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    Midnight Special
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    487 critiques spectateurs

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    Anne M.
    Anne M.

    72 abonnés 641 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 21 mars 2016
    Je trouve qu'il est dommage de tomber sur des critiques qui dévoilent trop l'intrigue, voilà pourquoi je ne dirai pas grand chose de ce film.

    Un des intérêts est justement dans le mystère initial et la découverte progressive des enjeux. La relation père/ fils est très touchante.

    J'ai trouvé au moins une grosse lacune scénaristique, sinon je dirais que c'est un très mon film.
    Vincent T.
    Vincent T.

    27 abonnés 134 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 mars 2016
    Un film fantastique mystérieux qui m’a fasciné et en même temps perdu.

    La mise en scène impressionne, la lumière est splendide et la bande originale est envoûtante (cela rappelle brièvement It follows). Le réalisateur introduit lentement l'élément fantastique d’où la tension qui se rajoute à la perte de repères (où l’on va ?, pourquoi ?), c’est intelligent et remarquable.

    Un rythme impressionnant (on ne voit pas passer les 1h50), c’est un road-movie captivant et émouvant et qui est entrecoupé de fulgurances fantastiques, intimes et belles (la variante des tons bleutés, la nature, le ciel) et comme pour 10 Cloverfield line, l’introduction est brillante et puissante (ambiance nocturne, Chevrolet, le Texas).

    Jeff Nichols poursuit sur ses thématiques : la paternité (peur et angoisse), la famille et la foi qui a une place beaucoup plus importante que dans ses derniers films tout en rendant hommage à Carpenter et Spielberg sans tomber dans les pièges du genre (oui, c’est très référencé année 80).

    Michael Shannon tient encore le rôle de père inquiet pour sa famille, introvertie et bouleversant grâce à son regard, il contribue à rendre ce film grandiose. Il est accompagné de Kirsten Dunst qui fait son retour, excellente comme à son habitude.

    Le dernier plan sera peut-être le plus beau plan de 2016. Seule ombre au tableau, je trouve que le film est trop court.

    Découvert en 2007 avec le très bon "Shortgun stories", il s’impose par la suite avec l’excellent "Take Shelter" puis Mud qui a obtenu le Prix de la Semaine de la critique à Cannes en 2011.
    Nathalie R
    Nathalie R

    24 abonnés 144 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 16 mars 2016
    Quand j'ai lu sur l'affiche, en haut, "on tient enfin l'héritier de Spielberg", j'attendais beaucoup du film, une ambiance et des émotions particulières. Mais Jeff Nichols trace sa propre route en mélangeant savamment les influences de sa jeunesse avec la thématique de l'amour que portent les parents pour son enfant.
    Midnight Special est plus un drame avec des teintes fantastiques qu'un film classique de SF à la Spielberg. Il manque un peu d'insouciance enfantine pour entrer dans cette case. Mais tout l'intérêt ici est que le spectateur se trouve au même niveau que les personnages en ne sachant pas plus qu'eux où ils vont. On n'a pas toutes les réponses à nos questions à la fin, les personnages non plus, mais il nous reste toute la liberté d'interpréter ce qu'on vient de voir.
    Voir ma critique sur mon blog :
    TchoSensei97
    TchoSensei97

    41 abonnés 167 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 16 mai 2016
    Film de science-fiction très intrigant ! On se pose des questions sans cesse sur cet enfant, sur ses pouvoirs, de sorte que l'on soit extrêmement impatient de découvrir la suite de l'intrigue. Mais malheureusement, cet aspect pourrait presque nous perdre par moment, car les enjeux de l'histoire sont finalement très abstraits durant presque tout le film, et ne se révèlent qu'à la fin. Mais Midnight Special réactualise parfaitement le surnaturel, en en faisant quelque chose de très esthétique, de fort, et d'impressionnant !
     Kurosawa
    Kurosawa

