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    Nocturnal Animals
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    3,8
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    483 critiques spectateurs

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    gabdias
    gabdias

    85 abonnés 1 803 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 9 juin 2022
    Un thriller qui ne laisse pas indifférent à plusieurs sujets : une mise en scène précise et assez fascinante, un talent du duo d’acteurs totalement bluffant, une précision du détail et de l’image qui fait plaisir… Un vrai cauchemar, parfois un peu lourd et brutal mais c’est ce que l’on attend d’un tel film et d’une telle ambition.
    Antoine Figueira
    Antoine Figueira

    1 critique Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 26 mai 2022
    // Ce commentaire s'adresse à ceux qui ont vu le film //

    En finissant ce film qui laisse beaucoup place à l'interprétation, je suis resté sur ma fin comme beaucoup dans les commentaires. C'est pourquoi j'ai voulu m'en faire une interprétation, libre à vous d'y ajouter la votre pour donner une lecture intéressante et un sens à ce film complexe mais très bien réalisé.

    Pour moi, l'ex mari de Susan (Edward Sheffield) veut par son roman, exposer une métaphore de la vie de son ex-femme (Susan). Le film fait donc le parallèle entre la vie de Susan et la vie de Tony Hastings (père de famille dans le roman). D'ailleurs, le roman s'intitule "nocturnal animals" tout comme le surnom qu'Edward donnait à Susan qui n'arrivait jamais à dormir.

    Je m'explique :
    D'abord, au début de la narration du roman, le père de famille Tony Hastings, sa femme et sa fille se font embarquer dans une sorte de kidnapping par des jeunes sur une route dans le désert.
    De bout en bout les femmes se font insulter puis frapper sans que le père ne puisse vraiment réagir, il est comme spectateur de ce qui lui arrive. Il laisse les choses se faire, impuissant, et accepte son destin comme si celui-ci était écrit.
    A ce moment du roman on peut faire le parallèle avec un moment précis de la vie de Susan : le moment où elle rompt avec son mari Edward.
    Susan, conditionnée par ses parents dans son éducation à devenir bourgeoise, quitte son mari qui ne peut lui offrir cette condition sociale et se dirige tout doucement vers sa destinée qui était elle aussi écrite.

    On peut donc voir avec ce rapprochement, que les deux personnages,Tony et Susan, se laissent emporter par leur destinée à ce moment, impuissants, sans pouvoir y faire quelque chose, car c'est la vie qui en a décidé ainsi.

    Plusieurs éléments du film nous rappellent que Susan est destinée à devenir bourgeoise, triste, comme sa mère :
    Premièrement, comme Edward ressasse sans arrêt à Susan : elle est comme sa mère.

    Ensuite, sa mère elle aussi lui dit (au restaurant, dans un scène du passé) qu' elles sont pareilles, mais elle ne le sait pas encore. Selon sa mère, elle découvrira dans le futur qu'elle est finalement pareille, en quête d'une vie de bourgeoisie (car c'est sa destinée).
    Même si, Susan a beau réfuter cela, elle ne le sait pas encore.
    De plus, Edward dit à Susan au restaurant (dans le passé) qu'elle a les mêmes yeux tristes que sa mère, comme si celle-ci, allait devenir la même version qu'elle dans le futur. La même femme triste qui n'aime pas sa vie, mais qui n'a pu échapper à sa destinée.

    Pour en revenir à l'histoire du roman, Tony est condamné à ne pas être heureux après la mort de sa femme et sa fille, tout comme Susan à partir du moment où elle quitte Edward pour se rapprocher d'un homme riche et bourgeois.

    Vers la fin du roman, lorsque Tony tue le violeur de ses bien aimées on peut voir une belle métaphore avec la vie de Susan. En effet, Tony après avoir tué le violeur dit au flic, éffondré "j'aurais du les arreter" "j'aurais du faire quelque chose" exactement comme Susan devait se dire au moment où elle lit ce passage dans le roman "j'aurais du rester avec mon ex-mari" "j'aurais du vivre cette vie avec lui". On voit bien d'ailleurs que lorsqu'elle elle finit ce passage du roman elle se décompose. Cela montre bien le regret qu'ont les deux personnages, de ne pas avoir agi dans le passé pour échapper à ce sort tragique qui leur était réservé.

