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Un visiteur
4,0
Publiée le 5 avril 2016
Jeff Nichols réussit le pari d’offrir avec Midnight Special un vrai drame familial « camouflé » dans un thriller de science-fiction, le tout dans une ambiance quasi-poétique. Drôle de concept qui fait que, si on suit une forme de chasse à l’homme, il y a finalement peu d’action mais plutôt une grande part laissée à l’interprétation du spectateur.
Une belle plongée dans le monde d l'étrange, ou un père accompagne son jeune fils doté de pouvoirs surnaturels, vers le monde d’où il vient. Quelques effets spéciaux et surtout une ambiance étrange très bien réussie.
Après le surprenant et adoré Take Shelter, Jeff Nichols récidive avec ce Midnight Special de fort belle facture. Cela commence comme un road movie à la Thelma et Louise où l'on suit le parcours de 2 hommes et un enfant de 9 ans poursuivis par la police et une secte d'illuminés. Mention notamment à une scène d'ouverture haletante, qui pose le film et les personnages avec brio au son d'un V8 vrombissant d'une Chevrolet Chevelle. Cela continue comme un thriller où les protagonistes jouent au chat et à la souris, saupoudré de scènes choc teintées de surnaturel. Et cela se termine en ode SF à la Rencontres du 3ème type mixé avec E.T. Le tout est d'une brillance fulgurante. Jeff Nichols, servi par un casting irréprochable avec Michael Shannon en tête et la revenante Kirsten Dunst, est pour moi l'un des rares réalisateurs actuels à marier aussi bien le meilleur du cinéma hollywoodien avec un traitement de cinéma d'auteur. Même si la dernière partie m'a laissé légèrement sur ma fin en raison d'un hommage un poil trop marqué aux références déjà évoquées, Midnight Special est captivant, remarquablement interprêté et filmé et se pose comme mon premier coup de coeur de 2016 !
Un film aride et poétique, qui m'a plus rappelé l'ambiance surréaliste de Take shelter que le romantisme de Mud du même réal... On pense forcément à Rencontres du 3ème type ; mais là où Spielberg (à l'époque) faisait dans le tape-à-l'oeil, Jeff Daniels privilégie un cinéma à petite touche, mettant en exergue quelques scènes époustouflantes de concision et/ou de beauté. Daniels m'a globalement embaqué, même si la chute de son film est plus convenue que le reste de son propos.
Rencontre d'un autre genre. Jeff Nichols rend hommage à la filmographie de Steven Spielberg des années 70/80 en plaçant Midnight special entre E.T. l'extra-terrestre et Rencontres du 3ème type. Ce drame familial, doublé d'un parcours émancipateur aux mystères soigneusement entretenus, constitue un terreau fertile au mélange des genres cinématographiques pratiqué par le jeune cinéaste américain. Moins ludique et plus radical que ses deux "modèles" signés Spielberg, Midnight special a notre préférence ! Plus de détails sur notre blog ciné :
Grand fan de Jeff Nichols depuis Take Shelter, Shotgun Stories étant un premier jet pas trop mauvais sans casser des briques, j'attendais Midnight Special avec une certaine impatience jusqu'à ce que la BA me laisse dubitatif. Je dois dire que ces histoires d'extra-terrestre au lense flare je trouve pas ça folichon (peut-être à cause d'Abrams) mais bon je me doutais bien que Nichols loin d'être le dernier des tocards mais bien plutôt un des réalisateurs américains les plus intéressants de la dernière génération allait quoi qu'il ne soit me charmer. Alors je ne dirais pas que c'est de la trempe de Mud et encore moins de Take Shelter mais ça a son charme et il s'agirait d'un sans faute si on avait pas de grosses lourdeurs. Ce qui est intéressant dans la cinéma de Nichols c'est qu'il est toujours à mi-chemin entre le blochbuster très stéréotypé et l'indépendant très américain et le mélange des deux rappelle le cinéma du nouvel hollywood. Ce qui fait qu'on décèle des influences bien plus marquantes (Eastwood, Spielberg, etc.) dans ses films que celle de Malick contrairement à ce que voudrait faire croire la critique... D'autre part le travail de Nichols est très personnel dans ses thématiques (ça vie familiale en gros) mais il arrive subtilement à le rendre universel. Midnight Special c'est exactement ça. C'est Rencontres du 3ème type en 2016 et franchement ça marche bien : avec les mêmes