0,5
Publiée le 26 décembre 2017
Youpiii ! La jolie Mae est toute contente d'avoir enfin décroché un poste de rêve ! On peut la comprendre, sa vie n'est pas terrible vu qu'on nous la présente en 3-4 scènes succintes : en gros, ça se résume entre une obsession inexplicable pour le kayak, un job filmé en couleurs verdâtres (ça veut vraisemblablement dire qu'il est nul), un père souffrant d'une sclérose en plaques et un amour d'enfance qui ferait de mieux de prendre une bonne douche plutôt que de construire des lustres en bois de cerf (aucun besoin d'appuyer là-dessus, ça se suffit).
Ni une, ni deux, en passant le plus long coup de fil de l'Histoire à l'amie qui lui a obtenu le poste (le montage en ce sens est fa-bu-leux), Mae saute dans sa voiture et file au Cercle, une sorte de Google-like dont les infrastructures sont un immense cercle insulaire (ben oui, si c'était un losange en même temps...). Là-bas, elle travaillera au service-clients pour répondre aux questions des usagers afin d'obtenir un bon taux de satisfaction de leur part, rien de bien méchant. Surtout que la vie dans le Cercle est encore bien mieux que la pire vision fantasmée du Googleplex : fêtes tous les soirs, concerts de stars (Beck a besoin d'argent visiblement), tous les loisirs et sports imaginables disponibles, ... Le Cercle, c'est le rêve, quoi !

Mais non en fait. Il y a bien entendu le revers de la médaille parce que c'est comme ça, on est dans un film qui se veut être une sorte de thriller d'anticipation dénonciateur donc forcément...
Ne possédant apparemment pas assez de neurones pour avoir l'idée de lire son contrat de travail, Mae va s'étonner tout le temps (ça se voit, elle ouvre grand la bouche) que l'entreprise fasse n'importe quoi de ses données personnelles ou lui fasse ingérer des micro-puces sans son consentement préalable. Et puis, il y a ce conditionnement qui fait que les employés (n'ayant rien d'autre à faire) se passionnent pour la vie de chacun de leurs pairs jusqu'à en connaître tous les contours par coeur et s'obligent à tout déballer en permanence sur le réseau social de l'entreprise.
Plus largement, le Cercle est aussi une version encore plus dégénérée que Google, une quasi-secte dirigée par un gourou interprété par Tom Hanks dont la nouvelle création ultime, une caméra-bidule-bille à reconnaissance faciale et plein d'autres trucs, est susceptible de mettre la notion de vie privée dans le dépotoir le plus proche...

La seule qualité de "The Circle" que l'on retiendra est de poser parfois de bonnes questions, la naissance d'une démocratie où la transparence atteindrait un degré total notamment. Pour le reste, le film de James Ponsoldt est une catastrophe visant aussi un certain degré total.

En fait, Mae est le personnage principal le plus scénaristiquement idiot et invraisemblable que l'on ait vu depuis très longtemps, ses changements de points de vue sur son environnement professionnel tiennent tout simplement de la farce la plus grotesque. La pauvre petite devient toute triste et commence à douter des bonnes intentions du Cercle, hop, un accident de kayak sous les étoiles (nomination instantanée à la scène la plus ubuesque de tous les temps) la décide du jour au lendemain à accepter de se faire filmer en permanence pour être regardée par la planète entière. À moins que vous soyez fâchés avec la notion de cause à effet, avouez qu'on a connu des décisions plus réfléchies... Mais ce n'est pas tout, alors que l'on est déjà atteré de suivre les aventures d'une cruche illuminée, "The Circle" s'enfonce dans une cascade de facilités aberrantes !

On ne va pas toutes les énumérer mais le love interest de Mae à l'identité bien pratique qui choisit de lui dévoiler des infos hyper-secrètes sans raison alors qu'elle n'est qu'une employée de bureau, le personnage de la pauvre Karen Gillan dont l'apparence physique s'adapte mystérieusement à son état émotionnel (bien = toute pimpante avec cheveux ondulés, pas bien = grosses cernes avec cheveux raides et sales, apaisée = pas de maquillage avec cheveux propres volant au vent) et le fait que tout ce petit monde trouve toujours le moyen d'aller dans des endroits sécurisés alors que le complexe est censé être protégé et filmé de partout en sont sans doute les meilleurs exemples.

Le pompon sera atteint lorsqu'enfin Mae ouvrira les yeux sur le Cercle et que le film nous demandera d'applaudir à tout rompre sur sa révolte. Ben non, désolé, ma petite Mae, tu t'es comportée comme la reine des gourdes les trois quarts du temps, on n'a absolument aucune empathie pour tes ennuis et c'est bien la moindre des choses de tenter de réparer toutes tes âneries ! Au moins tu auras fait quelque chose d'intelligent dans un film qui, lui, en est totalement dénué.

