable qui fait tout pour ses enfants. Léa Seydoux est très bonne et procure pas mal d'émotion surtout vers sa finale déchirante. Côté réalisation, Xavier Dolan fait le job ! Une photographie vraiment belle et une bande sonore INCROYABLE ! Tellement envoûtante cette playlist ! Le cinéaste canadien joue sur les métaphores spoiler: - par exemple dans la dernière scène on voit un oiseau sortir du coucou horloge qui signifie l'évasion, la liberté -
    Un lot d'émotion et d'humour à travers ce long-métrage. La salle a eu plusieurs réactions lors de la projection, même des applaudissements à la fin de la séance. Donc, Juste la fin du monde est un drame bouleversant qui est à la fois drôle et tragique. Un beau film de Xavier Dolan !
    ferdinand75
    ferdinand75

    572 abonnés 3 935 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 2 octobre 2016
    Une réaction ambiguë et mitigée à la sortie de ce film. De beaux moments qui atteignent parfois une certaine grâce dans la manière de filmer, beaucoup de poésie dans l'image, dans
    les cadrages , dans la bande son, comme toujours, très soignée chez Dolan. Des gros plans sur les visages systématiques, très insistant , captant au delà de l'intime. Mais un scénario très faible, une histoire qui s'étire, des personnages pas tout à fait crédibles, la jalousie entre les deux frères reste un mystère.Un rythme beaucoup trop lent dans la première moitié du film, où l'on a du mal à s'accrocher. Bien sûr une grande performance d'acteurs , car Dolan aime "tordre" ses acteurs. Il est un digne héritier de Cassavetes ou Zulawski. Une mention parrticulière à Marion Cotillard , excellente en belle soeur évanescente, et Cassel en hysthérique ( un peu sa marque de fabrique), mais ils sont tous bons.
    tifdel13
    tifdel13

    90 abonnés 491 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 17 janvier 2024
    Adaptation de la pièce de théâtre de Jean-Luc Lagarce, disparu en 2005, Juste la fin du monde a remporté le Grand Prix lors du dernier festival de Cannes (festival dont Dolan n’est jamais reparti les mains vides)*. Si certaines scènes allégoriques nous échappent et d’autres tendent à...

    Venez découvrir la suite de ma critique sur mon site ScreenReview !
    Dan S.
    Dan S.

    17 abonnés 421 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 22 septembre 2016
    Ce film est au cinema ce qu'une peinture est à l'oeuvre d'art. On contemple son style indéniable, la force de son interpretation mais c'est aussi avec ennui qu'on l'observe. Oui la peinture c'est parfois ennuyeux, tout comme les scenes interminables d'observation présent dans le film. Le spectateur accroche ou se perd, c'est le risque.
    LeFilCine
    LeFilCine

    184 abonnés 582 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 21 septembre 2016
    Juste La Fin Du Monde est l'adaptation par Xavier Dolan d'une pièce de théâtre de feu Jean-Luc Lagarce. Le film a déchaîné les passions lors du dernier festival de Cannes. C'est que le jeune réalisateur québécois, deux ans seulement après son chef d'œuvre Mommy, était attendu au tournant (en tout cas par certains journalistes). D'autant plus qu'il s'est entouré d'un casting incroyable : Gaspard Ulliel, Nathalie Baye, Léa Seydoux, Vincent Cassel et Marion Cotillard. Le personnage principal, interprété par Gaspard Ulliel, retourne dans sa famille après douze ans d'absence. Et il reste quasi mutique, comme tétanisé par la différence culturelle, intellectuelle et de sensibilité qui le sépare de sa mère, de son frère et de sa sœur. Hormis sa belle-sœur, tous échouent systématiquement à communiquer avec le revenant et à comprendre ce qu’il vient faire là. Tout ça est un peu déroutant. Il y a, dans le film, des performances d'acteurs formidables, une mise en scène efficace mais un texte tellement radical qu'on reste un peu à distance, comme halluciné par ces personnages incompatibles. Leurs relations sont tellement excessives, qu'elles laissent un arrière-gout d'irréel. D’autant plus qu’on ne sort jamais d’un huis-clos assez étouffant et intemporel. Le film est, malgré tout, assez captivant, tant il verse dans l’excès mais on regrette que Xavier Dolan se soit un peu perdu dans ce récit qui ne lui appartient pas.
    Scorcm83
    Scorcm83

    106 abonnés 508 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 24 septembre 2016
    Xavier Dolan est un réalisateur que j'apprécie beaucoup, possédant un talent de mise en scène et de direction d'acteur qui ont fait le succès public et critique de son dernier film, *Mommy* en 2014 et l'ont révélé aux yeux du monde dés 2009 avec *J'ai tué ma mère*.

