Selon une interview parue dans le dossier de presse, l'auteure, Anne Golon, avait vu certains longs métrages du réalisateur Ariel Zeitoun, et aimé ses choix. Elle ne précise pas lesquels.
Dès le départ, l'ensemble de cette nouvelle Angélique est assez confus. Tout ce qui pourrait construire une base solide s'émiette au fil des premières minutes. Nul doute, cependant, quant à la motivation du réalisateur, ne serait-ce que dans celle de vouloir nous donner une autre vision de cette Angélique, multi rediffusée et que nous avons tous vue, au moins une fois. Il fallait oser, pour relever le défi, et creuser pour tenter de créer un nouvel intérêt. La mise en scène reste formelle et se perd dans des détails frisant souvent le grotesque, parfois assortie à des dialogues d'un ridicule absolu. En particulier, la scène qui se voudrait dévoyée, et qui n'a d'autre effet que celui de faire bailler.
Les points forts du film, mais à peine mis en valeur, résident dans quelques passages qui peuvent étrangement faire penser à notre époque. Entre autres, toutes ces ombres qui se cachent derrière un certain pouvoir mais qui, de fait, mènent la danse. Secrets d'État, attention, danger !
Je retiens aussi, les costumes d'Edith Vesperini et Stéphan Rollot. Certains décors de Patrick Durand, mais également la photographie de Peter Zeitlinger.
La très longue scène d'amour, tout au long éclairée de flambeaux, est assez réussie.
Nora Arnezeder, est sensuelle à souhait, très belle également. Gérard Lanvin, convaincant, en dépit d'une improbable perruque, incarne ici un Joffrey de Peyrac, d'un humanisme trop appuyé. Réellement défiguré et plus âgé que ne l'était Robert Hossein dans les premières versions, il fait preuve, une nouvelle fois d'une virilité et un naturel, incontestables. Il donne son maximum pour sauver ce qui pourrait l'être. Hélas ce n'est pas assez.
Trop de longueurs, trop de bruit pour rien. Pas assez de colère. Tout ce qui se voudrait novateur se noie dans des effets lourds et sans intérêt. Le reste, qui tente de nous renvoyer à des images du XVIIème siècle manque cruellement "d'action, de sentiments, de duels, de poisons et de trahisons." comme Ariel Zeitoun le décrivait en parlant de cette époque qu'il semble affectionner.