À la vue du générique de fin, hormis le fait de pousser un énorme soupir de soulagement, une question reste dans toutes les têtes : qu'est venu faire un tel casting dans une galère pareille ?
4,5
Publiée le 25 juillet 2017
"The Circle" en se plaçant avec une légère anticipation sur notre époque, permet une extrapolation de ce que pourrait devenir bientôt notre monde à travers notre vie quotidienne !
Et à y regarder de près, les dérives que créent déjà Facebook ou d'autres réseaux, ne sont pas si éloignées de ce que cette histoire nous projette et nous annonce...
Cela pourrait bien être la suite logique d'une mise à nu de nos vies privées où le moindre fait journalier, le moindre ressenti de l'instant, fait pour beaucoup d'entre nous déjà l'objet d'une publication régulière et immédiate sur le Net !
À ce stade et malgré une mise en scène un peu plate, "The Circle" assure et devient même terriblement prenant.
Le personnage central, Mae Holland incarné par Emma Watson est en fait bien plus intéressant qu'il n'y paraît, car cette toute jeune recrue va se présenter sous la forme d'une dualité antagoniste où son sens critique va entrer en conflit avec une réelle fascination !
L'emballement dans lequel va tomber Mae par l'émulation de tous ses admirateurs, ces fameux "followers", est ici formidablement bien décrit et étayé...
Tandis que l'idéologie de ce réseau social où on partage tout pour apporter aux autres, va également devenir le sujet très intéressant du film par la complexité de ce quasi gourou, dont Tom Hanks offre aussi une double facette...
Celle généreuse d'un homme qui souffre dans son vécu de père, doublée d'une autre plus sombre et bien plus ambiguë.
Toute la problématique de la privation de liberté sous couvert d'une démocratie idéale qui vire en définitive au despotisme, est ici bien mise en avant en devenant même un sujet également passionnant par toutes les trouvailles qui font froid dans le dos !
Certains moments vont nous amener à vivre des dérapages, dont cette nouvelle société n'aura même pas conscience ou si peu que cela va en devenir en effet littéralement effrayant !
Le dénouement par un rebondissement habile se transforme en coup de théâtre, sorte de piège étonnant et bien trouvé, ce qui en passant laisse le spectateur assez déconfit quant à la réelle personnalité de l'héroïne !
Par son approche plutôt multiple, cette réalisation de James Ponsoldt nous tend plusieurs perches de réflexion en se révélant ainsi bien plus originale et aboutie qu'au premier abord.
Bien fichu, pertinent et intelligent, un film à voir et à méditer !
Et se dire alors, autant freiner des quatre fers l'évolution de ce monde de technologie, à défaut de pouvoir revenir en arrière...
1,5
Publiée le 8 juillet 2017
Les films se centrant sur l'émergence des nouvelles technologies dans notre quotidien, l'évolution des réseaux sociaux et la mort imminente de toute forme de vie privée sont monnaie courante, et ce depuis un certain temps déjà. On y a vu donc au fil des ans des œuvres avant-gardistes, pertinentes dans leur satire où la réalité à même parfois dépassé la fiction. Que reste-t-il à dire sur ce sujet d'actualité qui régit de plus en plus nos vies ? C'est ce que va essayer de chambouler The Circle, adaptation du roman du même nom de Dave Eggers par James Ponsoldt, réalisateur qui s'est principalement fait connaître par son réussi The Spectacular Now, vraie réussite du carrière qui manque de mordant.

Un reproche que l'on pourrait d'ailleurs étendre à The Circle, qui dans ses réflexions pourtant assez intéressantes, se révèle d'une fadeur confondante. Mais ce n'est pas le seul défaut d'un film qui manque globalement d'imagination et qui n'a aucune idée de comment traiter de son sujet hors des sentiers battues. On passe en revue tout les clichés attendus de ce genre de film sur la technologie, avec la nouvelle venue dans une société à la vie très autarcique, très proche de la secte, avec le gourou qui prône l'ouverture mais qui cache lui-même des secrets et où la vie privée tient presque d'un rêve éloigné. On est clairement dans une caricature à mi-chemin de Google et de Facebook qui se déroule avec tout les "rebondissements" attendus et qui n'apportera que trop peu de surprises. Pire que ça, en plus de ne pas donner de substances à ces personnages ce qui rend très difficile de s'investir avec eux, le film porte un regard tellement détaché sur son sujet qu'il tombe sans mesure dans ce qu'il essaye de dénoncer. Même si le parcours du personnage principal se révèle bien plus trouble qu'espéré et qui pourrait mener à des questionnements assez passionnants, le film ne le remet jamais en cause et finit par montrer que les bien-faits de l'écroulement de la vie privée. Il ne tire jamais des leçons des erreurs de ses personnages, ou il n'apporte pas de perspectives inverses pour ouvrir un débat. On en reste avec une vision naïve et enfantine qui se montre au final terriblement dangereuse et aussi irresponsable que son personnage principal. L'outil bénéfique qui est pervertit une fois entre les mains de l'Homme et l'hypocrisie issue de la "bien-pensance" de ceux qui se veulent tolérant mais s'érigent en individus supérieurs qui n'évoluent que par le mépris et l'intolérance, sont aussi des thèmes égratignés par le récit mais qui n'ont jamais la place qu'ils méritent. Alors que c'est avec eux que ce situe tout le centre du problème, le film oublie l'humain au centre de la problématique.

Ce qui ne laisse au final que très peu de place au casting. Seul Emma Watson à la place d'exister dans le film. Malheureusement, c'est probablement elle qui convainc le moins. Dans son rôle de jeune femme intelligente, indépendante, féministe et soucieuse des autres, elle ne fait que jouer la partition qu'elle présente au monde. Elle fait uniquement du Emma Watson ici, il y a zéro travail de composition à tel point qu'il en vient impossible de parler de jeu. Elle en devient même agaçante tellement ce qu'elle essaye de faire ici paraît faux, elle n'a aucune alchimie avec le reste des acteurs et semble n'avoir aucune perspective sur son personnage. ll serait temps qu'elle prenne des risques dans son jeu sinon elle pourrait bien finir par n'être plus qu'une caricature d'elle-même. Tom Hanks et John Boyega auront eux des personnages au potentiel plus intéressants, et même si ils sont convaincants, ils ne sont pas assez creusés pour vraiment marquer. On ajoute à ça une mise en scène sans idées qui tente de jouer la partition du film branché jusqu'au bout avec ses incrustations de texto dans l'image, un côté voyeurisme pas du tout appuyé et des musiques pop pour correspondre à un certain type d'imagerie qui tente vers la pure embardée hipster. Le tout enrobé d'une réalisation sans saveur déjà-vu et qui n'est plus à faire tellement elle apparaît ringarde et insultante pour le public qu'elle vise.

