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    The Lobster
    Note moyenne
    3,3
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    414 critiques spectateurs

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    Pauline_R
    Pauline_R

    177 abonnés 398 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 juillet 2015
    Un film étonnant, à la fois morbide, absurde et prenant, on en ressort un peu chamboulé, sans savoir si on a adoré ou...détesté ! Le film recèle d'idées géniales, peut-être trop d'ailleurs, à tel point qu'on ne sait plus trop quel(s) message(s) le réalisateur cherche à faire passer sur le couple, l'amour, la lâcheté humaine. La mise en scène est d'une très grande maîtrise et le scénario très original, qui sort des sentiers battus, même si il y a pas mal de longueurs dans la seconde partie de film. Quant au casting, il est royal avec notamment un Colin Farrell méconnaissable (perd de son sex appeal avec 20 kilos de plus et une moustache) et Rachel Weisz très juste.
    benoitG80
    benoitG80

    3 416 abonnés 1 464 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 30 octobre 2015
    "The Lobster" pose ses bases sur une idée fabuleuse, un concept choc et original en le traitant d'une manière osée, troublante où le malaise est perpétuellement constant et envahissant...
    Malaise est d'ailleurs un euphémisme quand on songe à l'angoisse de ce monde déshumanisé où la femme et l'homme n'ont pas le droit d'exister sous la situation du célibat, si ce n'est à se résoudre à devenir un animal de son choix, comme punition irrémédiable !
    La vie par le couple uniquement, étant la contrainte obligée et indispensable à la survie...
    Dès les premières minutes, on ressent une sensation de trouble, de formatage des sentiments au sein de cet hôtel de reconditionnement du célibataire endurci, ou seul malgré lui !
    Quelle épreuve, quel univers, quelles étapes complètement folles que doivent y suivre les candidats à retrouver l'âme sœur et l'amour, si amour il y a véritablement !
    C'est effroyable ni plus ni moins de voir ce que cette société fictive propose à l'homme seul ou devenu subitement seul, presque un pestiféré ou un parasite à éliminer...
    Les étapes de ce "stage" sont d'une imagination folle, et nous conduisent à des scènes d'une cruauté incroyable, à peine descriptibles tant leur protocole implacable fait peur...
    Cependant, le pendant à cet aspect du monde existe bien, par les solitaires qui vivent cachés en revendiquant leur état en véritables hors la loi... Mais sans en dire un mot de plus quant aux règles de vie, c'est loin d'être l'idéal non plus...
    Et c'est bien là que cette histoire est phénoménale, par la prise en compte de ces deux mondes parallèles et opposés, où la vie à deux, et encore plus l'amour devient la raison et le pourquoi essentiels de l'existence !
    Que ce principe de base ou cette condition, soit obligatoire pour les uns ou bannis par les autres, l'horreur est au bout du compte à chaque coin du bois ou de la rue !
    C'est de plus un univers extrêmement oppressant, sinistre que nous propose Yorgos Lanthimos, univers matérialisé par cet hôtel au fonctionnement implacable, où chaque candidat est examiné, surveillé, évalué à la loupe...
    Pour encore mieux refléter l'ambiance, les acteurs, Colin Farell en tête, sont excellents dans leur comportement, filmés presque comme des robots en apparence, obéissants et résignés à tout ce qui leur est demandé jusqu'à un point ultime...
    La musique avec ce violon incessant, presque menaçant renforce tous les instants effrayants, les amenant à un paroxysme quasiment insupportable le plus souvent.
    Une fable ou un conte, sans doute, mais extrêmement dérangeant, dur et violent sur une société dont les codes ou les mœurs posent véritablement question !
    On en ressort déstabilisés, secoués au plus profond tant ce film inhabituel nous réserve de surprises glaçantes...
    Gardons et préservons bien notre liberté de choix de vie, c'est sans aucun doute le message que plus d'un aura assurément en tête à la sortie du cinéma !
    Époustouflant d'efficacité et de puissance !
    Caine78
    Caine78