    582 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 mars 2016
    Ceux qui attendent de "Midnight Special" un film plus "grand public" que les précédentes créations de Jeff Nichols risquent d'être déçus. Car le détour par la science-fiction n'est en aucun cas un moyen de se diriger vers un cinéma plus spectaculaire mais, au contraire, de continuer à creuser un univers intimiste où les relations au sein de la famille sont obscures et complexes. Mais avant que le film ne déploie cette réflexion, au moment où les trois personnages (Roy, Alton et Lucas) rejoignent la mère (Kirsten Dunst magnifique), il aura dérouté par son absence d'explications et de pauses rythmiques, deux aspects qui l'auront empêché de véritablement respirer. "Midnight Special" commence donc de façon mystérieuse mais sans faire évoluer son opacité, sans donner de relief à ses personnages, en somme il manque de nuances. Mais l'apparition de la figure maternelle va tout changer dans la mesure où elle fait naître une émotion nouvelle, celle des retrouvailles avec le fils. Par un regard, on sent le soulagement de retrouver l'enfant en même temps que la crainte provenant de la situation présente et du futur à affronter. La famille réunie, elle va enfin énoncer le but et le point d'arrivée de cette longue traversée en voiture; en même temps que le fantastique devient de plus en plus explicite, l'intime inonde le récit : s'il faut dans l'immédiat garder l'enfant et le protéger, il faut peut-être se préparer à l'abandonner et le laisser accomplir son destin. C'est précisément grâce à ce double mouvement que "Midnight Special" finit par bouleverser - dans le dernier tiers du film - en nous racontant avec une profondeur inouïe l'angoisse d'un père et d'une mère qui s’inquiètent pour leur fils mais qui devront pourtant lâcher prise. Cette anxiété était déjà marquée dans "Take Shelter" par la folie du père qui voyait s'écrouler l'équilibre familial qu'il avait en partie construit; elle déborde également dans ce film qui, s'il finit par entrevoir la lumière dans un final qui fait écho à celui de "Rencontres du 3ème type", n'a pas grand chose à voir avec le cinéma de Spielberg, indéniablement moins douloureux que celui de Nichols. Si on pourra toujours trouver des points communs entre "Rencontres..." et "Midnight Special", notamment avec le personnage de Paul Sevier, joué par un Adam Driver qui émeut par sa voix douce et fragile, qui ressemble à celui de Claude Lacombe (François Truffaut), il reste que le quatrième long-métrage de Nichols est éminemment personnel, vibrant parce qu'inspiré d'une expérience réelle, habité par une anxiété qui se lit parfaitement sur le visage de Michael Shannon et qui nous laisse sans voix après un dénouement déchirant, précisément parce qu'il était attendu et que la deuxième partie du film nous y prépare. Peu de cinéastes possèdent aujourd'hui une telle intelligence d'écriture et de mise en scène, de finesse dans leur approche des personnages : des qualités qui signent l'indispensabilité et la singularité de Jeff Nichols.
    selenie
    selenie

    6 228 abonnés 6 180 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 17 mars 2016
    On pense surtout à un mixte Spielbergien avec "Rencontre du Troisième Type" (1977) et "E.T." (1982), à une différence de taille tout de même, on délaisse le conte SF pour un thriller métaphysique. Jeff Nichols place donc son film dans une dimension plus "adulte". Il y a tout de même un détail qui nous gêne. En effet si Alton a des pouvoirs si puissants pourquoi a-t-il besoin d'autant d'aides ?! Passé cette interrogation (sur lequel repose l'essentielle de l'action) le drame de Nichols se transforme petit à petit pour devenir avant tout un drame familial où toute l'émotion réside dans le sacrifice ultime des parents. Ce film reste une très belle réussite.
    Laurent C.
    Laurent C.