The Circle est une catastrophe. Basé sur un sujet en or dont il n'arrive jamais à tirer profit, James Ponsoldt prouve définitivement qu'il est un cinéaste qui manque de mordant. Sa filmographie s'impose comme gentillette quand il s'attaque à des sujets plus "légers" mais il est totalement malvenu lorsqu'il s'éprend pour des sujets plus sérieux. Car il est évident que The Circle est un projet qui lui tient à cœur mais il ne sait absolument pas comment gérer son propos ni son casting. En résulte un film mal traité dans ses thématiques, stérile dans son histoire et dangereux dans sa morale. Le tout ne pouvant même pas être un peu nuancé par une réalisation fade et très cliché ni même par un casting qui manque de place pour respirer. Une oeuvre qui se révèle donc plus intéressante pour les débats qu'elle peut susciter après visionnage car les questions sont bien là, mais en soi The Circle est un franc ratage.
2,0
Publiée le 4 septembre 2017
Même si on pouvait se douter qu'Hollywood ne permettrait pas à une œuvre d'être trop subversive sur les tout-puissants réseaux sociaux, on était au moins en droit d'espérer un regard lucide et un minimum critique sur ces derniers. Et c'est plus ou moins le cas... Du moins le pense t-on. Car dans ce film, tout n'est pas à jeter. Le scénario a des arguments, parvient à dégager certaines contradictions de l'héroïne, et il y a quelque chose d'assez stimulant à être plongé dans ce monde totalement virtuel, aux possibilités infinies et aux dérives gigantesques dans l'intrusion à la vie privée ou dans l'abus de pouvoirs. Sincèrement, cet axe a d'ailleurs marché sur moi un temps, la prestation d'Emma Watson, oscillant constamment entre naïveté et force mentale, ainsi que le choix étonnant de Tom Hanks pour interpréter le gourou faussement cool de la société s'avérant plutôt gagnants. Mais bon... Au final le malaise est beaucoup moins grand que prévu, l'œuvre se contentant de réflexions assez tièdes sur le sujet, le discours apparaissant même résolument ambigu sur la durée. S'il met par moments bien en évidence le côté dérangeant et malsain d'être perpétuellement connecté avec le monde et aux situations dramatiques que peuvent engendrer cette volonté de filmer perpétuellement (à ce titre, les parents de l'héroïne sont certainement les protagonistes les plus réussis, et une pensée en passant pour Bill Paxton et Glenne Headly, malheureusement tous deux décédés peu de temps après le tournage), cette volonté de vouloir ménager toutes les sensibilités finit par vraiment porter préjudice à l'entreprise. Le propos est confus, la ligne directive peu claire... Et puis surtout, il y a cette fin. Sincèrement, je pense que j'aurais été nettement plus indulgent si cette dernière n'avait pas été aussi ridicule, venant presque contredire intégralement tout ce qui avait pu être, même maladroitement, développé jusque-là. Ce dénouement, c'est presque une insulte, une provocation. Il est quasiment dangereux tant il laisse à penser que spoiler: l'omniprésence absolue (et donc aggravée) des réseaux sociaux serait un bienfait pour la planète. Aucun recul quand à leur utilisation ou leurs dérives : tout cela est balayé d'un revers de la main avec un détachement incroyable, se donnant qui plus est des airs humanistes franchement malvenues.
Et c'est vraiment dommage car jusque-là, aussi imparfait et inconstant soit-il, « The Circle » avait le mérite de parler d'un sujet on ne peut plus d'actualité avec un minimum de matière le concernant. Rageant.
4,5
Publiée le 18 juillet 2017
Internet, les réseaux sociaux, Youtube, ces médias qui partagent nos vies au quotidien pour toujours plus nous rapprocher. C'est le sujet de ce film, sujet d'actualité par excellence, et sujet à controverse ! The Circle a réussi à nous captiver : est-ce la prestation d'Emma Watson avec ce personnage naïf mais pas stupide, la réalisation classique mais très efficace, ou ce thème de l’hyper-connexion qui forcément nous parle ? Tout ça joue effectivement, mais le point fort de ce film, c'est le malaise qu'il nous fait ressentir, le retour sur nous-même, le questionnement à propos des limites des réseaux sociaux ou du pouvoir des entreprises face aux gouvernements. Il pousse à la réflexion, à la modération, et c'est forcément bon ! La fin est-elle même pleine de mystère, on a d'ailleurs émis quelques hypothèses ensemble en partant ! C’est aussi très intéressant de se pencher sur la « transparence » du personnage, réfléchir à ses multiples définitions… Bref, un film intelligent, qu’on a vraiment apprécié et qu’on conseille vivement !
3,5
Publiée le 18 juillet 2017
The Circle est le nouveau film de James ponsoldt,avec Emma Watson,Tom Hanks et John Boyega dans les rôles principaux. The Circle raconte l'histoire de Mae,une jeune femme,qui va être contactée pour un nouveau travail dans une entreprise appelée the Circle. Cette entreprise travaille dans les nouvelles technologies et un nouveau projet va être mis en avant au moment de l'arrivée de Mae...

