Un de plus. Un de trop. Plus les temps avancent, et plus je remarque que de véritable petites bombes miniatures sortent de plus en plus au... en direct-to-dvd. Ces films, il est certain qu'ils ne disposent pas d'un budget conséquent, qu'il n'ont pas le monopole des immenses productions et promotions blockbuckerestes (si je peux me permettre cet adjectif néologique), et qu'ils ne se rattachent qu'à un scénario suffisamment original et/ou de la performance d'acteurs inconnu ou ne disposant plus de leur prestance si convoitée auparavant. Cette année, quatre films ont été selon moi de cet acabit : Legendes vivantes, Ordure !, The Frame et bien entendu, pour ne pas apparaître uniquement comme débile hors sujet de tout propos, Predestination. Nous avons là la mise en évidence d'un mindfuck, tenté de science fiction pour son scénario alliant voyage dans le temps et discours humaniste. Car si la première moitié du film repose uniquement sur le discours des deux personnages, et le récit de la vie de Jane teinté par les interventions de John, interprété sobrement par Ethan Hawke, c'est dans la construction scénaristique que l'ensemble du film se construit, marqué par un réel intérêt à la construction linéaire, qui n'en porte pourtant pas le nom. Car un bon avantage du film, c'est que le montage de celui-ci nous fait penser à un enchevêtrement d'époques, une continuité ahistorique, alors que le fil conducteur est purement chronologique, marquant le spectateur par les situations horribles que vivra notre héros. Le film aborde plusieurs thématiques fort triviales comme celles de la recherche d'identité qui est pour moi la plus importante du film. Sans rien spoiler, il serait difficile de pouvoir en parler, mais de façon générale, notre héros arrive à toujours manquer de repères concernant des pans de sa vie qu'il pensait totalement acquis; Tout n'est qu'illusion, tout part d'un point flou, se fixant dans l'espace et se désagrégeant irrémédiablement. C'est cette conception cyclique de la vie qui offre le côté mindfuck du film. Le film étant prévisible, et ne cherchant pas à ne pas l'être, il s'agit là d'un DTD qui a, comme ceux cité précédemment, le mérite de ne pas être exclu du champ cinématographique par son caractère "a ranger dans un placard". Non non, allez le chercher dans votre magasin et ajoutez-le, si vous êtes fan de tout types de SF, dans votre coin ad hoc personnel. Sa place est amplement méritée