    6 724 abonnés 7 398 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 20 novembre 2015
    Cela commence plutôt bien : un univers (très) original, subtilement inquiétant et développé de façon relativement cohérente, le tout peuplé de personnages étranges interprétés par des acteurs talentueux. Ce qui nous offre plusieurs scènes assez étonnantes, voire réjouissantes, Yorgos Lanthimos exploitant avec un certain talent les différentes possibilités que son point de départ lui permettent. Hélas, spoiler: une fois que notre héros quitte l'hôtel
    , le film perd quasiment toute sa substance. Il y a beau avoir encore quelques idées, on est loin de l'audace de départ, beaucoup de passages apparaissant même assez gratuits, voire simplement pour meubler un récit qui semble presque fini au bout d'une heure. Après, il y a une démarche, un regard, quelque chose de surprenant jusqu'au bout (notamment à travers cette étrange relation unissant Colin Farrell et Rachel Weisz), mais elle ne suffit pas pour nous tirer d'un ennui poli mais réel, les poses d'auteur jusqu'ici bien évitées par Lanthimos apparaissant de plus en plus évidentes. Intrigant donc, parfois séduisant, mais surtout décevant
    traversay1
    traversay1

    3 588 abonnés 4 866 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 octobre 2015
    Avant 2009, le cinéma grec se résumait à un seul nom : Angelopoulos (bâillements polis). Et puis, tel un OVNI, est arrivé Canine, d'un dénommé Yorgos Lanthimos. Farfelu, étrange et inquiétant film. Après Alps, The Lobster a marqué cette année le retour du cinéaste à Cannes (Prix du Jury), son premier film en anglais qui est sans doute ce qu'il a fait de mieux depuis ses débuts. Au menu : Homard et crudités (dans tous sens du terme). Il faut aimer son steak tartare saignant pour apprécier The Lobster, dystopie sous forme de fable, imprévisible et cruelle, quoique romantique en définitive mais à la manière Lanthimos, c'est à dire avec une férocité à toute épreuve. On peut trouver de nombreuses interprétations à cette allégorie du couple, dictature imposée, et l'on peut aussi estimer que l'exercice tourne au systématisme absurde mais au moins le réalisateur va jusqu'au bout de ses idées, fussent-elles franchement délirantes. On note certes que la deuxième partie est plus faible que la première mais le film ne dévie pas vraiment de sa trajectoire dans son double univers halluciné. Lanthimos est également un extraordinaire directeur d'acteurs : Colin Farrell est transfiguré et jusqu'à nos françaises dans des rôles mineures : Ariane Labed et Léa Seydoux qui épatent par leur justesse dans l'étrangeté. Là où souvent les cinéastes s'égarent, stylistiquement parlant (voix off, musique prégnante, ralentis), Lanthimos utilise ces procédés pour donner encore plus de bizarrerie à son film. On ne sait pas c'est du lard ou du cochon mais The Lobster a la séduction des oeuvres inclassables, conceptuelles et glaçantes par leur humour morbide.
    ffred
    ffred

    1 705 abonnés 4 019 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 29 octobre 2015
    Découvert en 2009 avec le dérangeant et très réussi Canine, le cinéaste grec Yorgos Lanthimos s'est vu couronné du prix du jury à Cannes cette année pour son premier film en anglais (la palme aurait été méritée) avec un casting international quatre étoiles. Ils sont d'ailleurs tous impeccables. Rachel Weisz, qui n'apparait que dans la seconde partie du film, est sublime (mais est-il besoin de le préciser?). Face à elle, on retrouve un Colin Farrell bedonnant, parfait de bout en bout. Le reste de la distribution est au diapason, de John C.Reilly à Ben Whishaw et de (la géniale) Olivia Colman aux françaises Léa Seydoux et Ariane Labed. Quant au film, il est bouleversant (les dernières images sur Rachel Weisz vont longtemps rester gravées dans mon esprit). S'il est moins loufoque et bizarre que Canine, il n'en reste pas moins surréaliste, féroce, cruel et cyniquement drôle (dans la première partie). Le réalisateur a su crée un futur angoissant et absurde auquel on croit instantanément (la scène d'entrée donne le ton et on la comprend plus tard). The Lobster est aussi réussi sur la forme que sur le fond : parfaitement mis en scène, sublimement écrit (sans doute le scénario le plus délirant et le plus original de l'année). La musique assourdissante et la voix-off m'agaçaient un peu au début mais finissent très vite par se fondre dans le décor. Un film terrible qui nous surprend à chaque scène et qui remue une multitude d'émotions en nous, et, pour moi, surtout sur l'amour et la solitude (même s'il brasse beaucoup d'autres thèmes). On en ressort aussi fasciné que désespéré, avec une grande sensation de tristesse et de mélancolie. Après Mon roi, une autre grosse claque dans la gueule. Hypnotique. Chef d'oeuvre.
    Kinopoivre
    Kinopoivre