Je ne pouvais pas rater le nouveau film d'Emma Watson,et j'ai bien fait de me déplacer. The Circle est un bon film,qui dénonce les dérives des nouvelles technologies,utilisées à mauvais escient. Emma Watson est crédible dans le rôle,ainsi que John Boyega même si son personnage n'est pas très important dans le film. Malheureusement,c'est loin d'être le meilleur rôle de Tom Hanks : on sent bien dans son jeu d'acteur qu'il n'est là que pour encaisser son chèque. Le scénario tient la route,en proposant une histoire classique mais efficace. Le thème du film est d'actualité : avec toutes ces nouvelles technologies à l'écoute de tout,peut-on avoir encore une vie privée ? The Circle insiste beaucoup là-dessus et nous démontre pendant tout le film qu'il n'est pas nécessaire de rendre toute sa vie publique : certaines choses doivent rester privées (SMS,mail...

Le film est bon mais il n'est pas parfait. En effet,le film aborde plusieurs sous-intrigues,qui au final ne seront pas résolues,comme l'affaire de la sénatrice.Le personnage de John Boyega aurait mérité une meilleure écriture,afin d'être plus utile dans le film.Le film n'a pas de fin,on n'a pas l'impression que le film est fini. Pour moi,The Circle a un goût d'inachevé et c'est ce qui a influencé ma notation.Une véritable fin et des questions qui ont des réponses en fin de film auraient fait de The Circle un bien meilleur film.

Conclusion : Je vous encourage à aller voir The Circle,c'est un bon film qui dénonce l'abus des nouvelles technologies sur notre quotidien et qui pousse à la réflexion quant à notre utilisation des réseaux sociaux.Ce n'est pas le film de l'été non plus,mais c'est un bon divertissement qui fait réfléchir le spectateur,et quand on voit les blockbusters abrutissants sortis ces derniers mois, qui ne font que divertir et qui ne propose aucune réflexion sur un sujet quelconque,ce film fait du bien.Bonne séance à tous.
4,0
Publiée le 8 juillet 2017
"The Circle" est un film utile qui nous avertit sur les limites des réseaux sociaux où on est confronté face au mélange de la vie privée et de la vie publique. Le film pousse certaines situations très loin mais si on prend en compte tout ce qui se passe durant le film, associé à l'évolution de la technologie actuelle, ces situations poussées à leur paroxysme semblent réalistes et probables.

Tout d'abord, je me pose une question. Comment ce film visionnaire dans son fond peut-il avoir d'aussi mauvaises notes? Certes je conçois qu'il y a quelques défauts et que, d'ailleurs, j'aborderais ci-dessous, mais sérieusement, 15% d'avis positifs de la presse et 23% des spectateurs sur RottenTomatoes seulement? Sérieusement? Je déteste ceux qui disent ça puisque personne n'a la science infuse mais à mon humble avis, ce film n'a pas été compris...

Le premier tiers présente les personnages du film. Rien de spécial, on suit quelques minutes la vie de Mae (Emma Watson) dans une entreprise où elle n'est pas épanouie puis elle obtient, grâce à son amie Annie (Karen Gillan), un entretien d'embauche pour travailler dans l'entreprise The Circle. Le film présente ses personnages principaux d'une manière classique mais soulève quelques mystères pour nous garder en haleine et nous intéresser un minimum.

Ce que j'ai particulièrement aimé dans ce film, c'est l'évolution crescendo de la présence du réseau social de l'entreprise dans la vie de Mae dans les deux autres tiers du film.
Elle arrive à The Circle, toute heureuse et fière d'avoir décroché son poste. Elle découvre peu à peu l'entreprise, son travail, ses secrets... Son travail est assez flou mais en gros elle doit répondre à des clients et faire des sortes d'enquêtes de satisfaction, décrocher les meilleures notes possibles et avoir, à la fin du mois, la meilleure moyenne possible. Bien évidemment, elle figure parmi les meilleures et elle reçoit la visite de deux membres de l'entreprise après quelques mois d'activité dans l'entreprise. Pour moi, c'est à partir de cette scène que le côté thriller s'immisce dans le récit.

spoiler: À la base, ces deux membres viennent pour discuter et présenter le réseau social de l'entreprise à Mae puisqu'elle est l'une des personnes les plus influentes grâce à sa moyenne. Déjà, ces deux personnes sont envahissantes. La fille pose plein de questions du type "et pourquoi tu ne fais pas ça?" et on ressent bien le malaise que cette scène provoque. Ils viennent pour lui créer un compte sur leur réseau social et au final ils s'immiscent dans la vie privée de Mae en lui parlant de ses parents par exemple, la maladie de son père. Ce qui est très bizarre c'est que malgré qu'ils posent des questions, ils semblent déjà tout savoir... Au fil de la discussion, la scène devient carrément glauque et je trouve la mise en place de cette ambiance très réussie.


Le film continue donc crescendo sur les deux autres tiers où Mae monte en grade dans l'entreprise et où elle se fait proposer une expérience : être totalement transparente et faire vivre chacun de ses moments en direct dans le monde entier. C'est dire à quel point le film va loin pour dénoncer tous ces excès. Chaque moment de sa vie est filmée pendant un mois entier (bon, sauf ses passages aux toilettes et à la douche). C'est d'abord impensable que tout ça puisse se passer mais les caméras sont tellement petites et avec l'évolution de la technologie, ça pourrait devenir possible... On serait filmé à chaque instant, à chaque coin de rue, partout... et toutes les données seraient consultables en ligne, par tout le monde. C'est flippant... Je ne peux pas en dire plus sinon je vais spoiler.