    Ensuite, à la fin du roman on voit une belle métaphore avec Tony qui se retrouve tout seul dans le désert, tourmenté par sa vie, qui finit par se sucider. Cela reflète parfaitement la fin du film où on voit Susan assise au restaurant, seule, le regard dans le vide attendant dans le désespoir pendant des heures.
    Elle a laissé filer sa vie, toutes ces années, pour au final être malheureuse, ne pouvant plus rien changer à sa vie puisqu'elle est enfermée dans cette vie qu'elle a choisit malgré elle. Elle est condamnée à être malheureuse. Est ce que cela va l'amener à se sucider après ce rendez-vous au restaurant tout comme Tony Hastings l'a fait pour mettre fin à ses tourments ?
    En ne venant pas au diner, Edward lui fait comprendre qu'elle ne pourra rien changer à sa vie dont elle souffre. Elle ne pourra rien changer et ce n'est pas son ex-mari, (qui doit regretter si amèrement de ne pas avoir vécu toutes ces années passées à ses côtés) qui essaiera de la sauver de cette vie de tristesse qu'elle a choisi elle même. Elle ne retrouvera pas son amour, son véritable amour (l'ex mari qu'elle a aimé,) et est condamnée à vivre avec son actuel mari qu'elle n'aime pas.

    Edward lui fait comprendre par son oeuvre qu'elle a un destin tragique, puisqu elle aurait pu vivre sa vie avec lui et vivre une vie qui lui convenait mieux. Mais Susan s'est dirigée presque involontairement vers sa destinée en le quittant, pour devenir bourgeoise (mais triste) et ainsi reproduire la condition sociale de ses parents.

    Voilà, si vous avez des choses à ajouter n'hésitez pas.
    mireille mey
    mireille mey

    3 abonnés 14 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 24 mai 2022
    De la pure branlette pour bobos snobs. Dès le générique d'ouverture, j'avais un mauvais pressentiment, cette façon de montrer des images déplaisantes sans aucune raison autre que de choquer, ( mais il est vrai qu'à notre époque, les femmes atteintes d'obésité morbide sont considérées comme ayant des corps magnifiques ), et puis je croyais que le nom du réal, c'était un homonyme, tout s'explique. Ce mélange d'esthétisme léché et d'images vulgaires, ( comme le type sur les toilettes dans le désert, c'était nécessaire à l'intrigue, ça? )
    De toute façon, je n'ai même pas compris vraiment quel était le sens du film, sinon le contraste entre l'histoire fictionnelle et la réalité bling bling et soporifique de la galériste.
    Ou c'est au spectateur de se faire sa propre opinion. On peut imaginer beaucoup de choses, mais je préfère les films qui ont un sens précis, c'est catégorisé comme thriller, quand même. En fait, j'ai eu l'impression que le fond était un peu délaissé au profit de la forme, ou alors, ce n'est pas assez clair.
    En tout cas, on s'ennuie beaucoup, quand même.
    Steven O.
    Steven O.

    29 abonnés 697 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 20 avril 2022
    Film assez déroutant dans son approche avec les scénarios qui s'imbriquent ( passé, présent, fiction) qui oblige le spectateur à rester vigilent ( notamment au début)

    Le duo Gyllenhaal- Adams fonctionne bien mais les seconds rôles sont aussi à souligner notamment l'excellent Michael Shannon en shérif n'ayant plus rien à perdre.
    La photographie est sublime , les plans sont dans l'ensemble réussi ( la course poursuite du début est filmée de manière magistrale ).
    Reste un scénario finalement bien complexe pour " pas grand chose" , et le récit du livre qui prend largement le dessus en terme d'intérêt fasse à l'histoire réelle de ce couple qui se déchire.
    Mais ce drame / thriller vaut largement le coup d'œil ne serait ce que pour sa réalisation soignée et son casting impeccable
    Hugo LOPEZ
    Hugo LOPEZ

    3 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 28 mars 2022
    Pourquoi ne pas se concentrer sur l’une des deux histoires. Tout ce qui est extérieur au manuscrit semble gratuit et là pour meubler.
    J’attendais beaucoup de réponses de la scène finale, qui est finalement sans intérêt.
    moket
    moket

    528 abonnés 4 332 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 mars 2022
    Un thriller intense, sombre et métaphorique dans lequel s'imbriquent deux récits, mélange de fiction et de réalité. S'il peine parfois à trouver l'équilibre entre les deux histoires, le film parvient toutefois à maintenir le mystère et la tension. Le casting de rêve n'y est pas étranger.
    Djaffar AZIZ
    Djaffar AZIZ

