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    Le Garçon et la Bête
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    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 14 janvier 2016
    Après La Traversée du temps et Les Enfants Loups signés Mamoru Hosoda, celui-ci remet le couvert avec Le garçon et la bête. Je suis allée le voir aujourd'hui au cinéma (en français malheureusement vu que la vostfr n'était pas disponible, mais le doublage français n'est pas trop mauvais pour le coup) et autant dire que j'ai littéralement adoré ! C'est un film rempli de sensibilité, de parallèles, de reflets, de poésie, de sagesse, d'action, d'amitié, d'amour et d'humour. C'est aussi un incroyable parcours initiatique où se mêlent plongée dans un monde fantastique, apprentissage, doutes, tiraillement entre deux mondes, crises d'identité, importance ou non des liens du sang, tolérance ou non, critique de la société et j'en passe. La construction d'ensemble est très bien pensée et chaque petit élément s'emboîte au fur et à mesure que le film progresse avec une belle fluidité spoiler: (je pense notamment aux références à Moby Dick)
    . Niveau musiques rien à redire, comme toujours elle emporte le spectateur et laisse parfois même courir quelques frissons. Les dessins, eux, regorgent de couleurs et de vie. En bref, Le garçon et la bête est un petit bijou que je ne peux que vous recommander d'aller voir. Vous en prendrez à la fois plein les yeux et le cœur pour peu que vous soyez un peu sensibles.
    AMANO JAKU
    AMANO JAKU

    328 abonnés 797 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 17 janvier 2016
    Et voilà, le nouveau Mamoru Hosoda est arrivé ! Après nous avoir régalés avec ses précédents films (les excellents "La Traversée du Temps", "Summers Wars" et "Ame & Yuki, les Enfants Loups"), notre ami japonais revient avec une nouvelle histoire : Un petit garçon, Ren, se retrouve orphelin suite à la mort de sa mère dans un accident de voiture et se voit confié à des membres de sa famille qu'il n'accepte pas. Plein d'amertume, il décide de fuguer et finit par rencontrer des créatures étranges. Afin d'échapper aux policiers qui le recherchent, Ren décide de suivre les créatures et se retrouve dans un autre monde peuplé d'hommes-bêtes...Comme a son habitude, Hosoda part d'une base de récit simple qui va se révéler beaucoup plus subtile et développée au fur et à mesure de l'avancée du métrage ; et encore une fois, son travail va nous dévoiler une très jolie fable, cette fois-ci axée sur le passage de l'enfance à l'âge adulte ainsi que la facilité pour l'être humain de succomber à ses plus vils instincts. Au milieu de tout ceci, la relation maître/élève entre Ren et le fameux Komatetsu va amener à la fois le comique (leurs innombrables querelles vous feront fortement sourire) et l'émotionnel, surtout lorsque cette dernière basculera plus vers une relation père/fils : c'est à la fois prenant et beau, du grand art. Au niveau de la réalisation, il n'y a pas grand chose à dire car nous connaissons nos amis japonais : c'est tout bonnement splendide, par moment avec un style simple et pur (notamment pour les personnages), d'autres avec une plus grande précision et dynamisme (les séquences de combats) mais aussi avec une dualité visible à l'écran entre le monde des humains (lumière grisâtre, couleurs ternes, atmosphère triste et étouffante) et le monde des hommes-bêtes (lumière claire, couleurs chaudes, ambiance joyeuse, dynamique et vivante) qui est en parfaite corrélation avec le dilemme qu'éprouve Ren au plus profond de lui. "Le Garçon et la Bête" est aussi un nouvel exemple que l'utilisation de l'ordinateur dans l'animation est souvent une bonne idée quand cela sert le visuel (pour s'en convaincre, il suffit juste de voir ce superbe travelling circulaire lorsque Ren est au milieu du crossroad de Shibuya, cet incroyable zoom de l'arène où la caméra semble partir loin au-dessus d'elle dans le ciel pour finir en son centre, ou encore ce plan indiquant où la "vision" de Ren lorsque ce dernier essaie de se cacher à quatre pattes dans le marché !) Alors certes, on a déjà l'habitude de cette utilisation, notamment depuis le sublime "Ghost In The Shell 2 : Innocence" ; mais ça me touche toujours quand un film d'animation arrive encore à me surprendre aujourd'hui ! Mamoru Hosoda nous livre donc encore une belle réussite autant technique, scénaristique qu’émotionnelle, avec un récit qui s'intéresse à ses personnages, à notre société et à la place de la nature dans cette dernière. On dit que le grand maître Hayao Miyazaki veut prendre sa retraite.... Hosoda serait-il son digne successeur ?
    L'Otaku Sensei
    L'Otaku Sensei