    29 abonnés 200 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 28 novembre 2015
    J’ai parcouru quelques critiques de ce film, et n’en ai trouvé aucune remarquant que le schéma de ce scénario est calqué sur celui de "Fahrenheit 451", film de François Truffaut d’après Ray Bradbury ! Une société futuriste a établi une règle absurde, l’interdiction du célibat, et les opposants à cette société se sont réfugiés dans les bois et adoptent un comportement contraire et pas moins invraisemblable, l’interdiction de l’amour. La petite touche supplémentaire réside en ce que les deux camps appliquent des sanctions extrêmement violentes à ceux qui ne marchent pas droit.

    Ce point de départ, qui en vaut un autre, est ensuite illustré par une accumulation de détails et de péripéties ridicules, faisant que le spectateur, d’abord intéressé par les séquences d’exposition, finit par se lasser de tant d’absurdités, d’autant plus que le film les aligne sans aucune logique et sur une durée tout à fait excessive.
    tony-76
    tony-76

    1 075 abonnés 1 410 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 31 janvier 2016
    Ayant remporté le prix du Jury au 68e festival de Cannes, The Lobster est avant tout, un ovni total composé de deux parties. Un concept complètement fou, décalé, original et cruel ! Dans une société difficile, impossible à vivre avec des règles absurdes où les personnes seules sont enfermées dans un hôtel et doivent trouver un partenaire en 45 jours, dans le cas contraire elles se voient transformées en animal de leur choix. spoiler: (Première partie).
    Un homme s'échappe et rejoint les solitaires, un groupe de rebelles qui vit dans les bois où le flirt et les relations sexuelles sont interdits. Pourtant, il y trouve l'amour d'une femme. spoiler: (Deuxième partie).
    Si l'ouverture est parfaitement efficace et plaisante, sa seconde partie s'avère tout au plus captivante et dérangeante mais en deçà de cette dernière. Une atmosphère noire, poignante avec une excellente mise en scène, d'une telle beauté !! Des décors glauques, pervers accompagnée d'une musique omniprésente mais fabuleuse. De l'humour noir s'ajoute à ce long-métrage, la tension dramatique ne faiblit pas. Il y a un bel habillage entre tous ces points positifs (ambiance, mise en scène, décors, bande son). C'est maîtrisé de bout en bout par le cinéaste grec Yórgos Lánthimos qui est une révélation à mes yeux. Le casting de The Lobster est sublime. Colin Farrell, un être torturé par la société, tiraillé par les choix qu'il fait. Une prestation grandiose de sa part, il arrive à transmettre ses émotions dans ce conte traumatisant. Ben Whishaw et John C. Reilly sont les suiveurs, dans le même cas que le protagoniste. Ils offrent une belle performance. Tout comme la jolie Rachel Weisz, déchirante et fascinante. Léa Seydoux, la chef des Solitaires est très angoissante, l’expressivité de son visage donne des frissons à chaque instant. En somme, The Lobster est une expérience de cinéma. Une fable déroutante, effrayante, belle et sensationnelle. A découvrir sans plus tarder, si on aime les ovnis... Puissant !
    trineor
    trineor

    188 abonnés 33 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 8 novembre 2015
    Autant à la base je trouvais le pitch génial, cette idée que le célibataire endurci soit une espèce de paria qu'on irait chasser pour le métamorphoser en animal et l'évacuer de la société des êtres humains (et que même à ce moment-là, on aille encore lui demander de bien choisir son animal histoire de se rendre utile) - et du coup je m'attendais à quelque chose d'un peu absurde, de grinçant, mais intelligent, frais, drôle... autant à l'arrivée je trouve le film assez déprimant et relativement faible.

    Je ne lui reproche pas d'être autre chose que ce que j'attendais. Qu'il veuille donner dans la comédie dramatique intimiste sur fond de symbolique dystopique plutôt que dans la satire délicieusement loufoque qu'annonçait la bande-annonce, pas de souci : ç'aurait pu être très bien comme ça. Sauf que non. Au bout d'une demi-heure, le film a déjà épuisé à peu près tout ce qu'il avait à dire, du coup ça se répète, ça s'enlise pendant l'heure et demi restante, et moi devant... bah, je m'ennuie à mourir.