    255 abonnés 1 133 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 17 mars 2016
    Jeff Nichols est un réalisateur de l’envoûtement. Dès son premier film "Take Shelter", il entraînait son spectateur dans les torpeurs intérieures d'un père de famille dont on ne savait si le comportement relevait de la folie ou de la clairvoyance. "Midnight Special" engage son héros dans une même quête initiatique vers un aboutissement dont on ne sait rien jusqu'aux dernières minutes du film. Un enfant a été enlevé et une horde de scientifiques, de policiers et de convertis à une étrange secte, se mettent à la poursuite du trio accusé de l'enlèvement. En vérité, il ne s'agit pas d'un enlèvement mais d'une mission d'accompagnement de l'enfant aux yeux lumineux vers un ailleurs, ou un quelque chose d’innommable dont finalement il n'est pas très important d'en comprendre le sens. Il ne faut pas chercher de la cohérence narrative dans ce film, encore moins des explications rationnelles. Le réalisateur emporte son spectateur dans une grande course à travers nuits, champs et villes désertes, que la musique sombre, la photographie noire amplifient de mystère. Surtout, Jeff Nichols s'attaque une nouvelle fois au thème de la paternité. La caméra scrute les regards, les doutes, les douleurs, sans jamais sombrer dans le pathos. C'est un réalisateur qui prétexte un récit pour sonder l'intériorité émotionnelle de ses personnages. L'énigme l'emporte sur l'histoire car, ce qui intéresse l'auteur, c'est la part d'inachèvement en chacun de nous. "Midnight special" est semblable à une couleuvre : c'est un film soigné, précis, mais qui échappe à la rationalité. Il faut se laisser porter par ce voyage à l'intérieur des âmes et des paysages. Décidément, il y a du Lynch et du Spielberg tout à la fois, tant la mise en scène est précise mais aussi délibérément fuyante et inquiétante.
    Requiemovies
    Requiemovies

    205 abonnés 1 153 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 21 mars 2016
    (...)
    Pour la première fois Jeff Nichols travaille avec un gros studio et on pouvait craindre le pire puisque souvent cette collaboration a comme résultante le sacrifice d’une intégrité artistique sur l’autel du montage sectionné. Ici, tout semble attesté que le metteur en scène a eu le dernier mot, la dernière coupe. Réel, épuré, de l’ordre de l’intime, le cinéma de Nichols se dessine toujours et encore du même ordre. Bien sûr le lien familial, celui de la paternité encore mis en avant, passe de nécessaire à essentiel au fur et à mesure des réalisations, et là où le film fonctionne pleinement c’est dans sa capacité à convoquer l’intelligence du spectateur plutôt que de prémâcher tout un travail d’immersion, et par répercussion, d’explications. La simplicité de concept, de moins en moins utilisée dans un cinéma post-moderne, qui plus est de grand studio, ramène le cinéma à une certaine essence et convoque ainsi directement les années 80, à l’époque où cette intelligence de propos se mariait au divertissement. Bien sûr on voudrait associer Spielberg à ce mouvement, mais Jeff Nichols se débarrasse de ce lien paternel très vite grâce à sa propre « grammaire cinéma », voir la séquence de la station-service et celle de la dernière poursuite pour comprendre en quoi une mise en scène épurée d’effets spéciaux XXL peut claquer avec autant de force à l’écran ; cadrage, découpage, montage, tout est là. Point de vrai légataire ici mais un héritage de pensée artistique commune totalement réappropriée. Pas encore le chef d’œuvre absolu mais le tutoiement que Jeff Nichols tente s’en rapproche de plus en plus. Dans cette intimité filmée, les comédiens nagent comme dans une mer calme, le film débarrassé de ses scories explicatives et lourdes, c’est ici le sensitif qui prend place, le rêve et l’innocence de l’enfance. Michael Shannon, un habitué du réalisateur, joue à la perfection ce père aimant, Joel Edgerton sert avec brio ce rôle de chevalier protecteur quand Kirsten Dunst souligne dans son registre la fibre maternelle nécessaire à l’équilibre du film et de son thème.
    Baigné de mélancolie addictive, bercée d’une musique douce et chaleureuse « Midnight special » semble prendre une place ferme et définitive dans un top 10 2016 déjà bien chargé en ce début d’année. Sous ses airs kaléidoscopiques de psyché, puzzle sentimental SF et perturbant, un final grandiose et crescendo donne finalement le La majeur au-dessus de quelques défauts mineurs (trop de mystères ?). Référencé avec respect, l’alternative cinématographique que propose Jeff Nichols baigne son film d’un goût si particulier et unique, pour au final, nous faire faire un joli retour en arrière sentimental et un pas un avant par son savoir-faire artisanal. Or des conventions, « Midnight special » reste dans l’espace cinéma une bien belle étoile.
    tixou0
    tixou0