    317 abonnés 226 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 15 octobre 2016
    Juste un gran Waouw !!! Le garçon et la bête, LA claque xxl ! Après La traversée du temps (bien sympathique), le très bon Summer Wars et le génialissime Les Enfants Loups: Ame & Yuki, Mamoru Hosoda fait son retour sur les écrans après 4 ans de silence avec son dernier bébé. Le défi était pourtant on ne peu plus difficile tant les enfants loup avait mit la barre haute en terme d'émotion mais Hosoda ne s'est pas reposé sur ses lauriers et nous offre ici un vrai délice, une oeuvre incroyable qui n'a pas à rougir de passer en deuxième puisqu'elle est au moins aussi bien réussi que le précédent chef d'oeuvre du réalisateur. Avec ça, il n'est dorénavant plus possible de négliger la filmographie d'Hosoda dont la plupart des films mériteraient leur place au panthéon des chefs d'ouvre de l'animation japonaise avec celles du magicien Miyazaki !
    Le garçon et la bête nous entraîne au Japon de nos jours ou, dans les ruelles étroites de Shibuya, se trouve un passage secret vers le monde de Jutengaï, un monde ou la population se trouve être à 100% composée d'hommes bêtes. Dans ce royaume d'animaux anthropomorphes, alors que le seigneur s'apprête à prendre sa retraite pour se réincarner en divinité, 2 fières guerriers se battent pour obtenir la succession: Iozen, un homme sanglier sage et valeureux entouré de nombreux disciples et Kumatetsu, un homme ours doté d'une force brute mais d'un caractère de cochon (xd) à cause duquel il ne trouve aucun disciple. Un jour, Kumatetsu en expédition dans le monde des humain, croise la route de Ren, un jeune garçon de 9 ans en pleine fugue. L'homme bête lui propose alors de faire de lui son disciple alors, intrigué, Ren le suit jusque dans le monde de Jutengaï. D'abord conflictuelle, la relation entre Kumatetsu et son disciple humain (qu'il a rebaptisé Kyuta entre temps) va alors évoluer; la bête comme l'humain vont alors apprendre à se connaître dans l'apprentissage du sabre et le combat. Mais les années passent et Ren/Kyuta, dorénavant âgé de 17 ans, partagé entre le monde des bêtes et celui des homme qu'il meurt d'envie e connaître doit faire des choix, des choix qui détermineront la suite de sa vie.
    Voilà pour le pitch global. Verdict: Une très très bonne surprise vraiment ! Une réussite totale à tous les niveaux à travers une aventure riche en action et vraiment émouvante. Dès le début on est pris dedans et le charme du film nous envoûte jusqu'à la fin des 2 heures sans jamais faiblir. L'introduction est rapide, clair, on est très vite familiarisé avec les personnages pour lesquels on sera vite amener à ressentir une profonde sympathie. Là ou les enfants loups: Ame & Yuki laissait le fantastique au second plan comme cadre dramatique (ce qui n'était pas le moins du monde un défaut en sois), à contrario dans le garçon et la bête, le fantastique est un élément central du récit puisque cette fois on a pas affaire à des êtres anthropomorphes qui doivent s'inclure dans la société humaine contemporaine mais l'inverse, un jeune garçon devant se faire une place dans un monde d'animaux anthropomorphes. Hosoda prend des risques et c'est tant mieux car à aucun moment on ne ressentira de biais au niveau de la qualité narrative, aucun aspect prévisible qui prouve que le gars maîtrise complètement son histoire sur le bout des doigts. Les personnages sont absolument inoubliables, très marquants ! Déjà le personnage de Ren/Kyuta, petit garçon ayant perdu sa mère et dont le père est trop occupé qui a refusé sa famille d'accueil. On est bien loin des archétypes clichés car ce petit bonhomme n'est pas naïf, il est un peu antipathique sur les bords. On accompagne sa métamorphose tout au long du récit, ainsi on voit le petit garçon insolent de 9 ans se transformer en un robuste guerrier maniant le sabre et les arts martiaux.
