"Steve Jobs" est tel un coup de poing, un nouveau biopic très ciblé sur cette personnalité si particulière, ceci après le premier du genre sorti en 2013, "Jobs" qui était finalement en se limitant qu'au seul patronyme, juste une mise en bouche !
Car cette nouvelle tentative vise en plein cœur ce personnage plus que charismatique pour le transcender, le transfigurer et le magnifier sur grand écran !
Il voulait être vu et on ne voit que lui...
Michael Fassbender, incroyable, est ni plus ni moins dans la peau de Steve Jobs, homme génial, visionnaire, détestable, égocentrique et égocentré, à la limite de l'autisme...
Personnalité complexe, savante, brillante, cet homme fascine et tétanise, attire et repousse ceux qui l'entourent !
Joutes verbales puissantes, rapides, nerveuses, violentes sous forme d'échanges qui montent et qui montent crescendo !
Aussitôt un semblant de calme apparaît, qu'un autre conflit encore plus dur reprend le dessus...
À ce "jeu", le film est aussi brillant que le héros et l'acteur réunis, film d'ailleurs porté avec talent par le duo réalisateur/scénariste, Danny Boyle et Aaron Sorkin.
Trois périodes clés sont déterminantes et en sont les points forts, trois moments décisifs de la vie de Steve Jobs autour desquels s'articulent sa carrière !
Afin d'y arriver, chaque époque est clairement identifiée et illustrée par un portrait de chaque acteur qui évolue au fil du temps, autant physiquement que psychologiquement...
On entre ainsi carrément dans un mental inquiétant, un mental qui se mure sur lui-même et franchement, par une observation pointue et une démonstration inouïe de l'homme, cette réalisation parvient à faire passer tout le malaise, toute l'obsession et la rage de réussir qui l'habitent...
On perçoit indiciblement tout le dysfonctionnement de cet être au niveau de sa fille, de son assistante dévouée corps et âme, (magnifique Kate Winslet !), par un tas de menus détails, des précisions sur ses idées, jusqu'à même des révélations saisissantes sur sa petite enfance.
Cet homme buté, entêté dans ses choix, ses principes de vie et de travail, ses idéaux sans bornes, quasiment dangereux pour ses collaborateurs et ses partenaires, valait bien ce biopic de plus, ici encore plus pertinent et original que le premier qu'il complèterait presque finalement...
Car autant le premier était académique, classique en permettant d'avoir un aperçu de ce chef d'entreprise et de son œuvre, autant ce deuxième apporte tout ce qui manquait, c'est à dire l'essentiel !
Bravo pour ce travail fouillé, précis qui colle à la peau d'une icône aussi visionnaire de l'informatique et de la communication, dont l'aura n'a pas fini de briller, même si Jobs avoue sans se tromper qu'il avait de son côté, un sérieux "défaut de fabrication" !!!
À découvrir sans modération !