    L'une des caractéristiques de son cinéma justement, c'est l'importance donnée aux dialogues. Des dialogues qui marchent et qui "font vrais" déjà de part l'accent québécois qui apportait à ses films une certaine identité jusque là mais surtout de part le flot continu de paroles délivré par ses acteurs qui nous donnaient l'impression d'être improvisés tout en étant parfaitement maîtrisés. Le problème, c'est que tout ce que j'ai énoncé précédemment, j'ai eu du mal à le retrouver dans *Juste la fin du monde*. J'aurai eu tendance à penser que ce changement scénaristique brusque était lié au fait que le film est adapté d'une pièce de théâtre, seulement ce n'est pas la première fois de sa carrière que le jeune réalisateur s'adonne à l'exercice et son premier coup d'essai s'était pour moi révélé excellent (*Tom à la ferme*, 2014).

    Ici, et ce dés la première scène où Louis, le protagoniste, retrouve sa famille après 12 ans d'absence, j'ai senti que la mécanique ne fonctionnait pas aussi bien que d'habitude, que les personnages, et plus encore les acteurs, étaient bridés par une force invisible et que le film n'arrivait pas à se libérer et à nous faire rentrer dedans comme les précédents. Je pensais que cette impression se dissiperait au fur et à mesure de l'avancée du film, et même s'il est vrai que plusieurs séquences se démarquent et arrivent véritablement à accrocher, le film dans son ensemble s'est révélé pour moi très frustrant. Je pense que le soucis vient surtout de la pièce en elle même, voulant retranscrire dans les dialogues tous les non dits, les imperfections du langage, les ameublements qui peuvent apparaître lorsque l'on communique avec quelqu'un, et à *fortiori* un membre de sa famille.

    L'un des thèmes du film étant véritablement l'impossibilité pour une famille de communiquer, se contentant de parler pour ne rien dire en espérant sauver une ou deux phrases de ces interminables discussions. C'est là où se pose mon premier problème, c'est que la difficulté pour les membres de cette famille de communiquer les uns avec les autres se comprend dés la première scène, mais les hésitations, les bégaiements, les phrases futiles se poursuivent tout le long du film et à travers chaque scène où Louis est confronté seul à l'un des personnages. De fait, *Juste la fin du monde* donne, selon moi, une sensation de répétition, de redoublement, qui m'ont agacé plus d'une fois et empêché de rentrer en empathie avec cette famille pourtant haute en couleur.

    Pour embrayer sur les personnages, ceux ci sont incarnés par cinq des acteurs les plus talentueux et intéressants de France et Dolan nous prouve, notamment dans la scène finale, que ce qui fait le sel de son cinéma, c'est sa capacité à pousser les acteurs dans leurs derniers retranchements et à sortir des émotions "exubérantes" mais salvatrices. Cassel a rarement été aussi bon que dans la scène finale de *Juste la fin du monde*, et pourtant il est excellent dans chacun de ses films, Léa Seydoux n'a pas été aussi puissante que depuis *La Vie d'Adèle*, Marion Cotillard, bien que son personnage soit agaçant au possible, est géniale, Nathalie Baye toujours au top mais son personnage est, de mon point de vue, un pastiche du personnage de la "mère" que Dolan nous sert à chaque film, ici la sauce ne prend pas aussi bien. Enfin, et c'est pour moi l'une des plus grande force du film, on a un Gaspard Ulliel juste génialissime dans ce rôle, extrêmement touchant et juste dans ses émotions. Tout son jeu ne passe quasiment que par le regard et s'il est vrai que les dialogues à rallonge étouffent, les séquences de regard silencieuses sont parmi les plus belles que j'ai pu voir au cinéma. Comme quoi, le film, même s'il n'a pas réussi à me toucher, possède des qualités indéniables.

    Enfin, une dernière chose sur laquelle j'aimerai revenir, c'est la mise en scène. Véritable tournant artistique qui rappelle *Tom à la ferme* mais poussé à son paroxysme, Dolan choisit de limiter la richesse de sa réalisation au schéma "champ contre-champ épaule" pour les 3/4
    du film. En plus de ça, il choisit d'adopter une profondeur de champ ultra faible qui fait qu'un seul des yeux des acteurs est net et donne au spectateur une sensation d'étouffement, d'enfermement dans l'image, très loin des envolées lyriques proposées jusque là dans chacun de ses films. C'est un choix que je respecte mais qui m'a paru assez lourd au bout d'un moment, presque plus en 90 min de film que dans les 180 minutes de *La Vie d'Adèle* qui lui aussi était composé de gros plans épaule à 90%. La scène finale rattrape cela dit le tout et se révèle magistrale en terme de mouvements de caméra, de direction d'acteur, de photographie et de montage, d'où ma sensation de frustration.

    Bref, un film bourré de qualités mais bridé selon moi par des dialogues à rallonge trop lourds et répétitifs, malgré une mise en scène assez étouffante mais pertinente. Je pense que ce sont deux choix extrêmes mais respectables, seulement les deux mis ensemble au sein d'un même film peuvent très facilement agacer et sortir du film.

    Ce n'est pas un film que je déconseille, mais il faut le réserver à un public averti.

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