    Ce n'est pas que le film soit mauvais, hein.
    Il s'y dit plein de choses sur l'intrusion de la société dans la vie intime, sur l'égoïsme et le mensonge dans le couple, sur la façon dont le conformisme écrase et rend honteuse l'individualité (au risque de créer des monstres) et sur la façon en même temps dont certains militants de l'anticonformisme en viennent à vouloir à leur tour conformer autrui. Bref, ça a un propos à tenir, ça n'est pas bête, il y a même quelques traits d'esprit un peu mordants et assez bien sentis (les couples en dispute auxquels on « attribue un enfant » pour qu'ils se ressoudent). Et en plus ça s'offre toute une tripotée d'excellents comédiens : Colin Farrell et Rachel Weisz, parfaits comme chaque fois qu'ils ont quelque chose d'intéressant à jouer ; John C. Reilly et Ben Whishaw, un peu décalés et touchants ; l'actrice de la femme sans cœur, flippante à souhait ; même Léa Seydoux que je suis habituellement le premier à honnir, sans que ce soit ni pour son nom, ni pour sa tête - je vois pas ce qu'on lui reproche à sa tête, d'ailleurs, elle est jolie cette fille... et puis même si elle l'était pas après tout, pour ce que j'en aurais à cirer... - non, juste qu'en général je la trouve mauvaise, sauf que là même elle me fait le plaisir de me donner tort : parce qu'il se confirme qu'elle choisit quand même relativement bien ses rôles et qu'elle joue mieux en mieux.

    Mais bon, quoi qu'il en soit ça reste mou et surtout très, très maussade.
    Puis en plus de tourner assez rapidement à vide, ça n'a juste rien de très subtil ni de très poétique à proposer à la mise en scène pour rattraper le coup. La photographie est blafarde : pas un rayon de soleil, au propre comme au figuré. Vraiment de quoi se pendre. Une séquence au ralenti un peu grossière et très poseuse qui jaillit d'un coup, comme ça, de nulle part - c'en est presque involontairement comique alors que ça se voudrait beau. La musique au quatuor à cordes qui à plusieurs reprises grince et s'emporte beaucoup alors que strictement rien ne se passe à l'écran.

    Non content d'avoir trouvé ça un peu interminable dans la dernière heure, enfin, je dois avouer que certaines scènes m'ont simplement paru lourdes, vulgaires, parfois limite sordides.

    Je n'irais pas dire pour autant que je regrette de l'avoir vu : ça reste une proposition de cinéma singulière. Mais c'est quand même pataud, et globalement bien décevant. Je ne comprends pas que ça ait pu décrocher le Prix du jury à Cannes quand à côté il y avait un chef-d'œuvre de la trempe de The Assassin qui, même si j'ai aimé Dheepan, aurait mérité la Palme cent brassées devant tout le reste du palmarès.
    Julien D
    Julien D

