On pense d'abord à une comédie mais c'est loin d'être le cas. On explore la psychologie de la Baronne Marguerite qui pense savoir chanter alors qu'elle chante affreusement faux. C'est un très beau film qui met en représentation une histoire vraie. Les acteurs jouent bien, et les scènes s'enchaînent facilement, j'ai beaucoup aimé.
Cette cantatrice ratée a existé, milliardaire américaine qui s’est en quelque sort acheté sa carrière. Le film en est tiré, transposé en France dans les années 20. C’et un peu une fable sociale, le monde des très riches avec ses hypocrites et ses profiteurs. Marguerite est un peu folle, flanquée d’un mari qui l’a épousée seulement pour sa fortune, et qui la trompe bien évidement. Il a cependant des éclairs d’humanité à son égard. Journalistes, artistes et professeur profitent de sa naïveté (le professeur de chant est cependant victime d’un chantage). Celui qui semble son seul allié est son majordome, qui est tout de même ambigu en entretenant sa folie, et se révélant pas si bienveillant que cela sur la fin. C’est un peu son mauvais génie. J’avais vu auparavant le « Florence Foster Jenkins » avec Meryl Streep, je ne le trouve pas meilleur, la milliardaire y est dépeinte de manière plus exubérante, le ton est moins dramatique et finalement elle parait plus ridicule. Je préfère la version plus sombre du film français.
Les étoiles sont pour Catherine Frot. Elle joue comme à son habitude c'est-à-dire bien sans plus. Pour le reste le scénario de cette chanteuse ratée est pauvre. Des scènes inutiles : le majordome dans une scène vulgaire qui remet une couche sur l'esclavage. La dernière scène est complètement ratée Peu de suspense sur la fin tragique Techniquement le film est réussi : lumière cadrage .. Reste un film ennuyeux, répétitif.
Heureusement que le rôle de Marguerite est tenu par Catherine Frot car sinon voici un film trop long, trop répétitif, un film qui tourne en rond sans exploiter correctement certains thèmes annexes qui ne sont qu'esquissés comme les motivations du duo d'anarchistes.
Rarement film français ne m'aura autant emballé... Et même si ce "Marguerite" souffre de quelques défauts, l'interprétation magistrale de Catherine Frau et de tous ses partenaires, les décors, les costumes, la photo, les éclairages, la bande son sélectionnée avec une grande intelligence (sans parler du le sublimissime "Chasing Sheep is Best Left to Shepherds" de Michael Nyman), font de ce film un moment fort en émotion(S). À voir, donc !
La plupart des films que j’aime pas m’ont juste ennuyé ou pas intéressé mais là c’était profondément insupportable.
L’image et le son sont techniquement ratés : La photographie est immonde et les dialogues sont inaudibles, autant à cause de l’articulation des comédiens qu’à cause de la prise de son. Les différentes pistes se gênent les unes les autres et poussent le spectateur à augmenter le volume pour espérer comprendre. C’est franchement problématique pour une œuvre AUDIO - VISUELLE, et d’autant plus pour un film dont la thématique principale EST le son.
Le film donc, en plus d’être insupportable, est prétentieux, ridicule, attendu et lourd.
Malgré tout, on a quelques scènes hilarantes, par le comique de situation et leur interprétation (notamment Catherine Frot), et un sujet intéressant et plein de potentiel, dont l’approche est complètement ratée.
Ce film est plutôt original de part l'histoire qu'il nous dévoile. Celle d'une femme riche, très riche, qui a pour passion la musique, l'opéra plus précisément et qui chante de tout son coeur. Malheureusement cela ne suffit pas, les efforts paient, mais jusqu'à un certain point, car elle chante faux voire très faux. Néanmoins, cela ne l'empêche pas de faire des récitals, elles peut se le permettre. Et tout le monde est complaisant, menteur et arrangeant. Il ne faut pas la vexer. Le film nous fait poser les questions suivantes. Faut-il se faire plaisir? Ou s'arrêter plutôt que se ridiculiser? Jusqu'ou faut-il pousser sa passion? Est-ce plus cruel de dire la vérité? Ou au contraire est-il plus courageux de faire croire à la personne qu'elle excelle? Afin de la rendre heureuse. J'ai trouvé qu'A. Marcon a des airs de F. CLuzet. Un joli film.
L'histoire d'un personnage attachant. Sous ses airs de légèreté, le film prend une tournure dramatique et touchante. Catherine Frot y livre, de mon point de vue, sa meilleure prestation d'actrice : déjantée, ridicule parfois, mais dont la sincérité ne peut laisser indifférent. Les acteurs secondaires jouent juste, et apportent au film une belle palette de personnalités. Les dialogues sont pertinents et on prend un réel plaisir à se laisser casser les oreilles...
Elle est riche, mythomane, passionnée de musique et chante faux. Effroyablement. Son mari – plus clairvoyant que gentil (c’est elle qui a le fric) la laisse faire. D’autant plus qu’il la trompe ! Elle est soutenue par un anachronique et inconditionnel maître d’hôtel à sa dévotion. Elle rêve d’une vraie scène : « La perfection, c’est de faire ce qu’on fait avec le cœur. » Eh bien, non ! Autour d’elles gravitent des personnages pas toujours cohérents dont certains sont très réussis (Michel Fau professeur de musique rappelant J-Claude Dreyfus, de même que la mise en scène me fait penser à Jean-Pierre Jeunet). Le scénario se dilue ensuite dans des tentatives d’explications psychologiques plus ou moins hasardeuses. Pour conclure, la mise en scène est originale et intéressante, mais l’exposition et le montage confus.
