N'ayant jamais vu le premier film de Robert Eggers, j'ai décidé de rattraper le coche en visionnant ce "The Witch". Sortie en 2016, j'avoue avoir trouvé beaucoup de similitudes entre ce premier projet et ce qu'il sortira juste après, à savoir "The Lighthouse". Malgré tout, pour que nous soyons clairs, je ne parle pas forcément du style et de l'histoire en elle-même, mais bien plus de l'appréciation globale que je fais du long-métrage. En ce qui concerne les deux films, je trouve que ceux-ci sont particulièrement recherchés d'un point de vue esthétique, avec une ambiance forte et un casting de qualité. Malheureusement, c'est aussi le récit qui m'empêche, dans les deux cas, d'apprécier davantage le film. Pour revenir à ce que j'ai dit plus tôt, je trouve effectivement que l'ambiance, qui cherche à être imposée par Robert Eggers, est vraiment intéressante. Prenant place au sein d'une forêt assez angoissante, qui correspond parfaitement à cet esprit ancien de l'époque du film, l'esthétique se met d'abord en place via la photographie. Nous sommes sur des couleurs assez désaturées, les tons sont très poussés vers le gris, pour donner une impression assez malsaine et glauque à l'ensemble. Et si on ajoute cette mise en scène très lente et qui aime faire durer les choses, on comprend parfaitement que l'ambiance fonctionne. On se sent oppressé, et je dois dire que ce type d'atmosphère fait du bien, on se retrouve face à un style plus à l'ancienne. Et en ce qui concerne le casting, je trouve donc que ceux-ci s'en sortent très bien. J'ai notamment adoré la prestation d'Anya Taylor-Joy, qui était encore jeune à l'époque, mais qui avait déjà beaucoup de talents. Mais pour en revenir à mon approche de toute à l'heure, cela n'a effectivement pas suffi à me faire apprécier l'ensemble, car le récit n'a jamais réussi à m'emporter. De ce point de vue-là, le problème ne vient pas vraiment de ses idées, car la base est vraiment intéressante. Cette envie de vouloir confronter des événements glauques à la foi la plus extrême, tournant autour des différents péchés capitaux, est vraiment intéressante. Malheureusement, cela ne suffit pas à m'investir dans cette histoire, qui a vraiment tendance à traîner la patte. Pendant une grande partie du film, il ne se passe pas grand-chose, on a vraiment l'impression que toute la partie qui suit l'introduction est au ralenti. Le rythme est bien trop lent pendant ces moments, et j'avoue avoir eu du mal à trouver de l'intérêt à ces personnages, car c'est pourtant à ce moment-là qu'il est nécessaire de se sentir pris par un film. Je veux bien qu'ils soient des caricatures, mais c'est parfois tellement poussé à l'extrême que cela en devient gênant, quand cela n'est pas seulement là pour justifier des facilités de scénario. On peut notamment parler de la raison qui pousse Caleb à aller en forêt avec sa sœur, que l'on ne comprend pas vraiment avec le recul. Pourtant, en règle générale, j'aime les ambiances glauques, mais encore faut-il avoir une histoire suffisamment forte pour attraper le spectateur. Il est clair que la thématique est intéressante, mais cela ne marche pas si le scénario s'avère si mince. Par conséquent, même si j'ai fini par apprécier le cinéma de Robert Eggers, avec la sortie de "The Northman", ses débuts me laissent un peu sur ma faim. J'aime son esthétique et ses inspirations, mais ses histoires n'arrivaient simplement pas à m'intéresser. Pour conclure, une première œuvre intrigante, mais loin d'être aboutie.