    1 201 abonnés 3 461 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 novembre 2015
    Même s’ils ont violemment divisé leur public et la critique, il n’aura fallu que deux films (sans compter Kinetta qui n’est jamais arrivé jusqu’en France) pour que le nom de Yorgos Lanthimos soit connu comme celui de l’héritier de Théo Angelopoulos en tant que représentant du cinéma grec et surtout qu’il soit associé à un style qui lui est unique. La façon qu’il a d’observer un petit groupe d’individus en les mettant face à un des problèmes les plus malsains de notre mode de vie qu’il pousse jusqu’à l’absurde est apparu comme un procédé, certes toujours sadique envers ses personnages, mais marquant pour le public si celui-ci parvient à y lire le message, à l’image de ce déni de réalité et ce repli sur soi qui, dans Canine, est apparu comme une relecture moderne et percutante du mythe de la Caverne de Platon. Pour son nouveau film, The Lobster, le réalisateur a décidé de quitter le cercle restreint des cinémas d’art et essais pour viser le grand public à l’international. Pour cela, il part planter sa caméra en Irlande afin de tourner dans la langue anglaise, mais aussi réunit un beau casting international, mais tout ça jamais succombé à un quelconque conformisme et en conservant sa patte aux antipodes des carcans commerciaux. Sa recette, qui mêle un point de départ parfaitement capilotracté à une mise en scène très géométrique (imaginez du Buñuel filmé par Wes Anderson !), est cette fois mise au profit d’une dénonciation d’un dysfonctionnement social qui touche ce qui est sans doute l’aspect le plus universel de la nature humaine : L’amour. Le concept de ce futur dystopique dans lequel le célibat serait devenu un crime passible d’être transformer en animal peut à priori sembler trop invraisemblable pour en tirer un propos cohérent. Et pourtant la pression qu’éprouve le personnage de David (le fait qu’il soit le seul à être nommé ajoute d’ailleurs à la perte de personnalité qui régit ce monde) à entrer dans le moule imposé par la société, celui de la vie de couple, le rendra immanquablement attachant auprès, au moins, de tous les spectateurs ancrés dans leur célibat.
    Dans ce rôle principal, dont une voix-off nous narre le parcours, Colin Farrell est parfaitement convaincant. S’étant fait pousser la moustache et ayant pris une vingtaine de kilos, l’acteur confirme qu’il est parfaitement capable d’enchainer des productions hollywoodiennes et des films d’auteur européen. La première moitié du film place son personnage dans un hôtel qui, sous ses dehors de lieu de villégiature luxueux, est bien et bien un lieu carcéral terriblement hostile. Le scénario parvient à décortiquer processus de conditionnement dont sont victimes ces célibataires et la façon dont chaque prisonniers en est réduit à une caractéristique et doit trouver une personne avec qui il la partage pour former un couple apparait comme un totalitarisme inhumain. Les deux amis que se fait David, l’un caractérisé par sa boiterie, l’autre par son cheveu sur la langue, vont contrairement à lui rentré dans le moule, par instinct de survie pour l’un, par romantisme pour l’autre. C’est ainsi que l’on va comprendre que de faire comme tout le monde implique nécessairement une part de mensonge. Mais parce que, et c’est là le seul point optimiste du film, toute oppression provoque une forme de rébellion, une société de marginaux ayant décidé d’assumer leur célibat vit dans la forêt. L’obligation qui est faite, au prix de leur liberté, aux résidents de l’hôtel de chasser ces rebelles est un élément de plus qui appuie ce déni d’humanité. La seconde partie du film va justement suivre la fuite de David dans cette forêt et son entrée au sein de ce groupe de clandestins. Si le fait de tourner dans la nature empêche à Lanthimos de créer une mise en scène rigoriste qui apporterait au propose un profond sentiment d’oppression, l’installation d’un parallèle entre la cruauté de la chef des solitaires avec celle de la directrice de l’hôtel mène vers un constat terrifiant : La liberté est impossible. Selon lui, chaque idéologie mène indubitablement une forme d’autorité liberticide.
    La relation qui naitra ensuite entre David et la femme interprétée par Rachel Weisz deviendra l’enjeu majeur de la dernière partie. Faire le choix de vivre dans le mensonge quand la vérité est punissable de mort et que la chose à choisir de cacher ou de nier est quelque chose d’autant instinctif que l’amour, est encore une fois une situation psychologiquement insurmontable à laquelle le réalisateur soumet son personnage et dont la fin ouverte nous renvoie face à nos propres contradictions et nos doutes, en un mot, à ce qui fait de nous des humains.
    selenie
    selenie

    6 266 abonnés 6 185 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 octobre 2015
    4ème long métrage, ce film est son premier hors Grèce et premier en langue anglaise avec, en prime, un casting international. Résultat un film hors des sentiers battus, assez unique, qui a raflé le Prix du Jury au dernier Festival de Cannes. Le spitch a de quoi laissé perplexe... Excellent point pour l'originalité et l'audace d'un tel sujet dans un style anti-commercial, complètement décalé. Un conte âpre et loufoque qui offre peu de place à l'optimisme. Une jolie surprise.
    L?c!s_H00d
    L?c!s_H00d

    186 abonnés 392 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 30 octobre 2015
    Après avoir vu le thriller psychologique "Regression" dans mon cinéma j'ai directement enchainé avec "The Lobster". J'avais vu la bande annonce, j'avais été grandement intéressé ; j'ai donc regardé "Canine" pour découvrir l'univers de ce metteur en scène Grec afin de venir instruit sur le regard de Yorgos Lanthimos qu'il porte sur le monde. Ici, après les relations familiales, les relations amoureuses.