    Le fait qu'il apprend à redécouvrir ses origines humaines nous rapproche un peu du portrait d'un Tarzan; ainsi on le verra découvrir l'amour, la littérature ect.
    Le personnage de Kumatetsu, tout aussi génial que son disciple, un véritable ours borné et ronchon doublé d'un tas de muscle à la combativité fougueuse et sauvage. Badasse dans les scènes de combats et hilarant dans les séquences d'entraînement ou on rigole de sa médiocrité en tant que professeur. Son personnage est tout aussi profond dans la mesure ou spoiler: il s'identifie à Kyuta qui lui rappel comment il était à son âge à savoir une tête brûlée en manque d'amour paternel. A partir de là la relation entre eux deux s'approfondie et ne se résume plus qu'à celle d'un maître et son disciple mais à celle d'un père et son fils adoptif car Kyuta aussi, ayant été délaissé par son père voit en Kumatetsu une figure paternelle.
    On a aussi d'autres personnages comme le bonze et Tatara (le compagnon de Kumatetsu) qui n'apporte pas grand chose en soit à l'action mais dont les commentaires servent bien à détendre l'ambiance; ils auront tout de même leur importance au moment venu dans les choix de Kyuta.
    Les scènes d'action sont intense, des punchs et de l'émotion avec des combattants qui se battent pour leur honneur, ou on les voit saigner, suer à grosses gouttes et pourtant rester toujours debout et droit...tant de virilité ça file des frissons srx ^^. L'émotion qui se dégage du film est impressionnante, tant par la relation qui s'approfondie tout au long entre le maître et son disciple que celle entre spoiler: Ren et Kaede, la fille (humaine) qui lui réapprend à lire et à apprécier les oeuvres littéraires comme Moby Dick, oeuvre à travers laquelle elle fera comprendre à Ren que celui qu'il combat c'est lui même (on retrouve en elle la "jane" de Tarzan).
    Le personnage de Kaede est loin d'être inutile spoiler: elle guidera les choix de Ren, lui transmettra ses passions et lui permettra de l'aider à trouver sa voix .
    Ainsi, plus qu'entre deux monde, c'est entre 2 personnes chères à son coeur que Ren/Kyuta hésite (on peut tout à fait souligner le tiraillement du personnage en quête d'identité par ses 2 prénoms).
    Niveau visuel ça tient la route, on reconnaît bien la pâte graphique d'Hosoda qui a fait le charme de ses précédentes oeuvres, de cette façon, l'immersion est facile car on est en terrain connu. Plein de couleurs et des paysages variés entre le Japon urbain très branché de nos jours et la cité de Jutengaï à l'architecture plus antique avec notamment son arène faisant fortement penser au Colisée espagnol.
    Hosoda a aussi pu se faire plaisir en diversifiant les races d'animaux humanisés dans cet univers, spoiler: (en découlera plus accessoirement une mini thématique sur le racisme et la xénophobie entre humains et homme bête même si on attend pas le niveau de Zootopie de Disney).
    Les propos ne manquent pas, il y a vraiment une approche humaine, intime des personnages qu'ils soient humains ou bêtes, et des fois on va même jusqu'à remettre en question qui est la bête et qui est l'humain ?
    D'ailleurs petit aparte, le duo Ren-Kyuta/Kumatetsu nous rappellera vaguement les personnages de Mowgli et Baloo dans le livre de la jungle comme quoi, on arrive toujours que ce soit chez Miyazaki, Hosoda ou autres, à retrouver une certaine inspiration Disneyienne.
    Voilà, je pense avoir fait le tour du film, que du bon ! Le garçon et la bête est un pur chef d'ouvre, qui succède honorablement aux enfants loups, à travers une oeuvre de la japanimation unique en son genre, fantastique avec des personnages humains et anthropomorphes, une amitié poignante entre un maître et son disciple. Le film entre directement dans mon top 3 des meilleurs films d'animation japonais avec les enfants loups: Ame & Yuki et Princesse Mononoké de Miyazaki. 20/20 rien à dire.
    islander29
    islander29