Ode enchanteresse et diabolique à l’hypocrisie et au cynisme, avec ce talent spectaculaire de metteur en scène que l’on connaît à Xavier Giannoli. Le cinéaste use d’une féconde virtuosité dans le décryptage des situations et d’une forme d’anatomie de l’intérieur. Oui, il sonde les âmes et les cœurs, et sa galerie saisissante de personnages est toujours comme en flagrant délit des bassesses ordinaires, des médiocrités du quotidien, de la vile flagornerie. Les indécents journalistes et affamés critiques qui préfèrent leurs propres textes aux œuvres qu’ils évaluent, sont délicieusement croqués. Les costumes et époques changent, pas la profonde noirceur de l’âme humaine. A tout égard, l’excellent « Marguerite » pose les bases et sonne les prémices du chef d’œuvre des « Illusions perdues » (2021).
L’hilarité n’est pas démente, mais assez permanente. Car au-delà de la vaste blague, le pathétique et le poignant sont le fil conducteur d’une Marguerite qui nous éclate à coup sur les tympans mais nous fend légèrement le cœur. Pas de gag ultime donc, mais une finesse du trait de l’hilarité, une écriture évidemment et éminemment littéraire.
Le travail légitimement cesarisé, façon casserole phonique, de Catherine catastrophique Castafiore Frot, pour bien chanter faux (…) est d’une redoutable ampleur. Elle apporte sa passion de l’authenticité et un engagement total. Autour d’elle, une constellation de talents, tant Giannoli aime à magnifier ses muses. C’est un petit poème de jeu, un petit poème de film.
« Marguerite » de Xavier Giannoli (2015). Nous sommes en septembre 1920 et Marguerite Dumont (Catherine Frot), femme fortunée, est passionnée de musique et d’opéra. Depuis des années elle chante régulièrement devant ses amis mais « elle chante comme une grenouille » et personne ne le lui a jamais dit y compris son mari (André Marcon), un baron dont la fortune dépend de son épouse. Seul son majordome (Denis Mpunga) l’encourage, la vénère et la photographie. Elle chante pour des œuvres en faveur des orphelins de guerre… Mais voilà qu’elle se met en tête de se produire devant un vrai public à l’Opéra. Son professeur de chant Atos Pezzini / Divo (Michel Fau), un chanteur d'opéra sur le retour, voit dans cette affaire des avantages matériels et financiers non négligeables. Après moult leçons souvent cocasses, elle se sent prête mais le public sourira puis rira. Elle regarde alors son mari, continue de chanter puis se met à tousser et à cracher du sang. Hospitalisée, un médecin tentera de lui faire comprendre que… mais ! Il se décide alors à l’enregistrer pour qu’elle « se réveille » mais notre pauvre Marguerite de s’effondrer ! Pour ma part je regrette un peu l’histoire des jeunes dandy anarchisants qui se moquant d’elle l’utilisent pour son argent mais il est vrai que ce sont eux qui ont incité Marguerite à se produire devant un vrai public. Ce film qui s'inspire de la vie d’une riche américaine, Florence Foster Jenkins, est un psychodrame touchant et je ne suis pas certain que Marguerite soit dupe mais c’est sûrement sa façon de pouvoir exister. Ce film superbe en termes de décors, de costumes, de lumière… repose sur la remarquable prestation de Catherine Frot.
Que de moyens mis en œuvre pour produire un film aussi rasoir! On ne comprend pas totalement les motivations cyniques de ceux qui l'entourent (le journaliste et le type au monocle). Fau et Frot géniaux bien sûr.
L'histoire est inspirée d'un personnage réel, à dire vrai plus ou moins sympathique (une riche oisive et enfant gâtée). Giannoli s'exerce au film en costumes des années 20 (la fin de l'âge du muet au cinéma, suivez mon regard, et Chantons sous la pluie! Avec une telle voix de crécelle, pas étonnant qu'il pleuve…) qui préfigure ce qui sera la grande réussite des Illusions perdues, mais en moins abouti. Pas facile d'ailleurs de chanter avec assurance aussi faux. C. Frot a relevé un beau défi, d'un personnage ambigu, volontaire mais exaspérante, et aussi fragile parce que artificielle. Le scénario n'a pas réussi à tirer une dramaturgie puissante de cette situation, mais le résultat est plaisant à regarder. DVD avril 2022
Très grosse déception. Catherine Frot, que j'apprécie beaucoup habituellement, ne parvient pas à sauver un scénario fade. Le film est beaucoup trop long au regard de son intrigue inexistante. Les commentaires positifs de la presse sont très décalés par rapport à la réalité du scénario et les 4 césars - étonnamment - ne font que masquer un film sans grand intérêt. On oserait presque penser que les commentateurs ont fait avec ce film ce que les personnages ont fait avec Marguerite: maintenir l'illusion d'un film réussi au détriment de la sincérité vis-à-vis du spectateur.