    12 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 18 mars 2022
    spoiler: Comment on peut encore tomber dans ce genre de piège. Histoires parallèles qui par définition ne se croisent qu’à l’infini. L’infini c'est prétentieux mais le vide est ce qui définit la motivation du réalisateur/scénariste. Ce genre réalisateur/scénariste n’ont pas de courage… Ils croient qu’en ne finissant pas leur film ils font preuve d’originalité. Ils se foutent des spectateurs qui sortent écœurés ayant l’impression d’avoir perdu leur temps et leur argent ; limite agressifs en sortant du cinéma. On peut avoir une fin heureuse (happy-end) genre comédie, on peut avoir une fin tragique (tragédie) ; ne pas avoir de fin c’est détruire la notion de narration. Il faudrait dans la bande annonce ajouter « CE FILM N’A PAS DE FIN ».
    Alexis
    Alexis

    8 abonnés 35 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 25 février 2022
    L’histoire de "Nocturnal Animals" vous saisit dès les premières minutes et ne vous lâche plus jusqu'à la fin. C’est une histoire de rédemption, de vengeance, d'amour et de cruauté. L'histoire suit une riche propriétaire de galerie d'art hantée par le roman de son ex-mari, un thriller violent qu'elle interprète comme un récit de vengeance symbolique.
    Trois intrigues se déroulent simultanément : le passé, le présent et le contenu du livre. La sobriété du look du personnage d'Amy Adams, ainsi que son environnement, et d'autres scènes très intelligentes ajoutent à l'atmosphère sombre, un ton très prononcé. "Nocturnal Animals" est un film intense et puissant, parsemé de petits indices qui prendront tout leur sens vers la fin, mais que vous pourrez certainement emporter avec vous et méditer. Le casting est une raison suffisante pour le regarder (Amy Adams, Jake Gyllenhaal, Michael Shannon, Aaron Taylor-Johnson, Isla Fisher...). C'est aussi un film magnifique à regarder. La photographie de Seamus McGarvey fait écho à la noirceur de l'histoire et à la brutalité de la menace voilée qu'Edward fait peser sur Susan.
    La cinématographie est attrayante et montre au spectateur tout ce qu'il faut voir dans le cadre. Avec une direction aussi claire, aucune partie de l'intrigue n'est occultée.
    La combinaison des images et de la musique onirique d'Abel Korzeniowski renforce le sentiment d'évasion ressenti par Susan lorsqu'elle lit le roman d'Edward. Une autre chose que j'ai vraiment appréciée est la façon dont les sauts dans le temps ont été introduits. Les images ont naturellement pris la forme du présent, du temps du livre et des flashbacks. Il n'y avait pas besoin de texte superposé qui nous informe que nous sommes remontés dans le temps.
    Le film mérite toutes les louanges pour sa créativité, sa structure et son intrigue solide.
    "Noctural Animals" est un très bon thriller qui vaut le coup d’œil.
    Assane
    Assane

    2 abonnés 43 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 17 février 2022
    Crotique
    Je n’ai vu le film que maintenant 2021 et je le regrette au plus profond de moi.
    Il n’y a aucun logique avec le comportement de certains personnages principalement le mari (tony) du roman. Au moins fallait prendre un infirme sur une chaise roulante pour mieux caractériser ce personnage. On comprendrait qu’il ne puisse pas défendre sa famille donc.
    Un gros gaillard haut de 2m, musclé, sans rien dans le pantalon et qui n’a même pas bouger le petit doigt pour sauver sa famille. Boff! Réelle ou pas, peinture qui reflète le passé qu’il a vécu avec Susan ou pas, il reste quand même un homme faible. Ça sert plus a rien de commenter un film de 2016 mais il est énervant comme pas possible.
    Je lui donne 2 pour l’art de la réalisation, les beaux plans et la profondeur de l’histoire.
    gangstadistrict
    gangstadistrict

    1 abonné 8 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 10 février 2022
    Je suis désolé pour la note mais ce film n'a aucun sens... On écoute tranquillement ce long récit tout au long du film en espérant qu'il se passe quelque chose à un moment... Mais là on a subitement le générique de fin. Rien. Le néant. Autant lire un livre, ça reviendra au même. Si vous voulez éviter de perdre une soirée et accessoirement une dispute de couple sur ce choix de film, écoutez ce conseil : passez votre chemin.
    Arsenik67
    Arsenik67