    876 abonnés 2 376 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 13 janvier 2016
    J'ai trouvé le film inégal en termes d'animation, certains passages m'ont fait rêver (comme chez Miyazaki), alors que d'autres étaient d'une appartenance trop commune au manga ordinaire.....La première minute d'ailleurs est affreuse, flash jaunes sur fond noir......Pour en revenir au film, le message est assez manichéen, combat entre la bête et l'animal, l'instinct et l'intellect, les situations sont sommes toutes présentées avec élégance, mais le discours manque de complexité.....Ceci dit les graphismes sont très agréables et l'histoire intéressante et porteuse....Le film reprend certaines scènes de cinéma (deux en fait dont l'une est le terminator).....Paradoxalement le film est fin, mais manque de nuances dans certains passages, j'aurais aimé plus d'unité car il y a de l'excellence et du banal, ce sera juste cela mon regret pour un film qui s'adresse plus aux ados et aux jeunes adultes qu'à un public plus mûr......agréable mais pas un chef d'œuvre, ni dans le propos, ni dans la maitrise technique....
    Caine78
    Caine78

    6 797 abonnés 7 398 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 26 janvier 2016
    C'est vrai, l'animation des personnages reste assez basique, la relation entre les deux héros manque parfois un peu de douceur et certains aspects du scénario nous échappe, la faute à un petit souci de cohérence générale. Mais j'ai presque envie de dire « qu'importe ». Après son beau « Les Enfants Loups, Ame & Yuki », Mamoru Hosoda continue de puiser dans son imagination débordante (et dans un manga d'origine, quand même). L'introduction donne d'ailleurs le ton : d'une virtuosité rare, fougueuse et follement inventive, ce début « enflammé » laisse présager la puissance d'un spectacle vraiment pas comme les autres, à l'univers riche et complexe tout en restant très accessible à tous, les décors foisonnants et les seconds rôles aussi savoureux qu'attachants s'accumulant à un rythme soutenu. Le choix des ruptures de ton (et d'univers) peut laisser un peu dubitatif, cela n'enlève rien à la dimension épique du spectacle, à la fois très personnel tout en multipliant les références assez évidentes (« Dragon Ball », « Karate Kid » et même « Star Wars »!), non sans quelques facilités, certes, mais avec un sens visuel parfois éblouissant spoiler: (ah, cette transformation finale en cachalot : splendide!)
    , sans jamais sacrifier son récit et encore moins ses personnages. Donc tout n'est pas parfait, certains points me laissent dubitatif, mais il serait vraiment dommage de passer à côté de ce spectacle flamboyant, sans nul doute l'une des belles réussites de ce mois de Janvier.
    I Fucking Like Movies
    I Fucking Like Movies

    33 abonnés 186 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 14 janvier 2016
    Attentionchef d'oeuvre ! Pour faire simple, ce film combine le meilleur des deux précédents du même réalisateur, avec ici des thèmes encore plus approfondis et qui toucheront beaucoup de monde. La forme aussi, toujours aussi soignée, entre symbolique et réalisation de maître. Plein d'humour et de tendresse mais surtout de réalisme et de vie par ses personnages flamboyants, loin des héros lisses que l'on voit trop souvent, et plus proche des vrais gens que l'on aime ou déteste, ce film contient un travail monstrueux et une quantité de détails et de soin pour ceux-ci simplement épatante. A voir et revoir sans modération.
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    3 096 abonnés 3 969 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 janvier 2016
    Le dernier film que j'ai eu l'occasion de voir d'Hosada m'avait franchement déu (Summer War) et bien que j'aime beaucoup la traversée du temps et les enfants loups, je n'attendais pas forcément grand chose de celui-ci. Et j'ai vraiment adoré quasiment jusqu'à la toute fin qui est peut trop convenue et bordélique tout en proposant quelques beaux moments elle aussi.

