Il est vrai qu'un film adoptant une telle forme a de quoi gonfler. Car, quoi qu'on en dise l'immersion dans une histoire requiert un certain temps. A peine une histoire est-elle finie qu'il faut de nouveau s'immerger dans celle qui suit. Pour ma part, au sortir de ce "A touch of sin", je me fais la réflexion suivante : alors, tout ça pour ça ? Entendons nous bien, ce n'est pas le fait que le film soit divisé en quatre histoires vaguement reliées entre elles qui me dérange. Non, ce qui me dérange c'est leur finalité et surtout leur qualité. Parce que, question qualité, on est quand même loin du compte. Il n'y a que la première histoire qui soit bien. Le mineur, déjà, il a une tronche. En plus de ça, il possède un charisme certain. Le côté justicier lui va bien. Et puis, il a un but qui l'anime tout le long de l'histoire, une conviction. Ce qui fait que, même s'il apparaît comme étant un peu de bas de plafond, on s'identifie à lui, on prend part à son combat. Les trois autres histoires, la limonade n'est plus du tout la même. Elles se résument surtout à ce seul mot : ennui. En effet, les personnages principaux de ces trois histoires sont vides, ne dégagent rien. Ils errent ça et là. Où le vent les pousse. Ils n'ont aucune motivation. Rien. Ce qui fait qu'on se désintéresse totalement de leur chute. Quant à la finalité : nous montrer la face sombre de la Chine contemporaine. Cette Chine si puissante financièrement. On nous dit quoi ? Qu'il y a la corruption, que la violence gangrène la société, que ceux qui vivent dans les terres crèvent de faim. Alors, visiblement, cela a suffi à titiller les ardeurs très sensibles de la censure appliquée par le gouvernement chinois, vu que le film n'est pas sorti en salles là-bas, mais pour le spectateur occidental qui est déjà au parfum de ces fléaux, ça n'a aucun intérêt. C'est lui redire ce qu'il sait déjà. Pour un film dont le coeur même est la critique de la société chinoise, je trouve quand même que la charge contestataire est bien légère. Et puis, m'offrir une demi heure de bien, pour une heure et demi d'ennui ensuite, bof quoi. Je saute pas aux rideaux, loin de là.