Incroyable ce sursaut créatif de Disney et Pixar, que l'on n'attendait plus ! Après le très réussi « Vice-Versa », le studio Disney, ici faisant cavalier seul, nous sort une véritable pépite avec « Zootopie ». Tout comme pour « Vice-Versa », les créateurs du film ont choisi de traiter un sujet adulte et profond, non plus les émotions et l'apprentissage de la vie, mais les différences humaines et sociales, cette fois par le biais d'animaux anthropomorphes. Dans un monde dénué d'humains où proies et prédateurs essaient de cohabiter, la ville de Zootopie, mégalopole démesurée, fait figure d'exemple et de symbole. Toutes les espèces animales y vivent dans une relative harmonie. Judy Hopps, lapine ambitieuse et un brin naïve, ambitionne de devenir flic dans cette ville... alors que jamais un si petit animal n'a tenté un tel métier. Étant la risée de tous, elle parvient tout de même à réaliser son rêve, et à rejoindre le commissariat de police du centre-ville de Zootopie. Mais là elle déchante devant une réalité bien plus contrastée que ce qu'elle pensait. Malgré tout de fil en aiguille, elle se met à la recherche d'une loutre qui a disparu, comme d'autres mammifères, dans des conditions mystérieuses. Le récit prend alors un tour plus inquiétant, et devient une sorte de fable philosophique sur le bien et le mal, la force et la faiblesse, avec une grande subtilité. Ce qui frappe d'emblée dès les débuts du long métrage, c'est une liberté de ton, une fraicheur, une originalité qu'on croyait perdues à jamais chez la firme américaine. Nul doute que Pixar a apporté une bouffée d'air frais, en témoigne la présence de John Lasseter au générique. Mais alors que Disney nous ressort des Avengers 5 ou des Star Wars 8, et même des Toy Story 4, nous avons ici affaire à une véritable création originale, et ça fait un bien fou ! Surtout que le film est baigné par un humour fin et omniprésent, ce qui rend la séance particulièrement agréable, car on réfléchit en s'amusant. Disney ose s'aventurer hors du cadre, et traiter des sujets tels que le rapport à l'autre et à l'étranger, ce qui n'est pas rien en ces temps où les extrémistes de tous poils progressent partout dans le monde. Vraiment je tire mon chapeau à l'équipe qui a fait naître « Zootopie », une sacrée réussite qui dépasse largement le cercle restreint de l'animation, comme tous les grands dessins animés dignes de ce nom.