    En fait l'introduction du film posant l'univers en jette vraiment, alors j'ai eu un peu peur que ça soit incompréhensible entre tous les noms des gens qu'on présente, mais en fait ça passe plutôt bien puisqu'on présente vraiment l'essentiel et c'est tout.

    Et une fois que j'ai été plongé dans l'univers, c'était bon, impossible d'en sortir... et ce que j'ai adoré c'est tout bonnement le message du film. On a un film où l'on a l'apollinien contre le dionysiaque (les deux rivaux prétendants au titre) et on se rend compte que celui détesté par tous a pas mal de qualités et que derrière son comportement il se cache quelqu'un de vraiment intéressant et touchant. Je me suis pas mal identifié à lui, plus qu'au petit garçon (puis grand garçon). J'apprécie aussi beaucoup ce qui dit sur la vengeance, le ressentiment et les échecs de Monsieur Parfait rejetant la nature profonde de sa progéniture. D'ailleurs j'aime beaucoup l'évolution de ses enfants, l'un qui était bon et vertueux qui se laisse envahir par la haine et l'autre qui peut sembler être un petit caïd colérique se révèle être très sympa. Bref c'est pas manichéen.

    J'aime aussi beaucoup la relation de Ren avec la fille et plus particulièrement une scène où Ren s'énerve, il ne sait plus où il en est et il fait peur à la fille qui le gifle avant de le prendre dans ses bras, j'ai trouvé ça vraiment très fort. Et il y a plein de petits moments comme ça qui fonctionnent vraiment bien. Même à la fin où avec la baleine j'ai trouvé ça un peu trop, même si beau visuellement, on voit la fille s'agripper à son mec avec intensité... je trouve ça très beau.

    J'ai passé vraiment un super moment et c'est tout aussi bien que les enfants loups.
    Extremagic
    Extremagic

    71 abonnés 484 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 14 janvier 2016
    Je l'attendais avec impatience et réticence (comme toutes mes grosses attentes surtout quand un réalisateur a fait du bon et du moins bon et que le film donne fichtrement envie). Je pense qu'Hosada a moyen de devenir un grand, et puis le fait qu'il ait fait son petit studio ça peut donner des choses intéressantes. Son dernier film est pas mal... C'est pas du niveau des Enfants loups mais c'est au-dessus du reste je trouve. Disons que j'ai toujours les mêmes problèmes avec Hosada et ça passe avant tout avec ses scénarios. C'est un type qui veut instaurer un univers mais c'est beaucoup trop explicatif, c'est pas montré, c'est pas incarné (merci de m'expliquer 200 fois que la baleine est l'incarnation de soi-même). Ensuite il y a les personnages que j'aime assez bien parce qu'ils évoluent de manière assez flagrante dans ses films, par contre ils sont toujours très unilatéraux et leur évolution c'est souvent les faire passer d'un extrême à l'autre. Enfin bien que j''adore les thématiques qu'il soulève avec souvent une très grande justesse, le traitement de certaines d'entre elles laisse à désirer, ça n'aboutit pas, enfin pas totalement et il bifurque sur autre chose qui était pas si intéressante. En gros Hosoda court trop de lièvres à la fois et de fait, dans un film de 2 heures (et heureusement que ça ne dure pas plus) il est forcé de fonctionner avec des schémas ce qui désagrège la force émotionnelle de l'oeuvre. L'animation n'est pas toujours au top (synchro labiale) bien que j'adore le style visuel avec des traits très marqués (j'adore quand il les faits en rouge), le tout très épuré, les couleurs (la scène avec la baleine de Dieu !), le chara-design généralement très sympathique. La mise-en-scène n'est pas vraiment dingue, ou aurait pu l'être beaucoup plus, il en fait trop (flash-backs lourdingues) ou pas assez (combats en plan large). Bref, c'est encore maladroit mais c'est généreux, et c'est déjà ça. J'ai pas non plus versé la larmichette comme sur certaines scènes des Enfants loups mais ça a failli. En plus Hosoda essaie d'avoir un réel style que ce soit graphique (on l'a dit) mais aussi dans la mise-en-scène avec des vues subjectives, des travellings avant dans des espaces serrés, une certaine violence dans les coups que se prennent les personnages (et c'est vraiment chouette de souffrir avec eux lorsqu'ils se prennent une tannée). Dommage que le film soit assez calibré dans son scénario (voyage initiatique classique) et évident dans ses rebondissements, toutefois il a un univers sympa avec certaines scènes qui m'ont vraiment fait vibrer (la baleine à la fin), le labyrinthe au début, et puis j'ai vraiment une sympathie toute particulière pour les thématiques aborder (j'insiste). En bref, c'est bien, c'est pas la folie mais ça donne rudement envie pour la suite de la filmo du bonhomme, j'aimerais bien aussi voir ce que va devenir ce studio, s'il produit d'autres choses que les films de son créateur.
    Christoblog
    Christoblog