    697 abonnés 1 999 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 mars 2016
    Pour Calvin Meyer, le gourou du "Ranch", qui l'élève sous son nom depuis deux ans avec l'autorité d'un père, le jeune Alton Tomlin (Jaeden Lieberher), 8 ans, est l'envoyé de l'Autre Monde - qui doit accomplir incessamment son destin (et sauver sa seule communauté). Aussi, quand son père biologique, Roy (Michael Shannon - l'acteur fétiche de Nichols) le soustrait à la secte, Meyer, poussé par l'urgence (il n'a que 4 jours pour remettre la main sur l'enfant), prévient-il la police, pour activer les recherches. En fait, les agences fédérales (FBI, CIA, NSA...) veulent aussi s'assurer de la personne du gamin - pour ces pontes, c'est une arme ambulante spoiler: (ce que semble démontrer la singulière tombée d'un satellite-météo canadien sur une station-service texane, lors de la fuite de l'enfant)
    . Les pouvoirs d'Alton, tout à fait extraordinaires, seraient-ils plutôt le signe de son appartenance à un autre monde - est-ce une sorte d'ET qui va "retourner chez lui" ? Au terme d'une équipée haletante, au cours de laquelle père et fils (et l'ami d'enfance de Roy, le "state trooper" Lucas - alias Joel Edgerton - qui assure la logistique) ont retrouvé Sarah Adams - alias Kirsten Dunst - leur compagne et mère), spoiler: il s'agit de gagner le lieu de rendez-vous (dans un marais de Floride), ce qui paraît impossible, car découvert par l'agent de la NSA, Paul Sevier (Adam Driver), et gardé en conséquence par l'armée...
    Le fin mot de cette mystérieuse affaire semble être spoiler: un "Sur-Monde"
    , un instant révélé, pour permettre le transfert de l'enfant.... Pour autant, de très nombreuses questions restent en suspens, de nature à stimuler l'imagination du spectateur de bonne volonté, ravi par le cocktail de fantastique/SF et d'histoire de famille compliquée que Jeff Nichols a su concocter avec à-propos, et mettre en scène avec brio. La thématique de la lumière, omniprésente dans "Midnight Special", justifie quant à elle le titre de ce 4e film de l'original et talentueux trentenaire - qui est autant un symbole de liberté (une affaire de train et de croyance populaire...) que de possible aveuglement (au propre, comme au figuré).
    Acidus
    Acidus

    718 abonnés 3 709 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 18 mars 2016
    Si "Midnight Special emprunte énormément au "Starman" de John Carpenter (et dans une moindre mesure au "E.T."de Spielberg), Jeff Nichols y insuffle son savoir faire et son talent de metteur en scène. On y retrouve d'ailleurs le style si caractéristique de ses précédents longs métrages, "Take Shelter" et "Mud". Le rythme y est toutefois plus soutenu notamment grâce à des scènes d'action dont le cinéaste ne nous avait pas habitué jusque là. Encore une fois, Nichols sait s'entourer d'acteurs de premier ordre avec notamment sonacteur fétiche: un Michael Shannon qui se bonifie avec le temps. Le scénario est le point faible du film. Comme précédemment dit, il ressemble beaucoup trop à "Starman", pourtant déjà prévisible. Heureusement, malgré son caractère convenu, l'intrigue reste intéressante à suivre et comporte ce qu'il faut d'émotions. Un bon moment de cinéma.
    Flaw 70
    Flaw 70