    21 abonnés 798 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 21 novembre 2021
    Je ne pensais pas que ce film serais aussi bien. J'ai commencer a le regarder avec a prioris. Au final, c'est rythme et haletant. Une histoire interessante et frissonnante amene par des acteurs talentueux. Des signals caches dont on decouvre la signification a la fin. Super film.
    Gustave Aurèle
    Gustave Aurèle

    139 abonnés 2 418 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 12 janvier 2021
    Le film propose surtout une atmosphère particulière, étrange, glauque, un brin feutrée soulignant efficacement la valse des sentiments.
    Buddy_Noone
    Buddy_Noone

    2 abonnés 89 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 décembre 2020
    Sorti fin 2018, Nocturnal Animals est le second long-métrage réalisé par Tom Ford. Styliste de formation, particulièrement réputé dans le milieu de la mode (il a bossé pour Gucci et Yves Saint Laurent) et responsable des costumes de quelques films (on lui doit notamment les fringues de Quantum of Solace et Skyfall), ce cinéaste "occasionnel" adaptait ici pour l'écran le roman Tony and Susan d'Austin Wright. Retitré Nocturnal Animals, le scénario du film nous plonge dans un thriller psychologique intimiste où l'on suit la remise en question de Susan Morrow (Amy Adams), une riche propriétaire de galerie d'art à Los Angeles. Evoluant dans un milieu aussi glacial que les oeuvres qu'elle expose et mariée à un homme d'affaires qui la méprise et la trompe, Susan semble perdre pied dans une existence qui ne lui convient plus. Un jour, elle reçoit un courrier de la part de son ex-mari, Edward Sheffield (Jake Gyllenhaal), qu'elle n'a pas revu depuis vingt ans. Il s'agit du manuscrit de son dernier roman, intitulé Animaux nocturnes, et qui lui est dédié. Intriguée, Susan ne tarde pas à plonger dans la lecture du manuscrit et semble de plus en plus affectée par ce qu'y a écrit Edward.

    Ce qui suit contient quelques spoilers.

    Il suffit de quelques minutes de métrage pour comprendre que Nocturnal Animals ne sera en rien un film comme les autres. Distillant une ambiance étrange dès ses premières séquences, Tom Ford réussit à allier ici la précision narrative à une forme tout aussi classieuse que stylisée. Dès les premières minutes du métrage son objectif isole la protagoniste dans un décorum froid et déshumanisé, convoquant un peu du style du De Palma hitchcockien des grandes heures (période Pulsions et Body Double) auquel Ford emprunte l'exigence esthétique. Ainsi, chaque plan semble pensé dans le moindre détail et la composition chromatique de ses images ne font que retranscrire le sentiment de déréliction de son héroïne. Susan Morrow est une personne qui a réussi et elle occupe de toute évidence un certain rang social. Mais cette richissime galeriste semble peu à peu prendre conscience qu'elle s'est emprisonnée dans un mode de vie qui ne la satisfait pas. Elle le dit d'ailleurs au début du film, au détour d'une réplique a priori anodine, balancée à une jeune stagiaire enthousiaste : "N'as-tu pas l'impression parfois de passer à côté du plus important ?". Cernée par des individus superficiels et vaniteux (voir la scène de la réunion), évoluant dans un monde aussi somptueux que glacial et dépressif, Susan réalise que ce après quoi elle a toujours couru (la réussite financière, la reconnaissance sociale, la beauté d'un compagnon volage et antipathique) ne l'a pas rendu plus heureuse pour autant.

