Film très loin d'offrir une critique sociétale suffisante du monde des technologies innovantes ; quelques velléités de bien-faire, mais souvent gâchées par un message brouillé ou caricatural. L'exhibitionnisme (forcé!) y est au final davantage défendu que les libertés, tout en essayant de faire croire à un débat équilibré.
Je fais cette critique pour la partager, et seulement parce que je choisis librement de le faire.
D'ailleurs, puisque le partage semble si vertueux aux yeux des cadres sup' de ce film, illes pourraient commencer par leurs salaires... Des fortunes gagnées à s'amuser avec des joujoux high-tech ( soi-disant pas chers, de qui se moque-t'on ) pendant qu'une partie de la population humaine crève, faute de nourriture, de soin, de toit, ou d'un travail dans des conditions décentes.
( Mais évidemment, y aurait de l'embauche en veux-tu en-voilà et on s'occuperait bien de tout le monde : A en croire le film, le modèle semble vraiment vertueux de ce point de vue là... Alors qu'il est au contraire une des raisons de certains effondrements sociétaux... Bref... )
J'ai su que ce film allait être un navet à gerber dès le début,
lorsqu'on a essayé de me faire avaler que la surveillance généralisée allait profiter... Aux militant-e-s... "Contre les tyrans et les terroristes" !!! Alors même que tous les plus grands tyrans de la planète tirent justement partie d’algorithmes comme ceux de la reconnaissance faciale pour réprimer des militant-e-s contestant leur règne.
Alors, bon, je me suis dit : Avec un peu de chance, c'est justement pour démonter ce discours que le film aborde la question. Que nenni...
Si on excepte un crime qui surviendra par harcèlement
le film n'apportera pas la moindre réelle critique ni de la surveillance généralisée, ni de la société qui y amène.
Même ce crime-là sera quasiment banalisé dans un étrange réquisitoire - dont on ne sait s'il est figue ou raisin - à propos des "mises-à-jour" envisageables pour que ça ne se produise plus...
Enfin... Réjouissance m'ayant laissé un goût bien aigre en bouche : L'obligation de voter pour des représentant-e-s vue comme une utopie démocratique absolue : Je suis pour ma part libertaire, j'ai manifesté dans des rassemblements "Ni Patrie, Ni Patron, Ni Lepen, Ni Macron" et là, on me mets à l'écran des stars richissimes qui jouent des bourgeois-es enchanté-e-s par leur démocrature au point de vouloir la rendre obligatoire ?
Alors, certes, là encore, on se demande si c'est du lard ou du cochon... Si c'est sincère ou juste fait pour réagir... Mais faute d'avoir la moindre contestation sérieuse d'aucun des personnages
( sauf celui que l'on tue et dont on se fout pas mal au final puisqu'on ne l'accompagne jamais dans sa propre vie, il n'est au fond qu'un piètre faire-valoir qui n'aura pas sa statue )
... On peut sérieusement douter de la dose d'ironie présente ici.
Au moins, et ça vaut la demie-étoile qu'on est obligé-e-s de mettre à minima comme note, le burn-out - véritable problème dans le monde professionnel et en particulier chez les cadres - est évoqué, même si là encore, légèrement caricatural.
- Ah oui, et la fin est encore plus bâclée que le reste. Nulle. Quelqu'un a compris ce qui était caché ?
Mais même sans ça, c'est un gros échec parce qu'on est très très loin du compte en matière de satire sociale. Faudrait pas laisser ce genre de films à des gens qui planent haut au-dessus des autres ! ça donne n'importe quoi, du superficiel qui se prends au sérieux. Pouah.
...A propos du high-tech et des escrocs qui gravitent autour, en France, je vous invite à faire une recherche web sur ce titre "Les-start-up-la-vraie-France-des-assistes"... plutôt que de voir ce film-ci aux messages plus que douteux !