Pour finir, forcément, la fin du film. C'est vrai qu'elle est un peu abrupte et laisse en suspend plein de questions mais elle m'a paru assez intelligente : tout est remis en question. C'est vrai, les créateurs de l'entreprise Eamon Bailey (Tom Hanks) et Tom Stenton (Patton Oswalt) disent au monde entier que leur réseau social est le meilleur, le plus ergonomique et qu'il permet de faire plein de choses comme retrouver d'anciens amis ou des criminels mais eux, par contre, ne l'utilisent pas et ne mettent rien en commun : on ne sait pas ce qu'ils font de leur week-end, si ils ont une famille etc alors qu'ils obligent les autres à le faire. C'est aussi inquiétant de voir autant de gens adhérer à ce concept et de voir autant de personnes connectées sur leur réseau social qui suivent en direct toute la vie de Mae...

Concernant les points généraux du film : Danny Elfman compose encore une fois une excellente bande originale qui se mêle parfaitement bien avec le film et contribue à l'ambiance malsaine du film. La réalisation, la photographie, les décors... tout est très bon. J'ai beaucoup aimé le choix de nous montrer beaucoup de réactions en direct sur ce que voit Mae, elles apparaissent en forme de bulle et ça comble bien tout l'écran. Il n'y a pas de temps mort, l'intrigue est prenante et intéressante, les dialogues sont plein de sous-entendus ce qui nous pousse à les identifier et d'être encore plus attentif, les acteurs sont excellents, en particulier Emma Watson et Tom Hanks, sans oublier John Boyega (même si c'est dommage que son rôle ne soit pas plus exploité), Karen Gillan et Ellar Coltrane (Mercer) excellent dans son rôle. Que du très bon!

Je pense que le film est à voir absolument, il nous met en garde face aux excès que l'on peut faire sur les réseaux sociaux et nous prouve qu'il faut absolument savoir garder un jardin secret, de l'intimité et ne pas tout partager au grand public. Le film ne nous dit pas qu'il ne faut pas les utiliser, bien au contraire puisqu'il énonce plein de qualités vis-à-vis des réseaux sociaux mais il faut savoir doser ce qu'on dit ou ce qu'on partage.

We watching you!

8/10
3,5
Publiée le 22 juillet 2017
Il a longtemps que je n’avais pas vu un film à l’aveugle comme celui-ci. Je ne connaissais ni le thème, ni le réalisateur, ni le casting (à part Emma Watson sur l’affiche). Cela apporte parfois de belles surprises, d’autres fois non. Un peu entre les deux pour The Circle. D’un côté le film de James Ponsoldt (The spectacular now) est de facture très classique (mise en scène, trame du récit). De l’autre, il fait nous fait bien réfléchir sur la dérive de l'intrusion d’internet et des réseaux sociaux dans nos vies, la limite vie privée/vie publique devenant de plus en plus flou. Même s'il manque une certaine épaisseur. On y verra aussi une certaine critique (après Monsanto dans Okja) des grands groupes (Apple, Google, Facebook…) à peine déguisée. La direction artistique est réussie, la direction d’acteurs honnête. Emma Watson s’en sort bien (le rôle était prévu à l’origine pour Alicia Vikander). Tom Hanks est comme toujours impeccable. Avec aussi Ellar Coltrane, la révélation de Boyhood, une excellente Karen Gillan (à suivre) et John Boyega (le héros de Star Wars-Le réveil de la force). A noter que c’est la dernière apparition du regretté Bill Paxton et de Glenne Headly, dans le rôle des parents, tous deux décédés avant la sortie du film.
Au final, c’est solide, carré, efficace. C’est sans surprise et cela manque un peu de puissance mais du bon cinéma hollywoodien qui nous distrait et nous fait nous poser des (bonnes ?) questions. C’est pas si souvent.
3,5
Publiée le 20 juillet 2017
Film très bien pensé amenant à la réflexion. On sent à peine le coté Facebook visé. Par contre je trouve que ça ne va pas assez loin, la fin me parait un peu bâclé vers la fin. Comment finir une telle histoire ? Un tel concept ? le film aurait peut être mérité une plus longue durée ? ça rappelle un peu le film antitrust
3,5
Publiée le 17 juillet 2017
Quelle parodie de nos très grosses sociétés de réseaux sociaux qui nous rendent complètement addict et qui savent beaucoup de choses sur les abonnés - même s'ils "privatisent" croient-ils !!! Le film vaut par la prestation d'Emma Watson - excellente - moins par celle de Tom Hanks, loin de Philadelphia par exemple!!! Pour le reste, on sent bien les gérants de ce monstre informatique, en voulant toujours plus, allant tout de même vers des obligations qui semblent irréels.... tirant les ficelles financières en tout cas, de tout ce système. Bref, intéressant, mais c'est long à aboutir à une certaine révolte légitime et bienvenue. Sans doute pas assez de surprise, on reste dans du "conventionnel" de ce monde bien sur !! **