    259 abonnés 422 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 24 mars 2016
    Jeff Nichols est clairement en passe de devenir le cinéaste le plus important de sa génération. Etant déjà muni d'une carrière courte mais qui n'a pas encore eu de faux pas, il a même livré avec Take Shelter, son deuxième film, un chef d'oeuvre bouleversant et fiévreux. S'intéressant à des thématiques telles que la croyance et la paternité, s'entourant souvent des mêmes acteurs, notamment Michael Shannon qui a participé à tout ses films, il porte vraiment un regard d'auteur sur son cinéma et parvient toujours à traiter des genres de manière différente et inattendu. Beaucoup le prenne comme l'héritier de Spielberg mais il s'impose avec tout comme l'enfant du cinéma des années 80, celui qui arrive le mieux à y rendre hommage tout en allant de l'avant laissant entrevoir en lui un cinéphile nostalgique mais aussi un cinéaste conscient de son temps et des possibilités que celui-ci offre. Chose qui culmine dans son dernier film, Midnight Special.
    S'attaquant pour la première fois au genre de la science-fiction, il décide de faire comme à on aptitude et s'approprier le sujet d'une manière que l'on ne s'attendait pas. Ici il s'intéresse avant tout à l'humain, au concret et à un sens aigu du réel. Le film prend très vite des accents fantastiques plutôt qu'un pur tournant SF, Nichols instaurant petit à petit l'étrange dans une situation très ancrée dans la réalité. Il évacue les questionnements et surtout les réponses qui entoure ces phénomènes "paranormaux" qui entoure l'enfant avec intelligence, évitant de tomber dans des explications qui aurait pu être décevante et permettant ainsi au spectateur de s'approprier le film et d'en faire ses propres interrogations, ne diluant jamais son aura de mystère. Au final se qui l'intéresse ici est avant tout le lien paternel et la croyance, qu'elle soit du père envers son fils, des hommes envers quelque chose de plus grand et des spectateurs envers le film. Tout ce joue sur plusieurs dimensions, faisant sens avec le récit et apportant une couche métaphorique habile et passionnante qui permet d'aborder une masse folle de sujet sans que le film ne se perde jamais, Nichols trouvant un équilibre presque miraculeux pour faire avancer son film. L'intrigue est relativement simple et clair, prenant la structure d'un road-movie, distillant intelligemment ses enjeux et évacuant l'opacité initial de l'histoire avec brio. Nous lançant directement dans l'action, le scénario va nous éclairer petit à petit sur la place des personnages et sur ce en quoi retourne cette histoire avec subtilité et grâce, évitant les dialogues lourds et envahissants. Il nous expliquera, sans détour mais sans trop insisté, les événements obscurs d'une scène au sein de la suivante, composant son récit pour que chaque séquences répondent à la précédente et pour que chaque thématiques s'entrechoquent. La manière de penser le récit se montre donc incroyablement brillante, permettant un tout dense et profond.
    De manière symbolique le film va traiter de la maladie de l'enfant, du besoin de l'accepter et de croire en son enfant, qui est la seule chose divine d'une vie. C'est quelque chose de très universel et de mélancolique qui travers le film de Nichols, qui préfère jouer sur les émotions à travers les non-dits et les regards plutôt que sur les démonstrations abusives. Il traite de sujets grave à demi-mots, parvenant à être déchirant quand on réalise toute l'étendue de ses questionnements qui vont de la mortalité et le fait de devoir se confronter à sa fatalité, la quête de quelque chose de meilleur, l'échec, la conviction et surtout les points de vues. Ici il n'y a ni méchants ni gentils, juste des hommes qui se confrontent car ils sont un regard différent sur une même situation, la vérité vient de celui qui à le plus de croyance, étant aussi aveugle qu'éclairer. En ça les personnage se montreront très intéressant, car il décide de croire plutôt que de comprendre, parlant du fanatisme et de ses limites. Chacun ayant une fonction symbolique, même si parfois cela entache leur aspect narratif, comme pour le personnage de la mère qui au sein du récit parait quelque peu détaché et n'est justifié que par sa dimension métaphorique. C'est parfois le problème des films qui ont pour but de raconter quelque chose qui dépasse le récit mais ici le problème ne devient pas si envahissant.