    835 abonnés 1 684 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 22 janvier 2016
    Les cinéastes japonais possèdent cette incroyable capacité de mêler le réalisme le plus ordinaire (ici des vues urbaines de Shibuya, le quartier le plus dense de Tokyo) à un onirisme exacerbé (ici un monde parallèle habité par les animaux).

    Le jeune héros passe de l'un à l'autre par le biais d'un passage d'une grande poésie, un peu sur le mode de la voie 93/4 d'Harry Potter.

    C'est d'ailleurs dans ces aller-retours successifs entre les deux mondes que le film de Mamoru Hosoda trouve sa force, comme c'était d'ailleurs le cas dans un des films précédents de Hosoda, Summer Wars.

    Une autre des caractéristiques du Garçon et la bête est sa capacité à se montrer dans un premier temps à la fois complexe et très sec dans son traitement : le personnage de la Bête est peu agréable et il faudra attendre la toute fin pour que se dessine son adoucissement. On est, comme chez Miyazaki, à mille lieues des minauderies mielleuses ou des méchants franchement sadiques de l'animation US.

    Les personnages de Hosoda sont complexes : les forts ne sont pas forcément gentils, les méchants peuvent souffrir et les faibles sans personnalité sont sympathiques.

    Le film est donc un petit miracle d'imagination, un récit d'initiation à la fois merveilleux et réaliste : il faut aller le découvrir.
    gunbuster
    gunbuster

    392 abonnés 1 630 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 16 janvier 2016
    Dans la lignée des 3 précédents films du réalisateur et scénariste Mamoru Hosoda, ce film se veut un conte pour toute la famille, qui mélange divertissement et réflexions.
    Ici, le monde fantastiques des bêtes (kemono, créatures anthropomorphes, propre au folklore et la culture japonaise) est l'occasion d'accrocher le public pour le faire quitter la dure réalité, le quotidien, et permettre au héros de mettre en relief ses problèmes : car ses problèmes n'ont pas disparu quand il est entré dans le monde fantastique.
    Et c'est la deuxième lecture du film qui lui donne tout son pouvoir : aborder le sujet de la transmission, des rapports père-fils de manière non-triviale, via la douce folie du monde des bêtes.
    Mais le film ne tombe pas dans la niaiserie idéaliste chère à Disney : tous les personnages font comprendre au héros que c'est à lui de prendre la décision, de choisir sa voie.
    Et c'est finalement la figure paternelle qu'est Kumatetsu, qui lui donnera confiance en soi, une volonté et un courage, qui est la seule force dont on a besoin pour surmonter les épreuves de la vie.
    Là aussi, l'animé tranché des canons américains, où il est toujours question de détruire "l'ennemi". Ici, l'ennemi est en chacun de nous, et le "méchant" de l'histoire n'est pas tué, mais pardonné et aimé.
    Alors évidemment, si vous avez une grande culture cinéma (en ayant vu tous les Ghibli, par exemple), ce film ne vous surprendra pas vraiment, et ne restera pas dans les annales.
    Reste le talent de rendre empathique cette relation de substitution entre cet orphelin perdu et déconnecté de la société, et cet ours mal léché, rendant les personnages attachants tant leurs défauts ou leurs qualités nous touchent.
    MemoryCard64
    MemoryCard64