    La lecture du manuscrit de son ex-compagnon interviendra alors comme un catalyseur dans son cheminement psychologique. Et ouvrira alors l'intrigue sur le récit de deux axes narratifs, renvoyant tout autant au passé amoureux de Susan avec Edward qu'il mettra en scène une sordide intrigue de rapt et de meurtre frôlant de très près le vigilante flick. Si l'on s'interroge très vite sur la nature du récit d'Edward (souvenir d'une tragédie ou pure fiction criminelle ?), il devient progressivement évident qu'il s'agit tout autant de l'évocation douloureuse d'un passé réel que de la fiction cathartique. Edward l'explique d'ailleurs lui-même lors d'un flash-back révélateur : l'écrivain n'écrit que sur des choses qu'il a lui-même expérimenté et les déguise ensuite juste assez pour les transformer en fiction. Ainsi, par la création littéraire d'une intrigue purement criminelle et la portraiture d'un "héros" démissionnaire et foncièrement lâche, le personnage d'Edward (montré ici uniquement dans des flash-backs) réussit à établir une véritable auto-psychanalyse et explique de la sorte, toute la passivité dont il a fait preuve lorsque Susan l'a trompé et quitté. Personnage décrit comme faible, le héros du roman, Tony, devient alors la projection fictive de ce qu'était alors Edward quand Susan l'a trahi : un être incapable d'agir et de préserver ce qu'il avait de plus cher, préférant alors la fuite et la culpabilité plutôt que la confrontation et la pleine expression de son ressentiment.

    Dans le récit fictif imaginé par Edward, la passivité de Tony est ensuite subtilement mis en cause par l'intervention du personnage du détective Tommy Andes (Michael Shannon) lors de leur premier entretien dans la voiture de police. Le policier semblera ainsi s'étonner du manque d'action du jeune homme pour défendre sa famille et relèvera même le moment où Tony lui confiera s'être senti "contraint" de conduire un des ravisseurs alors que ce dernier ne le menaçait d'aucune arme. Plus important qu'il n'y parait au premier abord, le personnage du détective devient alors primordial dans le cheminement moral de Tony/Edward et de son désir de vengeance dès le moment où il lui propose purement et simplement de l'aider à se "venger" des meurtriers de sa femme et de sa fille. Au début assez antipathique, Andes devient alors le seul soutien moral de Tony et le seul à pouvoir lui permettre par le meurtre des coupables, d'exprimer pleinement sa douleur et la colère qu'il se refuse à libérer. Le cheminement psychologique de Tony renvoie alors bien entendu à celui d'Edward quand celui-ci, alors cocu et privé de sa paternité, semblait choisir la fuite plutôt que la confrontation. Lors d'un flash-back où Susan dîne avec sa mère, celle-ci la pressait d'ailleurs déjà à quitter Edward qu'elle jugeait trop faible (le mot "weak" revenant souvent dans le film) et pas assez ambitieux. Mais plus intéressant encore, c'est aussi lors de ce dialogue que sera évoqué la mort récente du père d'Edward qui l'aurait, si on en croit Susan, profondément affecté. Plus tard dans une scène du récit imaginé par Edward, celui-ci imagine les raisons qui poussent le détective Andes à aider le "faible" Tony. Dans un dialogue entre les deux personnages (la scène du resto-route), le policier évoque son cancer et sa mort prochaine et le fait qu'il s'en voudrait de quitter ce monde sans aider le jeune homme à se faire justice. Présenté comme une figure masculine forte semblant pousser le "faible" Tony à s'affirmer comme un "homme" par la vengeance, Andes peut alors se voir comme la projection fictive du défunt père de l'auteur Edward, et le fantasme d'un appui moral inespéré.

    Mais loin de n'être qu'une simple victimisation d'Edward, le récit qui se déroule progressivement dans l'esprit de Susan finit peu à peu, subtilement, par trahir une démarche plus insidieuse de la part de l'écrivain. En exprimant par son intrigue toute la douleur que leur rupture a provoqué en lui, ce dernier réussit à émouvoir Susan jusqu'à faire naître en elle un lourd sentiment de culpabilité. Le manuscrit intervient alors, dans une période où cette dernière semble perdre le contrôle sur sa vie et remettre en cause ses choix passés. S'étant elle-même piégée dans un monde superficiel et figé, Susan se souvient, s'émeut et regrette, elle souhaite alors se redonner une chance avec son ancien compagnon. L'ultime séquence du film intervient alors comme la pleine expression de la vengeance d'Edward, reflétant à la fois tout son mépris et le deuil qu'il a su faire de leur histoire. Susan n'est ici plus qu'une femme esseulée, piégée entre une existence dénuée de sens et le souvenir affectueux d'un passé définitivement révolu. Le seul à pouvoir la sauver du regret ne la rejoindra pas à sa table.