    Surtout grâce à l'excellence du casting qui parvient sans mal à donner encore plus d'épaisseur à leurs personnages. Michael Shannon est encore une fois parfait. Il joue pour la 4ème fois avec Jeff Nichols, et celui-ci parvient encore à le mener sur des registres différents. Ici bien plus calme et posé que dans ses précédentes interprétations, l'acteur s'impose en force de la nature, il est d'une justesse incroyable et parvient à transmettre la conviction et les troubles de ce père par la seule force de son regard. Joel Edgerton surprend lui aussi, prouvant être un acteur émotif d'une sincérité admirable alors qu'il est plus habitué aux rôles monolithiques. Kirsten Dunst est excellente, s'imposant comme la voix de la raison, elle joue son rôle avec beaucoup de subtilités et de convictions. Son personnage étant plus orienté vers le savoir que la croyance faisant un joli écho avec le rôle de Jaeden Lieberher, jeune acteur prodigieux qui est définitivement à suivre. On regrettera peut être la sous exploitation de Sam Shepard, toujours impeccable, mais cela permet au moins à Adam Driver de venir briller avec son immense talent. L'acteur commence vraiment à percer et est comme à son habitude parfait.
    La réalisation est sublime, par son intelligence et sa maîtrise. Tout d'abord on est accompagné tout du long par une photographie somptueuse, jouant habillement des effets d'obscurités et de lumières, symbolisant l’ignorance et la croyance, et d'une musique brillante, inspirée et souvent galvanisante qui nous renvoie quelques peu aux sons synthétiques de John Carpenter. Le montage trouve un équilibre habile entre montées d'adrénalines et moments de calme, donnant au film un rythme lent mais dénué de longueurs. La mise en scène de Jeff Nichols est tout simplement virtuose, que se soit dans sa manière de composé les plans, jouant et surtout déjouant les expectations du spectateurs, et qui prend de plus en plus d'ampleurs au fur et à mesure du parcours des personnages. Commençant de manière très terre à terre et viscérale, elle va devenir de plus en plus aériennes et allégoriques à l'approche de la fin, symbolisant l'ouverture d'esprit des personnages. Il crée aussi un univers visuel riche et bien pensé, au milieu de l'ignorance, la croyance et le savoir il trouve des moyens intelligents de mettre ces choses en images. Le fait que la lumière du savoir sorte des yeux de l'enfant n'est pas anodin, et que cette lumière soit aveuglante non plus, jouant sur l'artificialité de la vérité et sur l'aveuglement de la croyance et parfois même du savoir. Jeff Nichols compose vraiment quelque chose de fascinant auquel il faut plusieurs visionnages pour en saisir tout l'ampleur et la densité. Surtout que plus par ses fulgurances symboliques, ils signent vraiment des moments de cinéma incroyables et jamais vu pour de la SF, s'imposant dans l'hommage discret aux cinéma des années 80 et à ses aînés, on pense à Carpenter et Spielberg par exemple, mais aussi par une envie abouti d'aller de l'avant et proposer quelque chose de nouveau pour un genre qui s'enlise.
    En conclusion Midnight Special est un magnifique chef d'oeuvre. Une proposition de cinéma incroyable, galvanisante et d'une densité folle. Même si elle à ses petits défauts, ils ne pèsent pas lourd lorsque l'on prend conscience de l'intelligence et de la virtuosité avec lesquelles Jeff Nichols à pensé et mis en scène son récit. On a pas vu quelque chose d'aussi inventif et abouti dans le cinéma de science-fiction depuis près de 10 ans. Etant aussi l'hommage le plus réussi du cinéma des années 80 parvenant à en y retrouver l'essence et parvenant à l'imprégner d'une forte charge mélancolique qui pousse à la rêverie et à l'émerveillement. C'est une oeuvre rare, forte et précieuse qui est voué à devenir culte tout comme Nichols est voué à devenir un grand du 7ème art. Magnifiquement joué, brillamment écrit et mis en scène avec virtuosité, Midnight Special arrive à travers toute sa complexité, à être simplement une oeuvre bouleversante et indispensable.
    VILLE.G
    VILLE.G