    46 abonnés 375 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 9 février 2016
    Ma première rencontre avec le cinéma de Mamoru Hosoda s'est déroulée pendant l'été 2007, lors de la sortie de La Traversée du temps. Bien qu'à l'époque j'avais jugé la fin décevante, j'ai gardé un avis positif sur le film. Je n'ai jamais pris le temps de renouveler l’expérience, mais la sortie du Garçon et la Bête était une occasion trop belle pour être manquée. Je ferai à ce long-métrage le même reproche qu'au film Dofus, que j'ai vu la veille : l'histoire est extrêmement classique. Le schéma du héros est une fois de plus repris, avec les thèmes (le double) et les références (à Alice au Pays des Mervilles en particulier) qui lui sont souvent associés. Mais Mamoru Hosoda remédie efficacement à ce problème en proposant des personnages simples et touchants. En effet, la relation élève/maître qui se dessine petit à petit entre Kyuta (le garçon) et Kumatetsu (la bête) est belle. Il leur est au départ bien difficile de communiquer puisque que l'apprenti n'a aucun respect pour son aîné, qui lui est incapable d'expliquer clairement ce qu'il attend de son disciple (sans compter que les deux compères ont un caractère colérique). Chacun aura donc quelque chose à apprendre de l'autre. Concernant les autres personnages, que ce soit les plus présents ou les plus secondaires, il vont toujours à l'encontre du prévisible. Ainsi, ils nous réservent quelques surprises et empêchent l'ensemble de virer dans le manichéen. Bien sûr, cela n'empêche pas l'histoire d'user de ressorts scénaristiques classiques, mais le film est tellement logique dans son enchaînement que cela ne vient pas obscurcir le tableau. Chaque action se déroule de manière fluide, ce qui fait que le sujet principal du film (le passage à l'âge adulte) arrive discrètement et se révèle être une évidence. J'ai d'ailleurs beaucoup aimé comment le film oppose la vision du monde de Kyuta enfant et adulte en proposant un travail sur le mouvement, en particulier sur la foule. Au début du film elle se veut écrasante, aussi bien dans le monde des humains que dans celui des bêtes. Cela force le garçon à se faufiler ou fuir, ce qui est montré à travers des travellings avants s’enfonçant très loin dans l'image. Mais peu à peu, le jeune homme trouve sa place et la foule se fait moins menaçante. A l'âge adulte, d'autres problèmes font surface, eux aussi en lien avec le mouvement. spoiler: Il y a son envie de partir bien sûr, mais aussi la télékinésie, un élément que je trouve beaucoup trop mis en avant pour que ce soit anodin.
    Finalement, le seul défaut que j'attribue volontiers à cette œuvre est le symbolisme de la baleine qui aboutit sur quelque chose de trop grandiloquent pour ce que l'histoire essaye de raconter. Cela m'ennuie qu'un traitement aussi fine d'un sujet aussi compliqué aboutisse sur une note aussi lourde. Si c'était pour flatter l’œil du spectateur, ce n'était pas nécessaire, il était déjà conquis à ce stade de l'intrigue. Cela me pousserait presque à croire que les fins décevantes sont courantes chez Mamoru Hosoda, je vérifierai cette thèse lorsque je me replongerai dans sa filmographie.
    cylon86
    cylon86

