Sans la présence rafraichissante des jeunes personnages, Nora, sa soeur, Maya et le jeune collègue de Nora, Xavier, ce film offre une vision très pessimiste - voire glaçante - sur les personnages bien typés et remarquablement interprétés, dans le monde implacable et pourtant feutré où ils évoluent.
Certains sont des prédateurs-nés, d'autres, leurs victimes collatérales, parfois leurs proches qui ont des bleus à l'âme dont ils ne se remettent pas très bien (Solveig, l'épouse de Barsac...), voire pas du tout (le père de Nora, qui fut un brillant Centralien et qui, aigri au possible et réfugié dans ses équations, est devenu épouvantable pour ses proches qu'il désespère.
L'interprétation est au-delà de tout ce qu'on peut attendre de ce film, à la glaçante atmosphère: Même si leurs personnages font froid dans le dos, sont pour certains antipathiques au possible, on y croit à 100%.
Des comédiens au top, dirigés au top, des "numéros" d'acteurs qui laissent pantois, des scènes qui sont des morceaux d'anthologie, comme le diner d'anniversaire de Serge (le père de Nora) où Jean-Pierre Bacri se surpasse dans la méchanceté ("Tu n'es qu'un salaud et un con" finit par lui lancer sa compagne...
Bref ! Un film qui ne peut laisser indifférent, en dépit de sa noirceur. C'est du cinéma, mais du grand cinéma ! Bravo !