2,5
Publiée le 18 juillet 2017
The Circle, un thriller américain écrit et réalisé par James Ponsoldt qui aborde une thématique sur les dangers du numérique. Le cinéma et les séries TV ont souvent recours à cette trame de fond en raison de leurs suspenses habiles. Exemple : la série Black Mirror ! Celle-ci apportait une ambiance noire et un ton satirique qui plaisait beaucoup. Le film The Circle avait de bonnes intentions pour séduire, mais s'avère plutôt stérile dans son traitement et dans son impact. Il n'arrive pas à susciter une réflexion sur les effets d'internet, comme il semble vouloir le faire, ni de suspense technologique pour nous impressionner ou nous inquiéter auquel on s'attendait... Qui pourtant, est un sujet d'actualité ! Le scénario a ses airs qu'on a déjà entendu parler auparavant. Une jeune femme indépendante est engagée dans une compagnie visionnaire qui veut rendre le monde plus sécuritaire en partageant l'information à l'ensemble de la communauté spoiler: grâce à des caméras installées partout. La fille accepte de participer à une expérience de transparence en portant une caméra sur elle 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Et les gens qui la suivent peuvent commentés ses faits et gestes...
Le long-métrage de Ponsoldt se situe plus vers un drame quasi linéaire et n'assume pas complétement les idées révolutionnaires qu'il propose. En plus de ça, spoiler: la finale
laisse sur notre faim et s'avère perplexe ! Emma Watson n'est pas particulièrement convaincante dans le rôle principal et c'était le même cas dans le remake de Beauty and the Beast... Nous avons du mal à saisir les intentions de son personnage et ses valeurs... John Boyega (révélé dans Star Wars VII) est clairement spoiler: sous-exploité et se révèle décevant !
En revanche, Tom Hanks interprète un chef d'entreprise éloquent. Il est à l'image de ces grands leaders du monde technologique qui ont changé notre façon de vivre et de communiquer. Pour tout vous dire, The Circle est un thriller technologique qui manque de caractère et surtout d'audace dans le but de capter notre attention. La série Black Mirror (qui s'intéressait à la même thématique) fait mieux le propos que ce film... Vite oubliable !
2,5
Publiée le 6 juillet 2017
La société "Circle", c'est un peu un mélange entre Apple pour les grosses présentations et Google pour le cadre de travail assez grandiose et agréable puis cela fait surtout référence à tous leurs gadgets connectés qui prennent de plus en plus de place et qui sont toujours plus intrusifs puisqu'ils permettent de savoir nos moindres faits et gestes si on les laisse faire bien sûr. James Ponsoldt se sert de tous ces éléments, de tous ces clichés et idées reçues sur ces appareils et sociétés puis amplifie le tout pour d'une certaine manière dénoncer tout ça. Une dystopie dans laquelle le tout connecté règne et où la vie privée n'a plus sa place avec des gens qui s'affichent d'eux-mêmes et ceux qui ne le font pas sont affichés et espionnés par des caméras minuscules placées un peu partout. Sur le papier, c'est très intéressant seulement le traitement m'a un peu laissé sur ma faim. À part voir de nouvelles technologies ou idées qui vont toujours plus loin, il ne se passe pas grand-chose. Il n'y a pas de réelles réflexions sur le sujet et les personnages sont mal développés que ça soit les dirigeants ou encore Mae qui va tout vivre là-bas. Le problème est que tout est vu et revu, je trouve que l'histoire ne va pas assez loin, je suis curieux de voir le traitement dans le livre, c'est surement mieux qu'ici, car on est loin du thriller innovant et angoissant que certains médias annonçaient... En gros, c'est un film sympa, mais il n'a pas l'impact qu'il aurait pu avoir et il se termine un peu dans l'indifférence...
4,0
Publiée le 14 juillet 2017
The Circle est un film très, très intéressant qui en dit beaucoup sur notre époque.Il s'illustre bien plus par son fond que par sa forme. De plus, le casting est excellent, Emma Watson qui joue Mae, l'héroïne. Tom Hanks, qui nous fait un mix entre Steeve Jobs et Mark Zuckerberg et enfin John Boyega, justicier de l'ombre mais toujours avec beaucoup d'humour, notamment dans les scènes où Emma Watson tente des approches pour le pêcho.

