VUE EN AVANT-PREMIERE : Je dois avouer que je n’étais pas particulièrement attiré par le projet, au moment où ils l’ont annoncez même avec Emma Stone (alors tout juste auréolée de La La Land) au casting. Finalement, les bandes-annonces et spots publicitaires respectifs qui se sont succéder ces dernières semaines m’ont plus que convaincue de donner une chance au film. Et, je ne le regrette pas car j’ai tout simplement adoré ce film. « Cruella » est une véritable pépite. Et il aura en effet, fallut attendre plusieurs remakes et autres projets poussiéreux pour donner vie à une grande œuvre de cinéma qui dépoussière plus qu’efficacement l’image Disney et viens même lui donner un petit coup de jeune.
Oui, je dois avouez que j’ai vraiment adoré ce film. Cela faisait longtemps qu’on n’avait pas vu chez les studios Disney l’envie de faire quelques choses de neuf, de différent, d’audacieux depuis « Dans l’Ombre de Mary » ou « Le Monde Fantastique d’Oz » en 2013. Qui eux aussi bien plus que de simples produits de la firme aux grandes oreilles s’avérait être de véritables pépites.
Comme ses deux ainés, la firme aux grandes oreilles a su savoir confier ce projet à une équipe talentueuse. Craig Gillespie qui signe ici sa troisième collaboration avec la major, et dont j’avais adoré son précèdent film I Tonya signe donc la réalisation. Si, vous aviez aimé cette comédie dramatique nulle doute que vous retrouverez toute l’irrévérence, l’humour décapant, le drame dans « Cruella ». D’ailleurs à plusieurs égards « Cruella » s’inscrit comme la sœur jumelle de celle-ci autant dans sa réalisation que sa thématique. Deux personnages féminins haïs de tous mais méconnus, en quête de célébrité mais surtout d’approbation, en manque de repères, aux origines et vie personnelles compliquées sans parler d’un style vestimentaire qui fait parler. Bon, c’est vrai ici la réalisation de Craig Gillespie semble plus sage mais elle ne manque pas de cran, de punch et les moments d’émotions sont nombreux. Sa mise en scène arrivant à sublimer le tout.
Le film ne serait évidement rien sans une bonne histoire, au pitch simple mais de plus en plus complexe au fur et à mesure qu’on avance dans l’œuvre. A la barre on retrouve Tony McNamarra (coscénariste de La Favorite et The Great) dont on retrouve l’humour noir grinçant qui ont fait sa réputation, le côté glamour du « Diable s’habille en Prada » du au travail d’Aline Brosh McKenna ou la tendresse de Kelly Marcel coscénariste de Dans l’Ombre de Mary.
Marc Platt (nommé 3 fois aux Oscars et producteur le plus en vue à Hollywood depuis La La Land et Le Retour de Mary Poppins) est de retour à la production, encore une fois et risquerais de gagner son quatrième Mickey d’Or car il a vraiment du flaire pour trouver les bons projets. Les décors sont fabuleux, l’atmosphère punk du Londres des années 70 parfaitement retranscrites, la photographie est magnifique, les costumes juste fabuleux…
Quant au casting parlons-en, il est tout bonnement parfait. Emma Stone que nous n’avions plus vu (réellement) sur le devant de la scène depuis La La Land, est tout simplement magistrale dans ce rôle de Cruella qui lui va finalement comme un gant. Elle arrive même à éclipser Glenn Close (productice exécutife sur le film) pendant 2heurs, c’est dire. Nous offrant certainement l’une de ses interprétations les plus marquantes de sa fulgurante carrière et pourrais très bien lui ouvrir la voie de la saison des prix. Face à elle, (une autre) Emma Thompson qui est certes une habituée des productions Disney et qui semblaient en roue libre ces derniers temps retrouve un rôle à sa hauteur. C’est son meilleur rôle depuis « Dans l’Ombre de Mary » ou elle était déjà fabuleuse, elle campe une baronne incroyable chic et élégante même si elle ressemble beaucoup à Miranda Priesly dans Le Diable s’habille en Prada (et qu’en VF la voix de Frédérique Tiermont accentue cela). Et supplante même parfois Emma Stone.
Les seconds rôles ne sont pas en reste : cela fait plaisir de retrouver Paul Walton Hausser-déjà présent sur I Tonya- qui semble être né pour tenir ce rôle d’Horace même si il semble très secondaire, Mark Strong est très bien, John McCréa (révélation de Broadway pour Every Talking About Jamie) campe un nouveau personnage excentrique frais et amusant, Emily Beecham est très émouvante et surtout Joel Fry qui joue Jasper est tout bonnement incroyable drôle, attachant et finalement plein de bon sens. Mais aussi moins oppressant que sa version animée.
Enfin, ce film est un nouveau chef d’œuvre voire un ovni dans le monde de Disney. Sombre, dark et comme le faisait remarquais une critique américaine « délicieusement anti-Disney ». Le film brasse beaucoup de références cinématographiques de ces dernières années, mais à aussi son atmosphère à lui. Il y a parfois des temps morts, mais on est envouté tout du long. Les références aux films et surtout à l’œuvre de Dodie Smith sont nombreux. Bref une véritable petite merveille comme on en voit tous les dix ans, et déjà un grand classique du cinéma. Une grande claque cinématographique comme on en a pas vu depuis longtemps, et qu'on est pas prêt d'oublier de si tôt, c'est certains.