4,0
Publiée le 3 novembre 2014
J'ai attendu un peu avant d'aller voir Mommy. A vrai dire, je ne me sentais pas attiré par le sujet et j'étais paradoxalement très méfiant à cause de son prix à Cannes. Ma crainte était que ce soit un trop long film chiant pour bobos se forçant à trouver ça bien par pédantisme. Mais voyant la note moyenne ne décollant pas de 4,5 avec une notation et des avis très homogènes et sachant que les salles ne désemplissaient guère au fil des jours, j'ai pensé que je devais voir ce film au moins pour savoir de quoi il en retournait. Et me voilà à le noter 4 à mon tour. Poignant, renversant, bouleversant. Un thème dur et difficile traité de main de maître, violent bien sûr mais somme toute sobrement, laissant le spectateur suivre son propre cheminement. Le format de l'image était quelque chose qui attisait ma méfiance. Finalement, il s'agit d'une astuce de mise en scène qui participe bien à l'accompagnement du spectateur. Tout comme les thèmes des illustrations musicales vont très bien également ( trop de décibels toutefois à mon goût quoique ça fasse assurément partie du contexte de violence porté par les images et le sujet). Bref, tout est pensé et soigné pour que ce soit bien raconté. Un sujet bien exposé. Un film culte.
4,5
Publiée le 12 septembre 2014
Mommy est probablement le film de Dolan le plus abouti, en tout cas, le plus émotionnant (comme disent les québécois). 3 acteurs en grâce, en particulier Anne Dorval, touchante et lumineuse, laissent le spectateur scotché à ce grand huit relationnel et émotionnel. Dolan utilise les musiques populaires des années 90 comme bande sonore (Céline Dion, notre trésor national). Ce qui aurait pu paraître comme un artefact kitsch est en réalité le coeur d'une esthétique de la vie réelle qui emporte le public dans des méandres déjà connu malgré son sujet peu commun. Le format de l'image, carré, met en valeur les visage et la proximité des corps. Dolan rajoute encore une pierre de plus à son grand oeuvre, de plus en plus mature.
4,5
Publiée le 30 avril 2024
Un film très puissant sur la relation mère-fils magnifiquement interprété par Anne Dorval... On ne ressort pas indemne d'un tel film...
4,0
Publiée le 13 janvier 2019
Ce qui frappe en premier lieu, c'est le format de l'image. Je n'ai toujours pas compris pourquoi le réalisateur a fait ce choix... Une chose est certaine, si cela n'apporte rien au film, ça ne lui nuit pas non plus. Sa grande force est évidemment ses personnages (attention sous-titres obligatoires, sinon on ne comprend rien) très humains et attachants. Et j'émets un deuxième bémol sur la fin peu convaincante, comme si Xavier Dolan n'avait pas su comment terminer son histoire.
4,5
Publiée le 19 octobre 2014
Dire que Mommy, le film choc de la rentrée cinématographique, est l'oeuvre d'un cinéaste de 25 ans à la maturité d'un réalisateur accompli est un euphémisme. Xavier Dolan montre sa force dans la description d'une psychologie féminine parfaitement cernée à travers deux personnages féminins qui existent vraiment. Leur ambiguîté ne sera d'ailleurs jamais totalement levée : la voisine au mystérieux traumatisme passé qu'elle garde en elle mais qui est près de sortir, dévoilé par des troubles d'expression du langage, une mère au coeur d'or toujours prêt à aimer mais si fragile et dont l'ultime pathétique explosion est exceptionnelle.. Les deux actrices jouant ces rôles auraient pu repartir avec le prix d'interprétation à Cannes. Ce qui fait aussi la force de ce film brillant, digne d'un John Cassavetes, est l'alternance permanente entre les nombreuses scènes de violences physiques et verbales et l'humour qui provient principalement d'un langage très travaillé. Un langage navigant entre le français, la patois québécois et l'américain. Cette alternance donne toute sa force au film en boostant un rythme quasiment jamais démenti. La volonté d'un format carré, inhabituel, provient de la volonté de Xavier Dolan de filmer au plus près ses acteurs, de les cadrer en exacerbent l'émotion ressentie par le cinéphile. Seul l'onirisme vecteur du bohneur élargit le cadre. L'amour est ce qui compte le plus mais, comme il est dit lors d'une scène capitale du début de Mommy, il ne peut pas tout. Mommy est un film majeur qui donne autant envie de pleurer de rires que d'émotion, le meilleur de son cinéaste si attachant.
4,5
Publiée le 20 octobre 2014
Whooow ! En voilà un très bon film ! Xavier Dolan nous convie dans un drame dont les personnages sont hauts en couleur. Personnalités fortes (Steve évidemment mais pas que...) et à la fois affaiblies par les péripéties de la vie, rattrapés par leur passé, devant difficilement gérer le présent et doutant du futur. Très bien résumé par sa mère "La vie avec Steve c'est un peu comme la roulette russe", tout peut déraper à tout moment. Les acteurs sont exceptionnels. Le format 1:1 permet d'accentuer le caractère oppressant de ce drame sur les spectateurs. On est tenu en haleine tout le long, partageant peurs, craintes, malaises, mais aussi quelques moments de bonheur. Malgré quelques longueurs, certes, servant à bien cerner la psychologie des personnages ou à dramatiser la situation, on a là un très très bon film.