qualités et les mêmes défauts. Le principal défaut c'est d'aller trop loin surtout vers le dernier tiers du film et le second c'est de ne pas assez développer le personnage du gamin qui sert plus de McGuffin qu'autre chose et qui commence à se dévoiler à partir de la moitié du film ce qui est vachement tard pour un personnage aussi capital, enfin le dernier gros défaut du film c'est de ne pas jouer la carte de l'intimisme (qui rejoint le premier) et d'en faire des caisses dans du spectaculaire old school avec des effets spéciaux 3 francs, 6 sous et qui viennent casser toute l'ambiance mystérieuse qui a été soigneusement instaurée (on pouvait très bien conserver les pouvoirs sans être trop évident visuellement ce qui aurait été vraiment cool et beaucoup plus fin, étrange, comme la scène où le gamin commence à parler en espagnol sans raison apparente en évitant des effets visuels mal fichus et sollicitant davantage des trucages ludiques comme avec l'ordinateur). Du reste j'ai tout aimé que ce soit Michael Shannon toujours génial quand il travaille avec Nichols, la relation au père, la photographe et la musique (toujours Stone et Wingo au tacquet) et sa colaboration avec Julie Monroe au montage depuis Mud donne évidement à certaines scènes un cachet particulier (dans Mud, la scène de la fusillade mémorable et ici la scène d'ouverture - sûrement la meilleure du film). Du coup j'ai aimé mais j'ai été déçu par la fin et les effets visuels qui me forcent à dire que ce n'est pas le meilleur Nichols et que je continuerai à attendre impatiemment le reste de sa filmographie.
Un film de science-fiction oui, un film sur la famille oui, un film poétique oui. Voila les trois oui qui font de Midnight special un film spécial! Que l'on apprécie ou pas le travail de Jeff Nichols il prouve une fois de plus avec ce film que c'est un vrai réalisateur, un vrai conteur d'histoire avec un grand H. A chaque nouveau film il met la barre un peu plus haute. Vivement le prochain.
Emmené par un Michael Shannon déchirant en père prêt à tout pour protéger son fils, Midnight special peut se féliciter d'allier le drame à la SF. Il fait le même exploit qu'ET par le passé, en une version plus sombre. C'est peut-être là le reproche qu'on pourrait faire à Jeff Nichols : être resté un peu trop près de Spielberg.
Scénario sans queue ni tête. Incompréhension du voyage du début à la fin. des scènes invraisemblables et mal interprétées ... Ce film ne vaut pas le déplacement.
Le pari est réussit pour Jeff Nichols ! La science-fiction lui va comme un gant et on espère qu’il réitérera l’expérience. Cela fait du bien de voir du cinéma comme ça, à contre-courant des gros blockbusters hollywoodiens. Autant vous prévenir tout de suite, ne vous attendez pas à un film de SF du genre « Independence Day » (c’est le premier qui m’est venu à l’esprit). Ici, c’est plus un cocktail science fiction/fantastique intimiste, en même temps c’était prévisible avec Jeff Nichols à la barre. Il y a énormément de choses à dire sur ce film, mais je vais tout faire pour ne pas vous spoiler, car c’est vraiment un grand plaisir de découvrir cette pépite.
On commence avec la mise en scène. Jeff Nichols garde les fondamentaux de façon de travailler, tout en les faisant évoluer à travers ce genre et cette histoire. Le rythme est posé, mais reste constamment sous tension. Il y a un petit côté Spielberg/Carpenter à l’ancienne. Le réalisateur joue avec le spectateur et arrive à le surprendre au fur et à mesure que le film avance, il est difficile de prévoir ce qui va se passer. Comme a son habitude, Nichols est au plus près de ces acteurs pour nous montrer leurs émotions et les liens qu’ils ont entre eux (principalement en ce qui concerne le jeune Alton). Le travail sur les scènes de nuit, de jour et d’intérieurs est minutieux et bien pensé. La luminosité a également son importance, le cinéaste capte à merveille la lumière naturelle et utilise à bon escient celle qui est artificielle. Les effets spéciaux sont habilement aseptisés, on est pas du tout dans le bling bling et la surenchère. La photographie d’Adam Stone est en adéquation parfaite avec la vision de Nichols et c’est pareil en ce qui concerne la musique de David Wingo. L’un se fond dans l’autre… C’est sublime !