Ce film raconte l'histoire banale au début d'une jeune femme qui trouve un emploi dans une boite de la sillicon valley, spécialisée dans l'internet, à savoir The Circle. Dans notre monde, c'est une sorte de fusion entre Facebook et Google. Et on voit que ce mélange tend rapidement à se transformer en une sorte d'hybride entre la STASI, le KGB et une once de comité de salut public en matière de surveillance généralisée de la population.

Plus Mae monte, plus sa vie se déroule dans le cercle au lieu de se passer dans la réalité. On voit la quête effrénée de partages, de like, de commentaire et on assiste à une véritable injonction à la transparence totale sur les réseaux sociaux qui en devient presque totalitaire.

Ainsi, l'exemple d'une scène où des collègues de Mae l'interrogent afin de savoir pourquoi elle ne publie pas davantage de choses sur sa vie dans le cercle. Cela faisait véritablement penser à une secte. Cela la conduit au fur et à mesure à partager toute sa vie, en direct vidéo presque 24h sur 24h.

Le pire, c'est que tout cela est à peine caricatural et que cette tendance est déjà enclenchée par notre internet actuel et nos usages. Et c'est cela qui fait froid dans le dos et qui est, n'ayons pas peur des mots, absolument terrifiant. Sachant que tout cela est vendu avec le sourire bien entendu, à ce titre, une tête bienveillante comme celle de Tom Hanks fait merveille. Ce film est touche tellement juste cette question qu'on en sort en ayant envie de définitivement disparaitre de l'internet.
2,0
Publiée le 8 septembre 2017
Eh bah voyez-vous chers lecteurs, face à ce « The Circle », je suis très partagé… Tellement partagé que je ne peux m’empêcher de réécrire en permanence ma critique, juste parce que je suis infoutu de lui mettre une note dans laquelle je me retrouve. Finalement, ce sera donc « 2 étoiles » sur 5 possibles. D’un côté j’avais vraiment envie de valoriser ce que ce film cherchait à dire et qu’il parvient d’ailleurs (en partie) à illustrer plutôt clairement. D’un autre côté, j’ai beau vouloir être bienveillant, il y a quand même beaucoup trop de trucs qui sont mal foutus dans ce « The Circle » pour dire qu’au final, c’est un film à voir… Déjà, moi, le début, j’ai vraiment eu du mal à y adhérer. Etrange sensation que de se dire que le sujet nous intéresse, que les pistes ouvertes par l’intrigue nous intéressent, et que le film pourtant nous gonfle… J’ai donc cherché à comprendre quel était le premier « hic » de ce « The Circle » et je pense qu’il se trouve d’abord dans une écriture trop convenue et surtout beaucoup trop paresseuse. Tout le parcours du personnage principal est finalement déroulé linéairement, de manière très démonstrative, sans esprit de sélection. Alors certes, parce que tout y est et tout y est simple, l'intrigue n'en est que plus claire. D'un autre côté, j'avoue grandement douter du caractère vraiment essentiel de chaque scène. spoiler: Commencer le film en consacrant une scène entière pour nous faire comprendre à quel point Mae ne s'épanouit pas son travail, et que par conséquent elle va trouver dans la revalorisation affective et salariale de The Circle les motivations à son obéissance, était-ce nécessaire ? Ou plutôt, était-ce vraiment nécessaire de le dérouler ainsi, en un bloc spécifique et exclusif situé en début de film ? Je pense que cette mécanique de pensée est suffisamment familière à tous – du moins en ce qui concerne les populations qui sont ou qui ont été active – pour qu’on puisse imaginer traiter la chose plus rapidement, ou du moins de façon plus diluée avec d’autres thématiques. Seulement voilà, je pense que le problème était justement là : l’imagination…
Le problème de cette paresse d’écriture, c’est qu’on la retrouve un peu partout et un peu tout le temps. On la retrouve notamment quand il s’agit de nous présenter l’entourage familial, l’entreprise, les outils numériques, les collègues… Et ce problème de paresse est doublé quand on le retrouve aussi dans la forme. « The Circle » se revendique quand même d’une certaine forme d’anticipation et pourtant on a droit au final à une création visuelle et sonore en berne. Ah ça ! Je peux vous dire que j’ai parcouru ces interminables minutes d’exposition l’œil triste et l’oreille morne ! Il n’y a pas vraiment de choix formel opéré pour dire quelque-chose de cet univers par les sens. Tout est neutre. Le minimum accompli réside en ce seul bâtiment à l’architecture new-age bien fade. Rien de bien envoutant et de séduisant là-dedans donc, si bien que pour le coup j’avais clairement du mal à comprendre les phases d’extase très démonstratives par lesquelles Mae passait toutes les cinq minutes. (En même temps, si assister à un concert de Beck est pour elle le summum du fun, je peux comprendre pas mal de choses). D’ailleurs, on pourrait aussi en parler de cette pauvre Mae. Plus personnage-fonction qu’autre chose, elle n’est clairement là que pour permettre de dérouler la démonstration du film et c’est là qu’à mon avis la mécanique s’enraye le plus. Et ce n’est pas forcément l’utilisation de Mae en tant que personnage-fonction qui me dérange en soit. Après tout un film qui entend développer une démonstration se doit bien de passer par ce genre d’astuce pour être efficace. Seulement voilà, encore faut-il que l’illusion fonctionne et que le personnage ne se limite pas qu’à ça. Il faut qu’on puisse se reconnaître dans les émotions de ce personnage, ou au moins dans sa logique. Or, sur ce point, c’est assez catastrophique je dois bien avouer. Et c’est là pour moi que tout bloque. Moi je n’arrive pas à me projeter dans une intrigue dont la principale animatrice est aussi inconsistante. Mon souci, c’est que je considère que Mae, en tant que personnage, n’est ni capable de générer de l’empathie, ni capable de convaincre par sa logique. C’est un personnage lisse qui ne se limite qu’à un banal « j’aime mes parents et mes potes. » Rien de plus ne nous est malheureusement donné pour qu’on l’aime elle, dans sa singularité, pas plus que ses parents. Et ce qui est triste, c’est que sa logique ne parvient pas à compenser son manque cruel de relief. Un jour elle a des réticences et moque avec lucidité les excès de l’entreprise, et puis d’un seul coup, il faut que – pour les besoins de scénario – elle se transforme en un être totalement acquis à la cause et dépourvu de tout sens critique. Alors certes, il y a bien une explication, mais elle est vraiment fainéante et pas très crédible ( spoiler: La veille, la nana se sent tellement oppressée par tous ces regards qu’on porte sur elle qu’elle en vient à fuir en kayak pour trouver un peu de solitude ; mais parce que c’est la technologie de The Circle qui lui permet de la sauver de la noyade, alors le lendemain elle se décide de lever toutes ses réticences auprès de la boîte et de s’y livrer en toute transparence. Non mais oh ! Là non ! Comment veux-tu qu’on accorde de la considération à ce que pense et ressent cette fille si on nous suggère que finalement son attitude n’est dictée que par des postures superficielles qu’elle peut retourner comme ça, par simple choix ?