    55 abonnés 665 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 11 avril 2016
    Un très bon film de science fiction.
    Avec des idées, de bon effets spéciaux et une vraie histoire.
    Bien filmé et bien joué.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 21 mars 2016
    Ah pour une fois qu'un titre Anglais n'est pas traduit de façon débile dans notre pays, soit par un titre Français, soit par un autre titre Anglais, je suis bien content et je salue l'initiative.

    Donc Midnight Special c'est quoi ? En gros un papa enlève son fils d'une secte et part en road trip pour l’emmener "quelque part", sans vraiment savoir ni où ni pourquoi. Sur le papier ça parait très simple mais finalement l'écriture est beaucoup plus subtile que ça.

    On se rends compte petit à petit que cet enfant n'est pas un gamin comme les autres, en effet lorsqu'il est confronté à la lumière, ses yeux sont comme une énorme lampe, du coup il porte des lunettes et les déplacements se font dans la nuit. Même dans les chambres d’hôtels ils sont obligés de barricader les fenêtres avec du carton pour éviter que la lumière pénètre. "Ils" c'est son papa Roy et son ami Lucas. Bientôt rejoints par la maman d'Alton.

    Ce road trip se transforme vite en une énorme chasse à l'homme car le FBI entre en ligne de compte, en plus de la police et de la secte, tous à la recherche de cet enfant aux dispositions extraordinaires.

    Michael Shannon est l'interprète de Roy, c'est l'acteur fétiche du réalisateur puisqu'il a tourné dans ses quatre films. Je l'aime beaucoup, c'est un de ces rares acteurs a voir une filmographie assez énorme sans être vraiment connu du grand public. Il n'a généralement pas besoin de beaucoup parler car il possède un charisme indéniable. Son ami, Lucas est joué par Joel Edgerton, qu'on voit de plus en plus en ce moment, entre Strictly Criminal et Jane got a gun, mais aussi Exodus. Il alterne donc le bon et le moins bon. Ici il est assez effacé, ne parle pas beaucoup mais montre qu'il aidera son ami Roy pour aider son fils à accomplir sa mission. Le petit Alton est interprété par Jaeden Lieberher, qu'on avait vu au côté de Bill Murray dans St Vincent. Il joue vraiment très bien, c'est un enfant après tout donc il agit comme tel à divers moments, mais à d'autres il joue son rôle de messager et il devient très intrigant. Enfin notons la présence d'Adam Driver dans le rôle de l’analyste de la NSA Paul Sevier. Le gros problème avec cet acteur c'est que maintenant je vais voir Kylo Ren (le dernier Star Wars, le méchant c'est lui) tout le temps et du coup il m'a été difficile de retenir sa performance dans ce film. Enfin la trop rare Kirsten Dunst joue Sarah, la maman d'Alton, tout en naturel, sans artifice.

    Le gros point fort de ce film vient de sa réalisation, et c'est Jeff Nichols qui s'y colle. Comme je le disais plus haut c'est mon premier film de lui, sachant qu'il est connu des cinéphiles pour ses trois premiers long métrages, et du reste ils sont sur ma liste, car après avoir vu ce Midnight Spécial, il faut que je vois ses trois autres (à l'heure ou j'écris ces lignes j'ai déjà vu Take Shelter, et j'ai adoré). Sa direction est brillante, sans grands artifices il arrive à retranscrire toutes les émotions qu'un drame peut en compter. Ses plans sont toute en sobriété et il sait sublimer ses acteurs. Il est aussi à l'écriture du scénario.