Au niveau de l’écriture, Jeff Nichols a composé un véritable petit bijou. On retrouve la mise en avant des rapports humains, qui sont chers au cinéaste, notamment la relation père/fils. La finesse autour du personnage d’Anton est sublime. Le regard que le cinéaste lui porte, ainsi que les autres personnages est très intéressant. La religion tient aussi une place et ce sous différentes formes. Nichols laisse également la place à l’imagination du spectateur, chacun peut avoir son interprétation. Tout est réglé comme du papier à musique et le résultat à l’écran est magnifique.
Je m’attendais à quelque chose de beau et d’original, et je n’ai pas été déçu. Jeff Nichols livre sans aucun doute son meilleur long métrage à ce jour. Un road trip courageux, fantastique et poétique. Est ce un chef d’oeuvre ? La réponse est… OUI ! Je l’ai même regardé une deuxième fois juste après la première.
N'hésitez pas à venir faire un petit tour sur notre blog pour y découvrir d'autres critiques...
Un film de science-fiction américain de Jeff Nichols assez vide, froid et sans grand intérêt. L’atmosphère de lenteur, de torpeur et d’inquiétude qui était brillante dans "Take Shelter", nous pousse ici à un rapide ennui... La faute à un scénario bien peu inspiré et traité de façon superficielle, et à une mise en scène complètement dénuée de suspense et de poésie. De plus, malgré des acteurs de qualité comme Michael Shannon, Kirsten Dunst ou encore Adam Driver, les personnages apparaissent tous comme bien peu attachants. Un film décevant !
"Midnight Special" c'est tout d'abord le plaisir de voir un film qui sort de l'ordinaire, mixant drame et science fiction, et où le scénario prend son temps pour dévoiler ses cartes. C'est ensuite une magnifique démonstration de mise en scène et de sens du rythme (de brusques séquences d'action relancent régulièrement le flux général plutôt lent). Moins convaincant dramatiquement que "Mud", "Midnight Special" peut il est vrai déconcerter par son mélange des genres et ses imperfections : il reste néanmoins une proposition cinématographique très intéressante.
Midnight Special est une expérience grisante. Véritable film old school à la « Amblin », autant dans la forme que dans le style, il propose de suivre l’escapade d’un père et son fils en enrobant le tout d’un fascinant mystère intelligible. Il lui manque juste ces émotions pour être un grand film, mais en l’état, ça reste un des meilleurs films de l’année.
Avec Midnight Special, Jeff Nichols entre dans le panthéon de ces réalisateurs américains nostalgiques et armés de lens flares, de boîtes de pandore et de raisons plus profondément sentimentales, partagées entre une figure paternelle protectrice et un rapport maternel à l'intrigue ; dernièrement, Interstellar de Christopher Nolan s'était essayé sur cette voie, et à certains égards Midnight Special lui ressemble étrangement. Toujours la même nuance entre les enjeux que l'on trouvait déjà chez Spielberg : d'un côté, si l'on peut dire, une perspective à l'échelle de l'humanité, encadrée par la surveillance d'un gouvernement tout puissant, et de l'autre, il ne s'agit (et peut-être uniquement) que d'une " affaire de famille ". La bande-originale de David Wingo est électrisante, le scénario assez intelligent pour ne pas nous raconter tout le passé des personnages en quelques lignes de dialogues, et malgré une performance en demie-teinte de Michael Shannon, qui brille tout de même dans sa retenue, et quelques facilités scénaristiques en se rapprochant du terme, l'ensemble est si parfaitement maîtrisé qu'il serait dur d'en sortir indemme.