    2 547 abonnés 4 430 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 13 janvier 2016
    Après "Les enfants loups, Ame et Yuki", Mamoru Hosoda nous replonge dans un univers enchanteur, visuellement superbe. Nous suivons donc Ren, jeune garçon ayant fui ses tuteurs qui fait la rencontre de Kumatetsu, lui proposant de le suivre dans son village et d'en faire son disciple. Jusque là rien d'anormal excepté que Kumatetsu est une bête, venant de Jutengai, le monde des Bêtes où chaque animal se tient sur deux pattes et est doué de parole. Ce monde étrange au bestiaire fabuleux est le théâtre d'une rivalité entre Iozen et Kumatetsu pour devenir le Seigneur de la ville. Kumatetsu, tête brûlée qui s'est formé lui-même au tempérament explosif, se voit donc contraint de prendre un disciple et pense que Ren fera l'affaire. Il ne se doute pas que Ren a également un fort tempérament et qu'il apprendra autant de son disciple que celui-ci apprendra de lui. Le point fort du film, outre son animation impeccable et étonnante de scène en scène, est bien évidemment la relation unissant Kumatetsu et Ren (renommé Kyuta par son maître), loin d'être aussi classique que celle unissant un disciple et son maître. En effet, Kumatetsu se montre impatient, peu pédagogue et réagit au quart de tour aux insultes lancées par Kyuta. Aidé dans son apprentissage par un bonze et un ami proche de Kumatetsu, Kyuta et son maître ne vont pas tarder à former une relation intense et durable, paternelle bien qu'explosive. Mais "Le Garçon et la Bête" réserve d'autres surprises puisqu'il ne reposera pas simplement sur ces deux personnages et viendra distiller de nouveaux enjeux dramatiques tout au long du film, sachant transcender son récit d'apprentissage pour en faire quelque chose de plus intense, versant dans une poésie étrange mais très belle. Surprenant, visuellement magnifique, rythmé, touchant et drôle, voilà bien une perle qu'il serait fort dommage de louper en ce début d'année.
    Fabien D
    Fabien D

    183 abonnés 1 139 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 24 janvier 2016
    Le garçon et la bête de Hosoda est plutôt une bonne surprise. Récit initiatique drôle et touchant, ce film d'animation traite avec sensibilité mais aussi beaucoup d'humour de thèmes aussi forts que l'abandon ou la solitude. Le garçon et la bête ne cherche pas à tout prix à émouvoir préférant amuser le spectateur qui sera surpris par la grossièreté assez réjouissante des personnages. Si, dans un premier temps, le film est assez amusant, il prend, peu à peu, une dimension philosophique assez profonde bien que le récit , balisé, ne réserve pas de grande surprise. Classique mais maîtrisé de bout en bout, le garçon et la bête n'arrive néanmoins pas, la faute à une animation correcte mais d'une beauté assez sommaire, à rivaliser avec les œuvres de Miyazaki et de Takahata. Néanmoins le garçon et la bête est plutôt une bonne surprise. A voir.
    hulot02
    hulot02

    17 abonnés 193 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 21 janvier 2016
    Quel spectacle !!! Le garçon et la bête est un feu d'artifice visuel, intellectuel et émotionnel qui en font le premier grand évènement cinématographique de l'année. Multipliant les formes, les récits, les niveaux de lectures et les chemins de traverse, le film éblouit constamment avec une maestria qui laisse pantois. Le film réussit la gageure d'être terriblement complexe et d'un limpidité qui confine à l'évidence, pointu et singulier et à la fois tellement universel. Miyazaki à peine à la retraite, on se rassure en se disant que l'animation japonaise a encore de longs jours devant elle. Courrez tous en famille voir ce classique instantané ! Chef d'oeuvre !!!
    tupper
    tupper

    135 abonnés 1 386 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 17 janvier 2016
    Tout en me rappelant les dessins animés japonais de mon enfance, cette animation s'inscrit résolument dans notre époque par son esthétisme et sa modernité. Sans se couper du jeune publique il se tourne plutôt vers les adultes qui en apprécieront toutes les subtilités. Bref c'est beau, intelligent, émouvant. Seule petite ombre : quelques longueurs.
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