GROSSE DAUBE typiquement franchouillarde, archétype du "film-piège à subventions". Ne manquait plus que Depardieu et ses lèche-bottes habituels pour que le crachat à la figure des gens soit encore plus évident.
Les spectateurs qui se sont levés pour partir de la séance (19h50 au MK2 Quai de Seine ,75019 le 05.01.2013) 10 min. après le début du film ou un peu plus tard, ont bien flairé L'ARNAQUE (comme je les ai enviés ! mais je tenais compagnie à Bernadette, mon épouse).
Il ne s'agit pas du tout, mais alors pas du tout, mettez-le-vous bien dans le crâne, d'un film sur Renoir ou quoi que ce soit : **c'est l'histoire d'un richard entouré de ses esclaves domestiques bien dévouées** ; point barre.
Aucune émotion, aucun sentiment, aucun message/enseignement/morale ; c'était juste du boulot très bien exécuté (et non "fait") pour ne pas faire du cinéma, c'était juste faire un film pareil pour bien prouver qu'ils étaient bien capables de faire un film pareil. Un entraînement, une répétition, voilà ce que c'était.
Pour excuser son histoire (film-piège à subventions, merci la PACA !), le réalisateur a imaginé et perpétré le dispositif suivant :
(a) "ben, le richard il peint* et donne ses opinions à droite et à gauche"
(a1) [* = note mentale pour le story board : faut qu'il peint surtout des tableaux faciles à reconnaître, comme ça on donne aux braves gens l'illusion d'être cultivés], et
(a2) faut mettre l'accent sur qu'il est arthritique, ça fait plus "cinéma". Non, on s'en fout de sa démarche, c'est trop long à expliquer et les gens y comprennent rien ; juste dire qu'il "aime la chair" et pis c'est tout, épicéa, et
(b) "ben, la gonzesse elle montre son Q et ses seins autant que possible", et donc
(b1) "ça m' fera le buzz et les gens viendront mater, donc je ferais des grosses entrées et justifierait mes subventions", et
(b2) "pour elle, ça lui ouvrira les portes de l'international" (en consentant aux caprices privés des réalisateurs amerloques).
Seul intérêt du film, le déluge de savoirs-faire techniques pour pondre une daube pareille :
(1) Daube en images léchées, genre "moi aussi chuis en compète pour le prochain festival de pub (et accessoirement, pour me faire citer dans 2-3 magazines spécialisés à l'international, historie de monter ma côte)"
(2) Daube avec une BS qui aurait pu être la bonne si ça ne dégoulinait autant d'envie d'époustoufler avec son savoir-faire, genre "waaaahhhh, vas-y qu'j't'mette le piano/les violons pour faire genre "douceur de vivre en douce France d'avant les arabes", les gens aiment ça"
(3) Daube avec une excellente lumière, seul point positif du film (j'entends par là que la lumière est juste, ni trop ni trop peu, mais vraiment à point)
(4) Daube malgré l'excellente prestation de Michel Bouquet en "vieil richard arthritique dans sa bulle qui s'enfiche des autres et du reste", desservi par le dispositif perpétré par le réalisateur
(5) Daube avec pas mal de scènes où l'on peut mater les fesses et les seins de Christa Theret (qu'est-ce qu'elle ira loin avec, n'est-ce pas !? Maintenant que sa carrière va être vraiment lancé [puisqu'elle y était à poil], elle pourra s'acheter enfin un peu de talent entre deux sacs Vuitton - ne pas oublier de défiscaliser en Belgique ou ailleurs, tout en crachant sur ce "fainéants d'ouvriers et salariés" dont les impôts servent toujours à subventionner les films de ces messieurs-dames indigné-e-s de gagner si peu et de devoir payer autant en impôts pour ces fainéants-là, cherchez l'erreur)
(6) Daube avec d'excellents seconds rôles (pas tous, hein), voir même des tiers rôles (pas tous, re-hein), desservi-e-s par le dispositif perpétré par le réalisateur
Bref, Renoir est le plus récent parfait exemple du "film français chiant" très bien connu au-delà de nos frontières et qu'il faut hélas infliger de temps en temps aux étudiants en/apprentis de/wanna-bes du cinéma dans l'espoir qu'ils voient au moins (à défaut de "comprendre") les erreurs à éviter. Ou pour les punir, s'ils ont foutu le boxon en classe/plateau.
Spectateurs, **vous avez déjà payé pour ce film** en le subventionnant énormément avec vos impôts : ne le payez pas 2 fois ! Tant qu'à faire, achetez-vous une glace et faites une bonne promenade : c'est moins cher et ça vous fera un bien fou. Ce film est exactement le contraire.