4,0
Publiée le 4 janvier 2024
Publiée le 12 octobre 2014 ( par Michel Crotti )
Quel film canadien de Xavier Dolan aussi délicat que drôle, violent que tendre, délicat qu' abrupt et profond ! Très difficile d'en parler... J'ai adoré les deux personnages que sont la maman "Diane" ou "Die" (Anne Dorval) et l'amie d'en face magnifique Kyla (Suzanne Clément) qui sont incroyables. Pas besoin de paroles, les yeux, le visage, tout s'exprime en elles. La scène de karaoké aussi très touchante. C'est un film rond, une mécanique huilée et des rôles au cordeau. Réel plaisir.... Jamais entendu autant de fois "tabernacle" en l'espace de deux heures. A voir !!**
4,5
Publiée le 26 juin 2014
Le meilleur film du petit génie du cinéma québécois. Dolan fait la synthèse de ses précédentes œuvres et offre une chronique familiale drôle et poignante, qui joue avec tous les clichés pour mieux les transcender.
4,0
Publiée le 25 octobre 2014
Si l'on a beau avoir eu quelques doutes à propos de Xavier Dolan après la vision de certains de ses films par le passé, force est de reconnaitre qu'avec "Mommy", il frappe un grand coup. Et même si l'on y retrouve la plupart de ses thèmes fétiches (notamment l'ineffable mère), on ne peut en sortir sans ressentir l'effet d'une nette innovation, d'un virage artistique se mettant soudainement en place. Fait significatif, le cinéaste signe un long-métrage où d'une part pour l'une des rares fois il ne figure pas (ou très peu) et d'autre part à la durée beaucoup plus longue que les précédents, laissant ainsi la place à une plus ample construction de son récit. Beaucoup plus sobre et posé, celui-ci est un modèle de rythme et d'écriture, comportant à la fois de belles tranches d'émotions, mais surtout une cruelle faculté à instiller à la gorge le malaise et la rogne. Si l'ensemble n'est pas parfait et contient encore quelques dérives pathos, que ce soit sur le plan dramatique ou esthétique, on reste quand même stupéfait par sa grande audace libertaire. Son meilleur film et sans doute un tournant dans sa carrière.
4,0
Publiée le 28 juillet 2015
Ce film avec “Adieu au langage” de Jean-luc Godard a obtenu le prix du Jury à Cannes. Pour le film de Godard je laisserai les cinéphiles acharnés juger de la qualité du long-métrage et de la pertinence d’une telle récompense tant le film est absolument déroutant et ne ressemble à rien de ce qui se fait au point de m’être apparu totalement abscons. Pour le film de Xavier Dolan je suis un plus à même d’avoir un jugement plus valable au vu d’une structure narrative plus classique. Dans son film le réalisateur québécois se plonge encore dans une relation mère-fils au travers du récit de ces quelques mois de vie commune entre Diane et son fils Steve. La relation entre les deux est aussi passionnée que conflictuelle. Si Diane a un caractère bien trempé et mène bien sa barque même en tant que mère isolée, Steve lui est un enfant hyperactif, violent et provocateur qui s’il aime sa mère, l’aime justement un peu trop. Le retour du fils prodigue à la maison tourne rapidement à l'échauffourée et la situation ne revient sous contrôle que par l’apparition de Kyla, voisine du duo, qui est aussi douce qu’inhibée, inhibition qui se manifeste par des difficultés d'élocution. Ce trio va commencer alors à mettre en place un modus vivendi qui n’est pas loin du bonheur. Malheureusement, les fantômes du passé ne sont jamais très loin pour gâcher ce bonheur naissant. La force de cette histoire réside dans la très grande écriture des états d’âme des protagonistes qui pour non-explicités qu’ils soient sont toujours perceptibles par le spectateur qui s’attache rapidement à ce trio d’êtres blessés par la vie. Rien n’est jamais vraiment explicité par les concernés (surtout par Kyla), mais les émotions sont toujours incroyablement transparentes pour nous. L’interprétation est à la mesure de cette grande qualité d’écriture et la partition du jeune Antoine-Olivier Pilon est à ce titre bluffante de réalisme et renversante de force. Pour un jeune acteur dont c’est presque le premier rôle c’est prometteur. Un film très prenant dont le cadre très étroit favorise l’immersion dans la psyché des personnages. Ce n’a pas été, pour moi, la claque annoncée, mais tout de même un grand moment de cinéma. À voir sans hésiter.