    Il s'agit là bien sûr d'une vague interprétation d'un film dont la richesse narrative ouvre sur plusieurs niveaux de lecture. Sublimé par une mise en scène d'une élégance folle, le film de Tom Ford n'en finit plus de fasciner, tant par son sous-texte passionnant que par les qualités de jeu de ses comédiens. Tous ici habitent merveilleusement bien leurs personnages, que ce soit Jake Gyllenhaal, dans un double rôle éprouvant, Amy Adams, superbe en femme esseulée en proie au regret, la trop rare Laura Linney en bourgeoise snob et suffisante, Armie Hammer en époux volage et distant, Aaron Taylor-Johnson, parfait à contre-emploi en petit salopard, et Michael Shannon, qui trouve ici probablement un de ses meilleurs rôles.
    Peuplé de personnages fantomatiques et évocateurs, aussi irréels que les créatures qui veillent aux heures nocturnes, Nocturnal Animals compte parmi les perles noires les plus étincelantes que le cinéma US nous ait récemment apporté. Un formidable thriller intimiste sous forme de trip psychanalytique, à ranger précieusement aux côtés d'Elle de Verhoeven, d'Enemy de Villeneuve et de The Invitation de Kusama.
    TUTUR29
    TUTUR29

    32 abonnés 1 115 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 18 décembre 2020
    Nocturnal Animals est un film globalement plaisant, même s'il a un principal défaut qui vient limiter grandement la qualité du film selon moi. Pour commencer par les points positifs, les acteurs sont excellents. Jack Gyllenhaal est magistral dans son rôle et c'est je pense l'un des films où il exprime le mieux ses émotions et toute la palette qu'il est capable d'interpréter. Michael Shannon est lui aussi très bon dans son rôle de flic fatigué, et cela vient sauver un peu la présence d'Amy Adams au casting. Ce n' est pas qu'elle joue mal, loin de là, mais c'est une actrice que je n'aime dans aucun de ses rôles pour l'instant, d'autant plus que son personnage dans Nocturnal Animals est inintéressant donc forcément, ça n'aide pas. Toute la partie du film consacrée au récit d'Edward est exceptionnelle et prenante, car on est confronté à une brutalité constante et imprévisible. Ça rend ce récit saisissant, d'autant plus que ça questionne la moralité des personnages de Michael Shannon et Jack Gyllenhaal. En revanche, le gros point noir du film, c'est la partie qui se déroule dans le présent. Ça ajoute un côté dramatique (déjà présent dans le récit d'Edward) mais qui est juste ennuyant, le personnage de Amy Adams dont j'ai déjà oublié le nom n'apporte rien au film, et c'est juste une sorte de Madame Bovary 2.0, sauf qu'hormis le fait qu'elle s'ennuie dans sa vie, le film ne la développe pas à un seul instant, ce qui la rend inintéressante. Cela vient couper le rythme du film qui sans ces retours dans le présent, aurait été excellent. De plus, je comprends pas l'impact du récit d'Edward sur le présent, je n'ai pas du tout fait le rapprochement entre ce qui se passe dans le livre d'Edward et la relation passée entre Amy Adams et Edward. Du coup je ne comprends vraiment pas l'intérêt des séquences dans le présent. 

    Bref, Nocturnal Animals est un film extrêmement saisissant grâce à sa violence et à la superbe performance de Jack Gyllenhaal, mais les parties dans le présent viennent un peu noircir le tableau et font que ce film n'est pas totalement maîtrisé selon moi. Ça reste toutefois un bon film que je vous recommande, bien qu'assez déprimant. 
    Jerem69tt
    Jerem69tt

    104 abonnés 1 679 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 6 décembre 2020
    Un film intéressant sur la relation sentimentale réalisé de façon métaphorique en mélangeant trois histoires le passé le présent et la fiction du roman. La fiction, majeure partie du film, est utilisé pour évoquer les similarités de la vie réelle et faire un passer un message personnel sur l’état d’esprit et sur le vécu émotionnel du personnage principal, notamment grâce à la fin. C’est réalisé de façon intelligente et subtil avec un message en arrière-plan intéressant sur la vie et sur l’impact des parents sur notre personnalité. Le problème, c’est que pour y arriver on passe par des temps morts, par un rythme un peu mou et que la froideur du début ne suffit plus sur le long terme. De plus et c’est regrettable, on passe plus de temps dans la fiction que dans le monde réel, du coup on ne peut percevoir la portée du roman puisqu’on n’a pas tous les éléments de comparaison.
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