    La musique est vraiment belle, dirigée par David Wingo, lui aussi compositeur attitré de Jeff Nichols lors de ses films. Comme assez souvent ces derniers temps, un thème général revient assez souvent et arrive parfaitement à retransmettre cette émotion dramatique.

    La fin du film lorgne plus vers la pure science-fiction, je n'en dévoilerai pas l'exactitude mais j'ai trouvé que cette fin était plus ou moins logique même si elle ne répond pas à toutes mes questions posées pendant cette aventure.

    Au final j'ai trouvé ça très bon, un drame qui raconte la difficulté des liens familiaux, avec des teintes de science-fiction, une belle réalisation et d'excellents acteurs. Comme on me l'avait déjà dit, Jeff Nichols est vraiment un homme à suivre.
    Rainfall_Shadow
    Rainfall_Shadow

    39 abonnés 393 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 23 mars 2016
    étrangement envoûtant on se laisse prendre au jeu de ce road movie version sf qui nous livre une interessante réflexion sur la vie et l évolution, notre capacité a nous projeter. super film quand même meme si on reste un peu sur notre faim
    Yves G.
    Yves G.

    1 456 abonnés 3 486 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 22 mars 2016
    Notre époque est à l'ironie. Il ne faut rien prendre au sérieux, sauf à passer pour un barbon sentencieux. Il ne faut rien présenter sans l'agrémenter d'un trait d'humour, sauf à passer pour un pisse-vinaigre.

    Le cinéma est à l'image de notre temps. Et je ne parle pas là de la comédie qui a toujours été - et qui reste - un genre cinématographique à part entière. Je parle de la présence obligée dans la quasi-totalité des films hollywoodiens d'une ironie plus ou moins appuyée. Prenez l'exemple des films de super héros. Pas le moindre humour chez Superman (sauf son justaucorps moulant.... mais je ne suis pas sûr que cet humour-là était volontaire). Alors qu'aujourd'hui, les films de super-héros deviennent de franches déconnades : Les gardiens de la Galaxie, Kick-Ass, Deadpool...

    Pourquoi cette longue introduction ? Pour souligner le culot de Jeff Nichols de signer un film totalement dépourvu d'humour. On a beaucoup dit que Midnight Special ressemblait aux films des années 80, aux grands succès spielbergiens : Rencontres du troisième type, E.T.... Par les thèmes qu'il brasse : la force des liens familiaux, l'extra-terrestre bienveillant. Par le recours à des effets spéciaux bricolés, fait-main. Mais, ce qui m'a le plus frappé, c'est le sérieux du film.

    Un sérieux qui pourrait presque.... prêter à rire. Car le scénario de Midnight Special n'est pas piqué des hannetons. Un père fuit avec son fils. Ils sont poursuivis par la police et par les adeptes d'une secte millénariste. Les premiers voient dans l'enfant, doté de pouvoirs surnaturels, une arme terrifiante ; les seconds leur sauveur.

    On imagine avec horreur de quelle new agerie boursouflée un réalisateur moins doué que Jeff Nichols aurait pu accoucher à partir d'un scénario aussi grandiloquent. Or, le réalisateur de Mud et de Take Shelter parvient à nous faire croire à cette histoire délirante. Les premières minutes du film sont un modèle du genre, qui nous plongent instantanément dans l'intrigue. Et l'épilogue, la rencontre avec des êtres venus d'ailleurs, passage casse-gueule au possible depuis Rencontres du troisième type, 2001 et Contact (cherchez l'intrus), réussit à nous étonner et à nous émouvoir.

    Un coup de cœur - le second de la semaine après No Land's Song.
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