    "The Lobster" est un projet étrange que l'on peut qualifier de Kafkaïen mais dont l'univers nous fascine tout le long du déroulement du récit. Cette histoire joliment poétique, lyrique et onirique nous transporte dans une société proche de la notre et particulièrement intéressante. Les classes (toutes deux dictatoriales) de celle-ci étant définies en deux rangs : les Solitaires et ceux en couples. Yorgos Lanthimos est un génie de la mise en scène, et est fascinant dans sa démarche. Sa mise en scène et sa réalisation sont moins froides et découpées que dans son "Canine" (ce qui faisait entrave à l'immersion totale), et provoquent grâce à ce réchauffement des plans de belles images (très bonne photographie) et des séquences parfaitement composées et filmées.
    Imposant des règles cruels et très strictes, dans cette société dans laquelle vivent nos protagonistes soulèvera des rébellions, dont ces Solitaires.

    Si l'histoire au premier abord et à première vue peu paraître insensée et absurde (ce qu'elle est par ailleurs), elle est d'une très grande intelligence, et aborde des faits de société importants. Comme le besoin d'être accompagné, la malveillance d'être seul par le monde et j'en passe. Très effrayant et totalitaire, ce monde dans lequel les célibataires sont traqués et amenés dans un Hôtel pour trouver l'Amour durant 44 jours fait peur à voir.

    Nous suivons donc grâce à une mise en scène esthétique millimétré un moment de la vie affective dans cet endroit d'un certain David, Colin Farrell ("7 Psychopathes") excellent. Il nous livre ici sa meilleure performance, la plus touchante. La casting qui l'accompagne est lui aussi excellent et surtout international : Rachel Weisz ("Constantine") (qui narre le récit de bout en bout), Léa Seydoux ("Spectre"), John C. Reilly ("Gangs of New York"), Ben Wishaw ("Spectre"), Ariane Labed ("Assassin's Creed"), Jessica Barden ("Comedown"), etc... Royal comme distribution ! Le metteur en scène varie en plus de cela les langues, passant de l'Anglais au Français, et montrant ainsi la diversité des personnages et toute l'ampleur de cette Règle dans le monde. Les lieux n'étant globalement pas identifiés (l'Italie et la Méditerranée étant vaguement citées). Chaque protagoniste ou même antagoniste a une personnalité et caractéristique bien définies, ne donnant même plus de noms à ceux-ci mais des surnoms (par exemple la femme sans cœur). De même pour la fin qui laisse perplexe selon ce qu'on a envie de croire (poétique ou déprimante). De vrais sentiments sont mis en jeux, et ne laissent pas le film se présenter comme une comédie. Ce drame Humain est d'une poésie ultra-profonde et touchante, d'une tristesse inouïe devant tant d'honnêteté sentimentale et met en scène le désespoir des gens seuls.

    Mais à force de voir tant de grandes idées mises en scène, le message principal devient un peu confus et embrumé par tant d'exploitations de sujets. L'amour, la lâcheté de l'homme, le célibat, la solitude ; tant d'émotions sont mises en jeu à travers ces thématiques ! Tantôt burlesque tantôt déprimant, "The Lobster" est une œuvre sublime et merveilleuse récompensée à Cannes cette année.
    Le rythme est prenant mais tout de fois lancinant ; je n'ai pas décroché une seule seconde et ai étais charmé par les propos du film. La musique est quant à elle bonne mais parfois agaçante par le thème des violons très répétitifs et violents.

    Une vraie perle, un bijou cinématographique, "The Lobster" est un film original, inventif, intelligent, poétique, magnifiquement mis en scène et porté par un très bon casting ; à la limite du chef d'œuvre.
    Jorik V
    Jorik V

