Acclamé par une certaine critique française qui l'a porté aux nues, "l'Inconnu du Lac" est - logiquement ? - une déception pour le spectateur qui n'est pas forcément enthousiasmé par les scènes de sexe explicite (comme on dit) et homosexuelles au demeurant. Si l'on doit reconnaître une indéniable "fraîcheur" au sujet du film de Guiraudie - la drague homo au bord d'un lac estival, et ses dangers, poisson géant ou serial killer -, il est difficile de ne pas trouver le film, malgré ses énormes qualités, un peu inabouti : avec son final suspendu par trop facile, avec une vraie difficulté à trancher entre hédonisme sympathique et opposition eros-thanatos sur fond de suspense (hitchcockien ou presque), Guiraudie nous frustre autant qu'il nous charme. On oubliera ce demi-échec sur le "fond" du film en se remémorant la beauté vitale de la nature regardée ici comme lieu de jouissance sans entrave, en savourant le charme de personnages vraiment touchants, filmés par Guiraudie avec une empathie communicative, mais aussi en admirant la détermination peu commune des choix narratifs effectués ici : unité de lieu, de temps et d'action suivant les règles classiques, illustrés par le plan récurrent du parking. Oui, un film décevant, mais néanmoins remarquable.
Un film en extérieur filmé comme un huis-clos. Plongée dans le monde de l'homosexualité masculine, de ce quotidien des rapports, de leur violence. Peut sans doute être difficile pour qui n'a pas envie d'être confronté au cru de la vie. Mais une vraie sincérité du dedans. Je regrette la toute fin que je trouve trop rapidement expédiée
Hola. Je crois que avec mon mauvais français je pourrais jamais arriver a exprimer ce qu'il y a dans ma tête correctement mais j'ai décidé que ce film est tellement nul que c'est mon obligation comme être humain de dire quelque chose. Aussi pour assurer qu'il y ait un peu d'équilibre avec les avis ... 4, 5 étoiles ? Vous êtes sérieux ? Mais vous là les "artistes" qui croyez avoir une vision plus ouverte de la vie et sexualité, lorsque vous voyez un "film" ou vous arrivez à comprendre le message c'est toute suite une oeuvre d'art? "Oh mon dieu la solitude !!!" ... Quelle perte de temps le cycle parking, plage, cul. Scènes longues, non nécessaires, et jeu d'acteur pourrit. Dialogues simples et répétitifs.... J'ai lu quelque part "mystère incroyable" ... Mdr. Le mystère c'est savoir comment ce film est sorti au public. Quelle honte. Bon bref, c'est l'art et oui c'est subjectif j'imagine. Donc voilà mon opinion, ce film est nul à chier.
Un lieu de drague, son parking, sa pinède, son lac et ses habitués. A priori, un documentaire sur la vie gay (très réaliste) fait par un connaisseur, pour les connaisseurs. Puis un premier meurtre a lieu. Le documentaire devient alors un thriller, tendu et oppressant. Une réussite.
C'est un beau film sur la puissance du désir. Le désir plus fort que tout, plus fort que la peur et la mort. Alain Guiraudie met en scène Eros et Thanatos dans une variation très personnelle, qui ne tient pas uniquement à son contexte, une communauté gay dans un éden séduisant et inquiétant. Son film est à la fois réaliste (souvent très cru sur le plan sexuel) et comme hors du temps, hors du monde. Il pose sur ce microcosme obsédé par la jouissance et cruellement indifférent un regard tour à tour amusé, tendre et critique. Mais il sait dépasser l'anecdote pour atteindre une dimension plus universelle. L'Inconnu du lac peut être perçu comme un canevas de métaphores (très "incarnées") sur le désir ou la lassitude de vivre, sur la solitude, l'amitié et l'amour-passion. Guiraudie embrasse large avec un sens étonnant de l'épure. Et fait le grand écart entre légèreté triviale et tragédie déchirante, entre la lumière insouciante du jour et l'obscurité angoissante des nuits meurtrières. Où tout est affaire de pénétration, jouissive ou destructrice. Bien construit (sur une dynamique du rituel) et bien écrit (avec des dialogues toujours justes), le film repose sur un trio de personnages dont le plus intéressant (et le plus touchant) est probablement celui d'Henri, à la fois observateur et acteur du drame qui se noue entre Franck-Eros et Michel-Thanatos. Son geste final, entre sacrifice et acte d'amour, est le moment le plus fort de l'histoire.
Hé bien, c'est une vrai petite réussite que cet "inconnu du lac". Un film à suspense mystèrieux, gore et diablement sexy ! Des scènes de sexe torrides et juste ce qu'il faut de morts et de sang. Malgrès quelques longeurs, le film rèste une prouesse technique et visuelle avec des plans dignes d'une carte postale et des acteurs diablements bon... A voir à tout prix !