) Et pour le coup c’est vraiment dommage parce que le déroulement de l’intrigue permet parfois de saisir de belles questions éthiques ! Mieux encore : ce film peut même se vanter de traiter la plupart de ces questions avec une réelle intelligence et clairvoyance. J’apprécie notamment beaucoup que le film ait su faire preuve d’ambivalence dans la façon de présenter chaque innovation proposée par l’entreprise. ( spoiler: Certes, on critique bien le fait que les minis caméras peuvent tout espionner, mais d’un autre côté, on sait insister sur le fait qu’elles permettent d’améliorer notre quotidien, voire de sauver des vies ! Même chose pour les bracelets qui peuvent tracer les personnes tout en permettant un suivi médical hors pair.
) D’ailleurs, à ce petit jeu là, je ne pourrais nier le mérite qu’à ce « The Circle » d’être parvenu à pousser la démonstration suffisamment loin pour qu’elle puisse nous offrir quelques moments très signifiants comme spoiler: cette incroyable (et très flippante) course-poursuite visant le pauvre Mercer
, ou bien encore spoiler: les quelques illustrations bienvenues visant à montrer comment des entreprises aussi influentes pouvaient facilement influencer ou phagocyter le champ du politique
. Alors oui, à un moment, pour ces mérites là, j’étais prêt à lui attribuer quand même trois étoiles à ce film. Après tout pourquoi pas ? Certes, il se la joue facile dans ses effets d’intrigue, mais au-delà de ça il a le mérite de pousser assez loin et assez clairement la réflexion qu’il entend porter sur son sujet. Du coup je me disais qu’ils seraient certainement nombreux les spectateurs à y trouver leur compte dans ce « The Circle » et qu’au fond, même moi, je n’avais pas tant que ça à me plaindre… Donc soit… Why not… Mais bon… En faisant ce choix-là, d’une certaine manière, je validais implicitement le fait qu’on pouvait excuser la platitude des personnages. En faisant ce choix-là aussi, je validais aussi la linéarité du propos, et ses expositions bloc par bloc. Pire, en faisant cela, je validais une forme impersonnelle, irréfléchie et consensuelle qu’un sujet intéressant pourrait à lui seul justifier… Du coup, j’ai décidé de ne pas faire ce choix. Non, ce serait vous mentir : moi, ce genre de démarche dans un film, ça ne me satisfait pas. L’impersonnel, ça ne me satisfait pas. Le consensuel, ça ne me satisfait pas. Et ça ne me satisfait pas quand ça conduit un auteur à ne pas pousser son art jusqu’au bout. Par sa maîtrise du propos et de certaines scènes, James Ponsoldt démontre qu’il maitrise les codes du cinéma et qu’il comprend les problématiques du sujet qu’il traite. Alors oui, on peut se satisfaire de ce qu’il apporte, mais on peut aussi se plaindre de ce qu’il aurait pu apporter et qu’il n’a pas fait, par simplicité, par consensualisme, voire presque par lâcheté. OK, c’est chouette d’aborder la question du bousculement de la barrière vie publique / vie privée, notamment quand Mae se décide à livrer toute sa vie au monde entier. OK, c’est malin d’user de l’argument du spoiler: « après tout, si on est honnête on a rien à cacher, et si on est généreux on a tout à partager… »
Mais derrière, ça aurait quand même mérité que soit posée la grande question qui se cache derrière tout ça ; j’entends par là celle de l’intimité ! Parce que bon, réduire la chose à spoiler: la seule pose toilettes et à la sexualité de ses parents
, encore une fois c'est fort simpliste parce que moralement très consensuel. Alors qu'il aurait si intéressant d'explorer véritablement la question ! spoiler: Mae est-elle légitime à réclamer de l’intimité pour enfreindre les tabous et les normes sociales chez elle dans son cadre privé ? Peut-on lui reconnaître le droit de s’y balader à poil si elle le veut ? De se masturber tranquillement sur son canapé si l’envie lui prend ? Ou bien encore de discuter de sujets polémiques en présence de personnes de confiance parce qu'elle aime ça ?
Avec ce genre d'approches, on creusait vraiment le sujet, parce qu’au-delà de questionner l’emplacement du curseur entre vie publique / vie privée, on pouvait même questionner sa nécessité et sa légitimité. Là on aurait pu reconnaître au film le mérite d’avoir vraiment réfléchi à toutes les intrications qui sont liées à cette question des réseaux sociaux et plus largement de la surveillance sociale ! Et même chose pour les enjeux posés en conclusion ! spoiler: Que le film nous dise : « Au final, au lieu de lutter contre l’outil, apprenons à utiliser l’outil pour lutter contre certaines de ses utilisations », moi ça me va. Je réponds OK, c’est intéressant. Mais que le film décide de ne pas montrer ces formes de lutte, quelles en seraient leurs limites, ou bien encore quelles seraient les ripostes éventuelles du système face à ces luttes, eh bah je trouve que ça manque ! Et qu’on ne me dise pas que, pour le coup, se risquer à se projeter là-dedans ça devenait trop fantasque ! Non ! Ce genre de lutte existe déjà et alimentent même l’actualité ! Seulement voilà, sur ce point là aussi, le choix qui a été opéré à été celui de la simplicité et de la consensualité.
Eveiller les consciences pourquoi pas, mais il ne faudrait pas déclencher un débat non plus… Eh bah moi ça m’attriste ça ! C’est petit au fond. Et moi j’estime qu’on a le droit d’être exigeant… Donc non, à mes yeux « The Circle » ne peut être considéré comme un film satisfaisant. Non, je ne m’estime pas satisfait quand on peut plus et qu’on fait moins. Le gâchis ne me satisfait pas. Et si dans le monde des séries on a été capable de repousser les standards de qualité dans le plus grand intérêt de tout le monde, je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas le faire au cinéma… Exigeons-le, je pense qu’on aurait tous à y gagner… Après, ce n’est que mon point de vue. Donc si vous n’êtes pas d’accord et que vous voulez qu’on en discute, n’hésitez pas et venez me retrouver sur lhommegrenouille.over-blog.com. Parce que le débat, moi j’aime ça… ;-)
anonyme
Un visiteur
2,0
Publiée le 1 septembre 2017
Voici un film qui vous montre tous ce que vous savez sur votre vie privé par rapport à la technologie et qui vous ne propose AUCUNE solution . Ennuyeux et confus ,trop d'intrigues démarrés et jamais aboutis ,voici THE CIRCLE .
Les meilleurs films de tous les temps