"Midnight Special" du talentueux Jeff Nichols, après son excellent "Mud" et un "Take Shelter" pas mal du tout, semblait à l'évidence le troisième long métrage qui confirme la règle jamais deux sans trois !
Alors de plus encouragé par le très bon accueil de la presse, on y fonce tête baissée pour enfin découvrir cette merveille...
Et tout démarre en effet très bien, le style de Jeff Nichols un peu Seventies dans sa vision du monde est bien ressenti, et ainsi cette histoire d'enlèvement se présente bien avec une part de mystère bien dosée, les différents enjeux entre la secte, le FBI aux trousses des ravisseurs bien, eux bien amorcés !
Alors comme sur des rails, on est lancé pour l'aventure avec des ambiances souvent superbes, des plans et des tons qui composent de belles images d'artiste...
Puis le surnaturel à travers Alton cet enfant si convoité, se met en place, avec des événements spectaculaires qui annoncent une suite palpitante !
Au delà de ses yeux qui émettent une lumière blanche éblouissante, qu'il protège avec des lunettes de piscine, c'est encore plus sa seule présence, même vu de dos, qui inquiète et fascine à la fois...
Côté interprétation des rôles principaux, Kirsten Dunst est délicate, sensible comme l'est aussi, ce père meurtri joué par Michael Shannon tandis que le jeune Jaeden Lieberher assure étonnamment.
Puis en dépit de tout, doucement l'histoire tourne en rond avec un scénario peu développé, le film se met à ronronner doucement, ne comptant que sur les petits cailloux que le cinéaste s'est contenté de disposer sans nous en donner plus, sans proposer de réelles et nouvelles pistes qu'on assemblerait pour comprendre le pourquoi du pourquoi !
Tout s'essouffle donc vite, par manque d'inspiration, on comprend certes en filigrane les raisons de cette fuite en avant mais cette histoire de science fiction a pour le coup un goût de déjà vu, et ne semble pas aboutie dans sa finalité...
Le FBI, et cette secte religieuse sont au coude à coude, se surveillent, ont le même enjeu sans que ce point ne soit vraiment approfondi, alors qu'il était essentiel.
Alors après un début en fanfare, presque trop beau, on se repose ensuite, on attend et on s'ennuie un peu !
La fin est de plus attendue, étonnante sans doute dans ce qu'elle nous donne à admirer mais n'a pas l'effet escompté.
Et donc une déception tout de même, qui confirme la règle de ce fameux adage...