Alain Guiraudie signe une belle tragédie sous la forme d’un conte lumineux, à la lisière du fantastique. L’ombre du grand méchant loup y côtoie habilement la figure de l’éros freudien. Le dispositif du film est audacieux, mélange d’abstraction (un lieu unique et mental, une temporalité figée, une fin qui touche au cosmique) et de matérialité (prégnance des corps, précision topographique des lieux, construction narrative très charpentée). Le désir et sa puissance mortifère, grand le sujet du film, est comme un point lumineux qui attire et éblouit à la fois, à l’image de ce récit limpide et chatoyant qui ouvre pourtant sur les recoins les plus obscures de l’âme humaine.
Après en avoir longuement entendu parlé je viens de terminer ce film.... Bin j'en suis vraiment déçu mais l'idée est bonne mais c'est mal exploité. Une fin un peu bancale le flic meure sans trop savoir pourquoi, enfin bref une grosse déception
Quand on regarde un film, il faut savoir se démarquer du sujet filmé, prendre du recul. Nous ne devons pas haïr un film parce qu'il met en scène des pouffiasses rebelles dont la seule ambition dans la vie est d'aller sucer des mecs à l'autre bout des Etats-Unis, (Spring Breakers) ou parce qu'un film expose l'acte sexuel gay sous tous les angles et que nous sommes hétéros!
L'Inconnu du lac, c'est un film sur le désir, l'amour, la solitude (avec Henry, toujours à l'écart malgré un besoin d’affection évident), et la mort. Un film aux allures de mythe. Si nous nous demandions quelle oeuvre filmique de ces dix dernières années illustre de la meilleure des manières l'étreinte, nous pourrions citer l'Inconnu... Même constat pour le coup de foudre, l'amitié (à voir les dialogues entre Franck et Henri), et la mort, très présente pas seulement dans la scène centrale (plan aussi beau qu’effrayant de la noyade) mais dans la mélancolie des personnages qui ne semblent avoir que le sexe pour s'échapper d'une vie bien triste.
Le sexe est donc omniprésent, dans un décor très restreint (lac-bois-parking), il est filmé très régulièrement et de façon très crue. Cependant il y a bien d'autres choses à retenir, des sujets plutôt banals qui, évoqués avec poésie et subtilité transforment, grâce à la maîtrise de Guiraudie, un simple film en une chose bien plus grande...
Un film a ranger au cabinet de curiosités. Pas banal quant au sujet, il retranscrit toutefois assez justement certaines pratiques de rencontres masculines. Le côté répétitif semble bien justifié par ces espaces sociaux en plein air certes, mais clos où l'on tourne et retourne sans cesse en quête de l'autre et... d'un message rassurant sur soi, sa capacité de séduction. Un univers au passage où classes sociales, physiques et âges semblent pouvoir se mixer. Le parti-pris du réalisateur est toutefois de ne pas du tout travailler cette "richesse" du rapport à l'autre -quoi qu'on en pense, il s'agit de vraies relations humaines même si le sexe en est le moteur et parfois... le prétexte- mais d'en livrer une vision très "froide". C'est du moins ce que j'ai ressenti. Je n'ai pas du tout été irradié par l'aspect solaire, sensuel, la chaleur de l'été et des corps à corps. Le lac -superbe- est pour moi un lac de montagne. L'artiste et son modèle (Fernando Trueba) montrait aussi la nudité en pleine nature, dans la langueur de l'été. Mais si le peintre livrait sa vision esthétique du corps, c'est ici un entomologiste qui décrit un univers social avec ses rites et ses codes. En toile de fond, de plus en plus omniprésent et oppressant s'impose la question de la finitude, de la transition, du passage, de la transgression. Il ne faut plus trop alors vouloir chercher du côté du réalisme et le film perd pas mal de force dans l'histoire. J'ai été un peu gêné mais aussi peut-être stimulé par la partie qualifiée de "thriller" où de non dits en conclusions ouvertes pour le spectateur le réalisateur fait un peu trop le service minimum. Au milieu de ce balai social où les pulsions poussent les individus, un loup est entré dans la bergerie et la conscience individuelle doit prendre des décisions... mais personne ici ne semble vouloir défendre le groupe et son territoire. Ce qui contribue pour beaucoup à l'intérêt du film est l'époustouflant acteur qu'est Pierre Deladonchamps, dont le regard sensuel et lumineux est posé en braise d'humanité dans ce contexte glaçant. Ce regard, comme l'atmosphère pesante dans laquelle on s'est engluée dont on met pas mal de temps à s'évader.