    1 274 abonnés 1 952 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 octobre 2015
    Prix du jury mérité lors du dernier Festival de Cannes, « The Lobster » pourrait également se voir attribué le prix de l’originalité haut la main, et même celui du scénario avec une histoire pareille. Car c’est original certes, mais cette fable est aussi totalement maîtrisée. Il faut cependant être quelque peu azimuté pour avoir une idée de film pareille ! Complètement absurde et iconoclaste, le film surprend toujours. Jusque dans la cohérence parfaite de son univers. C’est bien de sortir des sentiers battus mais encore faut-il assumer jusqu’au bout et sur la durée. Mais le grec Yorgos Lanthimos s’y connait en récits complètement fous. Il n’y a qu’à se souvenir de son bizarre et intriguant « Canine » où, privés du monde extérieur, les enfants d’une famille ne nommaient pas les choses par leur appellation mais celle que leur donnait les parents. Dans « The Lobster », toute l’étrangeté de l’histoire est cadrée au millimètre près et jamais il ne se fait dépasser par des incohérences ou des failles narratives ; son univers est vraiment maîtrisé du début à la fin.
    Visuellement, on pourra trouver cela laid au début. Tout est gris, terne et triste. Mais finalement cela concourt au charme particulier du film et rentre en adéquation avec le fond. On ira même jusqu’à trouver cette grisaille, belle et homogène. Certains plans, totalement inimaginables et inconcevables avant de les voir se dérouler sous nos yeux dans « The Lobster », sont d’une beauté à couper le souffle et véritablement jouissifs, ressemblant un peu à du Dali. Par exemple, voir Colin Farrell et Rachel Weisz converser dans les bois écossais à l’aide d’un curieux code gestuel tandis qu’un chameau passe derrière eux comme si de rien n’était. C’est aussi ça l’originalité : être surpris. On apprécie aussi les quelques traits d’humour ubuesques voires noirs et le fait que le film parvient à se renouveler sans cesse. En effet, il est coupé en deux parties distinctes, voire plus si l’on creuse, qui s’emboitent et se complètent admirablement.
    On peut jauger « The Lobster » comme une dystopie mais loin, très loin, de celles que nous montrent les « Hunger Games » et consorts. Plus intelligente, on est face à une dictature de l’amour, du couple et du bien-pensant. Peut-être un peu long parfois, le long-métrage se distingue également par son casting haut de gamme et international parfaitement trouvé. D’une Léa Seydoux impitoyable en chef des Solitaires à un John C. Reilly zozotant, on prend plaisir à les retrouver là. Et on confirme qu’il est préférable de voir Colin Farrell dans des films indépendants de ce genre que dans des blockbusters qui lui réussissent (commercialement parlant) beaucoup moins. Au final, une ode à l’amour constamment surprenante dont on ne sait jamais où elle va nous emmener… Hormis une fin peut-être trop abrupte et ambigüe.
    DX333
    DX333

    11 abonnés 162 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 29 octobre 2015
    Un film très bon, très bien maîtrisé. Malgré sa dureté et l'insoutenabilité du rythme, du propos et des fois concrètement de certaines scènes (la dernière aux toilettes j'ai pas pu regarder), on n'est toujours pris par la curiosité ou un rire qui nous prennent à contre pied.
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 22 octobre 2015
    Une bonne expérience que The Lobster, comédie très décalée se déroulant dans un univers parallèle régit par des règles souvent étranges, voire absurdes, et prenant un sens assez kafkaïen (limite cauchemardesque). Une société dans laquelle les célibataires sont traqués et retenus dans des établissements où ils ont 45 jours pour trouver l’âme soeur sous peine d’être transformés en animal de leur choix. Plusieurs points retiennent l'attention, l'excellente photographie, un humour très noir persistant tout au long du film et qui ne manquera pas de déconcerter une partie du public, et des dialogues très mesurés qui contribuent à rendre l'ensemble complètement surréaliste. La première partie m'a beaucoup plu, avec la découverte des personnages (casting international vraiment sympa) et des mécanismes étranges de "l’hôtel". La deuxième partie un peu moins, avec une intrigue qui tourne un peu en rond, mais au final, le visionnage de The Lobster reste malgré tout un moment assez inoubliable !
    Loïck G.
    Loïck G.

    337 abonnés 1 672 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 octobre 2015
    Sur une très jolie palette de comédiens et comédiennes en verve, Yorgos Lanthimos décline nos obsessions secrètes de voir le monde tourner à l’envers de la bienséance. Tout célibataire devra trouver l’âme sœur sous les 45 jours de son hébergement à l’Hôtel, sous peine d’être transformé en l’animal de son choix. Une chasse s’engage afin d’éliminer les concurrents. Ce monde est tellement loufoque, surréaliste et un brin gore, qu’il en devient drôle et amusant. J’aime beaucoup cette dérive de l’écriture d’un film qui tente envers et malgré tout de garder son semblant de sérieux. Il est dommage que le réalisateur tire un peu trop à la ligne, embarqué dans un affolement qu’il ne contrôle plus très bien. L’art de la synthèse est encore au programme.
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