Ce film est intrigant, car il oscille constamment entre le bien et le moins bien. Visuellement, il est superbe, le scénario est bien écrit, les acteurs livrent de bonnes performances et l’ensemble est plutôt bien ficelé… mais tout cela n’est jamais pleinement abouti. On se retrouve constamment dans un entre-deux, où chaque élément du film semble n’être réalisé qu’à moitié. Seule la réalisation se démarque vraiment, minutieuse du début à la fin. Le reste, cependant, laisse une impression de demi-mesure.
L’intrigue, bien que bien construite, ne va jamais jusqu’au bout de ses idées. Le casting est solide, mais sans éclat. Le film parvient à captiver, mais sans réussir à marquer durablement. On pourrait dire que ce Nocturnal Animals est un film que j’ai apprécié, mais qui ne m’a pas vraiment laissé de traces. C’est rare, mais je suis sorti de ce film sans savoir vraiment quoi en penser, et même après quelques jours de réflexion, je ne garde en mémoire qu’un sentiment de travail inachevé.
L’introduction, par exemple, est frappante, à la fois visuellement séduisante et perturbante, mais elle semble déconnectée du reste du film, qui reste ensuite sage et sans véritable moment de tension. Ce décalage se retrouve tout au long du film, où les deux récits — celui de la vie de Susan et celui du roman d’Edward — fonctionnent bien indépendamment, mais peinent à s’entrelacer de manière significative. On nous vend un parallèle puissant, mais il s’évapore à mesure que le film avance.
En fin de compte, ce film ressemble plus à un patchwork de bonnes idées, mais sans que l’ensemble ne prenne vraiment corps. Un film visuellement séduisant, avec un casting solide, mais dont l’intrigue manque de profondeur et d’impact. Si votre objectif est simplement de passer un bon moment devant un film qui se laisse regarder, Nocturnal Animals pourrait bien faire l’affaire. Mais si vous cherchez quelque chose qui vous marquera, vous risquez de rester sur votre faim.