4,5
Publiée le 18 septembre 2019
La surprise est grande dès les premières images, avec un écran aux dimensions carrées (le fameux format 1.1). Gabarit d’un instantané, lumière et fulgurance visuelle à la Nan Goldin (inspiration qui hantera tout le film), la caméra livre un gros plan sur le visage d’une femme, la mère. La symbiose entre l’éclairage aux tons chauds et les poses sensuelles en fait une vraie déclaration d’amour. Reflets de tendresse et de violente passion, des sensations qui seront communes à tout le film. Xavier Dolan prouve une nouvelle fois qu’il est un cinéaste bourré de talent, d’inventivité mais surtout un grand auteur dont l’empreinte s’inscrit durablement d’œuvre en œuvre. A vingt cinq ans et cinq films il atteint ici des sommets de maitrise et de maturité. En filmant la fusionnelle relation entre Steve et sa mère, relation d’une intensité infinie, il s’attaque à un sujet borderline… L’amour doit-il tout excuser ? Et Dolan de se faire, en homme de métier, montreur d’âme, à la limite du photographe, qui cherche en prenant le temps de la réflexion, la meilleure focale, le meilleur plan pour tirer l’épreuve suprême de la réalité qu’il a à l’esprit. Dans ce sens le film est techniquement remarquable. Mais ce qui le différentie d’un bel objet d’art un peu glacé (piège dans lequel il n’est pas tombé), c’est l’émotion. Elle est ici dérangeante, incandescente, sulfureuse, souvent douloureuse et toujours à fleur de peau. Steve l’ado demi-fou, demi-ange (incarné par un Antoine-Olivier Pilon très habité par le rôle) est l’élément révélateur de l’histoire d’une mère, esseulée, perdue. Le retour du fils dans sa vie sera son ultime temps de pose, malgré les turbulences, les difficultés, le bonheur est là à portée d’objectif. « Mommy » est un grand film dramatique, dans le sens noble du terme comme savait les produite un John Cassavetes (on pense fortement à Love Streams d’ailleurs). Il repose sur peu d’éléments scénaristiques et pourtant, il évoque, en 2h30, toute la passion de la vie, bien plus que ne le ferait le genre littéraire. Xavier Dolan y voit son premier film « grand public », il ne s’y trompe pas. Il est impossible, malgré sa forme visuelle et narrative inhabituelle, de rester insensible à cette histoire, à cette beauté d’ensemble, aux jeux de ce trio d’acteur exceptionnel (Antoine-Olivier Pilon bien sur mais à un même niveau la sublime Anne Dorval et la troublante Suzanne Clément en médiatrice des cœurs). On souhaite au film tous les succès, tous les honneurs, mais surtout que son réalisateur nous revienne très vite en nous offrant des émotions cinématographiques et humaines dont seul lui a le secret !
4,5
Publiée le 22 octobre 2024
Excellent film de Xavier Dolan dont la grâce vient avant tout de sa mise en scène avec ces plans large qui alterne avec le format carré pour mieux rentrer dans l'intimité des protagonistes !
C'est un film dur , cru dont certaines scènes magnifiques font monter les larmes aux yeux et d'autres glacent le sang !
4,0
Publiée le 23 juillet 2017
Un film qui fait parler et un réalisateur adoubé par les critiques: le spectateur est prévenu. Il pourra apprécier dans celui-ci des acteurs bouleversants de sincérité, une musique parfaitement choisie, une histoire difficile qui soulève des problèmes de société mais pourra être énervé par ces personnages qui fatiguent et une histoire qui piétinent. A voir malgré tout.
4,5
Publiée le 28 octobre 2014
Brillant. Xavier Dolan a du talent et il nous le montre entièrement dans Mommy, un long-métrage à la fois émouvant et perturbant. Ce réalisateur a toujours eu le don d'accorder beaucoup d'importance à tous ces petits détails trop souvent oubliés par les gros studios et qui font pourtant la beauté du cinéma. Un bon éclairage, de bons acteurs, des dialogues minimalistes, un bon directeur de la photographie et j'en passe. Mommy est donc simple, il est beau, il est passionnant et il est vrai. L'idée du 4:3 transformée pendant la projection en fonction de l'état psychologique de la famille est formidable. Je ne l'aurais pas reproduit, ou en tout cas je ne l'aurais fait qu'une seule fois, et il est probable que je n'aurais pas fini de la même manière (c'est un peu long à certains moments) et que j'aurais davantage développé le troisième personnage qui me paraît crucial mais qu'importe, Mommy reste un des meilleurs films de l'année, si ce n'est le meilleur. A voir absolument. 4,5/5
Retrouvez moi désormais sur sens critique ! /Rotten_Tomatoes
4,0
Publiée le 11 octobre 2014
Un film remarquable, très engagé, n'ayant pas peur de montrer et de dire les choses, en plus d'être excellemment interprété et dirigé, ce film sonne juste. Seul bémol, ce petit écran utilisé, même s'il semble nécessaire à cette œuvre. Fort et passionnant!
Les meilleurs films de tous les temps